A l'aller. Peu. On dirait la ville, morte.
Au retour, une jolie vision rose. Elle traverse le passage piéton. D'un pas tranquille. Elle porte dans ses mains un délicieux bouquet d'aubépine. Sur les épaules une longue veste de jersey rose. Un lien avec le bouquet. "Je l'ai cueilli dans le bosquet" glisse-t-elle du regard de celle prise en faute. Je la salue et la rassure. C'est une bonne idée. Et elle me parle du jardin de son mari. Qui avait des doigts d'or. Capables de nombreux savoirs-faire jusqu'à dessiner dalles et alliance en or. Elle est délicieuse. Mais il ne faudrait pas qu'elle se fatigue. Je me doute de la réponse. Pourtant je pose la question. "vous êtes loin de votre maison ?" La réponse est collective. Alors nous nous y rendons sous le regard bienveillant de l'automobiliste qui s'arrête au passage piéton (Non ya pas... que des gens méchants ou pire, des bénévoles -comme je viens de lire en titre d'un journal.) Puis je file. Vers le métro. Comme à l'aller, j'essaie -pandémie aidant et juste pour voir- d'éviter de toucher ce que nous touchons tous. Avec des allures d'hidalgo. Olé. Pas si simple. Mais sportif. Je me réjouis d'y développer mes muscles fessiers. Pas facile de tenir debout dans le bus sans se raccrocher à rien. Challenge, vraie gageure. Et comment faire pour ne pas appuyer sur le bouton "ouverture des portes" ? Essayez et m'en dites quelques mots. Je commence à comprendre la suggestion de la pharmacienne : "Portez des gants, c'est le mieux" et qui plus est ce sera "so chic". Porter des gants ? Et les souvenirs reviennent. Jolies mains derrière leur moucharabieh de coton dentellé ou encore de cuir peaufiné. Des gants, vive les gants, surtout que cette fois... personne ne les enlèvera.
Et pour la deuxième rencontre, trois personnes dans la rame dont moi. Qui persiste. J'essaie de tenir debout ou de m'asseoir, sans toucher à rien. Sans mon avis, me voilà brutalement assise. Souffle coupé, je souris. Et rencontre le regard des deux autres. Nous discutons. Ils sont australiens. Ils vont vers Carnac. J'ai conté plusieurs fois l'Australie. Quelles histoires. Quel pays. Dont avec l'Inde, je rêvais toujours adolescente. Louise et son ami s'en vont à Carnac. Superbe. "Oui" dit-elle, "tout le monde nous a dit que c'était jolie" Et c'est vrai en plus. Et elle parle un français délicieux. Elle est toute fine fragile. Et joliment souriante. A tous les deux je souhaite un beau séjour en Bretagne. A bientôt Louise. Par mail.Kenavo.
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