Un arbre fabuleux
D’après 10 mots pour conter et Huynh Thi Trang Ly
Autrefois, en Perse, un jeune prince monta sur le trône. Orgueilleux il devint un véritable despote. Rapidement il apprit que quelque part dans le monde un pays possédait l’arbre aux abricots d’or et aux feuilles d’argent : il n’eut plus qu’un seul désir, le posséder..
Il dépêcha plusieurs soldats dans de nombreux pays pour chercher ce trésor.Les uns après les autres ils revinrent bredouilles. Le roi furieux fit battre les soldats et les emprisonna. Certains, la plupart pleurèrent sur leur triste sort.
Parmi eux se trouvait un très jeune homme qui avait pour nom Bachi Bouzouk. Comme il avait plusieurs fois fait rire aux larmes sa majesté et toute la famille royale, il était devenu premier clown de la cour du roi. Ce n’est pas pour cela qu’il aimait le roi. Bien au contraire. Il le détestait. Et d’autant plus que lui aussi il avait eu connaissance de ‘larbre aux branches d’argent et aux abricots d’or. Sa grand-mère lui avait parlé de l’endroit merveilleux où il poussait. Lui aussi désirait le trouver.A force de faire marcher sa tête, il trouva le moyen de s’évadeer de la prison. Il ne fut plus possédait que par une seule idée : retrouver avant quiconque le fameux abricotier.
Il chevaucha longuement... de ville en ville… de hameau en hameau… Un soir, il erra dans une épaisse forêt… Il décida d’y passer la nuit et de repartir le lendemain dès l’aube. Mais avant il chercha un abri durant un moment… Il trouva une grotte assez profonde non loin d’une plaine sillonnée par un cours d’eau. Il alluma un bon feu dans la grotte et s’allongea pour se reposer … Il somnola… Quand il crut soudain entendre des rires…Il ouvrit doucement ses paupières…Une dame se tenait assise auprès du feu et là-bas, par l’entrée de la grotte, il pouvait voir deux petits enfants, garçon et fille, les pieds dans l’eau du cours d’eau. Ils se barvouillaient le visage. Il interrogea la femme.
-Qui êtes - vous ? Que faites- vous ici?
- Et vous-même jeune homme,lui répondit-elle, qui êtes- vous? Que faites- vous dans mon royaume?
-Dans votre royaume? Répéta-t-il d’une voix étonnée
-Oui, cette grotte est dans une forêt qui m’appartient. Alors, que me répondez-vous ?
-Je passais par ici. J’étais fatigué. La grotte tombait à point. Je suis à la recherche de l’arbre aux abricots d’or et aux feuilles d’argent.
- Si vous voulez le trouver jeune homme, il vous faudra beaucoup de courage. Il vous faudra manier l’épée d’une seule façon : lestement et rapidement. Vous devrez vaincre un étrange animal et venir à bout d’une très haute montagne.
-Si vous voulez me faire peur madame, sachez que vous n’y avez pas réussi. Indiquez-moi seulement l’endroit et je m’y rendrai aussitôt. Elle vit bien qu’il ne fanfaronnait pas. Il était seulement sûr de lui. Elle lui montra d’un doigt le début d’un sentier et déclara
-Demain, au lever du soleil, vous suivrez ce sentier.
Il la remercia. Comme ses paupières s’alourdissaient il s’endormit de nouveau. Quand il se réveilla, la femme et les deux enfants avaient disparu. Il se leva et emprunta le sentier indiqué. Il marcha longtemps. Tout au bout de ce temps il découvrit à l’horizon les contreforts d’une très haute montagne.
Il se mit à galoper le plus vite possible bien décidé à arriver au pied de la montagne. Comme il y arrivait il entendit comme un gémissement. Il tendit l’oreille. Quelqu’un appelait à l’aide. “Au secours! À l’aide!” Il tourna la tête de tous les côtés et aperçut soudain un petit oiseau blessé à l’aile qui gisait au bas d’un rocher. Il s’approcha et le ramassa. Quelques instants il lui avait pansé l’aile.
Je te remercie de m’avoir soigné jeune homme. J’ai à te parler maintenant, écoute-moi. Je sais que tu désires parvenir au sommet de cette montagne. Mais le maître de ces lieux ne le désire pas. Ce n’est pas après toi qu’il en a c’est après tout le monde. C’est pour cela qu’il a jeté une malédiction sur tous les chemins qui pourraient y mener. As-tu remarqué toutes les statues de pierre qui se dressent tout le long de ce chemin ?
Le jeune homme hocha la tête un doigt sur son menton. Loizo poursuivit « Ces pierres ne sont autres que les corps des jeunes audacieux qui désiraient parvenir au sommet de la montagne. Le maître des lieux les a statufiés. Il faut que tu m’écoutes. Si tu ne m’écoutes pas tu connaîtras le même sort que celui des audacieux jeune homme..
- Je comprends dit le jeune homme, parle Loizo, je t’écoute. Que dois-je faire ? -
- Suis-moi. Le maître des lieux est un démon. Il a gardé pour lui et pour ses serviteurs un petit sentier tout plein planté de ronces et d’épines. Tu dois savoir que je ne t’en indiquerai que la direction. Je ne t’accompagnerai pas. Tu devras le suivre tout seul. Mais si tu le suis, saches que tu parviendras à un château. Et si tu parviens qu portail du château saches qu’un monstre fabuleux t’attend pour combattre avec toi. Et tu devras le combattre. Alors soit tu mourras soit tu ne mourras pas. Mais dans ce dernier cas sache que tu devras détacher de son cou la clé passe-partout qui y pendra. Elle seule te permettras d’ouvrir le portail et de pénétrer dans le château.
Le jeune homme remercia Loizo mille fois et lui demanda de se mettre en marche « Je te suis » dit-il.
Ainsi, le petit oiseau emmena Bachi jusqu’à l’entrée du chemin de ronces et d’épines. Puis il s’envola. Bachi entreprit de suivre le chemin. Il dut lutter plusieurs fois contre els ronces et les épines qui lui lardaient le visage et le corps. Mais bientôt il arriva aux abords du château. Un feu d’artifice or et argent mêlés illuminait les entrailles du château. Mais en réalité ce n’était pas un feu d’artifice c’était un arbre lui-même qui brillait de toutes ses feuilles d’argent, de tous ses abricots d’or. C’était l’arbre que le roi cherchait et qu’il cherchait aussi. Bachi resta muet d’admiration devant son incandescence flamboyante. Mais un temps seulement. Car soudain un rugissement le fit sursauter à s’en retourner. Il se retrouva face à un monstrueux animal à trois têtes qui tenaient leurs lippes relevées pour montrer leurs affreuses dents longues et pointues. Ses longues pattes se terminaient par des griffes pointues et très acérées. De ses trois gueules sortaient des langues noires, infiniment longues et pointues, comme des lassos qui n’auraient d’autres objectifs que de saisir leur adversaire. Le monstre poussa un rugissement infernal et se précipita sur Bachi. Le jeune homme aussitôt, sans perdre de sang froid, s’empara de son épée et se rua vers le monstre pour lui donner un coup bien placé à droite et un autre coup bien placé à gauche. Il lui échappa de justesse en se faufilant entre ses pattes et sans perdre une minute il se retourna et coupa l’une des trois têtes de la bête. Celle-ci lança un énorme rugissement sous le coup de la douleur. Bachi était leste et adroit. Le monstre était gros et lourd. Bachi se déplaçait tantôt en avant, tantôt en arrière. Le monstre se retournait difficilement à cause de sa lourdeur et aussi de sa douleur. Bachi en rpofita pour envoyer un nouveau coup d’épée bien tranchant. La deuxième tête tomba.
Le monstre surpris poussa un nouveau cri de douleur et recula de quelques pas. Le jeune homme en profita pour bondir en avant et plonger son épée au milieu de la dernière tête du monstre. Des flots de sang se mirent à couler.… Le monstre chancela un instant puis il s’effondra, raide mort.
Bachi se précipita et de ses doigts chercha la clé passe partout. Quand il la trouva il ouvrit vivement le portail et s’avança pas à pas vers l’arbre miraculeux. Soudain une petite musique se fit entendre. Et ce qu’il vit lui fit se demander s’il ne rêvait pas. Il se frotta les yeux. Quand il les ouvrit de nouveau ce fut pour penser qu’il ne rêvait pas. L’arbre bougeait. Il se transformait sous ses yeux. Il prenait forme humaine. Il devenait jeune femme. Il devint belle jeune fille qui se mit à lui sourire et à lui parler. Comment l’appelait-elle ? Cette fois il crut que ses oreilles entendaient des voix. Mais non, elles n’entendaient qu’une seule voix et cette voix disait « Mon amour comme c’était long de t’attendre ! »
A cet instant précis Bachi reconnut à son doigt une bague qu’il n’y avait jamais vue. Il la retira et la passa à l’un des doigts de la jeune femme.
-“Accepte ce bijou belle enfant, lui dit-il, il appartenait à l’une de mes aïeules ! »
Veux-tu l’accepter?”
Pour toute réponse elle tomba dans ses bras en murmurant « oui, mon bien-aimé je l’accepte »
Et ils s’embrassèrent tendrement. Comme la musique entama une valse brillante, ils se mirent tous deux à valser, valser et valser encore.… Quand elle lui demanda « Comment t’appeles-tu ? » il répondit « Bachi Bouzouk ! »
Elle le regarda en répétant « Bachi Bouzouk ? » Elle éclata de rire et dit « mais c’est un nom de clown Bachi Bouzouk, alors à partir d’aujourd’hui amour à moi, tu seras mon Bachi Bouzouk de clown à moi ! »
Il la serra très fort dans ses bras et l’emporta dans une valse à mille temps qui peut-être ne s’est toujours pas arrêtée à ce jour.
Et s’ils ne sont pas morts, peut-être valsent-ils encore !…
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