lundi 7 décembre 2009

Les fenêtres sont vides : pour Anne et Odile (Rabah Belamri)


Quel beau nom.

Les fenêtres sont vides

La pierre de la porte offerte au silence retient le regard

Les rideaux ne bougent plus derrière les vitres brisées
lourds de la cendre des coeurs

Dans l'ombre des maisons nues
l'été dérive comme une mer de solitude

Le passant se retourne et se tait

De l'autre côté de la route
le vertige des tournesols découpe
l'éternité en tranches

(Lauzerte, le 15 juillet 1986)

Rabah Belamri n'est plus. Pour la petite histoire, dès que j'ai commencé de lire de ce texte l'image du village de mon père s'est imposée à moi. La pierre de la porte, les rideaux qui ne bougent plus étaient miens, presque un chez moi. Le texte était pourtant dans un album aux calligraphies sublimes qui auraient pu prétendre à évoquer désert et villages ocres. J'ai filé jusqu'à la signature. Inconnue. Sauf la date et le lieu. Lauzerte. Le nom du village de mon père. D'autant plus aujourd'hui où je comprends que Rabah Belamri avait perdu la vue. Pour en savoir davantage sur lui http://www.camomille64.com/categorie-10143177.html

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