mercredi 26 mars 2014

"Alors j'écoute" Petit billet du jour à propos du jour d'hier 25 mars

Il faut faire attention aux petits signes, se tenir à l'écoute, être réceptif ainsi doit-on être à l'écoute du monde. 
Alors j'écoute. 
Ces enfants de moins de trois ans, qui s'offusquent alors qu'ayant remarqué deux trois fourmis sur le sol, clac, j'en écrase une. Petite fourmi, grande honte, je n'oublierai pas leurs yeux effrayés autant qu'étonnés. Plus jamais mais jamais et toujours sont deux mots beaucoup trop longs.
Alors j'écoute.
Cette amie qui me joint et qui passe quelques journées dans un hôtel, dont on dit qu'il est forcément hospitalier : et c'est vrai. 
Je n'irai pas les mains vides. Je lui pose la question. Autant lui faire plaisir. Sa réponse me fait rire. Je la répète. Des bonbons  ALOCIR ? Elle illustre son désir "Cela fait quatre jours que je n'ai pas mangé, qu'au moins je puisse les sucer !" Sa réponse la fait rire. J'entends son sourire à l'oreille. 
Des bonbons ALOCIR elle a eu, et à la violette aussi. 
Quand j'ai remarqué ces derniers, je n'ai pas pu m'empêcher. Toulouse est un des liens qui nous rapprochent. Elle avait dit aussi "des revues". Des revues elle aura. 
Et dans la foulée, parce qu'elle est sous mon nez et que je ne l'avais jamais remarquée, une mise au carré sur l'avenir intitulée "poil à gratter". 
Quelques heures plus tard me voilà devant le complexe hospitalier. Une ville dans la ville. Des parcours colorisés pour ne pas se pommer. J'emprunte le sien, le bleu. Et soudain j'entends mon nom de conteuse. Je m'étonne. Depuis combien d'année ne suis-je pas venue ici. 
Alors j'écoute. 
J'apprends donc que ce grand et beau jeune adulte, fils d'une amie, fait un séjour dans ce lieu pour insuffisance rénale. Nous échangeons quelques propos, lui parle de ma nouvelle activité. Il m'apprend que c'est super, qu'il connaît et qu'il apprécie beaucoup. "La porte est ouverte Noé, n'hésite pas, j'ai besoin de cobaye" 
Et je m'éclipse. En me questionnant sur la probabilité que j'avais à le rencontrer ce jour-là ? 
Peu après je me retrouve devant des ascenseurs dont les portes coupe-feu ne sont pas pour me rassurer. Où sont les boutons d'étages ? Me voilà perplexe et ça se lit sur mon visage. Je pressens que certains vont me proposer de l'aide. Oh la honte, ne pas savoir prendre un ascenseur. Heureusement, l'un d'eux s'ouvre et un représentant en blouse blanche bloque la porte. Ouf, je triomphe d'un grand merci en comprenant où sont les fameux boutons.  
Un étage plus loin  la mer souffle ses parfums iodés. Le bon couloir s'offre à moi, tel un promontoire bienvenu, puisque la chambre de cette amie sera la dernière. J'y plonge. 


Nous voilà dans un petit "salon" Dommage, pas de banquette pour faire faire une relaxation. Je n'aime pas la position sur une chaise, sauf urgence. Chance, il n'y a pas. Malgré ce tuyau "qui lui pend au nez" lui donnant de profil une allure "éléphantueuse", mon amie est rieuse. Bientôt elle prend connaissance de mes achats. 
Alors j'écoute 
Son éclat de rire en découvrant le carré poil à gratter. Le regard que nous échangeons tient de la connivence. Souvenirs accentués. A ce nom, naît illico dans nos esprits, cette baie que les garçons -du sud-ouest of course- ouvraient devant les filles avec un air de "connoisseurs" : alors elles déguerpissaient. Et ils les poursuivaient, pour glisser dans leurs dos les fameux poil à gratter du cynnorrhodon. 
Ah les prédateurs. Ils étaient morts de rire, à l'idée de voir les filles se gratter, jusqu'à se déshabiller pour se gratter davantage. Ah ah ah la bonne blague dont mon frangin se régalait. La baie du cynnorrhodon se nomme aussi "gousson" : ah ah ah "goussons-nous davantage" 
D'où le lien à linker. .  
Elle rit deux fois plus en montrant l'illustration. Un chat, prénommé Fripouille. Elle commente "c'est fou ça, mon chat s'appelait Fripouille" aussi.   Silencieuses mais rieuses, nous nous questionnons sur la probabilité qu'elle avait de faire cette constatation là. Et moi j'éclate de rire parce que je sais que le hasard nous interpelle et que surtout c'est une scientifique. Aucune fusion entre nous mais bien des échanges sympathiques. 
Quand je la quitte, je me dis que plus jamais nous n'achèterons de pastilles à la violette ; qu'il n'y a pas que les enfants à apprécier les couleurs ; que les ordinateurs certes, outils intéressants, sont à ce niveau-là, bien envahissants ; et que je n'ai aucune envie de me retrouver un jour dans ces lieux. Je prends une décision de nouvel an. Courir chaque jour que le créateur me propose. 
Pour finir à propos du hasard ou des probabilités. Dans l'une des revues que je lui ai apporté, on parle d'une jeune illustratrice de 35 ans et de son premier ouvrage nommé "Serrez sardines". Quelle probabilité y avait-il pour que  je découvre à la fois cet ouvrage, lu à deux délicieuses petites filles l'après midi même, dans le cadre de Lire et faire Lire, et l'article sur sa dessinatrice. 
J'écoute... votre réponse. 
Bonne dégustation à tous et toutes par Toutatisseuh !

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