vendredi 5 août 2016

Conte Urbain - 5 août 2016

Il était une fois car une fois suffit bien, Princesse avait passé une belle soirée.
Le champagne avait coulé à flots, la musique avait été très souvenir disco,
avec tous ses amis elle avait bien ri.
Tant ri qu’elle n’avait pas entendu les douze coups de minuit.
Ni le coup de 1 h ni ceux de 2 trois et 4 h.
Il fallait bien partir.
Stupeurs successives : au bas de l’escalier, aucun carrosse ;
au bas de l’escalier aucun prince.
Princesse n’a perdu aucun chausson. Les célèbres semelles rouges
courent courent, rien n’est perdu. Elles prendront le dernier métro.
Dans la nuit noire aux luminaires ensoleillés Princesse court,
court et claquent les chaussons sur le macadam.
Stupeur ! La station de Métro a enfilé son bustier de fer.
Depuis qu’elle court, Princesse est fatiguée. Va-t-elle paniquer ?
Princesse est de naturel optimiste. Princesse s’organise.
Princesse sait qu’il paraît que... enfin, qu'elle a entendu dire...
bon, qu'elle n’a jamais mais... Elle se décide à appeler une appli
qui n’ira jamais au REBU. Mais le temps d’effleurer la poche
où se trouvent ses clochettes d’appel en cristal, ....
un carrosse s’arrête à ses pieds. Après tout, parfois il suffit juste
de penser à..., pour entrer au 7ème ciel. Comme dans
le Conte du Mensonge le plus doux. Et, chance,
ce que l’on désire apparaît.
Un cocher REBU ! La voilà la chance !
Pas tant que ça, malchance, il s’en va satisfaire un autre client.
Sur le visage de Princesse (celle qui a des lunettes)
apparaît un grand smile à l’envers.
Princesse est si belle que le cocher craque.
Ses clochettes de cristal tintent à leur tour.
Il raconte une salade à l’interlocuteur qui tend l’oreille
au bout des clochettes, une histoire inattendue, la rupture
d’un rayon de roue qui l’oblige à se rendre chez
le forgeron du Foirail.
Il ne pourra mettre son carrosse à disposition.
Il annule sa course.
Et d’un smile somptueux il enlève Princesse.
Intuitif, il charge sa vidéo préférée
il lui offre ses choux préférés, sa boisson préférée,
il prévient son plus cher désir.
Il la dépose devant son palais. Comme elle sort sa bourse d’or
en cuir de Poméranie, il s’offusque.
Avec simplicité, il la remercie d'un souriant
"Permettez-moi de vous dire que ce fut un plaisir"
Il s’éloigne en pensant que Princesse était 
délicieusement mignonne (toujours celle qui a les lunettes)
et qu’il aurait bien pris le numéro de ses clochettes. Il pense :
le hasard faisant bien les choses, qui sait, un jour, peut-être....
Pendant que Princesse, endormie, rêve d’un cocher, 

bien belle personne, dont elle aurait bien pris le numéro des clochettes ;
mais le hasard faisant bien les choses, qui sait, une autre nuit....
Dans son rêve un sourire s'esquisse sur ses lèvres entrouvertes.
@Lania 5 août 2016

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