jeudi 1 mars 2007

La rose bleu de chine - Chapitre VI

LE FILS DU PREMIER MINISTRE PREND LA SITUATION EN MAINS

L'empereur est sur le point de se mettre à pleurer, lorsqu'il comprend qu'un nouvel audacieux lui tapote l'épaule. Il tourne lentement son regard et découvre le jeune fils de son premier ministre. Il respire. Il se dit que cette fois, le jeune homme ne pourra se dérober. N'est-il pas né la même année, le même mois, le même jour, la même heure, la même minute et pourquoi pas, à la même seconde, que la jeune princesse ? N'ont-ils pas tous deux, étés élevés par la même nourrice. Ils se connaissent comme frère et soeur. Peut-être même davantage.
Les mots sont inutiles au jeune homme : l'empereur lui sourit déjà. Il est acquis à sa cause et d'autant plus qu'il le rassure. Non, il n'ira pas par delà la septième vallée. Oui, il ira simplement porter commande aux artistes préférés de l'empereur, réunis dans les plus merveilleux ateliers. Ceux du palais.
Et quelques temps à peine plus tard, il choisit lui-même la plus magnifique des coupes de porcelaine, en son intérieur, décorée de la plus belle des roses peintes du non moins plus merveilleux bleu, dit de Chine. Il semble qu'il ait fait le bon choix.
L'empereur pivote et frappe d'une main à la porte des appartements de sa fille, qui apparaît. Il lui dit qu'elle peut faire préparer ses noces cette fois, parce que le jeune fils du premier ministre a choisi pour elle une pure merveille.
Il ne peut échapper à son oeil bienveillant que la princesse est abasourdie. Elle saisit tout doucement la coupe dans ses mains, l'élève petit à petit, en éprouve, à la lumière du jour, la finesse et la transparence de sa porcelaine, l'abaisse et présente à son regard la fleur peinte. Alors elle dit "Mon père, en effet cette coupe est magnifique, et le bleu de sa fleur est une pure merveille je l'avoue mais"
Que dit-elle ? Le père défaille !
"Mais, dis-tu ?" L'empereur est inquiet
"Mais que ces deux-là, la coupe et la peinture, conviendront à merveille à la rose bleu de Chine quand mon futur prétendant me l'offrira !"
Et sur ces mots, elle emporte la coupe de porcelaine dans ses mains, entre dans ses appartements, la dépose sur un meuble bas, laqué rouge et noir
et s'accoude sur le rebord de la fenêtre pour regarder le fleuve qui coule en contrebas du palais.
... à suivre

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