samedi 28 novembre 2015

PERLINPIN de Barbara chanté par Nathalie Dessay - vendredi 27 novembre - Paris

Pour qui, comment quand et pourquoi ? 
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ? 
C'en est assez de vos violences. 
D'où venez-vous ? 
Où allez-vous ? 
Qui êtes-vous ? 
Qui priez-vous ? 
Je vous prie de faire silence. 
Pour qui, comment, quand et pourquoi ? 
S'il faut absolument qu'on soit 
Contre quelqu'un ou quelque chose, 
Je suis pour le soleil couchant 
En haut des collines désertes. 
Je suis pour les forêts profondes, 
Car un enfant qui pleure, 
Qu'il soit de n'importe où, 
Est un enfant qui pleure, 
Car un enfant qui meurt 
Au bout de vos fusils 
Est un enfant qui meurt. 
Que c'est abominable d'avoir à choisir 
Entre deux innocences ! 
Que c'est abominable d'avoir pour ennemis 
Les rires de l'enfance ! 
Pour qui, comment, quand et combien ? 
Contre qui ? Comment et combien ? 
À en perdre le goût de vivre, 
Le goût de l'eau, le goût du pain 
Et celui du Perlimpinpin 
Dans le square des Batignolles ! 
Mais pour rien, mais pour presque rien, 
Pour être avec vous et c'est bien ! 
Et pour une rose entr'ouverte, 
Et pour une respiration, 
Et pour un souffle d'abandon, 
Et pour ce jardin qui frissonne ! 
Rien avoir, mais passionnément, 
Ne rien se dire éperdument, 
Mais tout donner avec ivresse 

Et riche de dépossession, 
N'avoir que sa vérité, 
Posséder toutes les richesses, 
Ne pas parler de poésie, 
Ne pas parler de poésie 
En écrasant les fleurs sauvages 
Et faire jouer la transparence 
Au fond d'une cour au murs gris 
Où l'aube n'a jamais sa chance. 
Contre qui, comment, contre quoi ? 
Pour qui, comment, quand et pourquoi ? 
Pour retrouver le goût de vivre, 
Le goût de l'eau, le goût du pain 
Et celui du Perlimpinpin 
Dans le square des Batignolles. 
Contre personne et contre rien, 
Contre personne et contre rien, 
Mais pour toutes les fleurs ouvertes, 
Mais pour une respiration, 
Mais pour un souffle d'abandon 
Et pour ce jardin qui frissonne ! 
Et vivre passionnément, 
Et ne se battre seulement 
Qu'avec les feux de la tendresse 
Et, riche de dépossession, 
N'avoir que sa vérité, 
Posséder toutes les richesses, 
Ne plus parler de poésie, 
Ne plus parler de poésie 
Mais laisser vivre les fleurs sauvages 
Et faire jouer la transparence 
Au fond d'une cour aux murs gris 
Où l'aube aurait enfin sa chance, 
Vivre, 
Vivre 
Avec tendresse, 
Vivre 
Et donner 
Avec ivresse !

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