La merveilleuse nuit offerte à l'empereur
Il organise, pour distraire l'empereur, une nuit merveilleuse dans une salle fabuleuse.
Des tapis, des parfums, des encens offrent un décor somptueux.
Des miroirs par milliers et aux uns et aux autres, l'esquisse balbutiée de conversations amoureuses.
Des musiciens, des danseuses, surtout l'une d'elles. Des conteurs à la parole ininterrompue, tous somptueusement coiffés et vêtus, divertissent les invités et l'empereur, toujours un brin pleureur.
La princesse se tient accoudée au rebord d'une fenêtre. Rêveuse, elle contemple le fleuve qui coule en contrebas du palais lorsque soudain, il lui semble deviner une voix. A la musique des mots, elle comprend que ce n'est pas une voix qui parle, que c'est une voix qui dit. Une poésie. La jeune princesse tend l'oreille. Tout ce qui se déroule dans la salle s'efface à l'écoute de cette mélodie qui vient à elle. Elle veut en entendre davantage, peut-être même voir le poète. Elle traverse la salle avec discrétion. Personne ne lui porte attention. Les visages n'ont d'yeux que pour la voluptueuse danseuse qui fait chanter les sequins de sa ceinture.
La jeune princesse disparaît. Le pied léger elle dévale les milliers de marches de l'escaliers aux entrelacs d'or et d'argent. Elle pénètre bientôt à l'intérieur de la roseraie. Les jets d'eau des fontaines chantonnent ; le gravier sous ses socques murmure ; la porte, dans le haut mur d'enceinte apparaît.
L'a-t-elle seulement effleurée. Elle s'ouvre. Le regard de la jeune princesse découvre le regard d'un audacieux jeune homme. Ne dit-il pas "Je veux vous épouser", en lui tendant la main !
"L'insolent", pense-t-elle en s'éloignant de quelques pas. Elle apprécie d'autant plus la belle silhouette du poète.
"Vous devrez pour celà, apporter à l'empereur mon père, la rose bleu de Chine que je désire !" dit-elle en faisant demi tour d'une pirouette délicate. Ses jambes flageolent, son coeur défaille. L'obscurité l'avale.
Tout au long de la nuit, l'émotion l'envahit. Le jour vient. Comme elle ouvre l'oeil, le jeune se lève.
à suivre....
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