mercredi 12 mars 2014

Temps merveilleux ce 12 mars, conte du jour à Toakily. extrait à ma façon de l'ouvrage.....

Récits et contes populaires DES PYRENEES, réunis par Jean-Pierre Piniès dans le pays de Foix (où j'ai vécu). Livre acheté dans la librairie à la porte bleue, rue Legraverand, à Rennes, il y a bien longtemps et aujourd'hui fermée. Ce conte m'y attendait.  
Donc, 

Oui temps merveilleux et exceptionnel, à bonne outrance cette année, mais régulière en mars avant, avant ce qui se passera la semaine suivante

mais je n'y suis pour rien, c'est avant tout la faute d'un paysan pyrénéen. 
Imagine, Toakily. 
Au bout de ces premiers beaux jours de Mars, il y a longtemps, l'Emile, paysan pyrénéen avait remarqué les quelques brins d'herbe qui trouaient la masse de neige qui s'apprêtait à, qui fondait sous le nouveau soleil. Qu'a-t-il fait ? Il a sorti son troupeau de vaches et de taureau, mais surtout il a dit 
"L'hiver est fini mes bêtes allez-y broutez, offrez-vous l'herbe nouvelle et vous nous donnerez un bon lait parfumé" 
Le taureau a haussé les épaules. Il a pensé 
"Parle pour elles Paysan, mais moi, laisse-moi rire !" 

Celui qui s'est mis aussi à rire ce fut Hiver. Il a ri sous cape,  en pensant 
"L'hiver est fini, l'hiver est fini... que tu dis, espèce d'imbécile d'abruti d'Emile Paysan, tu vas voir un peu, je ne suis pas encore mort, crois-moi" 
Mais il a ri et pensé ces mots si doucement que l'Emile, c'était le nom du Paysan Pyrénéen ne les a pas entendus, et même si le Paysan Pyrénéen les avait entendus, n'est-ce pas, tout comme Toakily  à l'instant, il n'y aurait pas cru ! 
Et c'est vrai, comment y croire quand on est presque déjà 
obligé d'arroser les jardinières ?" ah ah ah 

Et pourtant, au bout des quelques jours suivant, Printemps arrivé, Hiver met ses prédictions en marche. Du grésil, du vent, du froid, de la neige, oui oui, de la neige ! A n'en rien croire. 
Vite ! le paysan rentre ses blancs moutons, heu pardon, je me trompe d'histoire, son troupeau de vaches et son taureau et il les nourrit en prenant sur ses réserves de foin. Au fur et à mesure où les jours passent, les réserves diminuent,  certaines vaches meurent de faim : il les rationnent, bientôt elles sont toutes mortes. Seul lui reste, le taureau.  Hiver se régale, 
"Hein ne te l'avais-je pas dit, té, j'ai une idée ah ah ah ! Hiver était fini, ah ah ah ah ! Hiver était mort, que nenni, tu te trompes espèce d'Emile Paysan abruti d'imbécile !"
et sur ces mots Hiver appelle Avril
"Avril, offre-moi quelques jours supplémentaires, veux-tu ?"
A vrai dire Avril se reposait. L'idée de se reposer un peu plus ou davantage avant de reprendre son travail ne lui déplaît pas. Magnanime, il accepte. 
"Bon allez, puisque tu le veux, je ne reprendrai que le 4 avril.  Je r'pars sous ma couette !"
Ah ah ah Avril, tu fais bien.
Et Hiver remet ça, vent, tempête, froid, neige et grésil ou l'inverse... L'Emile Paysan s'affole. Si ça continue même son taureau va y passer. Et il est prêt à se lamenter lorsque son regard s'arrête sur ses sabots. Ils sont bourrés de paille. Sauvé, mon Taureau ! Tu es sauvé. 
C'est justement le trois avril.
Le quatre, Avril perd sa magnanimité. Il pique une colère phénoménale.
 "Bon ça va maintenant Hiver, à toi de passer sous la couette, tu as assez travaillé, 
allez, il faut bien mettre un terme au travail. Va te reposer, il est temps. 
Le repos c'est important".
Hiver fait la moue. 
"Vas-y !" insiste Avril, "à mon tour te dis-je ! " Et pêche au soleil, Avril  balaye la campagne de ses beaux rayons.
La terre enfile son manteau vert, primevères et violettes se dépêchent d'apparaître, les rivières quittent leurs doudounes bleu glacier, les poissons font des bonds, les oiseaux sifflent davantage et le paysan ouvre à son taureau, la porte de l'étable.
Si je ne mens pas, cette histoire est vraie, car aujourd'hui je le vois qui fulmine de joie en sautant sur ta pelouse, Toakilis. 

Mensonge ou vérité...  pour le savoir.... cher Toakily rieur, rieuse, à la s'maine prochaine ou fin de mois.  

Dans le sud ouest on appelle ces quelques jours volés à avril : 
les Pres-tous de prestar = prêter
ou les vacairols, de vaca = vâche 

Et tu sauras tout en ajoutant la commande d'Hiver ainsi dite

Avril 
Gentil
Prête m'en un (jour) prête m'en deux
et deux que je tiens (encore) cela fera quatre
Nous ferons trembler de froid 
le bétail du paysan. 

Mais oui, je suis d'accord avec toi, ce ne sont que contes et billevesées. Fais comme moi, Toakily. profite du soleil aujourd'hui. 

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