A force d'en entendre parler, à force de l'imaginer, on finit par croire qu'on l'a rencontré. Comme certains auraient rencontré, de bon matin, sur une plage, non loin du Bosphore, un célèbre personnage Turc. Que faisait-il ? Etait-il devenu fou ? Se vengeait-il ? Et de quoi se vengeait-il ? Il frappait la mer. Avec un bâton. Peut-être une massue. Pour lui faire mal ? Mais pourquoi faire mal à la mer ?
Ceux qui l'ont rencontré ce jour-là lui ont posé la question.
"Pourquoi battre la mer, tu lui fais mal ?"
Il a répondu "Je bats la mer comme on bat le lait pour avoir du beurre !"
"La mer n'est pas du lait. Même battue elle ne donnera pas de lait" Un murmure blanc s'échouait sur le rivage et disparaissait, désaltérant les grains de sable.
L'homme, qui avait posé la question, s'éloignait. Il se retourna. La silhouette du batteur se découpait à contre-jour. Il battait la mer de nouveau, il battait la mer avec sa massue, de plus belle. Et il disait, à chaque gifle
"Et si c'était possible ?"
Et si c'était possible et si c'était possible....
L'homme s'éloignait. Il voulait rire mais quelque chose l'en empêchait.
A son tour il se mit à répéter "Et si c'était possible ?"
Ce matin je répète à mon tour "Et si c'était possible ?" . Et je souris.
Entre conteurs les contes se promènent. Je dois cette histoire à C. P.
et je la dépose ce jour, d'une invitation à transiter du côté de Pacé, pour me rendre, exceptionnellement, à Parthenay. Belle journée à toi Annie. Vive la harpe et le piano. A bientôt.
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