mercredi 20 décembre 2017

Conte dans le conte : "La Petite Marie" un de mes premiers spectacles (je le ponctue de textes entre chaque étape)




Une enfant voulait du pain
C'était un matin
Elle avait descendu quatre à quatre l'escalier de chêne, senti le parfum du lait quand il s'apprête à bouillir,  découvert la panière au tissu rouge vichy,  et les petits pains déjà présents et frais du jour. Elle a demandé à sa mère si elle pouvait en prendre un.
Savez-vous ce que sa mère lui a répondu ?
Ben non, suis-je sotte,  vous n'étiez pas là. 
Elle a répondu "D'abord ramène-moi le lait !"
L'enfant est surprise. Elle répète à voix haute "le lait, quel lait, celui qui est sur la cuisinière ?"
"Non" a dit sa mère, "le lait de la vache de la ferme du Noyer !"

L'enfant a fait la grimace, tout en ajoutant que la ferme du Noyer "c'était pas tout près !!!!"
A quoi sa mère lui a répondu qu'elle ne disait pas faux, que oui la ferme du Noyer, ce n'était pas tout près, et elle a ajouté
"Mais si toi tu veux du pain, sache que moi je veux du lait !" 
Jamais l'enfant n'a vu le front de sa mère autant froissé. Il était évident que sa mère ne changerait pas d'avis.  Elle a traversé la grande cuisine, ouvert la porte, dévallé la rue par la droite, tourné à gauche, dévallé la rue tout droit et, sur la droite de la maison dite "hantée", elle a pris  le chemin des marronniers.
Et soudain elle s'est mise à rire. Car elle se rappelait qu'elle allait passer devant la maison du garde-chasse, que devant la maison du garde-chasse il y avait un abreuvoir et qu'auprès d'un abreuvoir il y a toujours une vache. 
Poussée par la certitude, l'enfant prend ses jambes à son cou et vroummmmmmm elle tourne raide à 45° et s'arrête net devant l'abreuvoir. Les plantes qui surgissent d'entre les moellons de pierre offrent leurs ombres. Mais à part les sangsues et les lentilles d'eau,  il n'y a pas l'ombre d'une vache auprès de l'abreuvoir. 

L'enfant poursuit sa route sur un chemin de pierres si  caillouteuses que par  trois fois elle s'y tord les chevilles. Mais elle ne perdait pas espoir car au bout du chemin elle savait qu'il y avait un second abreuvoir et qu'auprès d'un abreuvoir il y a toujours une vache.
Sait-on toujours ? L'enfant voit l'abreuvoir, les sangsues, le pommier mais pas l'ombre d'une vache.  Sans perdre espoir, elle fait trois pas en avant et c'est une bonne idée. Car dans le virage elle aperçoit tout au bout du bout, la ferme du Noyer et dans le pré la vache en train de brouter. L'enfant porte ses jambes à son cou et court si vite que le noyer s'interroge : "Qu'est-ce que c'est que je viens de voir passer qui soulevait tant de poussière"
Quant à la vache elle répond "D'abord donne-moi de l'herbe !"
"De l'herbe, quelle herbe", dit l'enfant
"L'herbe du Grand Pré de Vignals !"
L'enfant ne peut pas s'empêcher de répondre "Mais c'est pas tout près"
"C'est vrai c'est pas tout près Fillette, mais si tu veux ton lait, sache que moi je veux mon herbe !"
L'enfant a poursuivi son chemin. Elle est passée devant la petite maison aux volets verts dont on disait qu'elle appartenait à une sorcière qui avait neuf chats noirs. Deux grands pins, vert foncé à presque noir, montaient la garde et derrière chacune des neuf fenêtres, deux yeux d'or observaient, immobiles. L'enfant est arrivée frissonnante de peur au Grand Pré de Vignals. Quand elle lui a demandé de l'herbe il a répondu
"D'abord ramène-moi la tondeuse de Marty !"
"Marty c'est qui ?" a-t-elle dit
"C'est le forgeron du foirail, pardi !"
"Mais il faut que je refasse tout le chemin à l'envers Grand Pré !"
"C'est vrai Petite, mais si tu veux ton herbe, sache que moi je veux la tondeuse de Marty !"
Il avait l'air déterminé le Grand Pré à ne pas changer d'avis. Elle devait donc se remettre en route. Elle est passée devant la maison de la sorcière les yeux fermés ; devant la ferme du Noyer, la vache à l'étable ; devant le cimetière en se figeant quand la grosse voix a crié  
"Cure-moi la dent petite, il y a sept ans qu'elle ne l'a pas été !"
Elle a trop eu peur. Imaginez que vous ayez entendu la voix rauque et éraillée, vu les croix de pierre au-dessus du mur qui se découpaient sur un ciel qui s'apprêtait à devenir nuit, ajoutez à cela le hululement soudain de la chouette.  Vous comprenez que Petite se soit bouché les oreilles de ses deux index et qu'elle ait mis ses jambes à son coup. Quand elle s'est arrêtée, elle se trouvait devant la forge de Marty, le forgeron du Foirail. 
Quelle forge ! 
Quelle fenêtre toute rougeoyante ! 
Quelle porte de bois immense et massive ! Allait-elle oser frapper ?
Elle a si bien osé Fillette, que la porte s'est ouverte.. sur Marty le Géant. Sa grosse voix a demandé
"A quoi pensent-ils tes parents à te laisser courir seule par la nuit, entre donc, tu écouteras un conteur breton !"
Elle s'est assise au bout d'un banc et elle a découvert le conteur breton. 
Il portait une petite barbe et un bonnet rouge sur la tête. 
il racontait l'histoire marrante d'un roi qui n'aimait pas 
que ses sujets traitent tout le monde de menteurs. Alors un jour 
il était allé écouter les contes que racontaient ses sujets 
Il et il leur avait dit que jamais il ne traiterait personne de menteur. 
 avait même demandé qu'on le mette au défi de le faire.
 Et quelqu'un l'avait fait.
Forcément à la fin tout le monde a applaudi de plaisir et tout le monde est parti. Il n'est plus resté que l'imposant Marty, son tablier de cuir et la Petite. Quand il s'est rendu compte de sa présence, il  lui a dit
"Que fais-tu là, tu ne rentres pas chez toi ?"
"Si monsieur mais avant je voudrais...
Tu voudrais quoi ?
Je voudrais votre tondeuse !"
Il lui a répondu 
"D'abord ramène-moi la graisse, j'en ai besoin pour la nettoyer !"
Elle était estomaquée "La graisse" a-t-elle répétée "quelle graisse ?"
Il a répondu "la graisse du petit cochon de Bouloc !"
Elle a fait un grand sourire et elle a dit 
"je sais où trouver ce village, j'y vais souvent à Bouloc avec mon papa, à pied et on s'arrête au café, il prend un verre avec ses copains et il demande toujours "avec un peu de gnole Elise s'il te plaît" et quand il ne me regarde pas je trempe un sucre dedans pour y goûter aussi. J'y vais Forgeron te la chercher ta graisse !"
Et dans le jour qui se lève sur les serres, dans les effilochées du ciel, rose tendre, violet rose thyrien  mêlé de jaunes orangés teints de bleus légers le forgeron  a regardé l'enfant s'envoler, repasser devant la maison de la sorcière, traverser le pont de Vignals et monter la route serpentante et débouler sur le plateau où de nos jours les parachutistes font leurs exercices. Elle est allée droit à l'église du petit village et elle a trouvé au pied de ses murs, l'auge du petit cochon
Il lui a répondu 
"D'abord ramène-moi les glands"
"Quels glands, tu en as tout plein à tes pieds de cochon !"
"Pas ceux-là, ceux du Grand Chêne  de Beaucaire ! au-dessus de la demeure des Rantaux"
Ça l'a inspirée : "je sais je sais" a-t-elle dit, " j'y vais, j'y cours !" et elle y est allée en repassant devant la ferme de la Raterie, en repassant devant le petit hameau de Beaucaire droit dressé sur son piton, au-dessus du ruisselet bordé de peupliers dans lequel son père aimait poser les balances pour capturer les écrevisses
Mais quand elle est arrivée dans le champ de pierres blanc crayeux, quand elle a vu l'immense Grand Chêne elle est devenue toute timide. Allait-elle oser lui parler ?
Quand elle s'est souvenue qu'elle voulait son pain, sa mère son lait, la vache son herbe, le pré sa tondeuse, le forgeron sa graisse, le petit cochon ses glands elle a foncé. Elle a levé la tête et elle a dit.
Il a répondu "D'abord souffle-moi le vent de l'Océan !"
Kezaco le vent de l'Océan ? Elle connaissait le vent du sud, le vent du nord, le foehn, le vent d'autant,  le mistral, la tramontane, le zéphyr mais elle ne connaissait pas le Vent de l'Océan. Comment faire ? Elle fait comme il lui arrivait parfois de faire quand elle ne savait pas, ne savait rien, ne savait plus. Elle a fermé les yeux et elle a tourné sept fois sur elle-même les yeux fermés. Quand elle s'est arrêté, quand elle les a ouverts elle est partie dans la direction où, sans bouger la tête, ses yeux regardaient.

Quel voyage : 

  • un pont toujours pas terminé, appelé le Valentré
  • un village tout rouge perdu dans le brouillard où se croisent les Quatre Mousquetaires
  • une ville en émoi pour son festival de juillet, ses rues sont envahies, Petite s'y fraye un chemin à travers les stands de baladins, plus intéressants les uns que les autres et jusqu'à un merveilleux jardin à la roseraie éblouissante. Quelle drôle d'idée a-t-elle eu de respirer le coeur des pétales les uns après les autres. Aurait-elle elle ne se sentirait pas plus étrangement bizarre. Elle lève la tête. Elle aperçoit une pancarte. Dessus est écrit,... elle déchiffre avec peine "rou-te de Lo Lor-Lorient !"
Son visage irradie de bonheur : elle répète  "Lorient, Lorient... ça va avec Vent de L'Océan Lorient !" et elle se décide "je vais aller par là" et comme la pancarte se déplace, Petite la suit.
La voilà sur une grande route. Elle y marche, elle y court, elle va de plus en plus vite et si vite qu'elle arrive au bout du bout du Morbihan. 
Là où il y a la petite chapelle de pierre ! La porte est ouverte ; l'enfant entre au pas de course et s'arrête net ! Comme il est beau le plafond bleu étoilé de la petite chapelle,   comme ils sont beaux les bateaux et catamarans suspendus dans les cieux, comme il est beau le bel autel, comme ils sont émouvants les ex-votos. Yoann, Yvon, Galahan, Yvonnic, Mathieu et Pierric mousses et marins perdus corps et âme en mer démontée, étranges prénoms d'elle inconnus. 
Elle est émue. Que fait-elle ici ? Elle se souvient, elle cherche le vent de l'Océan, mais où est-il l'Océan. Elle quitte la petite chapelle pour partir à sa recherche.  Elle ne voit Vent de l'Océannulle part. Elle n'a pourtant pas fait tout ce chemin pour rien ! 
Et si l'Océan se cachait derrière la petite chapelle. Elle y court et le découvre se déroulant de tout son long derrière la petite chapelle. 
Elle croirait voir la Méditerranée? Pourquoi est-il aussi calme ? Que regarde-t-il ? Petite suit le regard de l'Océan. Elle découvre une femme qui n'arrête pas de parler, qui parle parle parle sans cesse, sans même prendre le temps de boire. Petite se demande ce qui se passerait si elle arrêtait de parler ? Pire ou mieux, si on lui interdisait de parler ?
Tout se précipite à cet instant précis :
Vent DeLOcéan souffle sur le Grand Chêne
Grand Chêne   donne ses glands
Petite les porte au Petit Cochon
Petit Cochon donne sa graisse
Petite la porte au Grand Forgeron Marty
Marty donne sa tondeuse
Petite la porte au Grand pré
Grand Pré donne son herbe
Petite la porte à Vache
Vache donne son lait
Petite porte le lait à sa Mère
sa Mère lui donne son pain, le double petit pain doux chaud et sucré de Monsieur Larroque, Camille, le boulanger de la place des Cornières. 
Petite descend dans le jardin.
Elle mange son pain, pose le quignon sur le bord de la margelle du puits. Pie arrive et l'emporte. C'est depuis ce jour qu'on chante

Y a une pie, dans l'jardin j'entends la pie qui chante
Y a une pie, dans l'jardin j'entends la pie chanter 
chanter chanter j'entends la pie qui chante
chanter chanter  chanter chanter j'entends la pie chanter.


samedi 2 décembre 2017

Samedi 2 décembre 2017 - Rennes - Nouvelle soirée conte à la Maison du Ronceray

Toujours au même endroit
la maison du Ronceray 110 Rue de la Poterie, 35000 Rennes

GPS Lania accent toulousain  : 
rond pouint du Carrefour City, soit à droite soit à gauche des stations essence, côté rue

On peut venir : à pieds, en voiture, en métro Terminus Poterie et bus 2. Descendre au rond point.

Toujours l'entrée aux mêmes prix :  
5 euros      : pour ceux qui ne sont pas encore adhérents 
2.50 euros : adhérents, étudiants et carte sortir et gratuité pour les enfants jusqu'à 12 ans

Toujours un comptoir convivial
gâteaux souvent faits maisons, cidre et jus de fruits tout gracieusement gratuit et échanges de paroles bienvenues


Toujours de nouvelles voix. 
Ce 2 décembre 2017 pour entrer en froidure rien de mieux que des contes de nos cousins du Québec et en musique s'il vous plaît par les conteurs de l'association CONTILÈNE Alors.... venez nombreux. 
Heu, au plus tôt car les assises sont limitées : petite jauge, voir moyenne : 72 officiellement

A vous revoir, vous reconnaître, vous rencontrer pour vous retrouver sur ces soirées proposées par l'association rennaise "Les Tisseurs de Contes La Filois" en 2018

A vous voir, avec plaisir, bienveillance et bonhommie

SAM 2 DEC 2017

Les voyageurs de la Gatineau : Contes et chants du Québec

Contilène vous emmène pour un voyage dans la belle province en conte et musique.
Laissez vous entraîner à courir la Chasse galerie, charmer par le chant du Huard,
goûter aux plaisirs de la saison des sucres, découvrir, sacatabi, sacatabac,les secrets de la Hotte du colporteur
.


 

dimanche 19 novembre 2017

Les "patates biélorusses" de la soirée conte par Sylvie de Berg "L'art du Secret"

Touchés. Touchées. Applaudissements nourris. 
Dans une simplicité rare Sylvie de Berg a offert aux oreilles écouteuses, des contes qui les ont emportées. Comment ? En utilisant un "vous" qui prend des allures de "tu", si bien que les coeurs présents ont tous, chacun, vibrés. Du secret du premier  tambour au secret du premier amour. Tout un art exposé la voix souriante et tranquille, entre doute et certitude. Pas besoin du tambour, le mot suffit, pas besoin de plumes, l'aigle s'envole. L'amour est là.



Comme étaient là, au comptoir convivial, cidre jus de fruits et petits gâteaux et les patates Biélorusses (mon côté maternel) faites, avec amour, par votre servante. 
Je l'ai dit, je le fais. 
Voici  la vraie recette de ce que je remarque, nommée page 49 de l'ouvrage "La cuisine totalitaire" (de Vladimir et Olga Kaminer - chez BABEL)  Tarte "Petite patate"

Ingrédients : 
300 g de pâte à biscuits 
(ça commence ????? Kezaco ? ça c'est mon côté 
paternel français du sud-ouest)
100 g de crème pâtissière (facile à réaliser avec de la poudre de pudding)
(ça continue ??? De la poudre à pudding. 
Mais où vais-je trouver ça, sinon en 
3 cuillères à soupe de vodka 
Cacao et sucre glace : 2 cuillères à café de chaque.

Préparation :
faire cuire la pâte à biscuit, laisser refroidir et émietter !
Mélanger les miettes obtenues à la crème pâtissière et à la vodka.
Diviser le tout en plusieurs tas pour former de petites pommes de terre.
Réserver 30 mn au réfrigérateur.
Mélanger le cacao au sucre glace et rouler les petites patates dans cette poudre.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------La qualité d'une conteuse -ou d'un conteur- étant de ne jamais être prise au dépourvu, je pousse cette qualité jusqu'au bouchon.
Je n'ai pas de pâte à biscuit. Comment faire ? TaKa acheter des biscuits bretons Lania et tu les émietteras ! Wouhaou, bonne idée, l'intelligence de la conteuse sourd ! 
Jamais entendu parler de poudre à pudding. Comment faire ? TaKa acheter de la crème pâtissière Lania ! Wouhaou coup sur coup une bonne idée : rarissime. Félicitations Lania.
(Pendant que je vous écris, à OO h 13 mes voisins du dessus, qui adorent les musiques 
des années 80, s'en donnent à coeur joie : pour un peu je croirais qu'ils battent le tambour. 
Je sens que je vais monter et m'inviter : c'est tout de même mieux que de les "eng...ler"
Donc en vrai, voilà comment je m'y suis prise pour que vous puissiez goûter, semble-t-il avec plaisir, les "patates biélorusses" de cette soirée contes.

1) J'ai acheté 300 g de palets bretons et je les ai émiettés. Comme j'ai fini par me fatiguer à le faire à la main,  j'ai pensé à glisser les gâteaux dans une poche plastique et à les écraser en passant par- dessus  le rouleau à pâtisserie ! (Marvelous idea, very easy, very easy)
2) j'ai cherché s'il existait de la crème pâtissière en poudre : bingo, elle existe du côté de mon oncle ANCEL Dr Oetker: il m'a suffit de suivre son mode d'emploi
3) je n'avais pas de vodka :-( j'ai mis du cognac.

Observations : 
- émietter les palets plutôt grossièrement ;
- ne pas hésiter à laisser reposer la pâte plus de 30 mn dans le réfrigérateur : elle sera plus facile à façonner en "pitites patates" aurait dit ma maman biélorusse ;
- prévoir quelques palets de plus si nécessaire pour que la pâte ne soit pas trop trop molle.

Voilà, c'est fini. Désolée je n'ai pas pensé à faire une photo de mon beau plateau de petites patates. Mais j'ai gardé un peu de pâte pour en faire d'autres à l'adresse de ma fille. Je ferai la photo.

Il est O h 33 et mes voisins du dessus se marrent comme des moules :  au moins ça fait plaisir à entendre à me le dire, si vous le voulez bien; Cette vidéo date de 2008 si mes propres souvenirs sont exacts.



mercredi 15 novembre 2017

Mardi 14 novembre salle Guy Ropartz 1ère du film "Les Rumeurs de Babel"

Réalisatrice-documentariste : Brigitte Chevet, sans oublier aucun membre de son équipe "sans lequel ce film ne serait pas son film", pour FR3
Ecrivain : Yvon Le Men, celui qui nous invite  à "Ouvrez la porte au loup" et à sentir  "Le poids d'un nuage"entre autres, dont "Les Rumeurs de Babel", ouvrage écrit à l'occasion d'une résidence dans le quartier Maurepas "centre de Rennes" devenu, dit-il.

Quatrième de couverture

ici c’est chez vous
et chez moi aussi
chez nous
parce que vous
l’avez bien voulu
pour notre bien
dû aussi
au mal que vous avez fait
chez nous
à cause
de certains parmi nous
qui nous ont fait du mal
malgré
certains d’entre vous
qui nous voulaient du bien

18 h 30 et quelques minutes supplémentaires, -je quitte une heure conte en école- d'où petit retard. J'entre. Me voilà happée par l'assistance venue... en nombre.  Je ne vais pas avoir de place.  Tous-les-gradins-sont-occupés. "Bonjour Florence... je cherche un siège, sinon je reviens m'asseoir dans l'escalier auprès de toi"
Finalement, je dois ma place à la gentillesse de quatre personnes au milieu desquelles trône un fauteuil qui s'énervait à m'attendre.

Quelques paroles plus tard, de chacun et chacune sur la scène -le producteur, le représentant de la chaîne TV FR3, Yvon Le Men et Brigitte Chevet*, discrètement présente- je plonge, comme tous et toutes, dans l'obscurité d'un beau silence.

Je croyais connaître Maurepas. Je découvre de nouvelles pelouses,  un quartier vu des toits, -Brigitte Chevet utiliserait-elle un drôle ?- je goûte à des prises de vue soufflantes : Vone chantant des paroles "que vous ne comprendrez pas" dit-elle lors d'un moment lecture avec Yvon Le Men dans le local associatif de "Rue des Livres" Oui je n'ai rien compris, mais l'émotion fait que je devine ou soupçonne ou invente. Qu'est-ce que ne pas comprendre ?

Je découvre un quartier aux nuits bruyantes, certes, mais terriblement vivant, où l'on se reconnaît et s'épaule, où l'on se soutient amicalement.

Pourquoi n'avez-vous pas parlé du quartier du Gast ?
Quartier du Gast ? Ce que  j'y ai vécu ne me donne pas envie, pour ma part, d'en parler. Quoique : quelques anecdotes amusantes pourraient être dites.

Bref une soirée "must", forte en découvertes et en contenu, apparemment autant d'un côté de la scène que de l'autre, pour en avoir entendu parler cet après midi, alors que j'assistais à un "décrochage joyeux", celui de l'exposition de la délicieuse  photographe "amateur" dit-elle avec sérieux, j'ai nommé @CathyLeScolan.

Vous savez presque tout. Est-il utile de tout dire ? Pour avoir votre propre point de vue guettez donc le passage du film sur FR3. Si je me souviens bien, il sera projeté après l'édition de la nuit, le vendredi 23 Novembre. Je vais vérifier de ce pas.


Brigitte Chevet camerawoman

mercredi 8 novembre 2017

Conte indien de l'Inde : si vous vouliez la fin, :-) demandez-la moi :-)

- CONTES INDIENS - 

Arkbal Birbal et les 10 idiots

Dix idiots à trouver ? Quelle drôle d'idée? ……………………….


Arkbal était un riche et puissant empereur
Il vivait dans un immense palais

  au milieu
D’un millier de fenêtres
D’un millier d’escaliers
D’un millier de balcons embalustradés
D’un millier de jardins en bosquets fleuris
D’un millier de fontaines joyeuses et de rosiers parfumés
D’un millier de servantes et de serviteurs
Mais de seulement neuf sages…
Neuf sages qui l’ennuyaient profondément

Je me trompe. 
Pas neuf, huit 
et ce neuvième, qui s’appelait Birbal, justement n’ennuyait pas l'empereur Arkbal. Pourquoi, vous demandez-vous ?
Parce que Birbal parlait, -pensait l’empereur Arkbal-, avec des mots qui n’étaient pas des mots mais des clefs pour ouvrir le monde. Et ces clefs étaient importantes pour l’empereur Arkbal.  Figurez-vous que l’empereur Arkbal, tout empereur qu’il était, ne savait ni lire ni écrire.
L’empereur Arkbal, tout empereur qu’il était, était un illettré.
—=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-

Voilà qu’un jour
Arkbal convoque Birbal. Birbal se rend à la convocation. Il est persuadé qu’il y rencontrera les 8 autres ministres. Mais que nenni. Quand Birbal entre dans la grande salle du conseil il se rend compte qu’il est tout seul. Il est intrigué. Pour quelle raison Arkbal son empereur l’aurait-il convoqué ?


Quand Birbal l’apprend, il n’en revient pas. C’était clair, l’empereur s’interrogeait. Et ça se voyait
Il était assis sur un petit siège capitonné,
son turban bleu pâle incliné 
son coude droit appuyé sur sa cuisse gauche pour mieux faire brain gym,  traduisez « pour mettre ses neurones en connexion »
et son menton, tendu en avant, reposait lui sur son majeur. 
il est clair qu’il s’interrogeait
et il y a de quoi s’interroger. Birbal, sous l’annonce s’interroge à son tour : 
Comment un empereur peut-il avoir envie qu’on, pardon, qu’il…. lui ramène les dix hommes les plus….. Zidiots  de l’empire !
Comment un empereur peut-il penser que dans son empire il existerait dix idiots !!!!!



Arkbal lit l’étonnement de son sage préféré sur son visage. Il s'empresse de le rassurer en lui disant qu’il ne doit pas faire la tête, qu’il a un mois pour trouver les dix idiots mais qu’après un mois, il… ? Birbal est rapide à voix basse il se dit "Après ça je serai jeté aux fauves, pendu, décapité » et toutes ses possibilités l’effraient… et ce, non sans raison, puisqu’il voit l’empereur souligner sa gorge d’un trait. 
Birbal a la réponse. Il peut…. craindre pour sa vie. Il craint pour sa vie. 

Alors il rassure l’empereur, il lui donne rendez-vous non pas à la fin du mois mais bien avant et sur cette certitude il se retire mains jointes sur la poitrine, tête courbée et à reculons, en signe de déférence et en répétant  « Seigneur, il sera fait selon ton désir » et il s’incline régulièrement en s’éloignant en s’éloignant en s’éloignant

Puis hors de la salle il dévale les escaliers à toute allure, 
traverse sans les admirer les hautes colonnes de marbre blanc, 
sort du palais et s’arrête net !
Et il se prend à croire
à la chance.


Parce qu’à moins que ses yeux ne le trompent, son premier idiot 
il se tient là devant lui.  
En effet, comment appeler autrement cet homme qui lui répond que s’il porte un fagot sur son turban rouge, lui-même posé sur sa tête c’est parce que son animal de cheval ne supporterait pas de porter leur double charge ! 
Birbal retient son rire et s’adresse au  cavalier:
«Ton cheval a de la chance 
et toi tu es un grand chanceux, 
Suis-moi parce que l’Empereur  
veut te voir ! »

« L’empereur veut me voir ?… » Etonnement du drôle de cavalier.
« Oui il veut te voir » 
et Birbal poursuit son chemin cheval et cavalier sur les talons tout en se frottant les mains et en pensant
il ne me reste plus que 9 idiots à trouver. 
Quelle chance, quelle chance, quelle  chance j'ai ! 

-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-



Soudain des cris l'attirent. 
Il tourne la tête. Il aperçoit des bras qui s’étirent… au-dessus d'un fossé et d'un turban bleu
Un homme dans un fossé, il est peut-être blessé, il doit l’aider. Birbal se précipite.  Mais quand il veut attraper les mains de l’homme celui-ci se met à hurler
« Pas par les mains ! Pas par les mains ! »
Birbal a le sens de la fête, il s’adapte. Il saisit l’homme par la taille et l'extirpe  hors du fossé. Mais alors que l’homme est sauvé, il garde toujours ses bras bien tendus et ses mains bien écartées. Pourquoi ?  La réponse qu’il obtient lui enseigne qu’il a trouvé là son deuxième idiot. En effet, comment appeler autrement cet homme qui répond qu'il garde les bras tendus et les mains écartées pour ne pas perdre la dimension de la marmite que sa femme lui a demandé d’acheter au marché ?

 Birbal retient son rire ; il dit seulement 
« Ta femme a bien de la chance 
et toi tu es  un grand chanceux, 
suis-moi, l’Empereur  veut te voir ! »
 l’empereur veut me voir 
l’empereur veut me voir
pendant que Birbal poursuit son chemin 
cheval, cavalier 
et hommes bras écartés au-dessus de son turban 
sur ses talons.
Il retient son rire et se frotte les mains  
Chance pour moi, plus que 8 idiots à trouver. 
Quelle chance, quelle chance, quelle chance j'ai !

--------------------------------------------------------------------------------------------- 

Et voilà que Birbal surprend le bruit de pas précipités. Il lève la tête.  
 Un homme au turban jaune safran  se précipite sur eux. Aucun doute à avoir, l'homme va les heurter.  Birbal tend les bras en avant pour amortir le choc tout en pensant que la chance l’accompagne et qu’il n’est pas loin de rencontrer son troisième idiot. Car en effet, comment ne pas appeler idiot 
cet homme qui lui répond que s’il ne crie pas...
fort 
et s’il ne court pas...
vite 
la mesure de la portée de sa voix sera faussée !   

Birbal retient son rire et répond 
« Tu es réfléchi toi, et tu es chanceux,  
suis-moi, l’ Empereur veut te voir ! 

L’empereur veut me voir 
l’empereur veut me voir
Pendant que le crieur  s’étonne que l'empereur veuille le rencontrer,
Birbal se frotte les mains et pense  
«  Chance pour moi 
plus que 7  idiots à trouver
quelle chance, quelle chance, quelle chance j'ai ! »

Birbal poursuit son chemin avec sur ses talons
  • cheval et cavalier à pied pour ne pas fatiguer sa monture
  • homme mains écartées pour ne pas oublier les mesures d’une marmite
  • homme qui crie fort et court vite pour ne pas fausser la portée de sa voix
-------------------------------------------------------------------------------------------

Bientôt la petite troupe arrive au bord d’un grand parc. La porte d'entrée  est une pure merveille : elle représente un paon dont la roue, sous le soleil, éblouie le regard tant les diamants et les émeraudes la parsèment. Devant cette porte immense, deux hommes  aux turbans l’un vert l’autre violet,  tiennent une discussion visiblement houleuse aux mouvements des deux turbans. Du style index pointants alternativement et formule répétitive
« c’est toi !
non c’est pas moi… c'est toi" 
Birbal retient un double sourire : assurément le voilà en présence de deux idiots d’un coup ?  
En effet, comment ne pas appeler 
idiots…. 
deux amis qui répondent que s’ils se…. 
disputent 
c’est parce que l’un a demandé aux dieux de lui obtenir un buffle qu’il fera travailler quand l’autre a demandé un tigre qui, mangeant le buffle de l’un empêchera celui-ci de travailler !!! 
Birbal retient son rire. La dispute s’interrompt. Il en profite pour dire avant qu’elle ne reprenne 
« Faites plutôt la paix vous deux 
et suivez-moi vous êtes chanceux, 
l’Empereur  veut faire votre connaissance 
! »

L’empereur veut faire notre connaissance
l’empereur veut faire notre connaissance. 
Les deux hommes s’étonnent.
Birbal se frotte les mains. Il  pense  
«  Deux idiots d’un coup
Chance pour moi 
plus que 5  idiots à trouver 
quelle chance quelle chance quelle chance j'ai !»

Et Birbal poursuit son chemin avec sur ses talons
  • cheval mais cavalier à pied pour ne pas fatiguer sa monture
  • homme mains écartées, pour ne pas oublier les mesures d’une marmite
  • homme qui crie fort et court vite pour ne pas fausser la portée de sa voix
  • deux amis qui se disputent pour savoir qui, du tigre ou du buffle, mangera l'autre .
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Soudain au détour d'un chemin un homme surgit. 

Il porte sur sa tête un turban rose et sur le turban rose une jarre d’huile. Il stoppe la troupe et déclare à Birbal 
«Promis juré, ne prends surtout pas 
ces deux-là au sérieux. 
Ils ne cessent, n’ont cessé et ne cesseront jamais de se disputer » Et il ajoute 
"Que mon sang se répande comme cette huile que je porte si ces deux hommes arrêtaient de se battre ! » 
Dans le mouvement qu'il fait la jarre bascule offrant toute l’huile à la terre qui s’en régale. L’homme déconfit, se met à pleurer ! »

Birbal retient son rire. Il pense "j'ai trouvé mon  5ème idiot !
Il rassure le porteur  d’huile
« Tu n’es pas chanceux l'ami, 
mais arrête de pleurer car tu l'es tout de même : 
suis-moi, l’Empereur veut faire ta connaissance ! »

L’homme litanise : 
l’empereur veut faire ma connaissance, 
L’empereur veut faire ma connaissance 
Birbal lui…. visualise en se frottant les mains 
«  Chance pour moi plus que 4 idiots à trouver
quelle chance quelle chance quelle chance j'ai !»


Birbal Le Sage poursuit son chemin avec sur ses talons
  • cheval mais cavalier à pied pour ne pas fatiguer sa monture
  • homme mains écartées, pour ne pas oublier les mesures d’une marmite
  • homme qui crie fort et court vite pour ne pas fausser la portée de sa voix
  • deux amis qui se disputent toujours pour savoir qui du tigre ou du buffle mangera l'autre .
  • homme à la jarre d’huile, qui rapporte à propos d’autrui


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Soit derrière Birbal le sage réjouit d’avoir trouvé en un seul jou six idiots, un choeur de six hommes, répétant esbaudis 
-vous qui lisez ou vous qui écoutez pouvez en faire autant-
« l’empereur veut faire ma connaissance
l’empereur veut faire ma connaissance 
l’empereur veut faire ma connaissance
l’empereur veut faire ma connaissance 
l’empereur veut faire ma connaissance 
l’empereur veut faire ma connaissance» 
six idiots, et le jour n'est pas fini.... à ce rythme-là, ....  sourires aux lèvres Birbal le Sage profite d'un raccourci pour reprendre la direction du palais ?


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Les hauts murs de l’édifice s'érigent à l'horizon ; comme les dômes en forme de bulbe de tulipes ; comme leurs reflets dorés et les milliers de fenêtres. Birbal soupçonne les milliers de couloirs. Mais il s’étonne, à propos d’un turban émeraude qui tremble à ras du sol. 
Ce turban couvrerait-il la tête de son 7ème idiot ? 
La chance serait-elle encore une fois  avec lui ? Elle est avec lui. 
En effet, comment ne pas appeler "idiot" cet homme, à quatre pattes sur le sol, qui lève la tête vers lui pour lui répondre qu’il a perdu sa bague dans le buisson de roses mais préfère la chercher sur le chemin parce qu’il y a plus de lumière pour la trouver !

Birbal retient son rire et répond 
« Tu es un chercheur toi, 
et un chanceux aussi. Suis-moi, 
l’Empereur veut faire ta connaissance ! »


 Et pendant que l’homme qui cherche sa bague s’étonne qu’un empereur veuille le  rencontrer,
 Birbal se frotte les mains en pensant  «  Chance pour moi plus que 3 idiots à trouver


Et il se rapproche du palais, avec sur ses talons
  • Cheval portant cavalier portant fagot sur sa tête
  • Homme étirant bras et mains
  • Homme criant fort et courant vite 
  • Deux amis qui se disputent 
  • Homme à la jarre pleine d’huile
  • Homme qui cherche sa bague dans l’allée
Il reconnaît les hauts murs de l’édifice ; les dômes en forme de bulbe de tulipes ; leurs reflets dorés et les milliers de fenêtres. Il soupçonne déjà, les milliers de couloirs. Mais il s’étonne, à propos d’un turban émeraude qui semble chercher quelque chose sur le sol. Pourrait-il y avoir dessous son 7ème idiot ? La chance est avec lui ? En effet, comment ne pas appeler "idiot" cet homme qui lui répond qu’il a perdu sa bague dans le buisson de roses mais préfère la chercher sur le chemin parce qu’il y a plus de lumière pour la trouver !

Birbal retient son rire et répond 
« Tu es un chercheur toi, 
et un chanceux aussi. Suis-moi, 
l’Empereur veut faire ta connaissance ! »



Et pendant que l’homme qui cherche sa bague s’étonne qu’un empereur veuille le  rencontrer,
 Birbal se frotte les mains en pensant  «  Chance pour moi plus que 3 idiots à trouver


Il se rapproche du palais, avec sur ses talons
  • Cheval portant cavalier portant fagot sur sa tête
  • Homme étirant bras et mains
  • Homme criant fort et courant vite pour ne pas fausser la mesure de sa voix 
  • Deux amis qui se disputent pour savoir qui du tigre ou du buffle mangera l'autre
  • Homme à la jarre pleine d’huile qui parle des deux amis
  • Homme qui cherche sa bague dans l’allée alors qu'elle est tombe sous le buisson

Le palais se rapproche. 
Les bulbes s'offrent démesurés. 
Les fenêtres apparaissent autant innombrables que celles en façades de la mairie de Toulouse, appelée Capitole, 
Le monumental escalier se dresse devant lui
Combien a-t-il dit l'empereur Arkabal, dix idiots en moins d'un mois... Birbal sourit : 7 idiots en moins d'un jour, c'est un record satisfaisant.

et il se demande s'il se trompe à penser qu'il va incessamment sous peu trouver un huitième idiot.....
Quand il comprend qu'il ne se trompe pas
L'homme au turban garance tunique et pantalon blancs, qui grattait creusait la terre et grimaçait en regardant le ciel, est en train de lui dire qu'il avait caché  un trésor en prenant pour repère un nuage et que le nuage n'est plus là et qu'il est bien embêté car il ne trouve pas son trésor !!!! C'est la faute au nuage, dit-
Comment ne pas jubiler ?

Birbal retient son rire et dit 
«  Tu es un rêveur  toi mais un chanceux aussi. 
Suis-moi,l’Empereur veut faire ta connaissance ! »



Et pendant que l’homme qui cherchait le nuage pour trouver son trésor s'étonne qu’un empereur veuille le  rencontrer,
Birbal se frotte virtuellement les mains en pensant  «  Chance pour moi plus que 2 idiots à trouver »

« Après tout se dit-il mieux vaut 8 idiots en un seul jour que dix idiots en un mois. Plus la peine de chercher. Je vais me rendre au palais. Je présenterai mes 8 idiots à l’empereur. L’Empereur sera content de moi, et il me félicitera ! » Perrette sur sa tête….., Birbal a le pied léger. 

Il monte les escaliers au plus vite. Sur ses talons suivent 
Cavalier portant turban rouge portant fagot sur la tête 
Homme au turban bleu étirant haut et loin bras et mains pour ne pas perdre le diamètre de la marmite de sa femme
Homme au turban jaune safran criant fort et courant vite pour mesurer la portée de sa voix
Deux amis aux turbans vert et violet qui se disputent 
L’homme au turban rose et à la jarre d’huile 
L’homme au turban émeraude qui cherche sa bague  
L’homme au turban garance qui râle contre le nuage  Soit 8 idiots estampillés vrai de vrai sur les 10 idiots espérés par l'Empereur

Arkbal est assis sur son trône, le menton sur l'index et l'air maussade. La troupe est bruyante. Il lève la tête : à la vue de Birbal et des hommes aux turbans colorés qui le suivent, le visage de l'empereur s'éclaire.   Birbal présente chaque homme et il raconte leur histoire. Arkbal rit. Il s'étouffe de rire. Quelle histoire préfère-t-il ? Même lui ne sait dire.
À chaque histoire racontée chaque homme reçoit une bourse d’or et l'autorisation de quitter le palais..

Ah Birbal, ah Birbal mon plus sage conseiller, je me suis régalé à écouter  toutes ces histoires. Bravo, je te félicite.... Puis il fait un instant de silence et il demande "mais au fait combien y a-t-il eu d'histoires ???? Brilla s'interroge !!!
Que va-t-il se passer ?
Arkbal  s'amuse, à sa façon, à les récapituler du bout des doigts
il y avait l'histoire
de l’idiot protecteur des animaux
de l’idiot astucieux
de l’idiot réfléchi
des deux idiots qui se disputent
de l’idiot malchanceux
de l’idiot chercheur
de l’idiot rêveur
mais dis-moi Birbal, ça ne fait que huit histoires, huit histoires huit idiots ne t'avais-je pas dit .... 
« Je t’avais pourtant bien dit 
de me trouver dix idiots Birbal ? »

"En effet  Monseigneur,  c’est ce que vous avez dit, mais j’en ai trouvé huit en un jour j’ai pensé que les deux derniers ne manqueraient pas beaucoup vu toutes leurs histoires. Il ne faut pas abuser des histoires Monseigneur.
Et d’ailleurs à la réflexion Monseigneur, à l'instant... je pense que…"
Birbal s’arrête, fait silence

  • "Tu penses quoi Birbal, dis-moi, 
  • tu me dois une explication"

- C'est à dire Empereur que je pense que les deux autres idiots sont ici-même !

- "Ici-même Birbal ?....mais où donc, je ne les vois pas !"

- Je les vois moi, Monseigneur,
- Tu les vois toi ? 
- Oui, je les vois, ils sont dans cette salle et chacun parle en face de  l'autre. 

Dans la salle le silence devient bruyant. Birbal a beau être le sage préféré de l’empereur, il se demande ce que Arkbal fera de son....  son impertinence ?" 
"Explique-toi Birbal, je ne comprends pas ! » 

Birbal se penche, se courbe, se redresse, joint ses mains sur la poitrine « Tout de suite Monseigneur" 
« Je pense, si vous me le permettez, 
que les deux idiots manquants sont ici :
l’un, c’est vous, 
pour m’avoir donné une tâche ridicule et
l’autre, c’est  moi, 
pour l’avoir exécutée ! »

Le silence n'est pas bruyant, il est assourdissant. L’empereur, turban à aigrette sur la tête immobile ; plastron croulant sous ses colliers de rubis, diamants et émeraudes ; pantalon bouffant et ceinture sur les hanches est assis sur son trône d’or et  de pierres précieuses. Ses jambes sont croisées, il n'est rien moins que silencieux. 


Soudain, il se trémousse, ses jambes se décroisent, il se gondole, il rit à hoqueter. Et tout en riant il fait signe à un serviteur. La main pleine d'un sac d'or il reprend ses esprits : 

« Approche Birbal, 
tu n’es pas bon Birbal, 
tu es excellent, 
Tu es bien mon conseiller préféré. 
Reçois ce sac d’or, tu l’as bien mérité, 
car je le reconnais Birbal, 
tu es impayable, impayable im pay yable ah ah ah !»

Les idiots sont-ils repartis moins idiots ?
Le sourire ne quitte plus Arkbal. 
Désormais, quand il le perd il en appelle à Birbal et lui dit
« Je me sens maussade aujourd'hui  conte moi l’histoire des dix idiots, veux-tu  et n'oublie surtout pas l'histoire des deux derniers idiots, les neuvième et dixième ? »


C'est dit c'est dit, c’est même écrit et plus encore c'est FINI