mardi 19 août 2014

Thème du jour : le cirque ou la nouvelle magie, soit en un seul mot : vous avez dit "conte" ?

Il existe des contes sur le cirque, c'est vrai, mais le lieu était particulier. Auprès d'un étang, bien caché dans la Chapelle des Fougeretz.
Imaginez. 
Un jardin avec des plantes méditerranéennes : un eucalyptus au tronc ressemblant à une trompe d'éléphant, des aloès géants, un bananier de belle hauteur, un jasmin blanc volumineux, un plaqueminier par la force des saisons, encore trop vert tout comme ses fruits. Vous venez de reconnaître, ainsi l'appelle-t-on au Japon, by Wikipédia,  le kaki no ki plus simplement encore appelé chez nous, "le kaki"
Un jardin avec une belle fontaine, et une rectangulaire et étroite pièce d'eau tout à la main travail de mosaïste marocains chevronnés : La Chapelle des Fougeretz jardin, merci Alain, auteur du site.
il existe aussi des contes sur la magie, c'est vrai, mais le lieu était particulier.
Imaginez. Des bancs qui se font face et une sorte de tonnelle, caractéristiquement marocaine avec son toit de tuiles vernissées bleu vert

Merci Alain, le photographe
Le public n'était pas nombreux, mais il était fait de vrais seigneurs et princesses.
L'une d'elles s'y est mise. Elle se nomme Marie-Claude et a raconté avec charme et brio, l'histoire du petit gars de Camaret qui voulait un nom et qui fut fort applaudie. Cette histoire, je peux en témoigner, émeut beaucoup et étonnamment les hommes. Nous évoquons donc la part symbolique du conte et dans la foulée je m'avance à conter à ma façon, l'histoire "juive" de celui qui s'était perdu. Je vous rassure et c'est pour cela qu'elle est intéressante : il se retrouve. 
Encore des applaudissements nourris et dans la foulée c'est au tour de Yassine d'intervenir. 
Alors là, sur un conte merveilleux, Yassine nous scotche et nous re-scotche puisqu'il y joue de la magie. Nous voilà, tous et toutes, estomaqués.
Et moi deux fois plus, dès lors qu'il sort une banane numérotée et que sans qu'elle soit découpée d'aucune façon, dit-il, il nous assure que le fruit l'est, en deux morceaux. Stu-pé-fac-tion à l'instant de la vérification. Non je ne donnerai pas la solution, mais sachez que cet homme est fabuleux, puisque banane 3 et banane 4 confirment que Yassine Abdallah sait, véritablement, tout sourire et convivialité, couper le fruit en 3 et quatre morceaux sans qu'on puisse s'en douter de l'extérieur. Finalement nous sommes tous heureux et heureuses qu'il ait pensé à notre goûter. Nous restons tous et toutes cois et coites jusqu'au bout de son conte merveilleux sauf nos mains qui n'en finissent pas d'applaudir.  Sachez qu'il était accompagné d'une étonnante voyante. Tête sous plaid, elle est d'une efficacité remarquable. Elle nous confond. Non, je n'en dirai pas davantage. 
Quoique. Sachez que pas plus tard que la veille, j'ai ouvert un bouquin que je ne me souvenais plus posséder. Et que j'y prenais connaissance du coup de la banane. Extraordinaire hasard non ? On dit que celui-ci fait bien les choses. C'est vrai. 
Marie-Claude, qui a dit la première histoire, retourne à la parole. Elle nous offre un conte japonais subtil et superbe à propos du rêve qu'un fils annonce avoir fait à son père. Et au cours du conte Marie Claude tire, d'on ne sait où, un éventail pour de vrai.
Me voilà de nouveau confondue car j'ai justement reçu, aujourd'hui, dans ma boîte aux lettres, un éventail japonais du plus bel effet. 

Je transforme sur l'instant cette concomitance en histoire "increible".
Et je me permets de conclure avec un conte marocain, qui invite trois frères à dire successivement un gros mensonge en courant le risque d'obtenir une maison de Maître. Mais, il n'est pas forcément facile de dire un gros mensonge. Seul le plus jeune des frères y parviendra.
Quelque chose reste vrai : une heure durant, trois conteurs n'ont pas cessé de s'y essayer et, j'ose le prétendre, ils y ont réussi, mêlant cirque et magie. Si le propriétaire des lieux avait été présents, sûr qu'il leur aurait offert son Jardin Marocain. Rires.
Nous repartons tous, oreilles et langues, réciproquement séduits et séduites, par ce moment conté enchanteur. Comme il était dit, disons-le :
"le conte a coulé comme un fleuve, nous l'avons dit pour des seigneurs"
Cette séance s'est déroulée dans le cadre de l' Association Les tisseurs de Contes, association qui promeut avant tout le goût du Conte et celui de le dire à travers de nombreux ateliers. Rejoignez-les. Forums le 6 septembre, par exemple au Centre Social de Villejean. 

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