lundi 6 mai 2013

2 mai, le marché, conversations au comptoir du café d'un quartier

Grisé, le ciel au p'tit vin blanc
Dépitée, la moderne septuagénaire  "C'est ennuyeux c'est chaque fois chez vous que ça se passe !"
De quoi parle-t-elle ? Du code de carte bancaire coincé dans sa mémoire. Son visage manifeste sa perturbation. Elle reprend la carte dépitée et sort un billet de son porte-monnaie.
L'accroche à la culpabilité ne marche pas.
"C'est jour de marché" disent les commissures pincées. Sous entendu "je n'ai pas de temps à perdre" Et sans attendre de réponse elle se tourne vers la cliente suivante "Et pour vous que sera-ce ?"
Elle est apparemment perturbée par la peine de la septuagénaire. Se voit-elle déjà dans quelques années ? Elle émerge "La recharge mensuelle de ma carte Bus s'il vous plaît !" L'employée prend la carte sans un mot.
La seule à lui répondre est une enfant de dix ans qui surgit parle et sourit.
"Je m'assieds pour être grande" dit-elle en souriant, et montrant Libération que l'employée vient de lui donner, elle ajoute
"je lis comme une grande !"
L'enfant pense-t-elle qu'il est bon de parler au comptoir d'un bar-tabac ?
C'est jour de marché. L'employée lui rend la monnaie sans émotion. Puis disparaît préparer de nouveaux cafés.
"Au revoir" dit l'enfant à la cliente
"Au revoir petite, belle lectures, belle journée"
"Merci Madame"
Blanc Sable Lilas de Mer


1 commentaire:

Carole Chollet a dit…

Une belle scène de la vie quotidienne. Détresses et mépris, espoirs et sourires.
Merci de votre visite chez moi, qui m'a permis de visiter un peu votre "chez-vous".