mercredi 15 avril 2015

Mercredi 15 avril, Anjela Duval, le Tregor et quelque chant en langue Bretonne

Un premier pas vers Anjela Duval
et un autre de même
"Une ferme c'était tout un poème"
"les champs avaient tous des noms"
"..... L'église était la poule et les maisons leurs poussins"

Tréguier
et presque semblablement la voix de la grand-mère de MaNiNa.

et un dernier, pour en savoir et plus et davantage


Poèmes de nuit, poèmes de jour

Si j’écris à l’ombre de ma lampe
Des vers maladroits et creux
Avec ce petit outil mal assuré dans ma main lasse
Si j’écris le soir au dos d’enveloppes
Des poèmes humbles : camelote
Où l’on ne trouve que des fleurs sauvages…
Et quelques miettes d’amour.
Car tout cela je le fais pour ceux que j’aime.

Mais j’écris, moi, d’autres poèmes
Et ce n’est pas à l’ombre de ma lampe
Mais à la lumière du soleil
Ce n’est pas au dos d’enveloppes
Mais sur la poitrine nue de Celui que j’aime
Sur la peau nue du Pays que j’aime
Ce n’est pas avec un outil que j’écris
Mais avec des instruments d’acier.
Je ne parle pas de lance ou d’épée
Mes instruments sont de paix et de culture.

Je n’écris pas des vers de douze pieds
En comptant sur mes doigts
Mais de douze fois douze enjambées… et plus.
Mes vers, je les écris avec l’acier tranchant de ma faux
Andain après andain dans les cheveux blonds de mon pays

Le soleil en fait des poèmes aromatiques
Que mes vaches ruminent pendant les nuits d’hiver

Mes vers je les écris avec le soc de la charrue
Dans la chair vivante de ma Bretagne, sillon après sillon
— J’y dissimule des graines d’or —
Le Printemps en fera des poèmes :
Mers d’émeraude ondulant dans la brise
L’été en fera des étangs d’épis
Le vent d’août les mettra en musique
Et le chœur de la batteuse me chantera
Les journées ardentes du huitième mois
Les journées de peine de poussière de sueur.
Mes Poèmes sacrés et… méprisés !

Janvier 1966


(Traduction Paol Keineg)

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