jeudi 12 avril 2007

La figue et le paresseux - 2ème partie

... En passant devant son petit clos, les dames de la ville qui venaient de manger des confitures au cimetière, mettaient leurs mules au pas et se parlaient à voix basse sous leurs masques blancs. Les hommes s'inclinaient pieusement, et, tous les jours, à la sortie de l'école, il y avait sur les murailles du jardin toute une volée de gamins en vestons de soie rayée et bonnets rouges, qui venaient essayer de déranger cette belle paresse, appelaient Lakhdar par son nom, riaient, menaient du train, lui jetaient des peaux d'orange.

Peine perdue ! Le paresseux ne bougeait pas. De temps en temps on l'entendait crier du fond de l'herbe : -Gare, gare tout à l'heure, si je me lève !- mais il ne se levait jamais.

Or, il arriva qu'un de ces petits drôles, en venant comme cela faire des niches au paresseux, fut en quelque sorte, touché par la grâce, et, pris d'un goût subit pour l'existence horizontale, déclara un matin à son père qu'il entendait ne plus aller à l'école et qu'il voulait se faire.....

... à suivre

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