lundi 28 juillet 2014

Bonjour Brocéliande. Samedi 26 juillet.

Dimanche en Brocéliande :
Je fais la connaissance de Céline.
Du coup je découvre dans Rennes, un quartier, une rue à l'ambiance villageoise.
Sur la pelouse, un merle, deux bancs, trois pigeons ramiers ; devant l'entrée un escalier et un arbre qui n'en finit pas de s'élancer vers le ciel. Aucun doute, il fera beau. Voire chaud.
Nous aurons quelques minutes de retard. Point grave. Départ en vacances, malgré les deux files de voitures candidates à la bretonisation côtière, ça roule
Les minutes deviennent dizaine car bientôt se présente une déviation. Pas de problème GPS est là. Mais GPS a un sacré caractère. Il s'obstine à la comptine suivante "dans 100 m tournez à gauche". A le redire dix fois, comme souvent préconisé par tout conteur soucieux de faire sourire son pubic. Mortel. "Il m'en faut peu... pour être heureux..." je meurs de rire
Bientôt, nous attrapons quelques cyclistes, et par exemple celle dont nous retiendrons la présence, puisqu'elle portait une cotte de maille moderne et fort transparente. Il est évident qu'elle ne porte pas  de petite culotte ; pas plus que de grande d'ailleurs. A force de rire nous omettons de lire les panneaux ou alors la conductrice obéit enfin au GPS. Celui -ci, tout radieux nous entraîne dans la direction du chêne de Guillotin. Nous nous éloignons vraisemblablement du château de Comper. Il ne me semble pas que nous allions dans la bonne direction. Le demi-tour de route. Une Dame Blonde - plutôt que Dame Blanche- baguette en main nous renseigne. Nous reprenons le bon trajet.  Et comprenons  le pourquoi du comment e la déviation : une course cycliste.
Finalement, nous retrouvons une jolie troupe costumée. Je me sens un peu isolée -j'ai craint d'avoir trop chaud avec mon costume de bohémienne : il est tout suédine- mais bien vite et gentiment Elisa me propose une couronne en quelques feuillages. Me voilà dans la note.
 Fin prêt, chacun pénètre dans la cour du château. 
 La petite troupe 
 ne passe pas 
 inaperçue
 et Nicolas, notre guide, atteint d'une logorrhée irrésistiblement hypnotisante, apprécie leur présence. 
 Quelques applaudissements, sourires et congratulations bien méritées,  
prêts à se jeter sur les mythes, contes et légendes pour faire la différence pénétrez dans les lieux et écoutez Nicolas... 
la petite troupe se retrouve au bord de l'étang, 
face au fameux château de Comper pour un sujet très sérieux : le repas.
Entre salade rafraîchissante, tarte et cake maison, pêche ou melon, 
 et promenade d'Aliénor (merci pour le couteau)

vont parties de ricochets entre Messire de Pontivy et Messire de Pontaven y compris Dame de Concoret et petite baignade réunissant Dames Morgane, Viviane, Mélusine et quelques autres.



Et si nous allions chacun de notre côté ? Bonne idée. 
P'tit tour dans la boutique ; quelques cartes postales et repérages livresques ; la photo d'un auteur
et chroniqueur de contes sur une chaîne il y a quelques années, j'ai dit Pierre Dubois ? 

Oui, Pierre Dubois spécialiste en fairy. Evocation d'une soirée contes auprès de Ernest Hahippah en sa présence. Et quelque regret pour n'avoir pas emmené son fabuleux ouvrage sur les Fées afin de le lui faire signer. Je n'oublie pas de vous recommander un de ses autres ouvrage intitulé "Comptines assassines"

Un petit café plus tard, gentiment offert par notre Père Lemoine et Demoiselle La Fée et une efficace et délicieuse leçon pour fabriquer, dès l'instant, un des fameux bracelets, dernière coqueluche de l'été, je remercie Jolie Fée Adèle toute vêtue d'une jupe moussue et d'un fort joli chapeau. 
Ah oui, c'est vrai pourquoi ne pas photographier cet être légèrement hétéroclite
Il est bientôt temps d'aller découvrir un spectacle ludique et rieur, celui de la compagnie du Lysandore :"Kairos, les voleurs de destin" Des masques édifiants, 
Des masques étranges,
un costume encorné et rebondissant, 

un apprenti qui se moque de son maître avec humour ; un public qui devient artiste : rires et sourires fusent. C'est déjà la fin ? Oh, quel dommage. Le public n'a pas vu le temps passer.
Voilà qu'une poésie de Carl Norac me vient en tête. 
Dans un petit moulin, un moulin à café, le temps passait, le temps passait. 
ET du soir au matin, on voyait par-dessus, le temps moulu, le temps moulu. 
DANS une petite tasse, une tasse à café, le temps coulait le temps coulait. 
DE PROFIL et de face on voyait dans la tasse, le temps tassé, le temps tassé. 
Excusez-moi mais je l'adore et j'ai l'autorisation de Carl Norac.
Elle m'accompagne souvent. Je vous recommande son site Carl Norac et cette page car moi aussi j'aime la fantaisie et l'imaginaire de Eric Satie, que j'ai d'ailleurs présenté grâce à la pianiste et éditrice Isabelle Lecerf-Dutilloy. Cette dernière concocte en ces temps derniers, un ouvrage à venir sur Gershwing. Nul doute qu'il sera fameux.
Vient le temps de faire la connaissance de Médève -si je ne commets pas d'erreur- Je me présente. Le conte appelle le conte et si on contait, il paraît que c'est une habitude. La décision est prise, nous conterons ensemble. Après 
les Master Puppeteer (les célèbres Bryan et Wendy Froud Brian and Wendy Froud)-ou comment devenir marionnettiste soi-même, l'air de rien et juste avec les doigts- qui entrent en scène. Le maître est anglais, il s'exprime en anglais : pas de panique il a une jolie traductrie; Vous croyez que vous n'allez faire que nous regarder faire : à l'atelier mes chéris. Et le public bon enfant, joue le jeu, mains levée, ouvrez grand la bouche et je la referme, jusqu'à chanter sur tous les tons et en canon "Frère Jacques". Un bon moment à bas les inhibitions, convivial et rieur.


Et c'est déjà la fin 
"C'est à moi ?" J'y vais, mais seule. 
Je me permets d'utiliser l'élan créateur et décide de faire pivoter le public vers moi-même qui faisait face au spectacle. Le public obéit.  Je m'appuis sur le texte de Pierre Jakez Helias 
"Petit bonhomme petit vieux viens t'en vite viens t'en voir marron qui veut devenir myrtille, je sais le Breton....quel Breton ?" quel Breton, quelle pierre, le public finit par comprendre et reprend la forme interrogative, quelle pierre, quelle tique, quel pain.... 
C'est parti le conte démarre maintenant. Chaleur aidant je plante le chemin blanc crayeux et le petit bonhomme tout étonné de trébucher sur une... noisette. Voyons voir..... Le public joue le jeu de ma manipulation. Il se retrouve derrière moi, à mille dans une forge ; l'un d'eux, un grand gaillard souriant,  devient le forgeron lui-même et tous reçoivent un éclat de la noisette brisée en mille morceaux. Ils en profitent pour faire tout et n'importe quoi à dire "Mais qu'ont-ils ? N'ont-ils pas le diable au corps ? " A se demander qui en est la cause. Au fait, où est-il le petit homme ? Ne sentez-vous pas cet odeur de souffre.... C'est dit. 
Je ne crois pas mentir en évoquant applaudissements nourris et sourires. Je crois avoir vu des photographes. Si on me lit, merci de m'offrir un témoignage de ce moment.
Comme le temps passe vite non loin du château de Comper ; tout près de l'étang de Viviane et auprès  du beau chêne. Rien n'est jamais fini : 
Mais quels sont ceux qui s'annoncent, flûte et Bôdrhan réunis devant des spectateurs qui nous rejoignent. L'homme forêt déjà présenté, qui offre en compagnie de la fée Bleue à la harpe, la découverte d'instruments étranges faits de bois et d'os. Un moment musical et féerique avec un musicien aux allures  du célèbre Papagayo. 

Voilà que Paimpont m'attend. Au revoir grenouillettes, au revoir merveilleux crieur au chapeau haut de forme et lunettes de bronze pour conducteur de machines infernales bonjour Jules vernes, au revoir l'homme tout vêtu de blanc, au revoir Théodore et sa soeur sans nom, je rejoins ma troupe costumée -et non déguisée, qu'on se le dise, on se le dira- Finalement de déguisée, il n'y a que moi-même.

Nous retrouvons la course cycliste, nous déambulons dans "les" rues de Paimpont, nous faisons les boutiques médiévales, je découvre les cornes à boire, les bagues, les robes, les jupes, le choix, nous prenons l'apéro, nous nous restaurons à la crêperie, nous rejoignons l'esplanade devant le syndicat d'initiative et je découvre le spectacle de contes de Xavier Lesèche. Il n'est pas seul. Auprès de lui un musicien aux compétences multiples et un forgeron vrai de vrai aux outils battant et martelant le fer rougi, sur l'enclume. Peu à peu la nuit envahit l'espace : ambiance forge d'Héphaïstos ; mais oui,  on plaisante avec la mort, meilleure maîtresse pour apprécier la vie, on plaisante pour la bonne cause  : sauver et épouser la fille du roi, qui était bien malade. La voix de Xavier, les gestes de Xavier, le sourire de Xavier répandent le silence dans le lieu. L'écoute est belle.



 Xavier Lesèche, fer forgé à la Mort par un forgeron en chair et en os. En face de lui, bien près de 300 personnes ; au dessus de lui un poilu de 14-18 ;

à ses côtés, forge et brasier ; dans sa bouche la silhouette d'Héphaïstos, celle de Thétis, celle de la Mort.
Il est venu le temps de la parade des légendes. Mes amis et amies déambulent aussi. Je les suis, témoin de ce moment sympathique et effrayant à la fois.  Oui oui, j'ai bien dis, effrayant. Preuve en est.
 Heu, pas trop près vous m'impressionnez les esprits

 Mieux vaut en rire, la parade s'élance


Voilà la jolie Mévède avec laquelle j'aurais pu conter





 Des dames blanches devenues, mélusine et Viviane ?

Comment résister à une aussi jolie Esméraldiabl'esse


Les esprits, peur des esprits, plutôt en rire, disent les dames aux beaux atours.

 Sacrées gueules tout de même







 Jolis atours, à redresser, j'en conviens.


 Un chevalier Arthur qui sera soudain pris de désespoir en comprenant, dans la foule présente,  
qu'il a perdu sa mère. Heureusement l'Ankou l'aidera.
 Les pas du moine de la troupe. 
 L'abbaye, toile blanche pour "Le Dieu des Forges" 
Héphaïstos apparaît bientôt, claudicant et voûté sur ses murs
 Blanche ou rouge, aux feux de l'enfer
 

 A craindre, à chaque lancer, qu'ils ne s'enflamment eux-même.




Un fort bon moment mythologique. Il fut suivi d'une fort bonne bière offert à la troupe en guise de remerciement pour leurs déambulations qui, quoiqu'imprévues, ont reçu un fort joli succès. 
Remerciements à Claudine Glot, son époux, Nicolas, les dames de compagnie, l'aubergiste,  "L'Enclume des Jours", "La Compagnie du bout des Doigts", "la Compagnie du Lysandore", The master Pupeeter et tous ceux que j'ai omis, écrivains compris, qui nous ont offert bien du plaisir. Une belle journée; Merci Céline et merci à tous ceux et celles découverts sur Facebook, je veux parler de 
 Association & Forum Des aiguilles et des Costumes
Vive Brocéliande, vive le Moyen-Age, vive le Conte, 
Cet article-là est fini. 
Qui l'a dit ?
La p'tite souris.  











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