vendredi 10 juillet 2015

Extrait d'été de mon "Balconnier"


Se réfugier sur Balconnier
tant que, plein Sud, Soleil n'a  
touché vesprée roses.

à se souvenir, propos de roses, d'un texte fabuleux écrit par Emile Zola in "La Faute de l'abbé Mouret" 1875

"Autour d'eux, les rosiers fleurissaient. C'était une floraison folle, amoureuse, pleine de rires rouges, et de rires blancs. Les fleurs vivantes s'ouvraient comme des nudités, comme des corsages laissant voir les trésors des poitrines. Il y avait là des roses jaunes effeuillant des peaux dorées de filles barbares, des roses paille, des roses citron, des roses couleur de soleil, toutes les nuances des nuques ambrées par des feux ardents. Puis, les chairs s'attendrissaient, les roses-thé prenaient des moiteurs adorables, étalaient des pudeurs cachées, des coins de corps qu'on ne montre pas, d'une finesse de soie, légèrement bleuis par le réseau des veines. La vie rieuse du rose s'épanouissaient ensuite : le blanc du rose, à peine teinté  d'une pointe de laque, neige d'un pied de vierge qui tâte l'eau d'une source ; le rose pâle, plus discret que la blancheur chaude d'un genou entrevu, que la lueur dont un jeune bras éclaire une large manche ; le rose franc, du sang sous du satin, des épaules nues, des hanches nues, tout le nu de la femme, caressé de lumière ; le rose vif, fleurs en boutons de la gorge, fleurs à demi-ouverte des lèvres, souffrant le parfum d'une haleine tiède...." (à suivre)

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