dimanche 11 mai 2014

16 h le rendez-vous "Contes" à la #Convention Jonglerie réunie à #Vezin le Coquet

Bonjour
Nous étions quatre. Rachel, Gilbert, Viviane, Schuk et Lania. Tous conteurs amateurs pour la dynamique association rennaise "Les Tisseurs de Contes"
Deux lieux nous étaient attribués. L'un qu'on dira urbain. Un peu dans le vent, une tente blanche à deux côtés, oreilles à s'installer sur tapis et divan.
L'autre, comme une collinette, face au grand champ de bouton d'or, face aux essais infructueux de pieds qui s'adonnent à la traversée de cordes, sangles ou filins -chacun peut s'y essayer- face encore à ce jeune homme qui dessine sur les visages des tatouages d'Australie. La collinette est  entourée d'arbres et arbrisseaux identifiés : sureau, noisetier, chêne sessile (sans pédoncule) et d'autres encore.

Du côté de la collinette, j'ai commencé. De façon imprévue, parce que le public bienvenu  était  présent mais notre cher et généreux organisateur occupé à la mise en oeuvre côté tente blanche. Dans l'espoir de son retour, je commence par un jeu, le plus dur, retenir les prénoms de tout un chacun. Exercice de mémoire imparable. Allons-y pour la récolte un peu féminine. Néanmoins, Le premier étant 
Valérie.
Valérie, Riab,
Valérie, Riab, Sarah
J'invite le public à répéter avec moi. Un brin de sollicitude tout de même. Il joue au jeu gentiment et généreusement jouriant. (belle allitération n'est-ce pas 8!)
Nous devenons choeur dans cette avancée.
Valérie, Riab, Sarah, Chloé,
Valérie, Riab, Sarah, Chloé, Clara,
Valérie, Riab, Sarah, Chloé, Clara, Isabelle,
Valérie, Riab, Sarah, Chloé, Clara, Isabelle, Loïc, Alex
ça sent le musical, et si on le clamait mince mon robot ne veut pas ce mot, je répète, robot, j'ai dit "si on le slamait" Vous assistez à la création d'une oeuvre écrite en direct. Le robot m'a résisté. Si je ne l'avais pas affronté vous auriez encore lu "clamait" au lieu de "clamait". Il continue. C'est énervant de penser qu'avant, du tant du vent d'autan autant qu'antan -il y avait un petit vent hier-après midi- mon crayon aurait écrit ce que ma pensée aurait voulu écrire.
Déclinons en slam la dernière proposition
Valérie, Riab, Sarah, Chloé, Clara, Isabelle, Loïc, Alex, Marina, mille excuses pour les autres prénoms qui n'ont pas étaient de même mis en valeur, et félicitations à tous ceux qui ont retrouvé les sept premiers : signe de bonne mémoire.
Mais comme notre cher organisateur n'arrivait pas et que le public espérait l'histoire, l'histoire est venue, sous mes lèvres, celle du  petit enfant, de 5 à 6 ans qui marchait dans le chemin, blanc creux caillouteux. creux. Soudain l'enfant trébuche. Qui a fait trébucher l'enfant de six sept ans ? 
Un enfant, c'est curieux. L'enfant regarde, trouve, ramasse, observe, tourne, retourne et puisqu'il y a un petit trou il en conclue que s'il vient de trébucher ce n'est pas sur un caillou, c'est sur une noisette. S'il l'on excepte qu'il n'y a pas trace de noisetier à l'entour, la noisette n'a rien d'extraordinaire, sauf le petit trou du destin d'un petit ver. Cependant, quelqu'un parle soudain, et la voix semble venir de ce petit trou-là. Pris de peur le petit enfant lâche la noisette. Et, et, et.... vous n'aviez qu'à venir l'écouter. Vous qui lisez.
Ce qui reste tout de même étrange dans cette histoire c'est qu'en sa fin, sur le tapis, il n'y a plus aucune autres oreilles que les miennes ? Où sont passées les autres ? 
Elles se tiennent debout, hilares et font n'importe quoi se prêtant à mon autre jeu depuis qu'elles ont reçu un éclat de noisette au corps. 
Je rends ses locataires au cher tapis et passe la parole à Schuck qui offre quelques devinettes dont celle-ci
Quand je suis couchée ils sont debout.
Quand je suis debout, ils sont allongés. 
Qui sont-ils ?
Je vois que vous possédez la réponse. Je poursuis donc.
Schuck nous fait traverser la Méditerranée sans rames et nous emmène en Afrique pour assister à la succession d'un vieux roi. Tous ces animaux candidats, guépard, éléphant, singe, girafe, hippopotame, et rhinocéros sont décrits de façon tordante. Nous voilà au cinéma. La poussière est si dense qu'on n'est pas loin d'éternuer. On s'y croirait. Et voir la tortue prenant part à la course de toutes ses petites pattes est franchement comique. Hilarant. Le public est dedans. Et dans la conclusion, davantage. Comment ça vous voudriez connaître la conclusion ? 
Impossibles, l'événement exige la présent physique des oreilles. Comment ça vous n'étiez pas là ? Mais je l'avais pourtant bien annoncé, cet instant sympathique. 
Viviane apparaissant, j'ai pris doucement la direction du second lieu plus urbain, regrettant moi-même de ne pouvoir entendre son conte.

Sur le tapis de la petite tente à deux murs, une jolie brochette d'enfants. Sur le divan, une jolie photo de famille, et sur les graviers, malgré l'inconfort, un bon nombre d'oreilles sont assises. Le spectacle est déjà là.
Face à tous, Gibus ex Gilbert, fait connaître à tous et toutes comment il a appris à jouer du bâton du diable. Il excelle à en faire lui-même tout en racontant. Mais c'est bientôt la fin. Schuck lui succède et reprend la même histoire qui obtient les mêmes rires. Quand mon tour vient, j'hésite à l'instar de Gibus, de retourner en enfer auprès des diables et leur Satan de patron et ainsi, apprendre aux petites et grandes oreilles pourquoi aucun jongleur trouve porte fermée devant les Enfers. Finalement,  la brochette d'enfants et le foulard maternel que je porte au cou, teinté d'Espagne m'incite à raconter l'histoire de l'enfant qui demande du pain à sa mère. Donc,

il était une fois une enfant qui n'avait pas été réveillée par les roucoulement des pigeons déambulants sur les toits de tuile brique ; ni par les lignes colorée des mille et une poussières qui dansaient dans l'air soulignées d'un trait de lumière mais plutôt par une bonne odeur de double petit pain chaud de monsieur Larroque le boulanger de la place des Cornières de #Lauzerte, la jolie bastide.
D'un bond, la voilà début ; deux mouvements habillée de pied en cape, trois enjambées, elle arrive au bas de l'escalier de chêne qui embaume la cire d'abeille et découvre sa mère. Sans hésitation elle salue et dit

Maman donne moi du pain
d'abord porte moi du lait
l'enfant va voir la vache
Vache donne-moi du lait
d'abord porte moi de l'herbe
Pré donne-moi de l'herbe
d'abord porte-moi la faux
Forgeron prête-moi ta faux
d'abord donne-moi la graisse
Petit Cochon donne-moi ta graisse
d'abord porte-moi des glandes
Grand-Chêne donne-moi tes glands
d'abord souffle-moi le vent
Le vent quel vent ?

L'Océan souffle le Vent sur le grand Chêne
Le Grand Chêne donne ses Glands à l'Enfant
L'enfant porte les glands au Petit Cochon
Le Petit Cochon lui donne sa graisse
l'enfant porte la graisse au Forgeron
Forgeron donne sa faux à l'Enfant
L'enfant porte la faux au Pré
Pré donne l'herbe à l'enfant
L'enfant donne l'herbe à la Vache
Vache donne du lait
L'enfant porte le lait à sa Mère
Sa mère lui donne du pain
L'enfant mange le pain au jardin
l'enfant n'a plus faim. Il pose le bout de pain sur la margelle du puits et joue
Viens la pie qui emporte le bout.
"Y a une pie dans le jardin
j'entends la pie qui chante
Y a une pie dans le jardin 
j'entends la pie chanter.
Chanter chanter j'entends la pie qui chante
Chanter chanter j'entends la pie chanter"

Seuls ceux qui étaient présents, savent que je n'ai pas dit ainsi.
Mais aujourd'hui, parce que vous n'avez ni vu ni entendu la petite souris qui passait, c'est MOAKIDI "c'est fini".
A bientôt et merci d'être venu lire. 

Chut, sachez-le, à mon tour de vous dire que comme je vous ai frustrés, à mon tour de vous dire que je l'ai été : frustrée comme vous ici, de n'avoir pu écouter, ni Rachel, ni Viviane, pas plus que  Gilbert dit Gibus. 

Prochain rendez-vous "gracieux de même" lors de la #Nuit des Musées, le 17 mai, en compagnie d'autres conteurs. Annie Gossman, Stéphanie Lachal, Gibus et Lania, pour ne pas les nommer. Ils seront en des lieux bizarre : écurie, bergerie et cuisines.... vous aussi  si le coeur vous en dit. 


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