lundi 31 mars 2014

Hasard ou pas....Hasard me mène-t-il ? Malmenée il me mène emmène, je le suis.

Mais lequel mène l'autre ? 
Un premier rendez-vous, un second rendez-vous. Ce début de semaine est administratif. Le timing est lancé, cependant fin du timing, sur une interpellation inattendue. Hasard s'y met-il. met un terme au timing. Il y a le hasard. "C'est pas vrai, c'est toi, super, comment vas-tu, tu as quelques minutes ?"
Tiens pourquoi ne pas répondre "oui".
 "Oui" est réponse. Et nous laissons aller, d'un commun accord, cette matinée qui s'annonce si belle. Elle est ensoleillée.
Nous traversons la ville. Direction le parc du Thabor. 
La bonne idée c'est surtout d'y pénétrer par la rue de Paris. Depuis la rénovation de la cascade et des fontaines, le premier regard, la première écoute sont idéalement idylliques. Nous sommes toutes deux, tout sourire.
Et nous nous étonnons00. Et, tant nous sommes naïves dans notre enthousiasme, nous le communiquons à une visiteuse qui découvre le parc pour la première fois. Elle vient du Morbihan. Elle est de passage. Chacune son chemin. En haut de l'escalier : séparation.

Mon amie prend des photos, jet d'eau dans feuillage, noisetier africain, grand comme un baobab, Rire. Porte vers le Monde du Milieu. Pour rire nous traversons la petite passerelle aux airs asiatiques. Pour rire j'étreins Dame Nature, par l'intermédiaire du tronc singulier qui s'offre à nous. Chacune son imaginaire : pour elle le tronc devient trône. Nous passons devant la cascade. Photographie. Je rejoins le petit pont qui culmine tout en haut de la cascade, par l'escalier aux marches début XXe. Photo. Mais toi aussi je te prendrai. Je rebrousse chemin dans l'escalier et nous nous croisons à l'exact endroit où il y a quelques temps, un petit rossignol m'avait charmée de son chant.
Nous poursuivons la promenade. Nous rendons hommage au barde breton Glenn Mor, http://www.glenmor.net/autour_de_glenmor.php remarquons deux oiseaux rigolos, retrouvons la promeneuse, enchantée par la beauté du parc : elle lui rappelle le parc de Montsouris de Paris. Petite conversation à propos de l'époux de la dame en résidence à l'hôpital. Elle s'en excuse et nous remercie de l'avoir extraite de ses soucis. "C'est le vent actuel chère Madame : le temps est à la parole partagée". Elle rit. Nous nous séparons pour nous rendre à la volière. Mais bien sûr, Giskan, photo pour le buisson rouge ardent, derrière le banc bleu. 
Nous nous installons face à la volière : c'est merveilleux. Les perruches sont en agitation printanière. Tantôt le perchoir est couvert de perruches bleues dont une seule, ou guère davantage, verte. Le temps d'une distraction vrououououou un envol bleu se déplace sur le second perchoir. Je me demande toujours comment on peut croquer les oiseaux : ils sont sur le départ à tout moment. 

Par contre, qui voilà donc, qui se pose, arrogant, sur la brouette verte ? L'ami rouge-gorge ! Nous promet-il un p'tit rafraîchissement ? "Il vient pour toi" me dit mon amie, "regarde dans ta poche si tu as de la monnaie, moi je n'en ai pas !" précise-t-elle désappointée mais rieuse. Devant ma tête elle ajoute "J'ai toujours entendu dire ça !" Je regarde, je possède trois pièces jaunes. "Tu vois, je te l'ai dit, il est passé pour toi et tu vas obtenir de l'argent !"- Argent, grenat, ces six lettres m'ont toujours faite rêver, rêve ma belle.

Facile de rêver, puisque une ribambelle d'enfants de moins de trois ans se présente bientôt. Trop marrant. Leurs assistantes maternelles sont attentives. Il y a pourtant le petit de deux ans qui montre déjà son esprit aventureux. Il n'a pas oublié son véhicule tout terrain : une poussette de poupée. Son air sévère, son insistance pour tirer les roues des embarras créés par le gravier me rendent admirative. Un grand  BOUDCHOU ce petit. 

Nous quittons la volière mais je ne résiste pas à à me présenter auprès des charmantes Assistantes Maternelles [l'ARAM http://www.arram35.fr/
Propos, le conte, les comptines, les histoires, les chansonnettes... à bientôt. Oui, j'ai une carte. Oui, aussi, je pratique la visualisation. A votre disposition, pour les deux sujets. Séance individuelle ou collective. Pour le conte "Au Pays de Boudchou" et ses nombreuses péripéties, ou le Voyage Immobile tous deux par le 07 70 94 90 72 si vous le voulez bien. Pour obtenir d'autres informations ou connaître ma voix en direct.  Alors... à bientôt.
Nous sommes allées rendre visite aux oies, canards, coqs et poules et peut-être même bébé dindon -ma foi, nous nous posons encore la question : dindon ou poule étrange. La roseraie traversée, il est temps de nous séparer et de ramener nos pénates là où 
Hasard n'avait pas décidé de les ramener.

samedi 29 mars 2014

Le 23 mars 2014, au CCAS TY-BLOSNE, à Rennes,

... "Les Souffleurs de Merveilles" n'y sont pas allés au hasard. 

Ils ont été invités à présenter en avant-première, des extraits de leur travail à dix voix grâce à leur ami Yacine. sur une légende Inuit choisie fort démocratiquement à mains levées, parmi quatre propositions. Un travail conteur à dix voix, ce n'est pas banal. "Les Souffleurs de Merveilles" ont retenu la proposition de la conteuse Krystin Vesteralen pour initier ce travail.  

Quels coquins, ces Souffleurs ! Sans rien dire, et à seulement six voix ce jour, ils se sont glissés parmi le public. Le gong a ouvert le son. Surprise du public qui, n'étant pas averti, a peu à peu manifesté son étonnement par un silence de plus en plus croissant puis offert de beaux applaudissements.  

La suite de la soirée était proposée par le CCAS, le Comité de Quartier et Kamïeu*. Pour la 7ème année, sur le thème de la Femme "Voix et Vies de Femmes" Coralie Brunot a monté un spectacle avec les participants de son Ensemble Vocal Amateur. Où l'on comprend ce que le mot amateur-trice veut dire "Personne qui a du goût pour quelque chose, l'apprécie, le recherche et en possède une certaine connaissance". J'ai particulièrement apprécié découvrir un choix de textes inconnus, 
//www.youtube.com/watch?v=14JcfSkl2XM
exception faite de trois d'entre eux. L'ensemble offrit un tout qui justifia les sourires et les tonnerres d'applaudissements sur deux thèmes qui bien que sévères se révélèrent parfois plein d'humour : 
Rébellion contre l'Ordre Social 
et 
Combats Politiques et Résistances à l'Ennemi. 
Ce fut un plaisir aussi de découvrir le jeu de Keumlan Hamayon, la jeune femme pianiste et la voix de Coralie Brunot 

Un commentaire sur la mise en bouche conteuse 
"Bien..... Un peu dur ?" 
Pas faux. Mais prolonger la réflexion en écoutant la totalité du spectacle pour en parler davantage. Pour cela, il faut noter, sur vos agendas la date à venir 
le samedi 26 avril
dès 20 h 15
à la Maison du Ronceray
par le Métro République-Poterie Terminus et 
la ligne STAR n° 2 pour le 4ème arrêt suivant. Descendre, devant une banque dite de Bretagne. Traverser le passage piéton qui mène au parking d'un centre commercial mais traverser le passage piéton suivant à 45°. 
Dans ce cas là, uniquement, vous faites face au PARKING de la Maison du Ronceray. 

Besoin d'infos supplémentaires : 07 70 34 90 72 ou
//sites.google.com/site/apclafilois/home pour connaître l'activité et l'agenda de l'association rennaise des Tisseurs de Contes. 
*http://kamaieu.blog4ever.com/articles/aparo-lyrique-voix-et-vies-de-femmes

Aux MYTHOS, vous y rencontrer ne sera pas un hasard....

https://plus.google.com/photos/102871057446436313813/albums/5938044724126759585?banner=pwa
Photo
Jolie promenade. Qu'elle vous donne envie d'aller écouter les conteurs.
Tous les conteurs.
Aucun conteur n'est identique à un autre conteur ou conteuse.
Laissez-vous entraîner par la parole de chacun chacune. Ne résistez pas, les contes ne concernent pas seulement les Enfants, mais l'Enfant qui est en vous. Et qui a besoin d'être retrouvé, cajolé, réconforté.
Allez, cajolez-le.
Et aux prochains MYTHOS, ne manquez pas RUFUS. http://www.rufus.fr/
http://www.festival-mythos.com/spectacle_2014.php?id_spectacle=35

Il devrait avoir carte blanche. Si je ne m'abuse.
A bientôt. Vous y rencontrer ne sera pas un hasard.

Photo prise par Nicole.

vendredi 28 mars 2014

Vous rendre "Rue des Livres" ne tient pas du hasard pour la septième fois

www.facebook.com/pages/Lire-et-Faire-Lire-35/256725657762155 
parce que j'y contribue et que cette association y participe parfois. 
http://www.festival-ruedeslivres.org/programme/ 
pour que vous puissiez y aller -nouveau lieu- et sélectionner les interventions des auteurs et les spectacles prévus. 
Dont celui de ce jour 28 mars, prévu à 21 h. 
Vous devez le manquer ? 
Ne pleurez pas, il restera samedi et dimanche soit les 29 et 30 mars. 
Vous êtes en bus, ligne 3 ?
descendez au Blizz (la patinoire de Rennes) vous aurez une surprise -info lue dans le bus. 
Il vigile, dans la ville de Nougaro, sur le Chemin de la P'tite Marie
qui ne le savait pas et qui croisa, plus loin, dans la ville de Niagara, http://youtu.be/J68xKuBLzrc
celui de Krystin Vesterälen La Belle Conteuse http://www.academiebalzac.fr/_conteuse75_.html lien à cliquer pour l'écouter, en savoir davantage et la soutenir pour participer à Académie Balzac, pour challenger un roman "collectif". 

jeudi 27 mars 2014

Les hasards du 27 mars

Un ronronnement lancinant, des silos monstrueux, une place disparue. Je me dépêche d'échapper au chantier. 
Des bijoux, un piano, des séchoirs.... l'étonnante cohabitation du lieu me laisse perplexe. Et je me dis hum hum... à revoir. 
Un interlocuteur dévasté, qui ne tient pas debout, qui bafouille. De quoi douter de ses réponses. Je quitte les lieux bousculée. 
Heureusement, la vision à revoir est discutée et finit par "un à ce soir : on poursuivra la conversation"
Du coup, le pas léger, la place évitée, je choisis, de découvrir l'habillage de la vitrine de mode. Je parle de l'habillage de la vitrine, pas de celui des mannequins. Mais le premier souligne bien le second. De loin déjà, l'attirance joue. On s'approche. Une réussite.  Un régal. Au ras du sol une symphonie. La décoration est tout, sauf banale, cela fait plusieurs fois que je la remarque si bien que, curieuse, je la place sur mon trajet, dès que je peux. Plus qu'intéressante, véritable acte artistique, loin de toute facilité, elle est plasticienne. 
On pourrait la dire simple. Pas si simple. A vue d'oeil une seule tache vert printemps, ponctuée d'une écharpe rose ou orange ; rapprochons-nous, soyons folles, des milliers de petits pots de tulipes chacune pliée façon origami. Vert, rose, orange, une triple dégustation tonique. Quoi de plus beau par Rennes chargée de gris sous bruine brestoise que cette pacifique armée de fleurs,  flowers,   floras, blüme, цветокkwiat, しょじょせい贞节(性)
Pas de photo, restent ces mots qui pourraient bien donner envie, à vous aussi, d'y aller voir ? 
En matière de vitrines rennaises il en est une autre que j'aime bien découvrir à chaque changement de saison, passé Pâques, ou passé Noël, départ ou retour de vacances. Pour l'admirer je n'ai pas besoin de changer de trajet. Il me suffit d'attendre le Bus. Je sais qui la monte.  Et je me régale de sa délibérée naïveté. Oui, j'écris enfance. 


Et, jamais deux sans trois, une troisième vitrine. 
La troisième vitrine m'oblige à détourner mes pas, pour filer rue Saint-Louis et la retrouver. Elle est audacieuse, elle a de la personnalité, elle porte un nom, elle s'appelle "La minuscule galerie". Une grande, qui a une marraine, que nombreux lecteurs et lectrices connaissent. J'ai cité, "La Librairie Planète IO". Allez-y, elle aussi est une séductrice. A bientôt, ... à m'en parler.  


mercredi 26 mars 2014

A propos de Serrez Sardines

http://www.ecoledesloisirs.fr/php-edl/catalogues/fiche-livre.php?reference=073462

Nom de l'illustratrice, qui "dessine des histoires pour les petits", puisque je l'ai nommée : Audrey POUSSIER. L'article je l'ai lu sur Ouest France Dimanche 23 mars 2014. L'illustration photographique, par le regard que lui jette l'enfant, est impressionnante. A mon goût, bien évidemment. 
Reste l'instant lecture Lire et Faire Lire. Dans le lieu où je suis 
  • dès que j'arrive, tous les doigts se lèvent pour me rejoindre ; 
  • ce sont les enfants qui choisissent les livres 
  • et moi je m'adapte. J'ai donc dû lire hier et par trois fois "Serrez Sardines" 

J'en profite pour faire connaître que je dis toujours des contes, professionnellement et que je me suis remise à la Lecture à Voix Haute, professionnelle idem. 

07 70 34 90 72 pour me joindre... à le faire plus souvent. A vous entendre. Au plaisir. 

"Alors j'écoute" Petit billet du jour à propos du jour d'hier 25 mars

Il faut faire attention aux petits signes, se tenir à l'écoute, être réceptif ainsi doit-on être à l'écoute du monde. 
Alors j'écoute. 
Ces enfants de moins de trois ans, qui s'offusquent alors qu'ayant remarqué deux trois fourmis sur le sol, clac, j'en écrase une. Petite fourmi, grande honte, je n'oublierai pas leurs yeux effrayés autant qu'étonnés. Plus jamais mais jamais et toujours sont deux mots beaucoup trop longs.
Alors j'écoute.
Cette amie qui me joint et qui passe quelques journées dans un hôtel, dont on dit qu'il est forcément hospitalier : et c'est vrai. 
Je n'irai pas les mains vides. Je lui pose la question. Autant lui faire plaisir. Sa réponse me fait rire. Je la répète. Des bonbons  ALOCIR ? Elle illustre son désir "Cela fait quatre jours que je n'ai pas mangé, qu'au moins je puisse les sucer !" Sa réponse la fait rire. J'entends son sourire à l'oreille. 
Des bonbons ALOCIR elle a eu, et à la violette aussi. 
Quand j'ai remarqué ces derniers, je n'ai pas pu m'empêcher. Toulouse est un des liens qui nous rapprochent. Elle avait dit aussi "des revues". Des revues elle aura. 
Et dans la foulée, parce qu'elle est sous mon nez et que je ne l'avais jamais remarquée, une mise au carré sur l'avenir intitulée "poil à gratter". 
Quelques heures plus tard me voilà devant le complexe hospitalier. Une ville dans la ville. Des parcours colorisés pour ne pas se pommer. J'emprunte le sien, le bleu. Et soudain j'entends mon nom de conteuse. Je m'étonne. Depuis combien d'année ne suis-je pas venue ici. 
Alors j'écoute. 
J'apprends donc que ce grand et beau jeune adulte, fils d'une amie, fait un séjour dans ce lieu pour insuffisance rénale. Nous échangeons quelques propos, lui parle de ma nouvelle activité. Il m'apprend que c'est super, qu'il connaît et qu'il apprécie beaucoup. "La porte est ouverte Noé, n'hésite pas, j'ai besoin de cobaye" 
Et je m'éclipse. En me questionnant sur la probabilité que j'avais à le rencontrer ce jour-là ? 
Peu après je me retrouve devant des ascenseurs dont les portes coupe-feu ne sont pas pour me rassurer. Où sont les boutons d'étages ? Me voilà perplexe et ça se lit sur mon visage. Je pressens que certains vont me proposer de l'aide. Oh la honte, ne pas savoir prendre un ascenseur. Heureusement, l'un d'eux s'ouvre et un représentant en blouse blanche bloque la porte. Ouf, je triomphe d'un grand merci en comprenant où sont les fameux boutons.  
Un étage plus loin  la mer souffle ses parfums iodés. Le bon couloir s'offre à moi, tel un promontoire bienvenu, puisque la chambre de cette amie sera la dernière. J'y plonge. 


Nous voilà dans un petit "salon" Dommage, pas de banquette pour faire faire une relaxation. Je n'aime pas la position sur une chaise, sauf urgence. Chance, il n'y a pas. Malgré ce tuyau "qui lui pend au nez" lui donnant de profil une allure "éléphantueuse", mon amie est rieuse. Bientôt elle prend connaissance de mes achats. 
Alors j'écoute 
Son éclat de rire en découvrant le carré poil à gratter. Le regard que nous échangeons tient de la connivence. Souvenirs accentués. A ce nom, naît illico dans nos esprits, cette baie que les garçons -du sud-ouest of course- ouvraient devant les filles avec un air de "connoisseurs" : alors elles déguerpissaient. Et ils les poursuivaient, pour glisser dans leurs dos les fameux poil à gratter du cynnorrhodon. 
Ah les prédateurs. Ils étaient morts de rire, à l'idée de voir les filles se gratter, jusqu'à se déshabiller pour se gratter davantage. Ah ah ah la bonne blague dont mon frangin se régalait. La baie du cynnorrhodon se nomme aussi "gousson" : ah ah ah "goussons-nous davantage" 
D'où le lien à linker. .  
Elle rit deux fois plus en montrant l'illustration. Un chat, prénommé Fripouille. Elle commente "c'est fou ça, mon chat s'appelait Fripouille" aussi.   Silencieuses mais rieuses, nous nous questionnons sur la probabilité qu'elle avait de faire cette constatation là. Et moi j'éclate de rire parce que je sais que le hasard nous interpelle et que surtout c'est une scientifique. Aucune fusion entre nous mais bien des échanges sympathiques. 
Quand je la quitte, je me dis que plus jamais nous n'achèterons de pastilles à la violette ; qu'il n'y a pas que les enfants à apprécier les couleurs ; que les ordinateurs certes, outils intéressants, sont à ce niveau-là, bien envahissants ; et que je n'ai aucune envie de me retrouver un jour dans ces lieux. Je prends une décision de nouvel an. Courir chaque jour que le créateur me propose. 
Pour finir à propos du hasard ou des probabilités. Dans l'une des revues que je lui ai apporté, on parle d'une jeune illustratrice de 35 ans et de son premier ouvrage nommé "Serrez sardines". Quelle probabilité y avait-il pour que  je découvre à la fois cet ouvrage, lu à deux délicieuses petites filles l'après midi même, dans le cadre de Lire et faire Lire, et l'article sur sa dessinatrice. 
J'écoute... votre réponse. 
Bonne dégustation à tous et toutes par Toutatisseuh !

mardi 25 mars 2014

Nouveau rendez-vous au Pays de Boudechou : Le Bal du Printemps.

Trop chou. Avant de commencer, je vais voir l'ensemble des enfants sur leur lieu.
J'ai mon Mélodica en main, et une balle velours à quatre animaux.
Une p'tite dizaine se précipite vers moi. Je suis très bien entourée. Je suis sur les genoux et c'est une audace plaisante.
A "Souris dans les bois" ils sourient tous. Les plus curieux touchent. Mais comme je ne souffle plus : étonnement. Je leur chante-mime les paroles : ils rient. L'un d'eux en veut encore. Ils sont d'accord. Et ainsi, de Souris dans les bois, jusqu'à "sur le pont d'Avignon" en passant par Gentil Coquelicot, se regroupent ceux qui se décident à entrer "Au Pays de Boudechou"
Ils s'envolent. J'ai installé un seul tapis. Il me faudra de l'espace.
Les deux accompagnantes ne connaissent pas l'instant avec moi.
Tapis noir et or, sur le tapis il y a qui... c'est qui celui-ci.... Les enfants répondent.
Couché sur le côté qu'est-ce qu'il fait ? Les enfants répondent.
Il faut le réveiller ! Je prends le Mélodica.  Et je joue Frère Jacques. Une fois, deux fois, à la troisième, l'un d'eux dit "C'est Frère Jacques" : on le re-chante, on le mime.
Et de réveil de Boudechou à la chanson-randonnée du Bal du Printemps, on suit la souris dans le bois à la queue leu leu.On se réinstalle sur le tapis rouge et je décline les autres rencontres. Boudechou rencontre le Coucou, tous deux rencontrent le Miaou, trous trois rencontrent le Wouhaou, tous quatre rencontrent Grenouillou, qui veut raconter "La princesse et le Crapaud, je vous la raconte ?"
Les enfants sont d'accord. Enfin Grenouillou répond : "Monsieur Hibou se trouve avec Madame Coquinoux au bal du Printemps".
 Boudechou chante. On chante avec lui.
Dans la forêt lointaine
on entend le Hibou 
du haut de son grand chêne
il répond au Coucou.

Un enfant dit "C'est fini !" Au même instant je fais passer la souris qui l'a dit aussi.

* La photo-souvenir : Quand j'oublie l'appareil, restent les mots.
J'ai raconté "La princesse et le Crapaud" : cinq enfants de 2 ans (en moyenne) silencieux, assis sur leur derrière oreilles grandes ouvertes et mains occupées à triturer leurs orteils, moi je trouve ça craquant autant que charmant. 
On range ensemble : les personnages veulent aller au dodo. Ces cinq enfants, remettant tous les éléments dans le sac de Lania, tous répétant "au dodo", jusqu'à suivre l'enroulé du tapis noir et or dans un silence de poids, c'est toujours bluffant.

C'est le bal du printemps
Coucou l'annonce à tous les vents
Il cherch'Hi-bou partout
Mais ne le trouve pas du tout

Boudechou lui demande
Qu'est-ce que tu cherches Coucou
Je cherche le Hibou
Mais ne le trouve pas du tout.

Le Miaou leur demande
Dites-moi donc qui cherchez-vous
Nous cherchons le Hibou
Mais ne le trouvons pas du tout

Le Wha hou leur demande
Dites-moi donc qui cherchez-vous
Nous cherchons le Hibou
Mais ne le trouvons pas du tout

Le grand Loup leur apprend
Hibou est avec Madame Loup
Au grand bal du Printemps.
allez-y voir ils font les fous

Le Coucou et Boudechou
le Miaou et le Whaou
le Grand Loup et Madame Loup
Font tous les fous avec le Hibou

Petite chanson adaptée de mémoire, d'après le recueil intitulé "Le Petit Chat Musicien" . Très joli ouvrage avec de très belles musiques.  Il existe à la Bibliothèque de la Bellangerais sur Rennes.



dimanche 23 mars 2014

J'ai vu j'ai vu... "Il a dû être bel homme avant"... je verrai, dans sept ans, dix pas davantage.

Qu'ai-je vu ?
C'était ce matin. 
"Du pain frais ? Oh oui, c'est gentil"
Donc, me voilà sur le chemin de la boulangerie. Il fait un peu frisquet, ce matin de mars, plutôt pascal  voire "avrilet". 
Justement, Pâques, cette année sera fin avril. 
Je remonte mon écharpe et soudain suis attirée par un petit oiseau qui sautille à même l'asphalte de l'avenue. Sur le moment je m'arrête. Et je me dis 
"ce n'est pas une mésange, ce n'est pas un tarin des aulnes, ce n'est pas un moineau -il est un peu plus gros- et soudain l'émerveille sur laquelle je me penche m'illumine : c'est un oisillon geai. 
Nous nous faisons face, si je puis dire, car je ne m'aventure pas à m'asseoir, mais il semble qu'il me regarde. Mieux : on dirait qu'il acquiesce. 
Et sûr de lui, il s'envole puis de nouveau il atterrit. Cette fois, sans blaguer, quasi à mes pieds. Il semble mutin. M'invite à jouer. Mais à quoi ? Sera-ce à trois ? Un second geai atterrit. Vingt centimètres les séparent. Je reste admirative : ils sont beaux ces oisillons : ils sont revêtus d'un marron rose neigé glacé, et le bas de leur corps décoré de lignes en V blanc, bleu, rose. 
Bientôt ces deux-là, toujours séparés de vingt centimètres, s'envolent mais restent au ras du sol, à peine plus. Ils ne sont que oisillons. Ils s'envolent de nouveau d'un envol en une "festonnade" de bonds. Ils disparaissent sur l'un d'eux. J'entre dans la boulangerie. 
Une fois de plus, j'ai demandé "une chocolatine". La vendeuse est étonnée. Je me réveille et lui demande "un pain au chocolat". Je ne m'habituerai jamais à l'appellation "pain au chocolat". Je lui préfère le mot "chocolatine" qui me fait penser à divine, ou sonatine, ou palatine. Rien à voir sauf la sonorité. Le côté musical. Une fois de plus je m'excuse de l'avoir prononcé.
Et j'entre dans le "Sitémarchévazy". Une odeur de terre ou de mort me suffoque aussitôt. Je regarde autour de moi. Les responsables de la boutique, deux acheteuses et moi. Tout est normal. Mais pourtant l'odeur persiste, à me demander si ce n'est pas de moi qu'elle provient. A respirer mon écharpe. Je ne remarque rien. Je décide de faire mes petits achats. Et j'arrive à la caisse. Aussitôt l'odeur m'environne. A en avoir un haut le coeur. Quand je comprends qu'il émane de l'homme qui passe à la caisse. Un homme qu'on décrirait aujourd'hui "âgé". Je le décris : guère plus que mon âge,  sept à dix ans, guère davantage. Comme on a souvent dit de ma mère -et cela me déplaisait- je me surprends à penser "il a dû être bel homme avant". Mais aujourd'hui il s'est affaibli : ses longues mains encore fines, tremblent. Et il doit vivre seul : ses vêtements, bien que de qualité et de marque, ne sont pas clean. 
Pour régler il sort maladroitement sa carte bancaire d'un étui. Il l'enfile maladroitement dans le support. Il frappe maladroitement sur les touches. Son premier essai est raté. 
Le caissier prend le mal en patience. Le deuxième essai est raté. 
"C'est votre dernier essai Monsieur, attention" 
Je remarque les longs doigts. Ils sont malhabiles. Je regarde son visage. J'y lis l'inquiétude. 
"C'est votre troisième essai" dit le caissier. 
Je suis prête, malgré l'odeur insupportable, j'en réprime des hoquets, à lui proposer d'écrire son code et de le taper à sa place quand je remarque que son corps se redresse. Qu'il s'appuie sur sa canne. Qu'il inspire et bloque sa respiration et enfin, qu'il détache ses longs doigts lentement, l'un après l'autre, sur les touches de la mise en code. "C'est parfait !" dit le caissier. L'homme sourit. Il a réussi. 
Et moi, je suis émue. 
Pour lui et pour moi. Dans sept ans, dix pas davantage. 
Rires et bon week end à toutes et tous. Je préfère définitivement, les chocolatines, aux pains au chocolat.



mercredi 19 mars 2014

Composer, car les enfants ne sont jamais pareils, toujours différents, voire uniques....

ainsi sont mes rendez-vous avec les pitchoux.
Récemment par exemple. Je ne connais qu'une seule enfant, la seule fille. Paryté, c'est son prénom -croit qui veut-
Six garçons bourrés à l'énergie se précipitent dans la salle
J'ai étendu le pays de Boudechou
tapis noir et or
J'ai étendu Boudechou
Que fait-il ?
Chut... il dort
De qui tu parles ?
De celui qui dort, celui-ci, et je bouge un peu Boudechou, je le fais respirer doucement, je respire avec lui, tout le monde respire avec lui et moi (suggestion)
.
Et je démarre, au mélodica, Frères Jacques (certains enfants rient, d'autres bougent les mains et les doigts, ils rythment version culbuto -plutôt rigolo-
Je réveille Boudechou. L'une après l'autre, main devant la bouche, Boudechouil ba a ye aye il baîlle. Je baille, tout le monde baille.
Je redresse Boudechou et je le fais chercher.
Qu'est-ce qu'il cherche ?
Ses souliers ! Pour aller se promener.Mais ira-t-il se promener, Boudechou ne trouve pas ses souliers !!!!
Mélodica : "Où sont passés ses souliers ?"
Enfin il les trouve, les enfile pour l'instant je les décris mais bientôt il les enfilera pour de vrai. Le voilà prêt.
"Pour aller où ?"
Pour aller se promener, dans la forêt.
Il rencontre un hérisson : mélodica, comptine du hérisson qui trottine
Si on faisait comme le hérisson ? Idée bienvenue et pas si facile. Eux, ils veulent faire une ronde, enfin certains sont d'accore, certains ont leur propre idée, enfin Lodémie est là pour contenir l'énergie et à la queue leu leu nous faisons comme le hérisson, nous revenons même sur nos pas.
Bonne idée l'histoire continue.
Après la forêt, petite histoire : Boudechou prend le chemin et que voit-il ?
Une fourmi




qui glisse sur la langue rouge du tamanoir
et derrière la fourmi, une souris

 

qui glisse sur la langue rouge du tamanoir
et derrière la souris, un coati 



qui glisse sur la langue rouge du tamanoir


"Quel beau toboggan" pense Boudechou
il fait un tour à son tour 
Mélodica : "La ronde d'Oulélé"
Pour danser la ronde Oulélé pour danser la rond 
il faut savoir bien montrer
énumération
oulélé d'une main oulélé d'une autre main
reprise
oulélé d'un pied oulélé d'un autre pied
reprise
oulélé d'un g'nou ou lélé de l'aut' Genou....

Je fais poursuivre son chemin à Boudechou. Il rencontre une petite fille. Elle pleure, parce qu'elle a perdu son collier. 
Je prends une balle en peluche. Sur la balle il y a  
une esquisse de chat, même l'enfant qui ne parle pas encore français mime le chat miaouh miaouh
une esquisse de caneton, tous font coin coin, même l'enfant, qui ne parle pas français le fait, 
une esquisse de grenouille, chacun fait coa coa, même l'enfant qui ne parle pas français fait coa coa -ça me plaît bien à "moa" qu'il ne parle pas français, ça peut devenir de plus en plus courant et c'est très intéressant-. 
Ces trois animaux-là sont bienvenus. Boudechou aide la petite fille à retrouver son collier. Tous l'ont trouvé mais chacun l'a repassé à l'autre, même la grenouille, elle, elle l'a donné à la vache !
ça tombe bien il y a une vache dans la balle douce, une vache qui fait meuh meuh. Même l'enfant qui ne parle pas français fait meuh !
Boudechou et la petite fille vont voir la vache... qui a le collier, mais qui ne veut pas le redonner. Que faire.... misère tant pis, un échange ???? Bien sûr que oui "Tu gardes mon collier Vache, mais tu me donnes... (que peut donner une vache, l'idée quitte les mémoires quotidiennes) alors je lance mon célébrissime devenu 
du beau bon lait bien blanc à boire à la bolée -texte et musique  Lania sur le mélodica-
"Au revoir petite fille, je vais me coucher je suis très fatigué" 
Boudechou va au dodo, mélodica va au dodo, balle va au dodo, tapis va au dodo, tout disparaît dans le grand sac rose tout plein de choses. 

Photo prise par la Bibliothèque de Vezin le Coquet, lors d'une "Heure du Conte"
qui ont eu lieu avec Lania durant deux années. Derrière elle, "le SAKODODOS"

Et eux, ils vont manger. Au revoir. Ils semblent joyeux. Ils n'étaient que sept, qui me quittent à la queue leu leu. L'un d'eux vient m'étreindre ! Vous avez deviné lequel ? Sourires. 
Vous avez bien vu bien lu bien entendu. 
Il y a les mots et il y a la musique des mots. A bientôt.

Pour la petite histoire, ce chapeau-là n'est plu qui était un cadeau. Il a plu. A mon insu. Deuxième chapeau perdu, après séance. Il y a.... je ne sais plus. Reste l'histoire.  L'instant d'aujourd'hui, comme dirait RUFUS il faut avoir conscience du temps : 25 mn à peine. Je m'y oblige. 
Précision : je m'appuie sur un ouvrage à l'intention des Maternelles chez RETZ Editions par Solange SANCHIS. Partitions des comptines mises en musique et arrangées par Joël Vancraeneyst. Intitulé de l'ouvrage : "Jeux de doigts, rondes et jeux dansés" 
Ceci en souvenir de ma mère qui connaissait beaucoup de rondes et m'a appris à aimer bouger. 

lundi 17 mars 2014

Après le crabe, l'oiseau rouge gorge météorologue.

C'était cet après midi où j'ai lu l'ouvrage précédemment cité. 
Le parc du Thabor, à Rennes, pour être très précise. 
Une chaise en fer pour s'asseoir. Une autre pour allonger les jambes : ça fait du bien. 
Sous les yeux une fontaine jaillissante qui parfois ne jaillit plus. Silence et puis soudain elle réapparaît. Sympathique alternance. Mais pas que
Sous les yeux des massifs : pâquerettes en bordure, tulipe en "à venir" ou bien gros pavots oranges ou jaunes; Plaisir des yeux. 
Il y en a qui bronzent, il y en a qui pelousent, il y en a qui papotent, il y en a qui qui promènent... des poussettes, ou tirent à bout de bras des enfants qui n'en font qu'à leur tête. Bref,  y a d'la joie. Normal il fait beau. 

Partir est raisonnable. Je pars. 
Sur le chemin, un jeune marcheur, qui me la demande, n'en revient pas qu'il puisse être déjà l'heure que je lui donne : 5 h 08. Moi non plus. Rires. 
Je décide de quitter le parc par la nouvelle zone aménagée : je descends  un escalier de béton qui se voudrait comme dans les années 1900, de branche ou de tronc. Et, plaisir, j'entends l'eau ruisseler, et je vois la fontaine jaillir. Et j'entends siffler, à bout de nez, quasi sous mon regard, un rouge-gorge*. Il dit qu'il faut faire attention :  retour du froid il y aura ! Je ne veux pas le croire. 
Il s'envole, vexé. 
* parfois le rouge-gorge aime se faire mouette ou goéland.
Merci pour la lecture et à bientôt. 

"La Longue Maladie"..... on en sort. Lire "Le Crabevadaure", Une odyssée épique et mythique"

Le sujet de "la longue maladie" est douloureux. Il peut transformer tout un milieu familial. Changer chacun, chacune. 
Et pourtant cet après-midi, il m'a fait rire. La plume a du talent. Elle a pour nom Chantal Ferdinand et pour soutien L'Harmattan. Voilà ce que j'ai écrit sur mon FB




Je vous le dis : j'ai passé l'après midi avec le nouvel ouvrage d'une amie qui parle de sa, euphémisons, "longue maladie. Je la félicite devant tous et toutes : "j'y ai pris un grand plaisir". Je ne l'ai pas quitté. C'est un fort beau témoignage. J'ai passé une superbe après midi. Un ouvrage digne d'une conteuse et, dans un lieu où je me permettais de rire à gorge déployée, alors que je n'aurais pas dû, j'en ai profité pour en faire la promotion. Tout ceci, en comprenant ton attitude et ces moments sûrement.... chapeau. Je ne lis, dans cet ouvrage, aucun discrédit à propos du milieu médical, hospitalier. Sinon l'illustration que dans un échange il n'y a pas simplement un aller-retour mais une autre zone de communication à prendre en compte : l'humain. Bien des mercis, y compris pour retourner auprès d'Ulysse. A toi et aux tiens, de grands sourires rennais. Bises.
Je suis si enthousiaste que j'en ai omis le titre : 

"Le Crabavadaure" par Chantal Ferdinand. 
"Une odyssée épique et mythique" - L'Harmattan.

mercredi 12 mars 2014

Temps merveilleux ce 12 mars, conte du jour à Toakily. extrait à ma façon de l'ouvrage.....

Récits et contes populaires DES PYRENEES, réunis par Jean-Pierre Piniès dans le pays de Foix (où j'ai vécu). Livre acheté dans la librairie à la porte bleue, rue Legraverand, à Rennes, il y a bien longtemps et aujourd'hui fermée. Ce conte m'y attendait.  
Donc, 

Oui temps merveilleux et exceptionnel, à bonne outrance cette année, mais régulière en mars avant, avant ce qui se passera la semaine suivante

mais je n'y suis pour rien, c'est avant tout la faute d'un paysan pyrénéen. 
Imagine, Toakily. 
Au bout de ces premiers beaux jours de Mars, il y a longtemps, l'Emile, paysan pyrénéen avait remarqué les quelques brins d'herbe qui trouaient la masse de neige qui s'apprêtait à, qui fondait sous le nouveau soleil. Qu'a-t-il fait ? Il a sorti son troupeau de vaches et de taureau, mais surtout il a dit 
"L'hiver est fini mes bêtes allez-y broutez, offrez-vous l'herbe nouvelle et vous nous donnerez un bon lait parfumé" 
Le taureau a haussé les épaules. Il a pensé 
"Parle pour elles Paysan, mais moi, laisse-moi rire !" 

Celui qui s'est mis aussi à rire ce fut Hiver. Il a ri sous cape,  en pensant 
"L'hiver est fini, l'hiver est fini... que tu dis, espèce d'imbécile d'abruti d'Emile Paysan, tu vas voir un peu, je ne suis pas encore mort, crois-moi" 
Mais il a ri et pensé ces mots si doucement que l'Emile, c'était le nom du Paysan Pyrénéen ne les a pas entendus, et même si le Paysan Pyrénéen les avait entendus, n'est-ce pas, tout comme Toakily  à l'instant, il n'y aurait pas cru ! 
Et c'est vrai, comment y croire quand on est presque déjà 
obligé d'arroser les jardinières ?" ah ah ah 

Et pourtant, au bout des quelques jours suivant, Printemps arrivé, Hiver met ses prédictions en marche. Du grésil, du vent, du froid, de la neige, oui oui, de la neige ! A n'en rien croire. 
Vite ! le paysan rentre ses blancs moutons, heu pardon, je me trompe d'histoire, son troupeau de vaches et son taureau et il les nourrit en prenant sur ses réserves de foin. Au fur et à mesure où les jours passent, les réserves diminuent,  certaines vaches meurent de faim : il les rationnent, bientôt elles sont toutes mortes. Seul lui reste, le taureau.  Hiver se régale, 
"Hein ne te l'avais-je pas dit, té, j'ai une idée ah ah ah ! Hiver était fini, ah ah ah ah ! Hiver était mort, que nenni, tu te trompes espèce d'Emile Paysan abruti d'imbécile !"
et sur ces mots Hiver appelle Avril
"Avril, offre-moi quelques jours supplémentaires, veux-tu ?"
A vrai dire Avril se reposait. L'idée de se reposer un peu plus ou davantage avant de reprendre son travail ne lui déplaît pas. Magnanime, il accepte. 
"Bon allez, puisque tu le veux, je ne reprendrai que le 4 avril.  Je r'pars sous ma couette !"
Ah ah ah Avril, tu fais bien.
Et Hiver remet ça, vent, tempête, froid, neige et grésil ou l'inverse... L'Emile Paysan s'affole. Si ça continue même son taureau va y passer. Et il est prêt à se lamenter lorsque son regard s'arrête sur ses sabots. Ils sont bourrés de paille. Sauvé, mon Taureau ! Tu es sauvé. 
C'est justement le trois avril.
Le quatre, Avril perd sa magnanimité. Il pique une colère phénoménale.
 "Bon ça va maintenant Hiver, à toi de passer sous la couette, tu as assez travaillé, 
allez, il faut bien mettre un terme au travail. Va te reposer, il est temps. 
Le repos c'est important".
Hiver fait la moue. 
"Vas-y !" insiste Avril, "à mon tour te dis-je ! " Et pêche au soleil, Avril  balaye la campagne de ses beaux rayons.
La terre enfile son manteau vert, primevères et violettes se dépêchent d'apparaître, les rivières quittent leurs doudounes bleu glacier, les poissons font des bonds, les oiseaux sifflent davantage et le paysan ouvre à son taureau, la porte de l'étable.
Si je ne mens pas, cette histoire est vraie, car aujourd'hui je le vois qui fulmine de joie en sautant sur ta pelouse, Toakilis. 

Mensonge ou vérité...  pour le savoir.... cher Toakily rieur, rieuse, à la s'maine prochaine ou fin de mois.  

Dans le sud ouest on appelle ces quelques jours volés à avril : 
les Pres-tous de prestar = prêter
ou les vacairols, de vaca = vâche 

Et tu sauras tout en ajoutant la commande d'Hiver ainsi dite

Avril 
Gentil
Prête m'en un (jour) prête m'en deux
et deux que je tiens (encore) cela fera quatre
Nous ferons trembler de froid 
le bétail du paysan. 

Mais oui, je suis d'accord avec toi, ce ne sont que contes et billevesées. Fais comme moi, Toakily. profite du soleil aujourd'hui. 

mardi 11 mars 2014

CHANTER ET DANSER REND JOYEUX

Elle. 
Sensibilité à fleur de peau. "Note sensible". Ainsi sa prof de musique l'avait-Elle surnommée. 
Parfois un mot suffit encore pour la choquer, un mot ou un commentaire. Par exemple, récemment, celui-ci.  
"La drogue était destinée aux quartiers HLM de la banlieue parisienne".  Et vlan l'estampille !
Et alors. 
Elle aussi habitait un appartement HLM. Dans un quartier qui était justement à deux doigts de friser le non-droit disait-on. Dans un quartier décrié. Si décrié que les enfants n'avaient pas même le droit d'être dédouanés des erreurs, incompétences, faiblesses et impuissances de leurs parents. 
Ils étaient d'emblée en situation de précarités : psychologiques, sociales, financières... Alors elle avait proposé aux enfants de CE1-CE2, dont elle s'occupait sur le temps de midi, de chanter. Chanter rend joyeux. 
Entre autres chants, elle leur a proposé une vieille chanson du sud-ouest, intitulée "Dans les Bois il y a des voleurs". Parce que, justement, elle rêvait que les voleurs n'existent plus.. 
Avec intelligence, ils-elles ou elles-ils,  lui avaient renvoyé  que les paroles "étaient stupides". Elle en convint. A préciser qu'ils ne se trompaient pas, que les paroles étaient bien vieillottes. "Et si nous gardions la musique et changions les paroles ?" 
"Chouette alors, d'accord, changeons les paroles !" C'est alors que le sens et la destination des paroles se sont posés. De quoi parler ? 
"De nous !" ont répondu filles-garçons, garçons-filles. Pourquoi pas ? A partir de leur désir de parler d'eux-mêmes, la décision a été prise de parler de ce milieu dans lequel, ils-elles-elles-ils, passaient tout de même, la plupart de leur temps. 
Une nouvelle chanson naquit. Que les enfants, filles- garçons, garçons-filles, se prirent à chanter de plus en plus souvent, et parfois à haute voix en se rendant à la cantine. 
Certains élèves de niveaux différents -surtout les p'tits caïds de CM2. Bien sûr qu'il y en a mais ils la faisaient plutôt sourire et elle s'acharnait à ne jamais les dénigrer. N'étaient-ils pas en construction ? -  commencèrent à fredonner, d'abord pour se moquer des pitchoux, ensuite pensa-t-elle, de plus en plus souvent, par plaisir. Chanter rend joyeux et qui plus est exerce la mémoire. Sans le savoir ils étaient en apprentissage. Ils finirent par avoir en tête refrain et couplets. Bientôt elle comprit la frustration qu'ils ressentaient à l'idée de n'être pas avec les autres enfants.  
Puis il y eut à venir,  une date qui intéressa tout le monde : celle de la fête organisée par les animateurs de la ville,  dont elle faisait partie. Courant juin. Le petit groupe,  garçons-filles ou filles-garçons, devina comme un challenge possible. Tout en chantant, le groupe proposa de se déplacer sur le rythme de la chanson. De créer une chorégraphie. Quelle raison aurait-elle eu de refuser ? Danser rend joyeux. Elle laissa faire. N'intervenant que dans la nécessité d'un petit coup de pouce lorsque survenait un blocage. 
Le groupe décida de présenter un tout chorégraphique et chanteur. 
Le jour vint. 
Emotion : il y avait une scène dans la cour de l'école. 
Emotion: Il y avait un public : des parents, des amis, le personnel, la directrice de l'école. Il y avait aussi "les grands" qui avaient appris la chanson quasi à leur insu. Justement, ces derniers sont venus lui demander s'ils pouvaient chanter derrière les danseurs danseuses, ou les danseuses danseurs, comme s'ils étaient une chorale. Quelle raison aurait-elle eu de les en empêcher. Sinon le refus du groupe. Questionné, le groupe accepta la participation spontanée de leurs camarades.  
La directrice était présente. Pourtant l'événement n'était pas diffusé dans le cadre Education Nationale. Les enfants , installés,  se sont mis à chanter. Dans un grand brouhaha. Puis soudain, que se passa-t-il, le brouhaha cessa. Tous les visages étaient tournés vers les enfants, même côté buvette. Jusqu'à la fin de ce qui était devenu "quasi une prestation". 
Ce fut un tonnerre d'applaudissements. Même pour les Grands. Les enfants étaient radieux. Parents de même. compris. La directrice paraissait surprise. Elle félicita tous les enfants. Puis elle l'a félicitée aussi. Elle, elle a remercié . Elle, elle a  précisé qu'elle n'avait fait que répondre au désir des enfants. Mais Elle lui a donné sa carte.  
Malgré ce résultat et ces félicitations chaleureuses, c'est à un autre groupe de conteurs que la directrice a confié un projet contes, dans sa classe.  
C'est bien connu : l'union fait la force. 
Elle, elle se méfie toujours des félicitations. 

lundi 10 mars 2014

Samedi 15 mars, soirée Contes à la Maison du Ronceray

http://rennes.onvasortir.com/soiree-contes-maison-du-ronceray-1121551.html

Bonjour à tous et à toutes, grandes ou petites oreilles bienvenues dès 6/7 ans.
Il était une fois il n'était pas 
par l'atelier Les oiseaux de Passage de l'Association rennaise Les Tisseurs de Contes
Bienvenue au pays des métamorphoses. Les contes en seront truffés-teintés. Bref, choisissez une soirée pleine de surprises, entrecoupée d'un moment convivial, cidre, jus de fruits et petits gâteaux, parfois faits maison.
Horaire : 20 h 30
Petit tarif : 5 € (2.50 étudiants, carte sortir,... adhérents)
Pour venir : tapis volant ou Métro : Terminus Poterie - Baguette magique ou Ligne Star 2 : descendre arrêt Carrefour City

Et pour le plaisir immédiat, cette "petite" histoire pas si dure.

Il était une fois 
un conte birman.
Il était une fois Than. 

THan est un jeune homme. Il vit avec sa famille au bord d'un delta. Avec son père, sa mère, ses frères, sa soeur mais pas son grand-père. Son grand-père vit dans la montagne, dans le village où lui-même est né. Cela fait quinze années qu'ils ne se sont pas vus.  Il veut revoir et retrouver son grand-père. Un matin il quitte le delta.
Il remonte le long du fleuve Irradawy. Il prend la direction de Mandalay. C'est le nom du village.   En ce temps-là il n'y a pas de voiture. Than va pieds nus. Sous ses pieds la route est poussiéreuse, cahoteuse, douloureuse. Than marche, marche encore, fait son chemin.
Dans un airain du matin il surprend le son de la plus grosse cloche du monde
il traverse le lac sur le plus long pont de bambou du monde 
il s'éblouit à force d'admirer les plus nombreux toits d'or du monde.
Un soir il parvient au bas des hauts murs d'une citadelle. La porte est fermée. Qu'à cela, ne tienne Il dormira à la belle étoile en contrebas de la route mais pas avant de s'être occupé de sa minuscule fortune. 
Dans la descente les cailloux s'éboulent sous ses pieds et dans la chute l'un d'eux s'arrête auprès d'une pierre parfaitement plate. Mais large et lourde. Il la soulève en s'appuyant sur ses pieds jambes écartées et une fois déplacée, il creuse la terre de ses longs doigts minces. Pour finir il dépose sa fortune, recouvre le tout de la pierre et prend soin d'effacer toute trace de mouvement.  

Quelques minutes plus tard, il s'allonge à même le sol, sur le dos et contemple les splendeurs étoilés. Une deux trois, sept et plus, il s'amuse à compter les étoiles sans se douter que quelqu'un a observé tous ses faits et gestes. Celui-ci se régale de sa naïveté, il pense 
 "Pauvre garçon, quel imbécile tu fais, et quelle aubaine pour moi. 
Le temps que tu t'endormes petit, tu m'auras transformé en un homme aisé !"
Il n'est pas long à attendre celui-ci. Le jeune homme se met à respirer tranquillement,  ses mains s'ouvrent  paumes  vers le ciel, ses paupières se ferment. La fatigue l'emporte dans un sommeil profond. 
Alors un turban orange rayé de vert, une chemise blanche et  le fameux pantalon birman appelé longyi, se détachent dans la nuit et s'approchent doucement. Le corps bascule en avant et une main tâtonne silencieusement. Elle soulève la pierre avec précaution si bien qu'aucun son ne tintinnabule.  L'homme agit avec prudence. Than ne perçoit aucun mouvement. L'affaire faite turban, chemise, longiy disparaissent dans la nuit à pas de loup. L'homme se retient de rire, il ne cesse de se féliciter "oh le p'auv' gars, le pauv'gars !" 

Than dormit comme loir, comme pierre, comme plomb. Lorsqu'il se réveilla un ruisseau chantonnait non loin de là : il tendit l'oreille et prit sa direction. Toilette faite il n'eut plus qu'une seule idée, retrouver son trésor confié à la pierre. . . La pierre toujours large et lourde l'obligea à s'arc-bouter sur ses pieds bien ancrés pour la soulever. Puis il  la retint d'une main et de l'autre tâtonna Mais il avait beau tâtonner ici et là ses doigts ne trouvaient rien. Il n'en crut même pas ses yeux. Sa fortune avait bel et bien disparu. Où était-elle ? On la lui avait prise ! Qui avait osé ? Le chagrin s'empara de lui en pensant à son grand-père. Qui avait osé. Than se met à pleurer, fort, très fort, puis il appelle "au secours, au secours" et il crie si bien si fort qu'a-delà des remparts ceux qui s'éveillent l'entendent et les autres s'en réveillent.
Les ânes aussi l'entendent , ils braient soudain comme jamais on ne les a entendus braire. 
On s'inquiète pour celui qui pleure. Est-il malade, est-il blessé. On court à son secours. On l'interroge. Il prend la parole. Mais elle est confuse.  Voyage, village, Mandalay, Pont de Bambou, grand-père, plate, pierre, argent, les mots s'entrechoquent, ceux qui l'écoutent répétent pierre, argent, plate. Than hurle et sanglote. 
Soudain la foule qui fait bloc autour de Than se fend en deux et laisse passer celui qui vient. C'est Sanda, le chef de la cité. 

Il interroge à son tour 
"Qu'est-ce qui se passe ici, pourquoi cries-tu jeune homme, raconte, dis-moi, dis-nous.... !" 
Sanda accable le jeune Than de questions. Than raconte : son grand-père, son voyage, sa marche, son désir de dormir, celui de mettre son argent à l'abri, la pierre plate, et son réveil, un vrai cauchemar en plein jour, son argent dérobé. Par qui ? Qui a osé dérober l'argent destiné à son grand-père! Qui ? Les sanglots se remettent à échapper de son corps.

Le chef du village porte un turban bleu rayé d'ocre. Il fronce les sourcils : le turban bascule en arrière. Il fronce les yeux, le nez, les lèvres : le turban bascule en avant. Sanda réfléchit. Il se tourne vers Than
"Où est-elle ta pierre ?"
Than montre du doigt la pierre au sol."C'est celle-là !"
Sanda hurle comme un fou 
"C'est celle-là ? C'est la responsable, il faut l'arrêter !" 
Et il s'adresse à la foule. Il crie : 
"Qu'on arrête la pierre !" 
Mais personne ne bouge. Alors il ordonne  
"Arrêtez cette pierre c'est un ordre !" Et sur cet ordre il jette, à l'adresse de tous, un long regard noir et circulaire d'un bout à l'autre de la foule présente. 

Heuh... D'abord,, personne ne bouge, ensuite, quelques hommes se déplacent et s'approchent. Ils soulèvent la pierre à plusieurs et ils prennent la direction de la ville, surtout celle de la place centrale. Celle où se déroulent tous les procès. Derrière les porteurs de pierre, viennent Than, Sanda, et tous ceux qui étaient venus voir celui qui se lamentait. Tous ceux qui étaient prêts à aider l'étranger.

Sitôt arrivé sur la place le chef s'installe.

Il fait un geste. Son clerc se précipite, registre en main sur lequel il notera les propos qui seront tenus. Des assesseurs se glissent dans la foule qui s'agglutine. Bientôt c'est le silence.
Le chef du village fait entendre sa voix : 
"Qu'on m'amène la voleuse, 
qu'on m'amène la pierre" On la lui amène. On la pose sur un comptoir. Chacun peut l'apercevoir. Et ils sont nombreux parmi la foule à se demander s'ils ont le droit de rire. La plupart des témoins tentent à sa façon de cacher son irrésistible envie de rire : l'un de sa tête penchée, l'autre d'une main devant la bouche, d'autres en repositionnant leurs turbans. 
Le chef du village prend la parole, tourné vers la pierre. C'est elle qu'il interroge

"Ainsi donc Pierre c'est toi qui as  volé l'argent du jeune homme ?"
La pierre ne répond pas. 
Quelques ânes trouvent la situation amusante. Ils se mettent à braire. Dans la foule on fait silence .

" Clerc" dit le chef du village "note donc : la pierre ne veut pas répondre ! Elle reste silencieuse !"
 Puis il poursuit l'interrogatoire
"Nous t'avons trouvée au milieu de la route : qu'y faisais-tu pierre?"
La pierre ne dit mot. Dans la foule on fait encore silence.

"Note donc encore Clerc" dit le chef du village "la pierre ne veut toujours pas répondre ! Elle reste silencieuse !"
Mais Sanda  insiste
"Pierre sache-le, tu dois répondre à mes questions !
Quel est ton nom ? Quel âge as-tu ? Allez répond !"

Dans la foule, certains ont bien du mal à contenir leurs rires, d'autres leurs gloussements, quelques autres menacent d'éclater de rire à tout instant. Certains font même semblant d'éternuer ou de se moucher. Les ânes s'y mettent à leur tour. Ils se taisent.

Le chef du village prend conscience des efforts faits par la foule pour ne pas rire. Il la harangue
 "Vous riez ? Rappelez-vous qu'il est interdit de rire pendant un jugement. C'est la cour qui exerce ses droits ! Si vous riez, vous transgressez les règles du tribunal" Et sa voix n'autorise aucune souplesse. D'ailleurs il ajoute "Riez, riez donc, mais ne venez pas pleurer car oui, vous serez punis !"

Puis il retourne à la pierre
"Quant à toi pierre, qui te crois maligne de rester silencieuse réponds aux questions que je te pose, "allez réponds pierre !"
Pour toute réponse la pierre ne dit mot 
Tu veux que je t'aide ? Je t'aide
"Qu'as-tu fait de l'argent pierre ?"
La pierre ne répond pas, on dirait même qu'elle en profite pour se taire davantage.  

Il s'énerve.
Elle se tait.
Elle le met hors de lui. Il hurle
"Pierre ce n'est pas de moi que tu te moques, tu te moques de la loi, puisque c'est ainsi je te condamne premier à recevoir 30 coups de fouets, second à être dé ca pi tée." 
et d'ordonner à son clerc
"Note clerc : trente coups de fouets suivie d'une décapitation.  On peut imaginer la tête du Clerc qui ne désire guère perdre la sienne"

Et tout cela sous le regard de la foule. 
Elle n'en peut plus de toute cette cocasserie. C'en est trop pour elle. La voilà secouée d'un éclat de rire qui se répand, ricanant, devient vague de rire qui enfle, s'étale, éclate en un fou rire monstrueux. Les dos tressautent, les mains se secouent ou ferment les bouches, les ânes s'y mettent à l'unisson, mais rien n'y fait, la situation est à mourir de rire.

Un seul être n'est pas candidat à cette mort délicieuse. Le chef du village. 
100 qui hurlent de rire et un seul qui se tait. Le Chef du village. La situation est critique. Il y a danger d'être puni. Chacun s'efforce à revenir au calme même les enfants. C'est de nouveau le silence. Sanda en profite et d'une voix sévère il s'adresse à son clerc


"Note Clerc, "la foule a ri quand le chef a décliné la sentence lors du procés de la pierre voleuse"
"Note Clerc "chacun a ridiculisé son chef par la dérision.
"Note Clerc "chacun est condamné à verser une amende d'une pièce de dix piastres" et sur ces mots le chef s'est levé. Mais Il n'en avait pas fini. Il s'adresse à la pierre sans toutefois quitter la foule des yeux.
"Quant à toi pierre,  te crois-tu maligne de rester silencieuse ? Tu dois répondre aux questions que je te pose ! Allez, réponds pierre !"
Elle se tait toujours.
Il décide de l'aider
"Qu'as-tu fait quand le jeune homme s'est endormi ?
Elle ne répond pas. Le ton monte. 
"Allez pierre, réponds. On le sait, tu as pris son argent, on ne le retrouve pas, qu'as-tu fait de son argent ?
Réponds !" 
Elle se tait. Il s'énerve. 
Elle se tait encore. Elle le met hors de lui. Il craque
"Pierre ce n'est pas de moi que tu te moques, c'est de la Loi, c'est pire. Je te condamne à recevoir trente coups de fouets
et ce n'est pas tout, après les trente coups de fouets tu seras décapitée !"
Et il s'adresse à son clerc "Note bien Clerc, pour la foule, une pièce de 10 piastres chacun et pour pierre, trente coups de fouets et la décapitation"

Les hommes et les femmes se sont exécutés et clin clang clung les pièces sont tombés dans un récipient  tendu par le chef.

Quand toutes les pièces furent tombées le chef du village s'est tourné vers le jeune Than qui était inquiet : n'avait-il pas ri lui aussi ?

"Jeune homme, tu as subi un préjudice de la part de notre ville, tu mérites un dédommagement, le voici, ces pièces sont tiennes" Le jeune homme prend toutes les pièces jusqu'à la dernière;

Le chef du village se tourne vers les villageois et déclare 
"Vous tous qui regardez et écoutez ici, apprenez le plus important :  
"Faute de rendre une vraie justice 
on peut toujours essayer 
de consoler la victime !"

Than s'est courbé devant le chef pour le saluer. Puis il a repris la route qui le menait chez son grand-père. Le pied léger.

Voulez-vous des nouvelles de la pierre ?
Elle a reçu trente coups de fouet. On a voulu la décapiter. Mais est-il possible de décapiter une pierre ?
Quand les hommes se rendirent compte de cette impossibilité, ils posèrent la pierre à même le sol au bord du chemin, en dehors du village avec un message sculpté à la destination des voleurs. Ils pouvaient y lire : 
"Voleurs, cette pierre est une voleuse. 
Trente coups de fouets lui ont été donnés !
Elle a échappé de peu à la décapitation. Réfléchissez-y !"