Elle rêve beaucoup. Il y a longtemps, juillet 1998, il y avait les Tombées de la Nuit, les anciennes tombées de la nuit.
On pouvait s'installer au hasard dans la rue. Musiquer, danser, conter. Conter, Lania s'y mettait.
Mais cet été là Les Tombées de la Nuit sont devenues les Tombées de la pluie. Lania divaguait dans Rennes et dans l'énergie de dire. Sur la place de la Mairie, une estrade. Sur la scène une jeune femme qui chante et danse. En contrebas de l'estrade des parapluies, une bonne trentaine, attentifs. Berf, une foule en attente.
Quand la jeune femme quitte la scène
Lania la félicite. "ça vous dit, allez-y, essayez !" répond-elle.
Tout spectacle a été annulé. Les parapluies ne s'éparpillent pas. Comme frustrée, la petite foule attend.
Lania s'y essaie. La jeune femme et ses amis la soutiennent : ils s'installent sur la scène autour d'elle, en demi-cercle. Et sous une pluie battante elle conte le conte de la mort et du fils médecin, version sud.
Les applaudissements fusent. Bien sûr, elle rie.
Les parapluies ne s'éparpillent toujours pas. Les voix scandent "une autre une autre !"
"Vous avez de la chance, je n'en connais que deux !" Lania reprend la voix et- enchaîne avec Triboulet, le fameux fou du roi. .
Des flashes fusent ici et là. Et c'est là le rêve de Lania. Revoir la jeune femme et ses amis, sur une de ces photos.
Un rêve. Le rêve de Lania
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