dimanche 4 juillet 2010

3 - Picsou-Hardor - La disparition de Tanguy fils de roi

Depuis la mort de sa femme, le roi Hardor ne se préoccupait plus de son fils. C'est à peine s'il remarquait sa présence lors des repas qu'ils partagaient ensemble. Il paraît ne pas comprendre les paroles de son serviteur. Il les répète "que dis-tu, le cheval de mon fils a été retrouvé au bord de la mer ? Une barque a disparu avec un enfant de pêcheur à bord ! Pourquoi mon fils serait-il monté dans une barque !" Le roi ne veut pas croire au pire. Son fils, dans les flots déchaînés. Son fils soudain emporté, à jamais. L'intérêt qu'il porte à son argent disparaît. A quoi peut-il lui servir en l'absence de son fils, de sa femme. La douleur du roi s'aggrave. Il ne retient pas ses larmes. Il laisse aller sa peine. Secoué de sanglots, le roi s'effondre.

Le plus proche de ses écuyers se présente à lui. Il lui demande de garder confiance. De pas croire au pire. Il lui conseille d'aller dans la forêt de Brocéliande. Le roi s'étonne : "Pourquoi faire ? Je ne veux plus voir mon or, ne me parle plus de la caverne, je ne veux plus !" L'écuyer coupe le roi et lui dit que seule la fée Viviane pourrait l'aider. Il ne doit pas oublier qu'elle possède tous les pouvoirs que Merlin lui a donné. Il suffit de la rencontrer.

Le roi relève la tête. Il est prêt à quitter le château. L'écuyer prépare leurS chevaux. Ils pénètrent bientôt dans la forêt fabuleuse. Les arbres offrent au soleil leurs feuilles mordorées. L'humus exhale le parfum des champignons. Les deux hommes avancent. Pourquoi pas, pense le roi Hardor pourquoi ne pas rencontrer la fée Vivianne. Mais il doute. D'abord les saluent les enfants des charbonniers, puis les fumerolles qui s'échappent des fours à charbon de bois viennent chatouiller leurs narines ; bientôt ils croisent des cerfs, des sangliers et des castors ; bientôt ce sont les oiseaux qui les accueillent. Jamais le roi n'a pénétré aussi loin ces lieux. Il est fatigué, il a soif. "Courage Monseigneur, je sais une fontaine qui n'est plus loin !". A peine ces mots prononcés que les deux hommes entendent l'eau chanter. "Buvez mon roi, voilà la fontaine !" L'écuyer désigne d'une main la falaise devant laquelle il passe. Pendant que le roi se désaltère, l'écuyer allume un feu sous un chêne. Il est bienvenu, la nuit tombe. Elle sera fraîche. Les deux hommes tendent leurs mains vers les flammes. Au bout d'un temps un léger bruit attire leur attention. Le roi lève la tête. Il écarquille ses yeux devant un écuyer capable de s'adresser à une chouette.

"Bonsoir Fée Vivianne" Son écuyer a-t-il perdu la tête ? Mais il se demande s'il ne va pas perdre la sienne en voyant la chouette sauter auprès de lui et devenir une fort jolie personne vêtue d'une magnifique robe blanche. Et s'adresser à lui. "Bonsoir roi Hardor" La ravissante créature lui parle. Il reste bouche bée, L'écuyer raconte, la perte de Guénola, la disparition de Tanguy, sa mort probable en mer, les recherches qui n'aboutissent pas, le double chagrin du roi, inconsolable.
Silence.

Cette fois le roi Hardor n'en croit ni ses yeux ni ses oreilles : la blanche Viviane plonge dans le feu et s'il ne rêve pas, une chouette s'en envole. Dans la tête du roi roulent déjà les quarante trois chariots tirés par six boeufs chacun, chargés de tous les tonneaux pleins emplis de l'or de sa caverne. C'est ce qu'il doit faire, s'il doit en croire les paroles de la fée Vivianne, belle conseillère. Il les croit.

Il saisit la main de son écuyer "Pas de temps à perdre mon ami, faisons ce que Vivianne a dit !" C'est à bride abattue patacloc patacloc que les deux hommes quittent la forêt et remontent au château. C'est un grand branle-bas de combat. Il en faut du monde pour réunir quarante trois carrioles, deux cent boeufs et davantage, envoyer une estafette demander au Conquet que trois vaisseaux se préparent pour recevoir tout le chargement d'or du roi Hardor. Se rendre à la caverne, traverser la forêt et charger, charger, charger des tonneaux encore des tonneaux encore des tonneaux plein emplis d'or.

Le convoi se déplace la nuit. La terre tremble sous les pas des boeufs. Dans les villages qu'ils traversent, dès qu'on entend la terre trembler on ferme les volets et on se dit, derrière, qu'il doit y avoir quelque diablerie à passer dans si grand bruit. Enfin on atteint le port du Conquet. Trois vaisseaux avec pavois et oriflammes se tiennent à quai. Le convoi s'arrête au premier et tous les marins se précipitent : et les tonneaux passent de carriole à vaisseau, de carriole à vaisseau, de carriole à vaisseau. Enfin le roi Hardor lui-même dépose le dernier tonneau dans le troisième vaisseau. Et en avant, pleine mer toute, pour offrir au roi des mers la plus belle cargaison d'or jamais vue, et retrouver un fils disparu.
C'est le roi lui-même qui verse le dernier tonneau. Une vague naît aussitôt fabuleuse. Qui se met à ondoyer courir à la surface des eaux. Le roi et les trois équipages s'interrogent. Où va-t-elle ? .... .../....

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