jeudi 5 février 2009

Drôle, cet oiseau des Îles... en souvenir de Papillotes

à Brest
Mais avant un extrait de courrier agréable SVP et j'en profite pour le déposer immédiatement. Gregory peut être joint au N° de téléphone, si vérifications et précisions souhaitées pour m'inviter à conter ici et là ou ailleurs. Ma tortue est prête au départ.

Bonjour Lania,

Nous avons encore eu de bons retours de votre spectacle.

Gregory
Secteur Culturel MJC de l'Harteloire Brest 02.98.46.07.46


Il dormait la nuit, c'était bien ;
il dormait le matin, passe encore ; il dormait l'après midi, pas si mal ;
il dormait tout le temps, étonnant. Pas vraiment. Il était paresseux.
Tout le monde l'appelait "le Paresseux"
En réalité il s'appelait Pakingo Adipen
Une après midi où il dormait profondément allongé à même le sol sur sa natte,
une petite voix dit
Pakingo Adipen, tue-moi
Pakingo Adipen n'entend pas. Il dort pofondément.
La petite voix insiste,
"Pakingo Adipen tue moi !"
Pakingo Adipen se retourne sur sa natte
La petite voix insiste deux fois. Deux fois, cette fois, c'est une fois de trop.
"Pakingo Adipen" se retourne Le paresseux se retourne. S'assied. Ouvre un oeil. Il n'en croit pas ses yeux. Celui qui parle est un minuscule oiseau perché sur la branche du manguier !
"C'est toi l'oiseau qui m'empêche de dormir ?"
Pour toute réponse le minuscule oiseau

dit
"Pakingo Adipen, tue-moi !"
"Et pourquoi tuerais-je un oiseau ?" répond le Paresseux, "il est bien plus plaisant de dormir, laisse-moi dormir !"
et "Pakingo Adipen" s'allongea sur sa natte

L'instant suivant la petite voix dit
Pakingo Adipen, tue-moi
Pakingo Adipen tue moi
Pakingo Adipen tue-moi
Cette fois trois fois c'est une fois de trop.
Le paresseux se lève. Il est très en colère.
"Tu veux que je te tue minuscule oiseau ? Tu en es bien certain ? Tu ne vas pas changer d'avis" L'oiseau se tait. "Alors tu vas être content, je vais te tuer cette fois" et le Paresseux attrape son arc, prend une flèche et vise !" Ce qui devait arriver arrive
Ploc l'oiseau tué tombe au sol
Le Paresseux s'écroule sur sa natte bien content de savoir qu'il ne sera plus dérangé.
Hum c'est bon la paresse

Pas si sûr.
A peine entré dans son premier sommeil voilà que la petite voix dit
"Pakingo Adipen, ramasse-moi !"
Le dormeur entend. Il pense qu'il rêve. Il se retourne
La petite voix dit
"Pakingo Adipen, ramasse-moi !"
Le Paresseux ne veut pas en croire ses oreilles même dans son rêve.
Mais la petite voix dit et redit et reredit.
Quatre fois, cette fois c'est une fois de trop.
Pakingo Adipen se réveille, se retourne et répond
"Et pourquoi ramasserais-je un oiseau mort ? Tais-toi l'oiseau et laisse-moi dormir" !

Et vlan Pakingo Adipen s'écroule sur sa natte tout heureux de n'êre plus dérangé. Hum c'est bon la paresse !!!

Pas si sûr
La petite voix aussitôt dit
"Pakingo Adipen, soulève-moi !"
Pakingo Adipen fait semblant de dormir
La petite voix dit et dit et re re dit
Pakingo Adipen soulève-moi,
Pakingo Adipen soulève-moi
Pakingo Adipen soulève-moi
une fois deux fois trois fois
Quatre fois, cette fois c'est une fois de trop
Pakingo se relève et dit
Il est très en colère
il récapitule
mais quel drôle d'oiseau es-tu toi qui m'ennuie,
Tu voulais que je te tue, je t'ai tué
tu voulais que je te ramasse...
et maintenant tu veux que je te soulève ! Tu es sûr de toi, parce que je vais le faire. Et sans hésiter, le voilà penché qui soulève l'oiseau, le fait sauter dans sa main, referme son poing, inspire profondément, tourne plusieurs fois son bras tendu, et vlan, l'envoie dans cuisine ! "Voilà,l'oiseau" dit Pakingo Adipen, "tu voulais être soulevé, je t'ai soulevé !" Satisfait Pakingo Adipen se recouche sur sa natte Hum c'est bon la paresse ! Il dort d'un sommeil de plomb sûr qu'il ne sera plus réveillé

Pas si sûr.
La petite voix dit
"Pa kin go A di pen cuis-moi maintenant !"
Pakingo Adipen croit qu'il fait un cauchemar. Dans son rêve un oiseau lui demande de le cuirz. Pakingo Adipen préfère sortir du cauchemar, le voilà réveillé et ahuri car la petite voix dit :
Pakingo Adipen cuis-moi maintenant
"Te cuire ? Mais "té ki toi ?", quelle sorte d'oiseau es-tu ?
Tu voulais que je te tue, je t'ai tué
tu voulais que je te soulève, je l'ai fait et maintenant tu veux que je te cuise ?
Et bien, quoi qu'il m'en coûte, il va t'en coûter aussi : je vais te cuire crois-moi, tu l'auras voulu
et de mémoire d'homme on n'a jamais vu oiseau si bien plumé, si bien découpé, si bien accompagné, oignons en rondelles, ananas en cubes, gingembre en lamelles, eau de coco.... hum a dit Pakingo Adipen, je vais me régaler, mais avant j'ai tout de même bien le temps de dormir un long moment ... et il s'est allongé une nouvelle fois sur sa natte. Hum c'est bon bon de paresser.

Pas si sûr
La petite voix remet ça. Elle dit
"Pakingo Adipen, pose-moi sur le sol et recouvre-moi d'un drap de toile !"
Dans la tête de Pakingo Adipen qui s'est mis à ronfler, un tas d'idées se croisent
est-ce que l'oiseau me parle encore ? Tu dois rêver Pakingo ! Non, pire, tu cauchemardes ! Allez dors, il est mort, il cuit, il mijote, un oiseau qui mijote ne peut pas parler !

Pas si sûr ! La petite voix répète
"Pakingo Adipen pose-moi sur le sol et recouvre-moi d'un drap de toile, pose-moi sur le sol et recouvre moi d'un drap de toile,
pose-moi sur le sol....
Une troisième fois serait une fois de trop ! Pakingo Adipen se redresse, attrape l'oiseau dans la casserole -aïe, ça brûle- le pose sur le sol et le recouvre d'un drap de toile et cela fait,... il s'allonge sur sa natte

Mais pas longtemps.... Sans attendre la petite voix dit
Pakingo Adipen, découvre-moi !
Pakingo Adipen n'en peut plus. Il cache ses oreilles de ses mains.
Mais ça n'empêche rien

La petite voix dit
Pakingo Adipen, découvre-moi !
Pakingo Adipen, découvre-moi !
Pakingo Adipen, découvre-moi !
Pakingo Adipen, découvre-moi !
Pakingo Adipen, découvre-moi !
Pakingo Adipen, découvre-moi !

Pakingo Adipen n'en peut plus. Il pense que sept fois... cette nouvelle fois c'est une fois de trop. Il se lève, se redresse, se précipite, se penche, attrape le drap de toile et tire sur lui. Le voilà muet.
Un silence de plomb envahit la hutte. Dehors la brise et les perroquets et les cacatoès, et les chiens, les moustiques et les guêpes se taisent. Ces dernières, bayonet au derier... ne mu zonn plus comme interroge le sirandâne (la devinette).
Que se passe-t-il ?

Pakingo Adipen n'en croit pas ses yeux. Celui qu'il vient de découvrir n'est pas un petit oiseau. C'est une fille. La plus belle fille qu'il ait jamais vu sur l'île. Il ne peut plus bouger.
Elle tend sa main vers lui et dit
"Pakingo Adipen, épouse-moi !"
Que pensez-vous qu'il ait fait Pakingo Adipen ?.....

Il y a eu le mariage
La mariée portait un fabuleux paréo, de merveilleux colliers de fleurs d'hibiscus melées aux fleurs d'Ylang Ylang et orchidées
un feu à même le sol grésillait.
Les femmes ont fait une délicieuse sauce à la vanille. Les hommes ont crevé la carapace du crabe en son milieu et dans un entonnoir de feuilles de palmier ils ont versé la délicieuse sauce à la vanille puis ils ont posé tous les crabes sur la cendre chaude. Ceuxèlà ont rougi de bonheur.

Tout le monde a dégusté, hummmmmm c'était bon. Le jus coulait sur les doigts, les lèvres luisaient et les dents riaient. Heureuses les mains s'y sont mises à leur tour : elles ont frappé,
un,
un deux trois quatre,
un deux trois quatre cinq six sept huit neuf dix onze.....
E ma li ié tami fa
E ma li ié tami fa
E ma li ié tami fa sso sso a toutou lépa
aïe aïe ssé la ssié
oua né aïe lo lé fé aïe.....
Ce 29 janvier chez le Grand chef Harteloire qui recevait dans sa grande hutte dressée sur pilotis, ce fut un excellent moment.... à illustrer, chers enfants.

1 commentaire:

Contes&Lania a dit…

Bonjour Lania,

Nous avons encore eu de bons retours de votre spectacle.

Gregory
Secteur Culturel MJC de l'Harteloire Brest 02.98.46.07.46