Mais pourquoi pas, puisque c'est celle que j'ai professionnellement choisie en comprenant, à force de me l'entendre dire que "je n'étais pas d'ici" ????
Mais revenons à la reprise des ateliers.
L'un, le lundi, sera "bijoux - j'ai travaillé un an auprès d'une créatrice-
L'autre sera "Contes d'ici et d'ailleurs, des 5 continents"
Quel public a choisi, sauf exception, de faire cet atelier :
11 filles et deux rêveurs, pourraient dire certaines sachant que ce sont deux garçons. Ils me font plaisir ces gamins et je ne peux m'empêcher de penser à Jean-paul Gauthier. Je l'ai entendu expliquer que s'il est allé vers la création, c'est parce que sa grand-mère lui demandait de regarder les nuages et d'aller derrière les nuages. "Imagine, ce ne sont plus des nuages, qui sont-ils ?" Et il rêvait.
L'une des enfants ne semble pas avoir envie de participer à l'atelier. Elle fait la tronche, c'est évident. Elle vient me dire qu'elle n'est pas contente, qu'elle ne doit pas être avec moi, que le conte ça ne lui plaît pas.
Je pense "mais pourquoi pas" Et je la rassure : "Tu as raison de me le dire, mais tu es sur la liste, alors tu n'as plus le choix, tu dois rester avec moi et je veux bien te garder mais à une seule condition."
L'air à l'envers elle me demande laquelle.
"D'ailleurs la condition ne vient pas de moi, elle vient du Conte"
Elle répète un bout de ma phrase toujours décomposée. : "du conte ?"
"Oui, le Conte n'aime pas les Troncheurs."
Tous les enfants, ensemble ou presque, me demandent "ça veut dire quoi les "troncheurs" ?
"Les troncheurs sont ceux qui font la tronche. Le Conte dit que faire la tronche, c'est pas joli, le Conte n'aime pas ça, il préfère "les joyeurs" Je me tourne vers l'enfant "As-tu envie de faire la tronche jusqu'à Noël ? puisque nous allons nous retrouver jusqu'à Noêl chaque semaine ? Si oui, tu ne restes pas avec moi et c'est moi qui ne te veux pas ?"
Elle me sourit et me dit "je reste"*
Je les regarde tous : "Donc, chaque vendredi vous deviendrez tous, garçons ou filles des joyeurs, on est bien d'accord ?" Tous hochent la tête en riant. "Ok, moi aussi, je suis un Joyeur"
Jeu de balle pour se rappeler nos prénoms (surtout moi)
Ensuite petite question banale : parmi tous les contes que vous connaissez quel conte préférez-vous ? ça fuse "Cendrillon, La princesse au petit pois, Shavko" Tiens, un conte Russe, ce n'est pas pour me déplaire.
Courte conversation
"Qu'est-ce qui te plaît, Aline, dans Cendrillon ?" La gentille fée, sa baguette, les jolies robes"
"Oh bé pas moi, c'est justement pour ça que je préfère la Princesse au petit pois"
"Alors Camille qu'est-ce qui t'attire dans La Princesse et le petit pois ?"
"C'est qu'elle n'est pas une princesse ordinaire !" tiens tiens ce n'est pas une princesse ordinaire.
"Et toi Auguste qu'est-ce qui te plaît dans Yashko ?"
"Ce sont ses aventures"
"Nous en diras-tu une ?" Là, tollé général
"On pourra en dire ?"
"Bien sûr"
Et là une bonne partie des enfants m'a regardée, pétrifiés.
Je feins l'étonnement "Qu'y a-t-il qu'est-ce que j'ai dit, j'ai dit une bêtise !"
"Non Lania mais mais...(hésitation) on sait pas trop encore lire ?"
"Quoi vous ne savez pas encore lire ! (bien sûr je fronce les yeux et la couleur noire de ces derniers, puis j'éclate de rire et jubile
"C'est parfait, vous n'avez pas besoin de savoir lire pour écouter et pour dire ! Vous n'avez que besoin de voir avec vos oreilles : sachez-le vos oreilles aiment aussi voir"
C'est la stupéfaction sur les visages. Bien entendu vous avez deviné ce sont des nouveaux, des petits, des CP, des petits choux. Ils sont adorables. Et en plus ils me reconnaissent : je les ai eu en maternelle il y a deux ans. Et ils s'en souviennent.
Autre question banale : "Y en a-t-il parmi vous auxquels les parents ou les frères et soeurs disent qu'ils parlent trop ou qu'ils les saoulent ?"
Le devinez-vous, ma petite opposée, ma petite "troncheuse", lève le bras encore plus haut que les sept autres.
Et moi je pense "quel dommage que les parents ne sachent pas écouter leurs enfants" J'ai écrit ça moi... heu non... faites comme si je ne l'avais pas écrit, je n'aime pas raturer, j'efface pas.
Sachez qu'ainsi, de comportement en réponse, nous avons fini l'atelier en compagnie de la délicieuse chanson intitulée Tibo et composée par Gérard Hecquefeuille (KliKez et vous le et la découvrirez) et de Steeve Waring avec son célèbre "Le matou revient" que je raconte comme un conte, tout en chantant le refrain. Bientôt je les invite à devenir tous ce chat si vivant qu'ils le théâtralisent. Je pousse un cri, car ils ont tous l'air "effrayants" et qu'ils m'effraient pour de vrai. Ils se marrent bien. Moi aussi surtout parce que pas un seul n'est à l'écart. Et surtout pas l'enfant qui m'a dit qu'elle n'était pas capable d'écouter sans bouger. Du coup j'ai proposé à chaque enfant qu'on l'autorise à déambuler. Elle n'en a rien fait. Elle est restée cool calme tranquille et est devenu Matou comme tous les autres. Sans faire de bruit, sans se distinguer de quelque façon que ce soit sauf par l'adhésion au groupe. Un bel et bon moment pour redémarrer.
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