samedi 26 janvier 2008

« La vie est comme une Ghaziya, elle ne danse qu'un instant pour chacun » (Proverbe égyptien).

Vrai ou faux avis de macho et rencontre
avec un griffonnage vieux d'il y a longtemps (1996) : "une femme qui porte des talons se déclare en état de vigilance sensuelle. Il ne lui déplaît pas d'être regardée" et une petite histoire vieille de plusieurs siècles, que je me permets de conter. Il était une fois : un Pacha dans sa merveilleuse Kasbahh offrait à ses seigneurs une merveilleuse soirée. De nombreuses bougies, cachées dans des lanternes de cuivre aux verres colorés vacillaient ici et là, au sol ou sur les tables basses incrustées d'éclats de nacre ou recouverte de plateaux de cuivre. Des ombres mouvantes parcouraient les visages des musiciens et des chanteurs. L'ambiance parmi les seigneurs présents était à la parole. Et les mains s'exprimaient autant que les lèvres. Elles gesticulaient. Soudain il y eut le silence au simple cliquètement de petits cercles de cuivre qui rehaussaient la ceinture d'une danseuse qui succéda aux musiciens et chanteurs. Les mains cessèrent de gesticuler. Les yeux des hommes prennent leur relais. L'attention est forte. S'ils ne se trompent pas la jeune femme entame la danse des quatre enchantements. Aucun homme ne résiste à cette danse. La jeune danseuse danse ainsi qu'elle doit danser. Elle renverse la tête, entrouvre la bouche. Elle tend les bras et sur la pointe d'un pied elle s'appuie sur le deuxième pour tourner en basculant le bassin, en avançant son bustier frangé pour offrir le spectacle de ses seins, tout son corps vibre d'un mouvement ondoyant qui pourrait bien ne plus avoir d'équivoque. Dans l'assemblée, les bouches sont entrouvertes, les gorges déglutissent et les corps frissonnent. D'amour. La jeune femme danse, les yeux fermés, ses cheveux ondulent, recouvrent son visage, le libèrent. Des perles de sueur coulent le long de son corps. Elle ralentit peu à peu le rythme de la danse. Elle s'arrête. On peut entendre son souffle saccadé. Elle s'incline. Les hommes se lèvent et l'applaudissent, elle, soulevant ses voiles pour ne pas trébucher s'échappe par la petite porte, descend l'escalier, le marbre est froid sous ses pieds, court le long d'une allée, vers une vasque sur laquelle flottent des pétales de rose. Mais elle ne trempe pas ses mains dans l'eau, elle pose son front sur le rebord froid et tente de reprendre sn souffle. Derrière elle les graviers crissent. Quelqu'un court, marche s'arrête : il est pris par le désir, il la désire, la veut, ne veut qu'elle. Il se penche, murmure quelques mots à son oreille : vous étiez merveilleusement belle, merveilleuse, je voudrais, laissez-moi vous, dites-moi... il s'arrête puis reprend la parole et à voix basse il chuchote "répondez-moi aimez-vous la volupté ?" Elle lève la tête, cherche son regard, secoue son visage, hausse les épaules. Remue les lèvres. Que lit-il, qu'entend-il, c'est impossible, il ne peut la croire :"Elle ne connaîtrait pas le mot Vo lu p té !" C'est pourtant bien ce qu'elle répète avant de tomber sur le sol "Non, Je ne connais pas le sens de ce mot !" Imaginons chacun comment pourrait se terminer l'histoire. Je m'arrête ici. Je ne dirai pas "Il ne lui déplaît pas d'être regardée" Non, je ne le dirai pas. (voir p.80 "Le Cercle des Menteurs : Contes philosophiques du monde entier : Jean Claude CARRIERE - j'aime à dire que ce livre-là m'a été généreusement conseillé par une jeune demoiselle qui aurait pu être ma fille : elle a eu raison)

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