lundi 27 mai 2013

25 mai Une folle journée contée Pacé, Villejean Plateau Sportif, "La Rocherais" à Corps Nuds Ferme de Chantal et Paul Simmonneaux

Il était une fois un week end chargé qui passa tout d'abord par
Pacé
l'assemblée de ASF-B soit AgroSans Frontière-Bretagne, une Assemblée où se succédèrent des responsables d'associations aux objectifs tournés vers la pertinence de la culture de la pomme de terre en Afrique.
Je n'ai pas fini d'apprendre des informations sur ce tubercule "faramineux"
J'ai commencé mes recherches sur le thème du conte en 2008 à l'occasion de l'année internationale de la pomme de terre.
J'ai un éventail de contes et histoires très éclectique. Un enchaînement créé pour les enfants ; un autre à destination des adultes.
Cette assemblée m'a permis d'en comprendre plus,  de plan en plan et d'en prendre de la graine. Tout cela au propre et au figuré. Beaucoup d'émotion. Le sujet de la pomme de terre en appelle à la générosité, à l'humain, à la nature, au respect de ces deux derniers, à l'invention, à la création, à la passion, à la transmission. Tout cela existe par analogie dans
"Coquine la Pomme de Terre à la Frite et vous l'Entendez Bien"


Pour  "l'entendre bien", ce ne fut pas si simple. Ce public, venu de partout, ouest, sud, autres et qui venait d'écouter quelques heures à l'affilée, avait faim et rêvait d'échanger de l'un à l'autre. 
Très émue par le dernier témoignage, celui d'une association du Trégor, j'ai réussi à dire "Le p'tit gars de Coadout" histoire d'un p'tit gars qui part à la recherche de son nom grâce à deux écailles offertes par un p'tit poisson de rien du tout, p't être un gardon et qui le trouve en Afrique de l'Ouest (adaptée de l'écriture de Yves Pinguilly, in Contes de Bretagne - Ed. Nathan).
Ensuite par 
Villejean ce quartier rennais qui inaugurait son Plateau Sportif. Exceptionnel : le temps était de la Fête et les sourires de rigueur. Stade envahi, chorale et groupe folklorique portugais présents, la fête battait son plein. Le public était acquis à l'événement. Quant à nous, pauvres voix, pauvres mots, nous l'avons cherché. 
Félicitations à Marie-Laure Chavanon la conteuse souriante, qui installa, sur une table étroite, une calebasse renversée et, munie de pinceaux de batteur, tenta de dire musicalement la randonnée venue du nord, à sa façon bien tournée et intitulée "La marmite qui tipe tape tope" Au moment d'utiliser les balais des batteurs de jazz, le groupe folklorique portugais entama une danse bien rythmée, appuyée par une sono puissante. D'abord surprise, Marie-Laure adapta le rythme de sa parole à celui de la chanson portugaise. Un jeune garçon de 10 ans consentit à nous rejoindre pour lui offrir une 4ème paire d'oreilles.  L'instant est précaire, mais la magie du conte opère. Oublieux de ce qui se passait sur le plateau, il se prit à l'écoute. Cachet pour la conteuse : le sourire de ce jeune garçon.
Nous sommes des passionnés, des fous du mot. Mais nous avons beaux être des passionnés, c'est le pied un peu lourd que nous avons poursuivi en direction du jardin d'enfants. J'ai sollicité. Un papa, une maman et leur délicieux petit Mathieu (crois ans) ont craqué. Ils nous ont rejoints. C'est moi qui m'y suis mise. Sacré Mathieu LeGourmand... de mots. J'avais pas fini une histoire qu'avec malice il disait "encore". Un régal. 
Un bel instant, qui se poursuivit par l'échange d'une nouvelle version de "l'histoire du clou" de Jacky Derennes, une version berbère de Nazreddin par un papa généreux et inquiet. Quand on lui a dit "Voulez-vous écouter une histoire ?" il a répondu "Une histoire qui finit bien alors ?" Parce qu'il existerait des histoires qui finiraient mal ? Ce n'est pas là propos de conteurs. l
Finalement, le sourire fut sur ses lèvres et celui de ses grandes filles attentives, comme sur les nôtres. Belle fin ?
Pas tout à fait.
Nous avions rendez-vous chez Chantal et Paul Simmoneau, la Rôcherais, du côté de Corps-Nuds. Ils sont producteurs de pommes. Accompagnée de mon amie Nadia, qui allait découvrir la soirée pour la première fois, mais s'y connaît en contes pour la passion de la lecture et de l'écoute, nous nous sommes retrouvés sous les pommiers, face au soleil couchant. Jacky Derennes nous entraîna, de sa verve galésienne, à suivre, au jour près, n'est-ce pas Chantal, les déboires d'un roi et de son gardien de lapins,  promis ou pas, à obtenir la main de la jeune princesse. Suspens. Trois belles blondes saoûlées à la belle herbe fraîche se mirent à écouter à leur tour. Amusant. La fraîcheur s'installant nous nous repliâmes dans une pièce à la chaleur réconfortante. Super le poêle. "A toi Lania" a dit Jacky. Ah bon, à moi ?
J'y vais d'une comptine et fais tourner les bras et dérouler le fil. N'est-ce pas les grands ? Ils ont entre 4 et 10 ans. N'est-ce pas les petits ? Leurs pères et mères, "parrains et marraines" d'un soir. Tout le monde joue le jeu. De mon point de vue : joliment rieur.
Puis se déroule l'histoire de cette petite princesse destinée à être responsable de la mort de ses deux frères. Le roi est formel : "Qu'on la tue !"La reine ne s'y résout pas. La jeune princesse est captive d'une haute tour. Le temps passe. Un jour elle découvre l'existence des paons merveilleux. Elle ne pense plus qu'à une chose : épouser le Roi des Paons. Péripéties et facéties s'enchaînent comme dans tout conte  merveilleux. Camille nous fait connaître l'histoire d'amour de Mauricette et d'Antoine. La chance, il est là en personne. Sourires. Fatima, Chantal, le  conseil d'un roi à son fils, les forteresses construites, le second conseil, l'élégance du pouvoir. Applaudissements en force. Marie-Laure veille : "Les enfants ont faim" Les enfants ? Fin de première partie. 
Excellent moment convivial dans l'auberge espagnole. Chips de manioc, cidre chaud aux épices, merci Chantal, rencontres, échanges, gâteaux aux légumes, conversations, desserts divers, étranges autant que délicieux dont, du sirop d'érable à la mini-louche.  Ce n'est pas fini. La parole se trémousse dans les bouches et les oreilles entre front et joues.
On y retourne. En vrac, qu'on me pardonne d'oublier quiconque, Hyacine, une cage, un oiseau, le message ; Marie-Odile, le contrat avec le diable, les belles marmites ; Annie, François 1er, léonard de Vinci, une femme de toute beauté, l'obsession de Léonard, l'âme du joueur de viole ; l'audace d'un jeune adolescent de chanter a capella et d'entraîner chacun chacune dans le refrain ; celle de deux chanteurs qui distribuent les paroles inspirées d'une fable de la Fontaine ; les interventions accordéonistes sur répertoire breton et création personnelle de Laurence Derennes... le bonheur se lit sur les visages. Merci Chantal et Paul, très sincèrement. Il va bientôt falloir demander au maire de Corps Nuds une salle plus grande, réservée aux contes ?
Une folle journée contée.

(Association Tisseurs de Contes, groupe Souffleurs de Merveilles*, anciennement APC, mais n'en parlons plus!)

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