mardi 13 mars 2007

Le chou qui ne voulait pas fleurir

Il était une fois c’était au tout début des temps
Le conte allait sur les chemins
Il portait le ciel sur sa tête
Et la terre entre ses mains


Il était une autre fois,
C’était la fois où le fermier remontait son pré,
Il pousse une barrière de bois marron, il entre dans son jardin
Il remonte son jardin, il pousse une barrière de bois vert
Il entre dans son potager
Il se précipite vers son carré de choux
Il n’en trouve plus qu’un seul debout
Pauvre chou
"si fripé froissé par le soleil tout fané, pour sûr il va sécher" dit le fermier
« Ce chou devrait être arrosé »

A ce moment-là le nez du fermier se relève
Ses yeux aperçoivent la jolie Toutounette qui passe sur le chemin
Sa bouche et Ses mains appellent la belle

Olà Toutounette, viens donc arroser mon chou
Il est tout fripé


La belle tourne la tête
« Arroser ton chou, il n’en est pas question dit-elle, je préfère me promener avec mon Jeandoux
et elle continue son chemin

Le fermier n’en revient pas – il pense
Ah tu préfères te promener avec ton Jeandoux
Dommage pour toi

Et il se met à siffler
son chien est à ses pieds. Il lève la tête
Le fermier en profite pour lui dire

Olà Chien, te voilà,
va donc mordre les mollets de Jolie Toutounette s’il te plaît,
elle refuse d’arroser mon choux


Wouaouh waouh ! aboie Chien
« Comment ça, mordre les mollets de la Toutounette
Je préfère plutôt ronger mon os »
Et Chien, imperturbable
continue de ronger son os

Le fermier n’en croit pas ses yeux
Ah Chien tu n’veux pas mordre les mollets de Jolie Toutounette
Dommage pour toi

Fermier lève les yeux sur le prunier : il aperçoit Baguette
Baguette dit-il va donc battre chien
Il refuse de mordre les mollets de Jolie Toutounette
qui refuse d’arroser mon chou
qui est si froissé fripé par le soleil fané
qu’il va sécher


Baguette rigole,
« comment ça battre Chien
Et pourquoi donc, il ne m’a rien fait
je préfère rester dans mon arbre à me reposer »
et sur ces mots Baguette colle ses mains derrière sa tête,elle allonge ses jambes au plus loin et elle se prélasse dans son prunier

Le fermier n’en croit pas ses yeux
Ah baguette tu préfères rester dans ton arbre à te reposer
Et bien à ton aise



Non loin du fermier, il y a le four à pain
Et dans le four à pain, Feu qui danse

Feu, dit le fermier, va donc brûler baguette
Elle refuse de battre le chien
Qui refuse de mordre les mollets de la Jolie Toutounette
Qui refuse d’arroser mon chou
Qui est tout froissé fripé par le soleil fané
Il va sécher !


A son tour Feu s’étonne
« Comment ça brûler Baguette
Que m’a-t-elle fait
et puis elle est si verte que je ne serai plus que fumée
Je préfère continuer à danser »
Et monte que je descends, dans le four à pain, Feu rouge-orangé continue à danser »

Le fermier se dit qu’il rêve
Ah Feu, tu n’veux pas brûler Baguette. Dommage pour toi


Au fond du jardin passe la rivière
Et le Fermier appelle Eau de la Rivière

Eau-de-la-Rivière dit-il, éteins-moi Feu s’il te plaît
Il ne veut pas brûler baguette
Qui ne veut pas battre le chien
Qui ne veut pas mordre les mollets de la Toutounette
Qui ne veut pas arroser mon chou
Qui est si froissé fripé par le soleil fané
Qu’il va sécher !



C’est au tour de Eau-de-la-Rivière de s’y mettre
« Et pourquoi donc éteindrais-je le feu. Je n'ai pas soif et qui plus est,
Je préfère plutôt courir à travers champs et prés »
Et Eau-de-la-Rivière s’en va

Le Fermier est outré
Il appelle Moumounnette sa vache
Il lui dit
Moumounnette bois donc Eau-de-la-Rivière s’il te plaît
Elle ne veut pas éteindre Feu
Qui ne veut pas brûler Baguette*
Qui ne veut pas mordre les mollets de Jolie Toutounnette
Qui ne veut pas arroser mon chou
Qui est si froissé fripé par le soleil tout fané
Qu’il va sécher !



« Meuh meuh » meugle Moumounnette la vache
« Et pourquoi boirais-je Eau- de-la-Rivière
Elle ne m’a rien fait
Je préfère brouter ma belle herbe verte »
Et elle se met à brouter

Le fermier pense : mais qu’on me dise que mes oreilles sont sourdes.
« Ah ! Tu préfères brouter ta belle herbe verte Moumounnette la Vache, soit, broute, ma belle, broute bien, tant que tu le peux



Et le fermier appelle le boucher
« Boucher va donc abattre ma vache dans tes abattoirs » lui ordonne-t-il !
Elle ne veut pas boire Eau de la Rivière
Qui ne veut pas éteindre Feu
Qui ne veut pas brûler baguette
Qui ne veut pas frapper chien
Qui ne veut pas mordre les mollets de la Jolie Toutounnette
Qui ne veut pas arroser mon chou
Qui est froissé fripé par le soleil tout fané
Il va sécher !



« Et pourquoi donc abattrais-je ta vache Fermier ? » répond Boucher
« Elle est si maigre qu’on croirait une vache indienne. C’est sacrée une vache indienne »
Et Boucher poursuit son chemin

Le fermier est dépité
Ah Boucher souffle-t-il que me dis-tu là, maigre, ma vache
A ton aise, tu vas voir un peu


Et le fermier se tourne vers le Gendarme
Qui avance képi en tête
Gendarme crie le fermier, arrête donc le boucher
Il ne veut pas abattre ma vache
Qui ne veut pas boire Eau de la Rivière
Qui ne veut pas éteindre Feu
Qui ne veut pas brûler Baguette
Qui ne veut pas battre le chien
Qui ne veut pas mordre les mollets de Jolie Toutounnette
Qui ne veut pas arroser mon chou
Qui est froissé fripé par le soleil si fané
Qu’il va sécher !


Et Gendarme s’y met à son tour. Il répond au fermier :
« Mais pourquoi arrêterais-je Boucher ?
Il ne m’a rien fait
Laisse-moi continuer ma tournée. Et comme Fermier ne peut l’en empêcher Gendarme s’en va képi en tête

Fermier est indigné par ce refus. Il marmonne :
« Ah Gendarme tu ne veux pas arrêter Boucher
A ton aise. Dommage pour toi »


Il se tourne vers la prison et il ordonne au Bourreau
Bourreau exécute-moi Gendarme s’il te plaît
Il ne veut pas arrêter le Boucher
Qui ne veut pas abattre Moumounnette la Vache
Qui ne veut pas boire Eau-de-la-Rivière
Qui ne veut pas éteindre Feu
Qui ne veut pas brûler Baguette
Qui ne veut pas battre le Chien
Qui ne veut pas mordre les mollets de Jolie Toutounette
Qui ne veut pas arroser mon chou
Qui, froissé fripé par le soleil tout fané
Va tout sécher !


Au mot « éxécuter »
Le Bourreau se régale à l’idée : il se met à rire et se précipite vers Gendarme
Qui sans rire décide d’arrêter le Boucher
Qui sans ricaner décide d’abattre Moumounnette la Vache
Qui sans se prendre la tête décide d’avaler Eau de la Rivière
Qui sans se dégonfler décide d’éteindre le feu
Qui sans crâner décide de brûler Baguette
Qui sans reculer saute à terre pour aller battre Chien
Qui trop heureux s’en va mordre les mollets de Jolie Toutounnette
Qui est toute tristonnette car son ami Jandoux parle à d’autres filles.
Tête baissée elle entend Chien aboyer
Aïe se dit-elle faut qu'j'arrose le chou
aïe aïe aïe, redit-elle plus le temps d’aller au puits
Tant pis se reredit-elle
j'l'arrose quand même
Elle remonte ses jupes
Tire culotte
Et pshui pshuiiiiiii pshuiiii elle fait pipi au pied du chou

Froissé fripé par le soleil tout fané
Le Chou reprend goût à la vie

le fermier est ravit
il dit
Jolie Toutounnette,
je te remercie
et quelques jours plus tard
ces deux-là ils se marient

et cric et crac
ce conte-là est fini

2 commentaires:

Contes&Lania a dit…

Bonjour,

Résistance.
C'est vrai que j'ai détourné la version de l'auteur : normalement Toutounette arrose le chou avec l'eau du puits
Quand j'ai terminé de dire l'histoire une enfant a dit : c'est une magicienne elle a fait naître l'eau

Bonne journée à tous(tes) et à chacun(e)

LANIA a dit…

Commentaire suite Ils m'ont dit quelques semaines plus tard (le temps de la maturation) "Lania tu dis des gros mots". Tête de Lania !
Qui ne veut pas laisser passer ça surtout que côté atelier gros mots, pour les supprimer, une année elle en a créé un. Moi, les enfants, je dis des gros mots ? Expliquez moi ! ,,,,Alors ? Alors elle comprend : c'est la faute à l'histoire de "La souris et le voleur" qu'elle a voulu respecter puisque tirée d'un ouvrage. Pourtant elle a bien insisté pour expliquer qu'il n'était pas à dire : elle ne l'a même pas prononcé : pire que prononcé, tout le monde l'a entendu semble-t-il. Comme quoi tout passe dans le non dit. Elle a -elle ose le dire- réfléchi à la chose. Qu'est-ce que conter ? La question est ouverte une nouvelle fois. Débattons. Si vous avez quelque idée, le débat est ouvert. Mais question gros mots Lania essaie de n'en pas dire et même, elle, ne les écrirait pas si elle éditait des ouvrages pour enfants. Néanmoins, elle pose la question : à quoi sert d'interdire les gros mots aux enfants alors que les adultes passent leur temps à en oribibcer sans prêter attention aux oreilles proches et neuves ?