mardi 26 avril 2016

Conte du Mensonge le plus doux -2-

... Ma dernière abeille, elle m'a échappé

Je me dis
« Ta dernière abeille qui s’échappe c’est une catastrophe,  plus jamais tu n'auras le même miel » 
Cette certitude m’effraie Sultan. Je vais lutter. Je cherche à l’attraper. Je tends les bras, haut levés, rien à faire, elle s’éloigne, je la poursuis, je tends les bras encore,  je m’élève sur la pointe des pieds, je me rassure, cette fois je vais l’attraper, que nenni, elle m’échappe encore ; il y a  un muret, je saute sur le muret, je suis sûr de moi, c'est "équationnel" : bras tendus + hauteur de muret =   impossible de ne pas la saisir. Impossible, impossible, rien n'est impossible, elle m’échappe encore ; cette fois je suis dépité  : c’est elle qui signe le summum de mon miel. J’en pleure,... quand soudain j’entends une voix 
« Monte sur mon dos » 
Qui a dit ça ? Personne à droite personne à gauche personne devant. Et derrière ? Je me retourne et je vois qui Sultan ? Ne répond pas, tu n’étais pas là ! Je vois mon cheval et je l’entends

c’est moi qui t’ai parlé, monte sur mon dos on va attraper ton abeille, allez monte sur mon dos

je n’avais jamais entendu parler mon cheval
je me suis dit « si ton cheval te parle tu dois écouter ton cheval» J’ai sauté sur le dos de mon cheval et il s’est élevé dans le ciel. Sans même avoir d'aile !

Bientôt il m’interpelle « ça y est, je la vois, tu la vois toi ton abeille" Je ne voyais rien "Elle est là-bas, elle entre dans le nuage »
Mon cheval se précipite pour entrer dans le nuage à son tour. Mais quand nous y entrons, cette fois je la vois mon abeille, elle en sort ! 
Je suis dépité.
« T’inquiète, je la poursuis » dit mon cheval et il s’élève encore plus haut.
« ça y est, je la vois, tu la vois toi ton abeille là-bas, elle entre dans le nuage »
mais quand il entre dans le nuage, quand j'aperçois mon abeille, elle en sort ! 
Je suis plus que dépité.
« Tu vas voir, Je vais l’avoir je vais l’avoir ! » 

Moi, ses « Tu vas voir, Je vais l’avoir je vais l’avoir ! » me désespèrent. Ils vont pourtant m’apprendre que, nul besoin de se désespérer. Certes l’abeille ne cesse pas de disparaître et nous ne l’avons pas revue mais... 
2 vers 3, à suivre

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