dimanche 25 mai 2014

Phakt, 24 juin, Fête du quartier Colombier à Rennes, avec Lania le voyage de boudchou

Bonjour
Le voyage de Boudchou, dans le cadre de la Fête du Quartier Colombier avec le #Phakt s'est terminé. Et à vous tous, chers enfants, bébés, filles et garçons, avec lesquels j'ai passé une excellente journée, "j'offre"ce lien noir et blanc et même vert bambou.
http://dai.ly/xap5z8 pour illustrer la chanson que j'ai écrite et composée moi-même, refrain compris.
"... Elles ont bon goût, les feuilles de bambou 
-feuilles de bambou, feuilles de bambou-
Bébé Panda s'en met plein le ventrou"...
Vous avez été for mi sables.
Emilie, Jeanne, Catherine, Christiane*, Axel, Balthasar, Ziddia (j'espère que je ne me trompe pas, Jeune Batman) Vos oreilles ont été excellentes.
Emilie, Marie, Balthazar, Edgar et tous et toutes les autres..... Je souhaite que vous puissiez vous arrêter sur ce blog et que vous arriviez à commenter. J'ai gardé le dessin. Je le déposerai.

* A propos des stages de contes sur Rennes, on peut s'adresser à la dynamique association #les tisseursdecontes 06.31.15.87.58
A propos d'une association sur le Morbihan, et peut-être à Lorient je peux communiquer  l'Association #Ilétaitunefois  et le lien qui suit
http://www.iletait-unefois.org/asso/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=5&Itemid=84
Il était une fois Boudchou.
 Chanson "Tout Bébé a un Doudou et tout Doudou a un nom. 
Qu'il soit canard ou mouton tout Doudou a un nom"
 Le temps est exécrable. Heureusement un étrange korrigan attentif, va et vient. Il s'occupe du trop plein de pluie qui incurve la toile. Les enfants et la conteuse restent imperturbables. Ils baignent dans le conte. Merci à toi Gentil Korrigan.
 Au bal du roi d'Espagne on y danse et on y chante.
 Les enfants ont bien tendu l'oreille. Ils ne veulent pas partir. Les drapeaux du #voyagedeboudchou les interpellent. On croirait une déco tout exprès pour l'Europe. C'est un hasard. Décrochage. Petite distribution imprévue.
 Les enfants écoutent, certains sans quitter la conteuse des yeux.  Ils ont oublié le Korrigan, la pluie, les bourrasques de vent.... Ils vivent les aventures de Boudchou jusqu'au bout.
 "Où sont passés mes souliers ?" Doudou les a cherchés partout. Il ne les a pas trouvés. Il est parti nu-pieds. Heureusement sur le chemin il trouve un soulier minuscule.....


Donc
Histoire des Trois Boucs Bougons
Le vieux Bouc monta sur un rocher et raconta à Boudchou, arrivé depuis peu en Norvège, l'histoire qui suit.
Il était une fois, il y a bien longtemps, dans un pays du Grand Nord, 
Tiens-toi bien Boudchou, quand je dis longtemps, je dis longtemps, c'est à dire au temps du père du père du père du père de mon père qui m'a raconté l'histoire. 
Il était une fois Grand Bouc, Moyen Bouc et Petit Bouc, tous trois bougons. Ils en ont fini avec l'hiver. Et les goûters et les repas à la paille. Alors leurs sabots les démangent. Ils n'ont plus qu'une seule envie, monter à l'alpage et brouter la nouvelle herbe tendre et verte.  
Leurs sabots les démangent mais en même temps chacun des trois Boucs frissonnent en bougonnant 
"D'accord il est temps de monter à l'alpage mais il nous faut passer le pont et vous savez bien qui se trouve sous le pont !"
"Oui, nous le savons, y a le Troll !" Rien qu'à l'idée tous trois frissonnent. 
Grand Bouc dit
"Passe le premier, Petit Bouc Bougon !"
"Ah non !"
"Ah si" dit Grand Bouc Bougon, "S'il t'embête, dis-lui que tu es trop petit et trop maigre et qu'il ferait mieux de manger Moyen Bouc Bougon qui te suit derrière."  

Petit Bouc Bougon veut bien passer sur le pont.
Ses sabots font sabo sabi sabi sabo tout doucement et le pont grince doucement, quand une voix très forte hurle "Qui c'est c'est qui qui passe sur mon pont ?" 
Une tête aussi grosse qu'un pied de baobab ; des yeux aussi gros que des soucoupes volantes ; un nez, aussi long que l'épée du roi Arthur ; une bouche aussi grosse que le chaudron de Merlin le magicien, tous et toutes surgissent nez à nez devant Petit Bouc Bougon. Il s'arrête net. Il  tremble des cornes au sabot.
Il répète "c'est le Troll, c'est le Troll" et la forte voix répond
"Et oui c'est le Troll et il va te manger Petit Bouc !"
"Non non ne me mange pas" dit Petit bouc Bougon d'une toute petite voix, "Mange plutôt Moyen Bouc Bougon, qui passera derrière moi, il est bien plus gros et bien plus gras que moi, moi je suis maigre si tu me manges tu n'auras rien à te mettre sous la dent." 
Troll est touché, "c'est pas faux, c'est vrai que tu n'es guère épais," dit-il en l'examinant.
"Allez passe Pitchou"
Sabo sabi sabi sabo Petit Bouc bougon traverse le Pont et vite, il rejoint le chemin qui mène à l'alpage. Et brouti brouta il se régale de la nouvelle herbe verte.  Ouf sauvé.....

C'est le tour de Moyen Bouc Bougon. Il veut bien passer sur le pont.
Ses sabots font SABO TI SABO TA SABO TI SABO TA et le pont grince tout pareillement, quand la voix très forte hurle ""Qui c'est c'est qui qui passe sur mon pont ?" 
Une tête aussi grosse qu'un pied de baobab ; des yeux aussi gros que des soucoupes volantes ; un nez, aussi long que l'épée du roi Arthur ; une bouche aussi grosse que le chaudron de Merlin le magicien, tous et toutes surgissent nez à nez devant Moyen Bouc Bougon. Il s'arrête net. Il  tremble des cornes au sabot.
Il s'arrête net et il tremble des cornes au sabot.
Il répète "c'est le Troll, c'est le Troll" et la forte voix répond
"Et oui c'est le Troll et il va te manger  Moyen Bouc Bougon !"
"Non non ne me mange pas" dit Moyen Bouc Bougon d'une toute petite voix, "Mange plutôt Grand Bouc Bougonqui passera derrière moi, il est bien plus gros et bien plus gras que moi, moi je suis maigre si tu me manges tu n'auras rien à te mettre sous la dent." 
Troll est touché, "c'est pas faux, c'est vrai que tu n'es guère épais," dit-il en l'examinant.
"Allez passe Moyen Bouc Bougon !"
SABO TI SABO TA SABO TI SABO TA Moyen Bouc Bougon traverse le pont et vite, il rejoint le chemin qui mène à l'alpage.
"Salue Petit Bouc Bougon"
Et brouti brouta les voilà deux à se régaler de la nouvelle herbe verte.  Ouf sauvés.....

C'est au tour de Grand Bouc Bougon. Ses frères sont-ils bien arrivés ? Doit-il traverser ? Ou ne doit-il pas ? Il veut bien passer sur le pont.
Ses sabots font SABO TI SABO TA SABO TI SABO TA et le pont danse sous ses pas quand la voix très forte hurle ""Qui c'est c'est qui qui passe sur mon pont ?" 
Une tête aussi grosse qu'un pied de baobab ; des yeux aussi gros que des soucoupes volantes ; un nez, aussi long que l'épée du roi Arthur ; une bouche aussi grosse que le chaudron de Merlin le magicien, tous et toutes surgissent nez à nez devant Grand Bouc Bougon. Il s'arrête net et il tremble des cornes au sabot.
Il répète "c'est le Troll, c'est le Troll" et la forte voix répond
"Et oui c'est le Troll et il va te manger Grand Bouc Bougon
Le Troll est si grand et si énorme que Grand Bouc Bougon recule d'au moins trois sabots et soudain il fonce sur le Troll en disant
"me manger Le Troll crois-tu que tu peux me manger, tu ne connais pas mes cornes"

D'un premier coup de corne Troll s'affaisse
D'un second d'un troisième coup de corne, Troll perd ses yeux
De plusieurs autres coups de corne Grand Bouc Bougon,  envoie en l'air le troll dans la rivière et SPLOUTCH, il disparaît.

Et SABO TI SABO TA SABO TI SABO TA frères me voilà, ils sont trois maintenant à goûter à la nouvelle herbe verte là haut, sur l'alpage. 

Merci aux yeux et aux oreilles qui n'ont ni vu ni entendu la petite souris passer. Trop bienheureusement occupés à rêver. Trop bienheureusement concentrés.
La conteuse Lania l'a aperçue et entendue. Et quand la souris a dit "Le conte est fini", Lania a répété ce conte est fini"
A bientôt.

  

vendredi 23 mai 2014

Parents, embarquez vos enfants sur les chemins de #Lania",

Donnez leur à suivre
et à entendre 
Suivez #Le Voyage de Boudchou"

Au début du #spectacle, il faut réveiller bébé. On appelle Big Ben. sa musique ne suffit pas. 
On appelle Frère Jacques qui appelle à mimer pour aider BB à se réveiller.
Bébé ne se réveille pas, mais Doudou si. Comme tous les doudous il a un nom. C'est la chanson qui le dit. "Tous les doudous ont un nom"
Dans la rue quelqu'un chante 
"Quand je serai grand je partirai en voyage"
"Bonne idée" dit #Boudchou "Je pars en voyage, je m'en vais, y'a me boy !" 
C'est parti.

Affaire à suivre, demain samedi 24 mai 2015 Fête du quartier #Colombier à Rennes #Square des martyrs de la Résistance.
derrière l'esplanade du Colombier. A voir les Pitchounets et pitchounettes. 

Partenaires Maternelles, Primaires, Centres Aérés ... 
"Le Voyage de Boudchou" de #Lania est musical. Vous dit-il ? 
Il a été créé pour les 0-3 ans ou les 3-7 ans et fait appel au rêve. 
quelques chiffres nécessaires 07 79 34 90 72
ou quelques lettres toutes minuscules : lcomlania@gmail.com


dimanche 18 mai 2014

Et cric et crac le conte est là, du pays de Rance. D'après une lecture faite aux Archives de Rennes.

En ce temps-là on se déplaçait à pied, en carriole, ou en carrosse.
En ce temps-là on s'éclairait à la bougie, on mangeait le pain de son propre four à pain.
On faisait cela en ce temps-là du côté du pays d'Ailleurs ou de celui de la Rance, près de Dinard.
Et du nom d'une fée, du côté de Dinard et de l'îlot Chalibert.  

Chalibert, la fée Chalibert, était comme toutes les fées. Elle avait des pouvoirs. Aujourd'hui on dirait des compétences. Et parmi l'un de ces pouvoirs celui de mettre quiconque cap sur l'autre monde; Et quand cette fantaisie la prenait c'était pour cent ans au moins, 
Ah charmante fée Chalibert.

Un jour, cette fantaisie lui prit.
Et Cric et Crac l’histoire vient. L'histoire est là.   

C'était un de ces jours pris entre deux nuits, un de ces jours disparus depuis belle lurette dans la besace du temps, un de ces jours où deux cortèges de noces se sont présentés à cet endroit de la rive de la Rance appelé Jouvente. Les deux cortèges espéraient que le passeur les mène de l'autre côté. Un prêtre les accueillerait sur l'ilôt d'Aleph et l'un après l'autre, il procèderait aux deux mariages.

A l'arrivée sur le ponton, les deux cortèges eurent une belle surprise. Le passeur n'était pas au rendez-vous. Chaque cortège décida d'attendre. Mais à l'intérieur des deux cortèges, il y avait des impatients. Puis comme le temps passait il y eut des inquiets. Bientôt les conversations allèrent bon train, mais seulement au sein de chaque cortège.  D'un cortège à l'autre il n'était pas question de se parler.

  
L'une des noces était celle de la jeune Rozenn, la fille du Maître du Château  de Pleurtuit. Une plutôt belle fille. Dans le cortège il y avait toute une troupe de gentilshommes, de dames, de pages et de valets, tous dans un brillant apparat. Tous richement vêtus.
La seconde noce réunissait deux familles de basse roture. Aucune noblesse. Peu d'argent. Mais pourtant capable de générosité puisqu'elle avait réuni en son sein, quelques manants, malgré leur allure et leurs droguets. 

Soudain, il y a un mouvement de foule, les gens des deux noces se haussent sur leurs pied. Ils  observent le ciel. Celui-ci s'est grisé, obscurci, il menace de tourner en tempête. Mais ce n'est pas la tempête qui vient c'est une barque. Qui vogue de nuage en nuage et se pose en contrebas du ponton. On se penche pour voir. Et le bruit court dans les deux rangs "C'est une mendiante ! comme elle est vieille ! regardez, ses vêtements sont de vraies loques, des guenilles, voyez comme elles traînent sur le sol tant la vieille est voûtée" Chacun y va de son commentaire. Malgré tout la vieille enjambe la barque et monte sur le ponton. Là, elle tend la main, elle demande l'aumône. Et d'une voix éraillée elle insiste "Quelques pièces m'sieurs dames, à votre bon coeur, trois, cinq autant que voudrez ! Ne vous retenez pas s'il vous plaît c'est jour de bonheur !" Elle aurait fait donner trois sous au pire des mendiants, parlons en, Abou Khacem, le riche marchand de Bagdad qui s'habillait toujours vêtu de guenilles y compris ses babouches !
  
Dans le cortège de basse roture, la jeune fiancée fait immédiatement un signe à son promis. Il plonge sa main dans son escarcelle. Il en retire quelques liards et sans l'ombre d'une hésitation, le futur époux les donne à la mendiante « Que ces quelques liards vous portent chance Madame ! » La mendiante le remercie d'un sourire et se rapproche de la seconde noce.

Le jeune gentilhomme s'apprête à faire autant sinon mieux. Il tire sa bourse d’or et tente de l’ouvrir. Mais à ce moment-là, et ce n’est pas le hasard, sa jeune fiancée lui donne un  coup de coude si brutal que la bourse tombe dans l’eau. La fiancée du chateau s’amuse beaucoup. Elle rit sans retenue. Elle rit toujours quand  le passeur se présente.

Tout le monde se précipite.
Mais quand le passeur monte sur le ponton il a un comportement étrange. Il arrête les deux cortèges et leur demande de ne pas s'avancer. Puis il retient les deux couples. Qui plus est, il les sépare. Il met l'un à sa droite et l'autre à sa gauche et il sépare chacun de sa chacune. "Comme c'est étrange ? Que fait-il ? Pourquoi fait-il cela?" dans les deux noces les commentaires vont bon train.

Dans les deux cortèges c'est le silence. Chacun essaie de comprendre pourquoi le passeur embarque la jolie Rozenn du château de Pleurtuit et pourquoi avec elle, il embarque le futur marié du cortège roturier. et pourquoi il n'embarque aucune autre personne. Mais pourquoi pourquoi pourquoi pas nous ? crient-ils tous en voyant le passeur manoeuvrer et cingler tout soudain droit vers le large.  
C’est à n’y rien comprendre. Chacun est médusé. Certains disent en montrant le ciel « C'est à cause de la mendiante, de la pauvresse, regardez, elle est dans le ciel ! dans les nuages ! » Certains disent qu’en effet, les nuages lui ressemblent ; d’autres disent « bêtise, balivernes, les nuages ne sont que nuages ! » 
La pauvresse  était assise sur un muret. Elle tenait une paume ouverte et dans la paume ouverte on pouvait voir, les quelques liards du paysan. Mais personne ne la regardait. Tout le monde était attentif à la barque qui diminuait comme une coquille de noix

Quand la barque disparut à l’horizon, les deux cortèges se retournèrent. Ils aperçurent la mendiante. Elle s’adressa à eux.
  
« Laissez-moi vous dire qui je suis, on m’appelle la fée Chalibert. Je rendrai à chacun la monnaie de sa pièce ou la pièce de sa monnaie" dit-elle. "Quand je paierai mon dû, personne ne manquera à l'appel. Il vous faudra seulement attendre le temps qu’il me faudra pour le faire". Et sur ces mots la fée Chalibert disparut.


Ils attendirent cent ans.
En ces temps anciens, il n'était pas facile d'atteindre cent ans. C'est  grâce à ses pouvoirs la Fée Chalibert les garda tous en vie. La fiancée du manant, le fiancée de la jeune fille noble et tous ceux qui se trouvaient dans les deux cortèges : certains conteurs disent  même que les chiens des seigneurs et les poux des manants vécurent cent ans à leur tour. Mais personne n’échappa aux sévices du temps.

Au bout des cent ans au matin du même jour,  les deux cortèges se dirigent vers le ponton de Jouvence sans s’être consultés. Sans savoir pourquoi. Ce n'est pas une réponse de leur instincts, c'est la décision de la fée Chalibert. Les deux cortèges étaient étranges. Nombreux étaient ceux qui avançaient sur trois jambes, dont l'une offrait un écho de fer inégal. Chacun y allait de sa musique. Les poitrines toussaient, les bouches crachaient, les jambes titubaient ou boîtaient ; certaines têtes ne pouvaient que regarder le sol, d’autres corps tremblaient de la tête aux pieds. Certaines voix étaient réduites à un filet inaudible, certaines bouches sifflaient plus qu’elles ne parlaient, d'autre bavaient en découvrant des gencives dénudées. Comme bébés faisant leurs dents mais eux ne les faisant pas. C'était un pitoyable spectacle.
  
Ils se placèrent tous, les uns à côté des autres et quand le dernier s'est installé, la barque du passeur est apparue. Elle avançait dans l'estuaire de la Rance, sans voile, sans rame, doucement, vers les vieillards chenus. Chacun reconnaît sans peine la demoiselle fiancée, fraîche comme une rose cueillie au petit matin. Et à ses côtés se tenait le jeune fiancé du cortège roturier qui admettait la présence de quelques manants à ses côtés. Tous deux portent leurs habits de noces dans le même état que le jour de la noce. La robe blanche n'a pas jauni, le costume noir n'est pas flétri.  Leur visage, leur corps reflète l'image de la jeunesse. 
Leur mine est belle et jeune. .

Un brouhaha monte du ponton. Les vieillards s’étonnent.
Les jeunes gens sur la barque s’étonnent aussi : ils n’ont jamais vu autant de centenaires à la fois. La barque manoeuvre pour se rapprocher du ponton. Les deux jeunes gens mettent pied à terre. Au même moment la fée Chalibert apparaît.
« Bonsoir » dit-elle «  Je viens vous rendre mon dû, il est temps"
Elle fait un geste en direction du vieux gentilhomme. Le fiancé d’antan du château de Pleurtuit.  Elle lui montre sa jeune fiancée et déclare «Je suis venu vous la rendre, elle est à vous !"

Le vieillard reconnaît aussitôt sa fiancée. Et dans ses yeux luit aussitôt une lueur de gourmandise. Il dit qu'il est d'accord et qu'il est content.
Mais la jeune et jolie fiancée dit qu'elle ne le connait pas, qu'elle ne le veut pas. Et sur le ponton elle périt d'effroi et lui périt, de déception. 

Mais l’histoire n'est pas finie. La fée Chalibert se tourne maintenant vers une vieille paysanne de la noce roturière. Elle l'interpelle d'un lumineux « Demoiselle » et lui dit en riant « je vous rends votre futur mari ; il est à vous» La vieille reconnaît son amour. Elle lui sourit aussitôt et devient presque désirable. Elle  regarde son futur époux et s’avance vers lui les bras grands ouverts. Mais brusquement la Fée Chalibert fait un mouvement et la vieille, bousculée coule dans la Rance. Le fringant fiancé n'hésite pas un seul instant, il plonge dans la rivière et en retire sa promise d'hier. 

L'eau de la Rance a-t-elle des pouvoirs ? Le jeune homme pauvre croit ramener sur le ponton sa vieille à la bouche édentée. Mais au lieu de cela il ramène une belle, la belle de ses vingt ans plus belle que jamais. 

La fée Chalibert leur sourit. Elle dit "Je vous fais don du manoir de Pleurtuit. Vous en êtes désormais les maîtres » Ils veulent la remercier. Elle les en dissuade. « Ne me remerciez pas, vivez, tout simplement." 

L'un prend la main de l'autre et tous deux s'éloignent vers le château de Pleurtuit. Sur le ponton, la fée Chalibert fait en sorte que les vieillards, de l'un ou de l'autre cortège disparaissent. Elle s'éloigne à son tour en riant. Et le conte finit là. 




C’est grâce aux conteurs qui la passent  et la repassent que nous savons qu’il faut traverser la Rance le cœur sincère et bienveillant. Sinon nous pourions passer dans l’autre monde pour au moins cent ans.

17 mai 2014, La Nuit du musée à LaBintinais, s'est passée. Belle nuit contée

Le temps idéal pour se promener dans #lemuséedelabintinais. 
A peine besoin d'une petite laine. Réunion, mise au point, filage sur le gazon, fouace au poivron, cidre et petits gâteaux, merci madame la présidente, vous "êtes" une vraie Maman pour vos "voix".
Puis, fut le moment de se mettre en costume, d'enfiler les beaux chemisiers, les belles coiffes, de tenir le beau buste lacé, en un beau drap gris, souligné de galon noir, et par conséquent un plaisir de  découvrir Odile et Stéphanie vêtues ainsi, jusqu'au sabot pour cette dernière. 
Puis ce fut l'heure. Annie dans l'écurie, Stéphanie dans la première cuisine, Vincent dans la bergerie et Lania dans la deuxième cuisine ; chacun sa place. J'ai vu passer le premier groupe, de la cour intérieure où je me trouvais. Belle surprise, il était important.
J'ai vu et entendu Vincent conter la rumeur, celle qui donna envie à un breton de la Bintinais d'envisager d'épouser la fille du roi d'Angleterre.  J'ai entendu le mouton qui avait, semble-t-il, une idée personnelle sur la question de la rumeur. Bien sûr le public a ri. Et il a beaucoup applaudi.
J'ai vu son grand groupe serré très serré, pénétrer dans "ma" cuisine, à penser qu'il aurait fallu le scinder en deux. Entre meuble rennais ou d'ille et vilaine, entre armoire à la pie royale et lit à quenouilles (merci sincère au charpentier-menuisier qui visitait le musée et m'a offert cette double connaissance. "Je suis collectionneur de meubles Breton" m'a-t-il dit et d'ajouter "Récemment je suis allé chercher une maie bretonne à Montpellier". Bonjour la passion.
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à mes tortues. J'étais collectionneuse, je l'avoue, j'ai collectionné  les tortues et les histoires de tortues et toute information sur les tortues. Une centaine aujourd'hui. Je sais où elles sont. Je pense aux meubles du collectionneur et je me dis qu'il doit vivre dans un château.
Dans la cuisine, tout le groupe a pris place. J'ai pu entrer dans mon histoire et les oreilles retrouver une suite des péripéties de Pierre. Qui devient Peter, sous mes lèvres. Peter, chasseur de grouse. Dont une chasse à la grouse qui lui file une vraie frayeur. Cette histoire est librement inspirée et dite à partir de l'album de nouvelles intitulé #Le coche fantôme. Si vous ne possédez pas le livre, sachez qu'on trouve cette nouvelle sur le net. Au seul et même titre. 
Cependant, je n'ai pas pu m'empêcher, parce qu'il y avait une poignée d'enfants, à les rendre adultes d'un mot et à rendre enfants tout adulte groupé autour d'eux. Comme le héros commun aux quatre voix était un nommé Pierre, j'ai essayé "la maison que Pierre a bâtie", une randonnée à propos de laquelle j'ai un rêve : qu'un photographe ou une photographe m'accompagne, et qu'il photographie chaque geste fait au cours de la randonnée (ainsi s'appelle ce type de texte).  Ce soir, ça marchait si bien que le photographe aurait été ravi : toutes les oreilles collées serrées se sont prêtées au jeu. J'ai regretté que mes lunettes ne soient pas capables de faire office photographique. 
Raconter quatre fois de suite une histoire avec à peine 5mn plus ou moins entre chaque groupe est un challenge. Je m'y suis prêtée. 
Un conteur sans oreille attentive est peu de chose. Les applaudissements furent nourris pour tous et toutes. Merci à vous, Zoreilles qui avez choisi de partager la Nuit des Musées, en notre présence, dans celui de La Bintinais.
Fin du premier groupe. N'en restèrent plus que trois.
Merci aussi aux deux voix qui ont fait le lien entre les conteurs. Anne-Marie et Odile. Belle idée.

jeudi 15 mai 2014

Samedi 17 mai, #Nuit des #Musées au Musée de La #Bintinais Rennes, un Fouette Cocher conté. J'y serai

Horaire  20 h - 20 h 15 pour l'accueil conteur.
Il s'agira pour les promeneurs de découvrir le musée dans le cadre de la #NUIT DES MUSEES.
Par conséquent d'en 

  • visiter seuls le Musée, ses lieux et l'exposition actuellement présentée et intitulée #"Fouette cocher" ou
  • côté contes, d'être guidés par deux conteurs ou conteuses pour avoir rendez-vous avec quatre autres sur des lieux identifiés tels que écurie, première cuisine, bergerie, deuxième cuisine. 

Désolée, ne rêvez pas, cette "calèche-là" n'y sera pas. 

La dynamique association rennaise #Les Tisseurs de Contes a répondu à la sollicitation d'animation faite, dans le cadre de l'événement organisé par le #Musée de la Bintinais.
http://www.ecomusee-rennes-metropole.fr/expos-evenements/calendrier-des-animations/item/la-nuit-des-musées.html 
Au programme, des histoires variées, sur le thème des chevaux, calèches, diligences, promenades, voyages, déplacements...  A n'en dire davantage.
Un conseil, préparez, vos cordes vocales.
https://www.youtube.com/watch?v=NwkCcN2pUe4
A vous rencontrer.
Je serai dans la dernière cuisine. Stéphanie dans la première, Vincent dans l'écurie, Annie dans la bergerie. Ne rien craindre, vous serez guidés-guidées.

La soirée est familiale. Alors à samedi qui s'approche, soit, ce 17 mai, sous le soleil. Merci.
http://fr.lyrics-copy.com/andre-claveau/la-petite-diligence.htm

#Lania est conteuse professionnelle : Lania conte depuis 1999. Lania se déplace.
Pour la joindre : si soirée privée, si anniversaire, si projet scolaire, si besoin d'ine intervention lcomlania.com ou 0770349072. Thèmes divers et variés. Lania aime créer.  Demandez.

mercredi 14 mai 2014

Des nursery rythms.... autant que voulez

suivez ce lien.
http://www.rhymes.org.uk/pat_a_cake_pat_a_cake.htm
and first, this one
Pat a cake, pat a cake, baker'sman
Bake me a cake as fast as you can
Pat it and brick it and mark it with a "B"
And put it in the oven for Baby end me ( Boudchou) 

Et dans la foulée cette chansonnette que je n'ai jamais oubliée
C'était l'histoire d'un p'tit pâtissier
dont l'amour se meurt
ainsi qu'un éclair
j'lui ai donné un Saint Honoré
J'en suis tout baba
car il s'en mokaMortellement Delicious : Moka au chocolat gâteau de dedans-dehors
j'ai tant de peine
j'pleure comme une mad'leine
car je l'aime
comme un chou à la crè è me
Si mon amour va toujours croissant
j'fi nirai mes jours
dans un puits d'amour. 

mardi 13 mai 2014

Bonheur de la rencontre, au-delà du simple bonjour Je viens de raconter l'histoire de Léo et je rencontre Marceau

Je viens de raconter l'histoire de Léo le petit souriceau rêveur, dans le cadre de #Lire et Faire Lire, la belle association qui s'efforce de faire rencontrer le livre aux enfants dans les maternelles. Et je rencontre un délicieux petit Marceau. Un p'tit bonheur.http://youtu.be/CczSejWTiHQ

Petit Bonheur et Grand Bonheur.
Un Papa et son Enfant
Petit Bonheur a 2 ans et demi tout haut déjà, de grands centimètres
Normal, Grand Bonheur porte bien son nom.

Petit Bonheur porte casque bleu
visage lumineux
ouvert et offert
Yeux pétillants et bouche rieuse
il m'offre une parole vive.

Je comprends qu'il est tout content de faire du roller.
Soudain il aperçoit la coccinelle du livre que je porte sous le bras.
Et les mots viennent joyeusement, dont coccinelle en refrain.
J'ouvre l'ouvrage au hasard
C'est "Mon petit oiseau" Je fredonne
Je tourne la page. C'est "Moi j'aime Papa". Pile poil le sujet. Je n'oublierai pas le regard de l'enfant.

Comment tu t'appelles ?
"Marceau" Difficile de ne pas évoquer notre célèbre Mime Marceau. Clic sur le lien si vous le voulez bien.
https://www.youtube.com/watch?v=4-1raOEfP4o

Marceau et moi pourrons nous croiser. D'autres fois.
Quelqu'une veille sur lui, tout près dans mon quartier.
Alors à nous revoir gentil Marceau, en compagnie de G...le.

Je n'ai jamais posé autant de questions à un Papa. Qu'il pardonne ma curiosité mais force est d'accepter que j'ai succombé à son Petit Bonheur. Je ne résiste pas à offrir à Marceau, en souvenir de la Coccinelle du livre* la jolie poésie de #Robert Desnos à propos de
« La Coccinelle » in Chantefables.

Dans une rose à Bagatelle
Naquit un jour la coccinelle.

Dans une rose de Provins
Elle compta jusqu’à cent-vingt.

Dans une rose à Mogador
Elle a vécu en Thermidor.

Dans une rose à Jéricho
Elle évita le sirocco.

Dans une rose en Picardie
Elle a trouvé son paradis :

Coccinelle à sept points,
Bête à bon Dieu, bête à bon point.
Coccinelle à sept points,
Bête à bon Dieu, bête à bon point.

Elle est partie la coccinelle à robe rouge,
Dans sa rose, plus rien ne bouge.


Je me permets d'annoncer que le samedi 24 je dirai Le Voyage de Boudchou pour les tout-petits enfants du Quartier Colombier autour du #PHAKT. Deux horaires : 16 h et 17 h 30. 
Je n'y suis pas seule. Dès 14 h, Fanfare, Danses Indiennes, Contes par l'Association Artistes Partout, chants du Monde, Théâtre, Danses Country. Et en plus, il doit faire beau : tout pour s'arrêter et choisir.

* "Les premières comptines des tout-petits" o-3 ans, pile le créneau - Ville de #Rennes #Bibliothèque La Bellangerais, N° 3 3500 01566847 8)


dimanche 11 mai 2014

16 h le rendez-vous "Contes" à la #Convention Jonglerie réunie à #Vezin le Coquet

Bonjour
Nous étions quatre. Rachel, Gilbert, Viviane, Schuk et Lania. Tous conteurs amateurs pour la dynamique association rennaise "Les Tisseurs de Contes"
Deux lieux nous étaient attribués. L'un qu'on dira urbain. Un peu dans le vent, une tente blanche à deux côtés, oreilles à s'installer sur tapis et divan.
L'autre, comme une collinette, face au grand champ de bouton d'or, face aux essais infructueux de pieds qui s'adonnent à la traversée de cordes, sangles ou filins -chacun peut s'y essayer- face encore à ce jeune homme qui dessine sur les visages des tatouages d'Australie. La collinette est  entourée d'arbres et arbrisseaux identifiés : sureau, noisetier, chêne sessile (sans pédoncule) et d'autres encore.

Du côté de la collinette, j'ai commencé. De façon imprévue, parce que le public bienvenu  était  présent mais notre cher et généreux organisateur occupé à la mise en oeuvre côté tente blanche. Dans l'espoir de son retour, je commence par un jeu, le plus dur, retenir les prénoms de tout un chacun. Exercice de mémoire imparable. Allons-y pour la récolte un peu féminine. Néanmoins, Le premier étant 
Valérie.
Valérie, Riab,
Valérie, Riab, Sarah
J'invite le public à répéter avec moi. Un brin de sollicitude tout de même. Il joue au jeu gentiment et généreusement jouriant. (belle allitération n'est-ce pas 8!)
Nous devenons choeur dans cette avancée.
Valérie, Riab, Sarah, Chloé,
Valérie, Riab, Sarah, Chloé, Clara,
Valérie, Riab, Sarah, Chloé, Clara, Isabelle,
Valérie, Riab, Sarah, Chloé, Clara, Isabelle, Loïc, Alex
ça sent le musical, et si on le clamait mince mon robot ne veut pas ce mot, je répète, robot, j'ai dit "si on le slamait" Vous assistez à la création d'une oeuvre écrite en direct. Le robot m'a résisté. Si je ne l'avais pas affronté vous auriez encore lu "clamait" au lieu de "clamait". Il continue. C'est énervant de penser qu'avant, du tant du vent d'autan autant qu'antan -il y avait un petit vent hier-après midi- mon crayon aurait écrit ce que ma pensée aurait voulu écrire.
Déclinons en slam la dernière proposition
Valérie, Riab, Sarah, Chloé, Clara, Isabelle, Loïc, Alex, Marina, mille excuses pour les autres prénoms qui n'ont pas étaient de même mis en valeur, et félicitations à tous ceux qui ont retrouvé les sept premiers : signe de bonne mémoire.
Mais comme notre cher organisateur n'arrivait pas et que le public espérait l'histoire, l'histoire est venue, sous mes lèvres, celle du  petit enfant, de 5 à 6 ans qui marchait dans le chemin, blanc creux caillouteux. creux. Soudain l'enfant trébuche. Qui a fait trébucher l'enfant de six sept ans ? 
Un enfant, c'est curieux. L'enfant regarde, trouve, ramasse, observe, tourne, retourne et puisqu'il y a un petit trou il en conclue que s'il vient de trébucher ce n'est pas sur un caillou, c'est sur une noisette. S'il l'on excepte qu'il n'y a pas trace de noisetier à l'entour, la noisette n'a rien d'extraordinaire, sauf le petit trou du destin d'un petit ver. Cependant, quelqu'un parle soudain, et la voix semble venir de ce petit trou-là. Pris de peur le petit enfant lâche la noisette. Et, et, et.... vous n'aviez qu'à venir l'écouter. Vous qui lisez.
Ce qui reste tout de même étrange dans cette histoire c'est qu'en sa fin, sur le tapis, il n'y a plus aucune autres oreilles que les miennes ? Où sont passées les autres ? 
Elles se tiennent debout, hilares et font n'importe quoi se prêtant à mon autre jeu depuis qu'elles ont reçu un éclat de noisette au corps. 
Je rends ses locataires au cher tapis et passe la parole à Schuck qui offre quelques devinettes dont celle-ci
Quand je suis couchée ils sont debout.
Quand je suis debout, ils sont allongés. 
Qui sont-ils ?
Je vois que vous possédez la réponse. Je poursuis donc.
Schuck nous fait traverser la Méditerranée sans rames et nous emmène en Afrique pour assister à la succession d'un vieux roi. Tous ces animaux candidats, guépard, éléphant, singe, girafe, hippopotame, et rhinocéros sont décrits de façon tordante. Nous voilà au cinéma. La poussière est si dense qu'on n'est pas loin d'éternuer. On s'y croirait. Et voir la tortue prenant part à la course de toutes ses petites pattes est franchement comique. Hilarant. Le public est dedans. Et dans la conclusion, davantage. Comment ça vous voudriez connaître la conclusion ? 
Impossibles, l'événement exige la présent physique des oreilles. Comment ça vous n'étiez pas là ? Mais je l'avais pourtant bien annoncé, cet instant sympathique. 
Viviane apparaissant, j'ai pris doucement la direction du second lieu plus urbain, regrettant moi-même de ne pouvoir entendre son conte.

Sur le tapis de la petite tente à deux murs, une jolie brochette d'enfants. Sur le divan, une jolie photo de famille, et sur les graviers, malgré l'inconfort, un bon nombre d'oreilles sont assises. Le spectacle est déjà là.
Face à tous, Gibus ex Gilbert, fait connaître à tous et toutes comment il a appris à jouer du bâton du diable. Il excelle à en faire lui-même tout en racontant. Mais c'est bientôt la fin. Schuck lui succède et reprend la même histoire qui obtient les mêmes rires. Quand mon tour vient, j'hésite à l'instar de Gibus, de retourner en enfer auprès des diables et leur Satan de patron et ainsi, apprendre aux petites et grandes oreilles pourquoi aucun jongleur trouve porte fermée devant les Enfers. Finalement,  la brochette d'enfants et le foulard maternel que je porte au cou, teinté d'Espagne m'incite à raconter l'histoire de l'enfant qui demande du pain à sa mère. Donc,

il était une fois une enfant qui n'avait pas été réveillée par les roucoulement des pigeons déambulants sur les toits de tuile brique ; ni par les lignes colorée des mille et une poussières qui dansaient dans l'air soulignées d'un trait de lumière mais plutôt par une bonne odeur de double petit pain chaud de monsieur Larroque le boulanger de la place des Cornières de #Lauzerte, la jolie bastide.
D'un bond, la voilà début ; deux mouvements habillée de pied en cape, trois enjambées, elle arrive au bas de l'escalier de chêne qui embaume la cire d'abeille et découvre sa mère. Sans hésitation elle salue et dit

Maman donne moi du pain
d'abord porte moi du lait
l'enfant va voir la vache
Vache donne-moi du lait
d'abord porte moi de l'herbe
Pré donne-moi de l'herbe
d'abord porte-moi la faux
Forgeron prête-moi ta faux
d'abord donne-moi la graisse
Petit Cochon donne-moi ta graisse
d'abord porte-moi des glandes
Grand-Chêne donne-moi tes glands
d'abord souffle-moi le vent
Le vent quel vent ?

L'Océan souffle le Vent sur le grand Chêne
Le Grand Chêne donne ses Glands à l'Enfant
L'enfant porte les glands au Petit Cochon
Le Petit Cochon lui donne sa graisse
l'enfant porte la graisse au Forgeron
Forgeron donne sa faux à l'Enfant
L'enfant porte la faux au Pré
Pré donne l'herbe à l'enfant
L'enfant donne l'herbe à la Vache
Vache donne du lait
L'enfant porte le lait à sa Mère
Sa mère lui donne du pain
L'enfant mange le pain au jardin
l'enfant n'a plus faim. Il pose le bout de pain sur la margelle du puits et joue
Viens la pie qui emporte le bout.
"Y a une pie dans le jardin
j'entends la pie qui chante
Y a une pie dans le jardin 
j'entends la pie chanter.
Chanter chanter j'entends la pie qui chante
Chanter chanter j'entends la pie chanter"

Seuls ceux qui étaient présents, savent que je n'ai pas dit ainsi.
Mais aujourd'hui, parce que vous n'avez ni vu ni entendu la petite souris qui passait, c'est MOAKIDI "c'est fini".
A bientôt et merci d'être venu lire. 

Chut, sachez-le, à mon tour de vous dire que comme je vous ai frustrés, à mon tour de vous dire que je l'ai été : frustrée comme vous ici, de n'avoir pu écouter, ni Rachel, ni Viviane, pas plus que  Gilbert dit Gibus. 

Prochain rendez-vous "gracieux de même" lors de la #Nuit des Musées, le 17 mai, en compagnie d'autres conteurs. Annie Gossman, Stéphanie Lachal, Gibus et Lania, pour ne pas les nommer. Ils seront en des lieux bizarre : écurie, bergerie et cuisines.... vous aussi  si le coeur vous en dit. 


vendredi 9 mai 2014

"Le juge qui voulait faire un break" aurait pu se rendre à Vezin le Coquet demain 10 mai pour la convention de jonglerie

Kartoffen,

ce mot vient à ma bouche sans raison apparente. Il traîne dans ma tête. Il traîne, sans but. C'est un mot banal, un mot allemand, souvent entendu, un mot tout rond d'or, le mot kartoffen,

Je le chante, je le loue, je le vois, j'attrape un livre et je l'ouvre. Il traînait là, à sa façon, sans raison apparente.  C’est une NH, traduisez Nuit Halloween. NH ressemblerait-elle à NPL soit Nuit Pleine Lune ? Les Nuits de Pleine Lune mes livres semblent animés d'une vie personnelle. Ils quittent mes étagères, comme pour se rendre au marché. Belle affluence que je m'en voudrais de gérer.
Livre ouvert je laisse couler les feuilles entre mes mains comme tout magicien  laisse filer les cartes dans les siennes. Le livre s’arrête sur l'une d'entre elles. Ni il poursuit, ni il recule.

Magique.
Je lis. 
Et je découvre une histoire qui viendrait d'Allemagne. Nombreux disent qu'ils reviennent chez eux après trente ou quarante ans de belle carrière. Chez eux. Peut-être moi, chez moi ? Chacun ses légendes.
Dans l'histoire, un juge, la main gauche appuyée sur son bureau, se redresse et porte subitement et brutalementt, la main droite à son front. Comme sous l'évidence soudaine  de la vanité de son travail. Il jette un regard circulaire et les piles de dossiers lui sautent aux yeux. Et devant le nombre d’heures passées sur le dernier dossier posé sous son coude gauche, il pousse un gros soupir et cale.  
Il se lève, enfile son manteau, pose son chapeau et quitte son bureau. Sa décision est prise : il prendra quelques jours de repos avant la dernière audience. Mais où ? Et qu'en fera-t-il ? 
Notre juge ne sait plus que le repos se suffit  à lui-même.

Le juge ne prend pas le taxi comme d'habitude. Il prendra sa voiture ;
Le juge ne prend pas sa voiture. Il se souvient avoir oublié la veille où il l’avait laissée. .
Le juge prendra le bus. Mais il revient au juge, qui s'appelle Hans Schiller, qu’il déteste emprunter ce moyen de locomotion, alors il part à pied. La marche porte conseil. La preuve, en marchant, Frantz Schiller choisit sa destination. Il ira chez son cousin Hans. A Gessen. Comme il y a peu de choses à y faire, il y sera à l'abri de toute activité débordante. C'est son unique nécessité. Son cousin est agriculteur. Il parle peu, de sujets fort terre à terre, c'est une bonne chose, répondre ne sera pas nécessaire.
Le lendemain même, le juge prend le train et descend à Gessen. Son cousin vient à lui au volant de son tracteur "je travaillais non loin de là" se justifie-t-il. Mais pourquoi se justifier. Le juge veut seulement se changer les idées. Faire un break, respirer. Se dé con trac ter.
Son cousin l'accueille avec sympathie. "Tu es chez toi ici, fais comme chez toi". La maison est belle, l'intérieur confortable. Les produits sont bio. C'est la fête quoi. Tartines de charcuteries, plateau fromages, linzertarte aux myrtilles dont il adore le croquant des croisillons ; le repas du soir est un régal. La nuit qui suit, fait rarissime, file son train sans aucune insomnie. Alors qu’il se réveille désormais à la ville, toutes les trois heures. Quand le chant du coq le réveille, -tiens celui-là il l’avait oublié- il lui désobéit. Il paresse sous l'édredon, version été à l'aube de l'automne. Puis il passe la journée tranquille. Il se promène. Le chemin, les buissons, le parfum dees bosquets, les oiseaux, le ruisseau ses libellules irisées : tout fourmille, chante, siffle, frétille, "couleure". Encore un régal qui le surprend. Il n'a pris ni papier ni crayon ni clavier. Surtout ne rien faire. Deux jours, trois jours il s’y plie.  Mais au quatrième, ne rien faire soudain l'indispose. Il s'irrite, il s'énerve. Tant et si bien qu’il déjeune avec son cousin et lui propose de lui apporter son aide. Son cousin s’étonne  :
"Mais Fantz, tu es venu ici pour te reposer, repose-toi."
"J'insiste cousin Hans, il faut que je me mette à travailler"
"Je veux bien mais ici je n’ai guère de dossier à te proposer en consultation » et il le regarde quelques secondes silencieusement, puis il lui demande « que sais-tu faire Frantz ?"
La question le déstabilise. « Comment ça qu’est-ce que je sais faire ? » il en balbutie « je sais... je sais... et finalement il répond par un
"Rien, je ne sais pas ce que je sais faire !" profondément dépité, désemparé, effrayé"
"Je sais moi »  lui répond Hans, « j’ai une petite idée, suis-moi, et sois sans inquiétude, c'est facile"
Frantz traverse la cour, puisque son cousin Hans traverse la cour.
Comme Cousin Hans disparaît dans une énorme grange Frantz pénètre à son tour dans l’énorme grange. Et ce qu’il voit l’étonne : sur le sol de la grange sont étalées, au bas mot ou de visu, à peine moins et plus sûrement, d'un quintal de pommes de terre.
" Ce soir Frantz, je dois rentrer d'autres pommes de terre, il  me faut faire de la place, ta décision est bienvenue, elle me sera d’un grand secours, je dirai même qu'elle tombe bien, tu vas ranger ces pommes de terre. C’est très facile, tu les ranges en trois catégories, d’un côté les grosses, de l’autre, les moyennes, et enfin les petites, tu ne peux pas te tromper, c’est à la portée d’un enfant du Kinder. Quant à moi, je pars travailler aux Grands-Champs de l'autre côté de Gessen. Le temps est à la pluie, les tubercules n'aiment pas ça. Allez cousin, à ce soir et courage" 
Ceci dit, quelques instants plus tard, le moteur qui ronronne annonce à Friedrich le départ de Hans.

Toute la journée, du côté des Grands-Champs, les pommes de terre passent de la terre à la plate forme. Bientôt il est l’heure de rentrer chez soi. Hans prend le chemin de retour. Dès qu’il arrive à la ferme Hans tourne la clef, saute de son tracteur et il appelle Frantz son cousin juge :
« Frantz, où es-tu, Frantz où es-tu ?"
Devant le silence de Frantz qu’il ne voit pas dans la cour, Hans entre dans la maison
« Frantz, je suis de retour,  où es-tu, Frantz où es-tu, comment vas-tu  ?"

Frantz n'est pas dans la cour, il n'est pas dans le salon, il n'est pas dans sa chambre,  Le cousin Hans pense qu'il a dû terminer son travail, qu'il est parti se promener et qu'il ne tardera pas à rentrer. En même temps il doit rentrer ses pommes de terre nouvellement recueillies. Il avance la plate forme et entre dans la grange pour voir le travail accompli. Il stoppe net, bouche bée. Il a beau faire obscur, il comprend très vite qu'aucune pomme de terre n'a bougé. Si le quintal est là, vierge ou iintouché d'une seule pomme de terre, son cousin n'y est pas. Où est-il passé. Par acquis de conscience, Hans balaie les lieux d'un regard à la recherche de Frantz. Il est inquiet. Que s'est-il passé ? Soudain il repère une masse informe écroulée au pied du mur. Il se précipite.
" Frantz que t’es-t-il arrivé, qu’as-tu dis-moi, que s'est-il passé, ou plutôt que ne s'est-il pas passé et pourquoi ?
"Frantz est appuyé mollement contre le mur, il a tout de l'homme hébété, le menton mou et décroché. Il est effondré, catastrophé, perplexe. Mieux, il semble sidéré. Il tient son poing droit fermé à plat sur sa jambe droite.
" Frantz qu'as-tu, es-tu malade, es-tu blessé pourquoi ton poing est-il fermé ?"
Frantz relève la main et le visage en sueur et la parole balbutiante, il l’ouvre sous les yeux de son cousin Friedrich ahuri par la question qu’il s’entend poser,  " Frie Friedrich, ce cé cette pomme de ter re, elle est… grosse, moyenne ou petite ?" !


Photos prises en 2008 par mon amie Martine, lors d'une séance contée du spectacle intitulé
 #Coquine Patate à la frite et vous l'entendez bien à #Visseiche (35)
Cette histoire, je ne l'ai pas inventée, je l'ai librement adaptée d'après celle que vous pouvez trouver dans l'ouvrage intitulé #Le cercle des menteurs  et écrite de Gessen en Allemagne où je ne suis plus

 http://bigoudnjongle.wordpress.com/ Je serai demain sur ce lieu et en compagnie d'autres amoureux de la parole, je conterai. Oreilles connues et inconnues, au plaisir de vous y croiser.