lundi 21 juillet 2014

La fête médiévale des remparts de Dinan et si contait. Un fameux non anniversaire.

C'est vrai ça et si on contait ? L'idée trottinait, faisait son chemin. Mais la fraîcheur s'installait, direction le quai pour retrouver la petite laine. Cependant, en descendant la rue qui montait, l'idée nous est venue de nous arrête à la crêperie du Gouverneur.  Puisqu'elle nous était venue, nous lui avons obéi.
La salle est impressionnante, le manteau de la cheminée aussi. La carte est simple. Tout va bien. Et bien mieux, lorsque la charmante serveuse intervertit nos assiettes avec celles de la tablée voisine. J'en ris encore de me rappeler la tête d'Annie voyant son assiette lui passer sous le nez. La charmante serveuse la réconforte en lui précisant avec un joli sourire  "que le cuisinier mijote nos petits pois" et elle dépose nos assiettes sur la table des convives anglais.  La certitude contenue dans sa réponse "Mais il n'y a pas de petits pois dans nos complètes !" révèle son erreur à la jeune serveuse. C'est au tour des anglais de faire une drôle de tête en voyant leurs assiettes quitter leur table et arriver sur la nôtre. 
J'en ris de nouveau. 
La charmante serveuse peinée par sa méprise ne cesse de s'excuser. 

Je me rappelle tenir dans mon sac une bougie feu d'artifice. Je me dis que ça peut donner de la fantaisie dans ce moment difficile pour la charmante serveuse. Pas si simple à faire avec un briquet mais le voisin de la table d'à côté s'en mêle et y parvient parfaitement au moment même où les vraies assiettes sont présentées à la table de nos voisins anglais. La bougie est plantée au milieu de l'une d'elles et disperse sa lumière étincelante. Tout le monde sourit. Et dans la foulée quelqu'un entame un "Joyeux anniversaire"  : quoi de mieux pour la tablée anglaise que de penser à Lewis Carroll en fêtant un joyeux non anniversaire ! Nous sommes mortes de rire. Le calme revient. Et l'idée aussi : et si on contait ? L'air de rien j'invite Annie à me suivre sur Petit bonhomme, petit vieux, viens t'en vite viens t'en voir marron qui veut devenir myrtille, je sais le breton ! Quel breton, breton de pierre ! Quelle pierre ? Pierre à tique !
Inspirée, Annie invente puisqu'elle ne connaît pas et c'est moi, -Krystin au secours- qui ne trouve pas la parade une fois l'enchaînement déconstruit... alors Annie se lance, se lève et courageusement entre en conte dans l'histoire "Du champ des Korrigans" 
qui veulent aider Jean le paysan. 


"Qu'est-ce que tu fais" dit à jean un drôle de petit homme bizarrement habillé et sortit de nulle part


Et c'est ainsi qu'apparut, dans ce lieu....
Génial. Plus personne ne parle, tout le monde écoute, subitement soulagé que nous ne nous disputions pas. Ce que tout le monde croyait. Quand elle termine, c'est l'engouement. Les applaudissements sont très nourris.


Et chacun repart à sa dégustation. Notre voisin anglais se penche vers Annie. Pour lui apprendre que si son français ne lui a pas permis de comprendre l'histoire,  il a beaucoup apprécié ses gestes, ses rythmes et ses intonations.

Nous sommes plutôt contentes mais le si on contait nous reprend et le temps que tous et toutes avancent dans leur repas, je remets bientôt Annie dans la connivence du Petit bonhomme petit vieux viens t'en vite, viens t'en voir marron qui devient myrtille, 
Je sais le Breton ! quel Breton ?
Breton de pierre ! Quelle pierre ?
pierre à tique ! quelle tique ?
tique de pin ! quel pin ?
pin de charbon ! quel charbon ? 
charbon d'écuelle ! quelle écuelle ?
écuelle de terre ! quelle terre ?
terre jaune ! quel jaune ?
jaune d'oeuf ! quel oeuf ?
oeuf de poule ! quelle poule ?
poulette blanche avec une crête comme une toque sur la tête le conte part maintenant à mon tour de me lever et d'entrer en conte dans la forêt de Brocéliande, puisque La couturière de l'échoppe de Scapi, si agréable avec son accent des Causses, nous en a demandé l'existence et le chemin dans l'après-midi même.

Le roi Harder est avant tout un avare. 
Un couloir trop froid, une chambre immense, une cheminée inutile , la reine Guénola par un terrible hiver tombe malade.

Lania dans un exercice herculéen. J'avoue ne pas me souvenir des mots que soulignait ce geste
La même attention est donnée à ce conte qui touche tout le monde. 
Je vais en finir avec tout ce fatras que je viens dire 
Petit bonhomme, petit vieux viens t'en vite, viens t'en voir marron qui devient myrtille, 
Je sais le Breton ! quel Breton ?
Breton de pierre ! Quelle pierre ?
pierre à tique ! quelle tique ?
tique de pin ! quel pin ?
pin de charbon ! quel charbon ? 
charbon d'écuelle ! quelle écuelle ?
écuelle de terre ! quelle terre ?
terre jaune ! quel jaune ?
jaune d'oeuf ! quel oeuf ?
oeuf de poule ! quelle poule ?
poulette blanche avec une crête comme une toque sur la tête le conte est fini maintenant
Les applaudissements nourris tombent. D'une autre table voisine, voilà qu'on nous offre nos boissons. Nous sommes ravies.
Le plaisir se lit sur le visage de notre charmante serveuse. Tout le monde nous remercie avec chaleur. Le "Si on contait" a bien fonctionné. Qui plus est, le conte amenant à l'échange et au partage,  voilà que la personne qui nous offre nos boissons nous invite à nous pencher sur une particularité qui existe du côté du 56 et dont nous n'avons jamais entendu parler. Chut chut chut nous n'ébruiterons rien. Nous nous mettrons à nos claviers et nos recherches bientôt, sous peu, rapidement en texte se concluront.  
Quoique. Le conte demande du temps au temps. 
Quant à nos hôtes de la Crêperie du Gouverneur, qui nous ont laissé faire, nos vifs remerciements et peut-être des à revoir qui ne seront pas des au revoir. A bientôt.
A tous, à bientôt sur les chemins du conte.
Au fait, j'ai promis à la tablée anglaise de traduire dans leur langue les deux histoires dites ? Quelqu'un m'y aiderait-il ?

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