Il y avait des enfants et des adultes qui riaient parlaient et jouaient.
Il y avait des ateliers divers et variés, des enfants qui dessinaient des marque-page, une sorte de mini golf ;Iil y avait deux amies et leur bibliothèque de rue. Je me suis arrêtée. Il y eut La Petite Princesse.
Et la conversation, de la petite princesse "de bric et de broc, tout de go"
"J'ai une carte de bus"
Je devine
"c'est tout nouveau ?"
"Oui, je suis grande."
"Tu as comme ça ?"
J'ouvre ma main et ses cinq doigts."Non" me dit-elle" "j'ai comme ça" et elle ajoute le second pouce. Et ce nouveau commentaire souligné d'un joli sourire
"Je suis grande"
Elle finirait par m'en persuader. Il doit bien y avoir une raison.
L'amie l'interpelle "Tu veux écouter une histoire ?"
Elle arbore un grand sourire joyeux et des yeux rieurs. Elle veut bien écouter. Deux enfants plus jeunes la rejoignent. Chacun écoute. Elle écoute et ça se voit, mais parfois, elle réinstalle son corps, repose ses doigts sur son petit sac et ponctue d'un "je suis grande". Son désir, sa volonté, sa certitude m'émeuvent.
Histoire d'un papillon qui danse trop : elle se prête à mon jeu de la danse ;
Histoire de Fanny qui a perdu son collier ; elle se prête au jeu de la répétition ;
Histoire de Djakoumba qui aime les noix et ne craint pas de désobéir à Maman, pas plus qu'à Papa, pas plus qu'à son frère et n'a pas peur des petits chats. Mais c'est un loup qui vient, et il avale Djakoumba dans la nuit ; alors Djakoumba sort... et elle avale le loup qui sort.... et avale Djakoumba qui décide que ça va, ça c'est trop, tout ça doit cesser et elle avale le loup pour la dernière fois. Mais l'histoire n'est pas finie.....
Et si vous aviez été présents dans le square vous en eussiez entendu la fin.
Peut-être eussiez-vous dit "Trop bien" comme a dit Samantha.
A laquelle j'ai lu, parce qu'elle a choisi le livre elle-même,
l'histoire d'un enfant qui avait trouvé un oiseau blessé. Qu'est-ce quelle bougeait cette histoire.
Justement : "bougé" C'est vrai que je bouge les mains quand je conte : la Petite Princesse répétait tous mes gestes de ses doigts. Ce fut la fin des paroles conteuses.
"Tu peux monter là-bas ?"
Elle désigne une structure avec des échelles et des entremêlements de plateaux et de barres.
Je dis "Heu !" peu motivée.
Elle a de l'acuité, elle m'interroge
"T'as quel âge ?"
"150 ans, je suis trop vieille pour monter dessus !"
"Et bien moi j'ai six ans, je peux, je suis grande" Et elle fonce. Et elle s'arrête. Le regard tourné vers le mien j'en déduis qu'elle sollicite ma présence.Je m'approche.
"J'ai peur...!"
Soudain je m'interroge : m'a-t-elle choisie pour escalader la structure pour sa première fois ?
Forte de sa confiance, je soutiens un de ses pieds. Ouf elle réussit. Y a plus qu'à descendre. La descente est périlleuse mais parfaitement réussie.
"Je t'ai jamais vue ici, tu reviendras ?" un pied prêt au départ.
Elle n'a pas attendu ma réponse. Elle avait disparu.
Mais j'ai appris la raison du "je suis grande" récurrent.
Sa Maman lui prépare une petite soeur...
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