- CONTES INDIENS -
Arkbal Birbal et les 10 idiots
Dix idiots à trouver ? Quelle drôle d'idée? ……………………….
Arkbal était un riche et puissant empereur
Il vivait dans un immense palais
au milieu
D’un millier de fenêtres
D’un millier d’escaliers
D’un millier de balcons embalustradés
D’un millier de jardins en bosquets fleuris
D’un millier de fontaines joyeuses et de rosiers parfumés
D’un millier de servantes et de serviteurs
Mais de seulement neuf sages…
Neuf sages qui l’ennuyaient profondément
Je me trompe.
Pas neuf, huit
et ce neuvième, qui s’appelait Birbal, justement n’ennuyait pas l'empereur Arkbal. Pourquoi, vous demandez-vous ?
Parce que Birbal parlait, -pensait l’empereur Arkbal-, avec des mots qui n’étaient pas des mots mais des clefs pour ouvrir le monde. Et ces clefs étaient importantes pour l’empereur Arkbal. Figurez-vous que l’empereur Arkbal, tout empereur qu’il était, ne savait ni lire ni écrire.
L’empereur Arkbal, tout empereur qu’il était, était un illettré.
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Voilà qu’un jour
Arkbal convoque Birbal. Birbal se rend à la convocation. Il est persuadé qu’il y rencontrera les 8 autres ministres. Mais que nenni. Quand Birbal entre dans la grande salle du conseil il se rend compte qu’il est tout seul. Il est intrigué. Pour quelle raison Arkbal son empereur l’aurait-il convoqué ?
Quand Birbal l’apprend, il n’en revient pas. C’était clair, l’empereur s’interrogeait. Et ça se voyait
Il était assis sur un petit siège capitonné,
son turban bleu pâle incliné
son coude droit appuyé sur sa cuisse gauche pour mieux faire brain gym, traduisez « pour mettre ses neurones en connexion »
et son menton, tendu en avant, reposait lui sur son majeur.
il est clair qu’il s’interrogeait
et il y a de quoi s’interroger. Birbal, sous l’annonce s’interroge à son tour :
Comment un empereur peut-il avoir envie qu’on, pardon, qu’il…. lui ramène les dix hommes les plus….. Zidiots de l’empire !
Comment un empereur peut-il penser que dans son empire il existerait dix idiots !!!!!
Arkbal lit l’étonnement de son sage préféré sur son visage. Il s'empresse de le rassurer en lui disant qu’il ne doit pas faire la tête, qu’il a un mois pour trouver les dix idiots mais qu’après un mois, il… ? Birbal est rapide à voix basse il se dit "Après ça je serai jeté aux fauves, pendu, décapité » et toutes ses possibilités l’effraient… et ce, non sans raison, puisqu’il voit l’empereur souligner sa gorge d’un trait.
Birbal a la réponse. Il peut…. craindre pour sa vie. Il craint pour sa vie.
Alors il rassure l’empereur, il lui donne rendez-vous non pas à la fin du mois mais bien avant et sur cette certitude il se retire mains jointes sur la poitrine, tête courbée et à reculons, en signe de déférence et en répétant « Seigneur, il sera fait selon ton désir » et il s’incline régulièrement en s’éloignant en s’éloignant en s’éloignant
Puis hors de la salle il dévale les escaliers à toute allure,
traverse sans les admirer les hautes colonnes de marbre blanc,
sort du palais et s’arrête net !
Et il se prend à croire
à la chance.
Parce qu’à moins que ses yeux ne le trompent, son premier idiot
il se tient là devant lui.
En effet, comment appeler autrement cet homme qui lui répond que s’il porte un fagot sur son turban rouge, lui-même posé sur sa tête c’est parce que son animal de cheval ne supporterait pas de porter leur double charge !
Birbal retient son rire et s’adresse au cavalier:
«Ton cheval a de la chance
et toi tu es un grand chanceux,
Suis-moi parce que l’Empereur
veut te voir ! »
« L’empereur veut me voir ?… » Etonnement du drôle de cavalier.
« Oui il veut te voir »
et Birbal poursuit son chemin cheval et cavalier sur les talons tout en se frottant les mains et en pensant
il ne me reste plus que 9 idiots à trouver.
Quelle chance, quelle chance, quelle chance j'ai !
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Soudain des cris l'attirent.
Il tourne la tête. Il aperçoit des bras qui s’étirent… au-dessus d'un fossé et d'un turban bleu :
Un homme dans un fossé, il est peut-être blessé, il doit l’aider. Birbal se précipite. Mais quand il veut attraper les mains de l’homme celui-ci se met à hurler
« Pas par les mains ! Pas par les mains ! »
Birbal a le sens de la fête, il s’adapte. Il saisit l’homme par la taille et l'extirpe hors du fossé. Mais alors que l’homme est sauvé, il garde toujours ses bras bien tendus et ses mains bien écartées. Pourquoi ? La réponse qu’il obtient lui enseigne qu’il a trouvé là son deuxième idiot. En effet, comment appeler autrement cet homme qui répond qu'il garde les bras tendus et les mains écartées pour ne pas perdre la dimension de la marmite que sa femme lui a demandé d’acheter au marché ?
Birbal retient son rire ; il dit seulement
« Ta femme a bien de la chance
et toi tu es un grand chanceux,
suis-moi, l’Empereur veut te voir ! »
l’empereur veut me voir
l’empereur veut me voir
pendant que Birbal poursuit son chemin
cheval, cavalier
et hommes bras écartés au-dessus de son turban
sur ses talons.
Il retient son rire et se frotte les mains
Chance pour moi, plus que 8 idiots à trouver.
Quelle chance, quelle chance, quelle chance j'ai !
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Et voilà que Birbal surprend le bruit de pas précipités. Il lève la tête.
Un homme au turban jaune safran se précipite sur eux. Aucun doute à avoir, l'homme va les heurter. Birbal tend les bras en avant pour amortir le choc tout en pensant que la chance l’accompagne et qu’il n’est pas loin de rencontrer son troisième idiot. Car en effet, comment ne pas appeler idiot
cet homme qui lui répond que s’il ne crie pas...
fort
et s’il ne court pas...
vite
la mesure de la portée de sa voix sera faussée !
Birbal retient son rire et répond
« Tu es réfléchi toi, et tu es chanceux,
suis-moi, l’ Empereur veut te voir !
L’empereur veut me voir
l’empereur veut me voir
Pendant que le crieur s’étonne que l'empereur veuille le rencontrer,
Birbal se frotte les mains et pense
« Chance pour moi
plus que 7 idiots à trouver
quelle chance, quelle chance, quelle chance j'ai ! »
Birbal poursuit son chemin avec sur ses talons
- cheval et cavalier à pied pour ne pas fatiguer sa monture
- homme mains écartées pour ne pas oublier les mesures d’une marmite
- homme qui crie fort et court vite pour ne pas fausser la portée de sa voix
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Bientôt la petite troupe arrive au bord d’un grand parc. La porte d'entrée est une pure merveille : elle représente un paon dont la roue, sous le soleil, éblouie le regard tant les diamants et les émeraudes la parsèment. Devant cette porte immense, deux hommes aux turbans l’un vert l’autre violet, tiennent une discussion visiblement houleuse aux mouvements des deux turbans. Du style index pointants alternativement et formule répétitive
« c’est toi !
non c’est pas moi… c'est toi"
Birbal retient un double sourire : assurément le voilà en présence de deux idiots d’un coup ?
En effet, comment ne pas appeler
idiots….
deux amis qui répondent que s’ils se….
disputent
c’est parce que l’un a demandé aux dieux de lui obtenir un buffle qu’il fera travailler quand l’autre a demandé un tigre qui, mangeant le buffle de l’un empêchera celui-ci de travailler !!!
Birbal retient son rire. La dispute s’interrompt. Il en profite pour dire avant qu’elle ne reprenne
« Faites plutôt la paix vous deux
et suivez-moi vous êtes chanceux,
l’Empereur veut faire votre connaissance
! »
L’empereur veut faire notre connaissance
l’empereur veut faire notre connaissance.
Les deux hommes s’étonnent.
Birbal se frotte les mains. Il pense
« Deux idiots d’un coup
Chance pour moi
plus que 5 idiots à trouver
quelle chance quelle chance quelle chance j'ai !»
Et Birbal poursuit son chemin avec sur ses talons
- cheval mais cavalier à pied pour ne pas fatiguer sa monture
- homme mains écartées, pour ne pas oublier les mesures d’une marmite
- homme qui crie fort et court vite pour ne pas fausser la portée de sa voix
- deux amis qui se disputent pour savoir qui, du tigre ou du buffle, mangera l'autre .
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Soudain au détour d'un chemin un homme surgit.
Il porte sur sa tête un turban rose et sur le turban rose une jarre d’huile. Il stoppe la troupe et déclare à Birbal
«Promis juré, ne prends surtout pas
ces deux-là au sérieux.
Ils ne cessent, n’ont cessé et ne cesseront jamais de se disputer » Et il ajoute
"Que mon sang se répande comme cette huile que je porte si ces deux hommes arrêtaient de se battre ! »
Dans le mouvement qu'il fait la jarre bascule offrant toute l’huile à la terre qui s’en régale. L’homme déconfit, se met à pleurer ! »
Birbal retient son rire. Il pense "j'ai trouvé mon 5ème idiot !
Il rassure le porteur d’huile
« Tu n’es pas chanceux l'ami,
mais arrête de pleurer car tu l'es tout de même :
suis-moi, l’Empereur veut faire ta connaissance ! »
L’homme litanise :
l’empereur veut faire ma connaissance,
L’empereur veut faire ma connaissance
Birbal lui…. visualise en se frottant les mains
« Chance pour moi plus que 4 idiots à trouver
quelle chance quelle chance quelle chance j'ai !»
Birbal Le Sage poursuit son chemin avec sur ses talons
- cheval mais cavalier à pied pour ne pas fatiguer sa monture
- homme mains écartées, pour ne pas oublier les mesures d’une marmite
- homme qui crie fort et court vite pour ne pas fausser la portée de sa voix
- deux amis qui se disputent toujours pour savoir qui du tigre ou du buffle mangera l'autre .
- homme à la jarre d’huile, qui rapporte à propos d’autrui
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Soit derrière Birbal le sage réjouit d’avoir trouvé en un seul jou six idiots, un choeur de six hommes, répétant esbaudis
-vous qui lisez ou vous qui écoutez pouvez en faire autant-
« l’empereur veut faire ma connaissance
l’empereur veut faire ma connaissance
l’empereur veut faire ma connaissance
l’empereur veut faire ma connaissance
l’empereur veut faire ma connaissance
l’empereur veut faire ma connaissance»
six idiots, et le jour n'est pas fini.... à ce rythme-là, .... sourires aux lèvres Birbal le Sage profite d'un raccourci pour reprendre la direction du palais ?
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Les hauts murs de l’édifice s'érigent à l'horizon ; comme les dômes en forme de bulbe de tulipes ; comme leurs reflets dorés et les milliers de fenêtres. Birbal soupçonne les milliers de couloirs. Mais il s’étonne, à propos d’un turban émeraude qui tremble à ras du sol.
Ce turban couvrerait-il la tête de son 7ème idiot ?
La chance serait-elle encore une fois avec lui ? Elle est avec lui.
En effet, comment ne pas appeler "idiot" cet homme, à quatre pattes sur le sol, qui lève la tête vers lui pour lui répondre qu’il a perdu sa bague dans le buisson de roses mais préfère la chercher sur le chemin parce qu’il y a plus de lumière pour la trouver !
Birbal retient son rire et répond
« Tu es un chercheur toi,
et un chanceux aussi. Suis-moi,
l’Empereur veut faire ta connaissance ! »
Et pendant que l’homme qui cherche sa bague s’étonne qu’un empereur veuille le rencontrer,
Birbal se frotte les mains en pensant « Chance pour moi plus que 3 idiots à trouver
Et il se rapproche du palais, avec sur ses talons
- Cheval portant cavalier portant fagot sur sa tête
- Homme étirant bras et mains
- Homme criant fort et courant vite
- Deux amis qui se disputent
- Homme à la jarre pleine d’huile
- Homme qui cherche sa bague dans l’allée
Il reconnaît les hauts murs de l’édifice ; les dômes en forme de bulbe de tulipes ; leurs reflets dorés et les milliers de fenêtres. Il soupçonne déjà, les milliers de couloirs. Mais il s’étonne, à propos d’un turban émeraude qui semble chercher quelque chose sur le sol. Pourrait-il y avoir dessous son 7ème idiot ? La chance est avec lui ? En effet, comment ne pas appeler "idiot" cet homme qui lui répond qu’il a perdu sa bague dans le buisson de roses mais préfère la chercher sur le chemin parce qu’il y a plus de lumière pour la trouver !
Birbal retient son rire et répond
« Tu es un chercheur toi,
et un chanceux aussi. Suis-moi,
l’Empereur veut faire ta connaissance ! »
Et pendant que l’homme qui cherche sa bague s’étonne qu’un empereur veuille le rencontrer,
Birbal se frotte les mains en pensant « Chance pour moi plus que 3 idiots à trouver
Il se rapproche du palais, avec sur ses talons
- Cheval portant cavalier portant fagot sur sa tête
- Homme étirant bras et mains
- Homme criant fort et courant vite pour ne pas fausser la mesure de sa voix
- Deux amis qui se disputent pour savoir qui du tigre ou du buffle mangera l'autre
- Homme à la jarre pleine d’huile qui parle des deux amis
- Homme qui cherche sa bague dans l’allée alors qu'elle est tombe sous le buisson
Le palais se rapproche.
Les bulbes s'offrent démesurés.
Les fenêtres apparaissent autant innombrables que celles en façades de la mairie de Toulouse, appelée Capitole,
Le monumental escalier se dresse devant lui
Combien a-t-il dit l'empereur Arkabal, dix idiots en moins d'un mois... Birbal sourit : 7 idiots en moins d'un jour, c'est un record satisfaisant.
et il se demande s'il se trompe à penser qu'il va incessamment sous peu trouver un huitième idiot.....
Quand il comprend qu'il ne se trompe pas
L'homme au turban garance tunique et pantalon blancs, qui grattait creusait la terre et grimaçait en regardant le ciel, est en train de lui dire qu'il avait caché un trésor en prenant pour repère un nuage et que le nuage n'est plus là et qu'il est bien embêté car il ne trouve pas son trésor !!!! C'est la faute au nuage, dit-
Comment ne pas jubiler ?
Birbal retient son rire et dit
« Tu es un rêveur toi mais un chanceux aussi.
Suis-moi,l’Empereur veut faire ta connaissance ! »
Et pendant que l’homme qui cherchait le nuage pour trouver son trésor s'étonne qu’un empereur veuille le rencontrer,
Birbal se frotte virtuellement les mains en pensant « Chance pour moi plus que 2 idiots à trouver »
« Après tout se dit-il mieux vaut 8 idiots en un seul jour que dix idiots en un mois. Plus la peine de chercher. Je vais me rendre au palais. Je présenterai mes 8 idiots à l’empereur. L’Empereur sera content de moi, et il me félicitera ! » Perrette sur sa tête….., Birbal a le pied léger.
Il monte les escaliers au plus vite. Sur ses talons suivent
Cavalier portant turban rouge portant fagot sur la tête
Homme au turban bleu étirant haut et loin bras et mains pour ne pas perdre le diamètre de la marmite de sa femme
Homme au turban jaune safran criant fort et courant vite pour mesurer la portée de sa voix
Deux amis aux turbans vert et violet qui se disputent
L’homme au turban rose et à la jarre d’huile
L’homme au turban émeraude qui cherche sa bague
L’homme au turban garance qui râle contre le nuage Soit 8 idiots estampillés vrai de vrai sur les 10 idiots espérés par l'Empereur
Arkbal est assis sur son trône, le menton sur l'index et l'air maussade. La troupe est bruyante. Il lève la tête : à la vue de Birbal et des hommes aux turbans colorés qui le suivent, le visage de l'empereur s'éclaire. Birbal présente chaque homme et il raconte leur histoire. Arkbal rit. Il s'étouffe de rire. Quelle histoire préfère-t-il ? Même lui ne sait dire.
À chaque histoire racontée chaque homme reçoit une bourse d’or et l'autorisation de quitter le palais..
Ah Birbal, ah Birbal mon plus sage conseiller, je me suis régalé à écouter toutes ces histoires. Bravo, je te félicite.... Puis il fait un instant de silence et il demande "mais au fait combien y a-t-il eu d'histoires ???? Brilla s'interroge !!!
Que va-t-il se passer ?
Arkbal s'amuse, à sa façon, à les récapituler du bout des doigts
il y avait l'histoire
de l’idiot protecteur des animaux
de l’idiot astucieux
de l’idiot réfléchi
des deux idiots qui se disputent
de l’idiot malchanceux
de l’idiot chercheur
de l’idiot rêveur
mais dis-moi Birbal, ça ne fait que huit histoires, huit histoires huit idiots ne t'avais-je pas dit ....
« Je t’avais pourtant bien dit
de me trouver dix idiots Birbal ? »
"En effet Monseigneur, c’est ce que vous avez dit, mais j’en ai trouvé huit en un jour j’ai pensé que les deux derniers ne manqueraient pas beaucoup vu toutes leurs histoires. Il ne faut pas abuser des histoires Monseigneur.
Et d’ailleurs à la réflexion Monseigneur, à l'instant... je pense que…"
Birbal s’arrête, fait silence
- "Tu penses quoi Birbal, dis-moi,
- tu me dois une explication"
- "Ici-même Birbal ?....mais où donc, je ne les vois pas !"
- Je les vois moi, Monseigneur,
- Tu les vois toi ?
- Oui, je les vois, ils sont dans cette salle et chacun parle en face de l'autre.
Dans la salle le silence devient bruyant. Birbal a beau être le sage préféré de l’empereur, il se demande ce que Arkbal fera de son.... son impertinence ?"
"Explique-toi Birbal, je ne comprends pas ! »
Birbal se penche, se courbe, se redresse, joint ses mains sur la poitrine « Tout de suite Monseigneur"
« Je pense, si vous me le permettez,
que les deux idiots manquants sont ici :
l’un, c’est vous,
pour m’avoir donné une tâche ridicule et
l’autre, c’est moi,
pour l’avoir exécutée ! »
Le silence n'est pas bruyant, il est assourdissant. L’empereur, turban à aigrette sur la tête immobile ; plastron croulant sous ses colliers de rubis, diamants et émeraudes ; pantalon bouffant et ceinture sur les hanches est assis sur son trône d’or et de pierres précieuses. Ses jambes sont croisées, il n'est rien moins que silencieux.
Soudain, il se trémousse, ses jambes se décroisent, il se gondole, il rit à hoqueter. Et tout en riant il fait signe à un serviteur. La main pleine d'un sac d'or il reprend ses esprits :
« Approche Birbal,
tu n’es pas bon Birbal,
tu es excellent,
Tu es bien mon conseiller préféré.
Reçois ce sac d’or, tu l’as bien mérité,
car je le reconnais Birbal,
tu es impayable, impayable im pay yable ah ah ah !»
Les idiots sont-ils repartis moins idiots ?
Le sourire ne quitte plus Arkbal.
Désormais, quand il le perd il en appelle à Birbal et lui dit
« Je me sens maussade aujourd'hui conte moi l’histoire des dix idiots, veux-tu et n'oublie surtout pas l'histoire des deux derniers idiots, les neuvième et dixième ? »
C'est dit c'est dit, c’est même écrit et plus encore c'est FINI