In LE TELEGRAMME
réflexion sur le voyage
Pour une mise en bouche, le festival ouvre en fanfare lundi, à 18h, avec «Y'a du monde aux Balkans».
Puis, cap sur une milonga (tango argentin). Pendant six jours, l'appel au voyage est omniprésent. Les visiteurs franchiront les frontières, allant de pays en pays, de cultures en cultures. Petits et grands trouveront de quoi assouvir leur curiosité. Ciné-concert, apéro langues, contes pour enfants, randonnée... Bref, près d'une vingtaine de rendez-vous sont programmés. Et en exclusivité cette année: «Un temps d'échange et de partage sur les bons plans voyage, les anecdotes... Mais aussi un spectacle conte pour enfants avec une conteuse franco-russe qui fera voyager les enfants de l'océan Indien à l'océan Pacifique.
Samedi, il y aura "Le monde danse". Plusieurs troupes sont invitées pour faire découvrir les danses du monde: tango, capoeira, danses tahitiennes, africaines et orientales». Pour ce grand événement, la MJC va revêtir ses habits d'apparat. «Profs et adhérents à la MJC participent au festival. Du coup, c'est Anna Valentine qui se charge de la déco avec ses élèves. Surprise garantie! En prime, nous aurons une décoration sonore faite par l'association «Territoires sonores». Attention au lion qui rôde et à l'effervescence d'une journée de marche!
jeudi 29 janvier 2009
vendredi 23 janvier 2009
Avec Lania au Festival Papillotes à Brest le vendredi 30 janvier 2009
les enfants chanteront, rencontreront de gros poissons bien remontés contre des petits, chanteront, en empruntant ou pas le pont des fées, découvriront un oiseau bien audacieux, chanteront, apprendront d'où viennent les cochons et comme il faut une fin, ils suivront les aventures du fabuleux requin Cheveux d'or. La conteuse franco-russe ira de guerre à paix par vagues de mots. Dès 18 h 30 à la MJC Harteloire.
Bienvenue à eux.
Lania
Bienvenue à eux.
Lania
mercredi 21 janvier 2009
Légende de la construction du Pont Valentré à Cahors
Sur le Pont Valentré, que le diable a bâti
Et qu’un ange, depuis a bénit trois fois.
Sul Poun de Balandré, que lou diable a bastit
Et qu’un ange, dempuèy, tres cots a benezit
(Jansemin - Las Papillotos)
Patric DELMAS Felibre Majoral
Cigalo de la Tour Magno
La décision de bâtir un pont qui enjamberait le Lot à l’ouest de la ville de Cahors, fut prise en 1306, par deux membres du conseil de la cité. Deux années après, au son des cloches et devant une foule considérable, on posa la première pierre. L’évêque répandit sa bénédiction et récita tout ce qu’il savait comme prières. Ce ne fut que réjouissance et toasts innombrables. Tout le monde riait, tout le monde chantait. Les farandoles se déployaient dans les rues et le long des remparts. Il faisait nuit que la fête durait encore…
A l’époque, architecture et aisance régnaient d’une manière incontestée, dans la ville fortunée. On y faisait
grand commerce de vins, de laine, et de bois. Banquiers aux doigts crochus
ou changeurs, comme on disait en ce temps là, faisaient merveille. Cahors était à son apogée. La cité rayonnait de toute sa grande influence. Ah ! Le bon temps, l’heureuse ville !
Sous l’influence de son enfant, Jean Duèze qui en 1316 devint le Pape Jean XXII, la situation dura encore quelques temps. Le pontife souverain s’employa à en faire une place de premier plan. Il transforma l’école cathédrale en une véritable Université avec ses quatre facultés et les mêmes privilèges que les Universités de Toulouse et de Paris. Tout allait pour le mieux. C’était une période faste pour tous.
La vie allait son train. Et pour tout dire, après une ardeur sans pause, le vent tourna. La construction du pont commença à traîner en longueur. On aurait dit que jamais, elle ne s’achèverait. Les Quercynois se faisaient même à l’idée de voir le travail abandonné. Quel dépit ! Quelle honte ! Le rire n’était plus de mise. Las, de sortir l’argent de la bourse, les seigneurs criaient à la tromperie.
La colère venait d’une ville mécontente et impatiente
Ce pont est une source d’ennui criaient certains. Et ça va mal tourner… C’est assez supporté et la bonde de la patience finira par péter. C’est l’heure de manier le bâton ! Criaient les plus courroucés.
C’était prévisible ! Mais aussi, on ne prend jamais conseil auprès de nous, les anciens…répliquaient les vieux, en haussant les épaules.
De joyeuse et enjouée qu’elle était, la ville devint moins avenante. Elle semblait endormie dans sa gloire passée. On ne pouvait plus laisser les choses en l’état. L’agitation était toujours à craindre. Aussi, dans la crainte de troubles, on convoqua une assemblée publique. Elle fut très animée. Les notables cherchèrent les moyens de calmer une colère légitime et de dépasser une faiblesse qui ne durait que trop.
Des hommes de pensée et de raison délibérèrent. Ils affirmèrent que la réputation de la ville souffrait. Cependant, ils firent valoir, tout le parti qu’on tirerait de l’achèvement de ce travail. Clefs de l’avenir pour les nouvelles générations. On décida de faire table rase du passé, et de renvoyer aussitôt le maître d’œuvre qui n’était plus l’homme de la situation. A la bonne heure ! La rumeur courait que le pauvre bougre allait tout seul à l’abreuvoir. Un comportement peu apprécié. Désormais, la construction se devait de prendre le pas sur tout. L’intérêt de la ville l’exigeait.
Un matin du mois de janvier, les événements se précipitèrent. Un nouveau maçon se présenta. Il semblait ne pas avoir froid aux yeux et affirma à qui voulait bien l’entendre, ne pas tenir à la commande. Il se dit à la hauteur, pour venir à bout d’un travail qui faisait parler et déparler les gens. Sa manière avenante et franche plut. Il ne semblait pas né de la dernière pluie. Du coup, les consuls pensèrent que ce dernier avait un passé riche d’expérience pour donner confiance. Ils lui laissèrent carte blanche. Mais en lui faisant comprendre toutefois, qu’il se devait d’achever, coûte que coûte, avant les prochaines vendanges.
Oeuvrez comme bon vous semble
Mais en cas de manquements attention !
Ce ne sont pas des paroles en l’air. Le maçon accepta. Il confirma qu’avec lui, l’affaire trouverait enfin une conclusion heureuse. En temps et en heure.
Ce qui est promis sera tenu fit
-il un peu orgueilleux, en se tournant vers les autorités qui l’entouraient.
Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter.
Il en sera comme vous l’entendez.
Au risque d’y perdre la vie.
Les notables établirent et portèrent aussitôt par écrit, les conditions de cet accord. Pour finaliser le marché, les protagonistes se frappèrent dans les mains avec solennité
Bientôt, bourgeois et marchands, tout le gratin de la contrée, en grande tenue, vinrent le saluer et lui porter leurs vœux de réussite. L’espoir renaissait. Mais, le temps était compté et il restait encore beaucoup à faire !
Le nouveau maître ne se perdit pas en atermoiement. Il n’était pas homme à brasser du vent. En un rien de temps, il distingua les priorités, se mit à l’œuvre avec l’ardeur que vous devinez et une volonté farouche de changer le fond des choses. Aussitôt, il fit preuve de grandes capacités et d’un sens aigu des réalités. Par la seule parole, il avait la manière pour commander les gens et les faire courir à son rythme. Il ne se laissait point détourner de son chemin et aucune difficulté ne semblait en mesure de diminuer sa foi. Il remuait ciel et terre et motivait sans cesse un échantillon d’ouvriers choisis qui convoyaient des blocs de pierres. Il allait de l’un à l’autre, maniant la règle et la truelle, grimpant d’un échafaudage à l’autre.
Tout allait pour le mieux et se déroulait comme prévu. Maçons, charpentiers, terrassiers, unis comme des frères, chacun de son côté, accomplissaient un travail irréprochable. Sans s’économiser. Les fondations assurées, les piliers montaient et les voûtes s’élevaient. Bientôt, c’était sur, à l’automne prochain, le Pont Valentré serait maître de l’horizon. Il provoquerait l’admiration de tous.
Avec cette réalisation, la vie du maître maçon prendrait un virage. Un vent de gloire soufflerait pour lui. Il goûterait enfin aux promesses de la vie en la marquant de son empreinte. Finie l’existence étriquée, menée jusqu’à ce jour… Rassurés, les consuls eux, soupiraient profondément, pas mécontents de voir un tel changement. Pour la première fois depuis fort longtemps, la ville retrouvait bonheur et activité.
Ce fut un matin du mois de mars, que quelque chose commença à se détraquer dans la tranquille existence du chantier. Vint un mauvais passage, où tout alla de travers. Un matin, un jeune manœuvre pris d’un étourdissement, glissa tête bêche de la hauteur d’un échafaudage. Il vint se briser le crâne, devant l’équipe épouvantée. Cette disparition provoqua un grand remue ménage. Un malheur ne venant jamais seul, à la même période, la pluie tomba, sans discontinuer, six jours durant. La rivière en crue, charriait des eaux rouges, couleur de sang. Elle emporta chaussées et barrages, semant terreur et désolation sur son passage. Il n’en fallait pas plus, pour arracher la ville à sa sérénité et éveiller la méfiance. Le long des rives du Lot, désormais, on chuchotait. Des rumeurs se répandaient. Le soir, à voix basses, on parlait de sorcellerie, d’influences maléfiques ou du mauvais œil… On envoya même en procession, les hommes d’église, pour déposséder le lieu qui semblait maudit.
Le temps passait : Les jours et les semaines. Il fallait se rendre à l’évidence : le chantier traînait en longueur. Transformé qu’il était en un incroyable cauchemar. Craintifs et découragés, la plupart des ouvriers étaient sur le point de virer la veste. La discipline se devait d’être maintenue et le maître maçon essayait bien de mettre tout le monde au pli. Peine perdue ! Il semblait bien seul désormais, pour faire front. Comment cacher l’affreuse réalité ? Ce pont décidemment semblait ployer sous le poids de la fatalité. Dompté par le mauvais sort, il n’en finissait pas de répandre secrets et mystères…
Les relations, comme vous pouvez l’imaginer, étaient à l’orage. Cela mena la colère des consuls qui poussaient par l’impatience, haussèrent le ton et lui parlèrent du pays. C’était compréhensible.
On n’avait pas besoin de ça…
Ce fanfaron nous aura vendu du vent.
Vous ne voyez pas le chemin emprunté ?
Avec lui, les choses n’ont pas évolué dans le bon sens et on n’a rien gagné à changer ! Brama un dégourdi.
Puis d’ajouter le regard noir et les bras au ciel :
"Nous lui ferons voir que nous ne sommes pas de l’espèce des plaisantins. Ce n’est pas de la moelle de sureau que le sang des Quercynois . Il rassemblera vite ses affaires celui là aussi…"
Les protestations fusaient de partout. Le feu couvait et le maître maçon dansait sur la braise. Comme on exigea de lui une explication, il baissa la tête pour se donner bonne contenance et choisit de plaider patience. Mais la vérité, limpide, sautait aux yeux. Quelque chose au fond de lui, lui disait que cette folle promesse serait bien difficile à honorer. Et maintenant, le pauvre, il se voyait boire le calice des humiliations. Il ne pouvait plus faire machine arrière ou se dédire. Comment trouver une porte de sortie honorable ?
Passaient les jours et les semaines. Nous étions le 21 août. Les vendanges approchaient. Aux dires de certains, elles seraient hâtives. Bientôt, on en proclamerait le ban. De l’autre côté de la rivière, sur les collines voisines, le raisin mûrissait. Il se gonflait sous l’ardeur du soleil cuisant. Toute la ville était en effervescence. A chaque coin de rues, tonneliers, cercleurs, apprêtaient la futaille et les cuves disjointes. Haut la mailloche et les doloires ! Les vignerons en arrangeant paniers et entonnoirs criaient à plein gosier dans la langue du terroir :
Le vin Quercynois est un vin de vaillance
Généreux et fort comme la terre et la soleillée
Guérissant l’âme et le corps de toute meurtrissure
Même en se hâtant plus que de raison, la partie semblait perdue. Le maître maçon ne pouvait plus faire face. De toute évidence, le marché ne serait pas respecté. Il secouait la tête. Le regard perdu. Honte et remords s’emparaient de lui. Le visage malingre et l’œil fiévreux, des idées sombres dans la tête. Miné, il se laissait peu à peu gagner par un profond désespoir. Non pas qu’il ait peur de la mort mais, en homme de devoir qu’il était, il sentait meurtri aujourd’hui, dans sa fierté de mâle et son orgueil Et ce manquement lui pesait.
Englué dans le doute, quelque chose se devait de basculer. Notre homme n’y tenait plus. Il en était là, à produire des idées noires, de toutes sortes. A la longue, la lumière vint. Une idée curieuse, germa dans la tête du maître maçon.
Un soir, en secret, il prit sur lui, d’aller consulter une sorcière. Certes, il ne le fît pas sans hésiter. Mais, il n’avait plus le choix. On mettait sur le compte de cette vieille sorcière, une multitude de choses qui passaient l’entendement et vous faisaient dresser les poils. Bien souvent, elle jouait de son pouvoir surnaturel. C’était là, peut être, la garantie de trouver réponse a son problème. Encouragé par l’obscurité, en cachette, il quitta la maison. Le cœur serré et l’âme souffrante, dans le grand silence de la nuit, il se dirigea vers le village voisin. Quelques chiens aboyèrent, mais personne n’ouvrit ni portes ni fenêtres. Il passait incognito et sans bruit.
Au bout de deux heures d’un parcours malaisé, il pénétra dans la maison de la sorcière. Une demeure creusée dans la roche, recouverte de buissons et de lierres qui en disloquaient les murs. Il était dans ses petits souliers. Pour peu, on lui aurait fermé le derrière avec un pois chiche. Il restait immobile, sans oser bouger. Une fois encore, un temps d’épreuve se présentait à lui. La ronde et les cris des chauves souris excitées, lui laissaient imaginer que sa dernière heure était venue. Il se recommanda aux Saints du Paradis. Mécréants ou dévots, il en est de même pour tous, quand la peur vous saisit. La faible flamme d’une chandelle lui procurait un peu de lumière. Les secondes passaient longues… Tout d’un coup, la sorcière se trouva face à lui. Courbée de vieillesse, toute de noir vêtue, elle traînait une jambe blessée en s’appuyant sur un bâton. Son œil crevé, défigurait un visage ridé et affreux qui aurait effrayé le cœur le plus endurci.
Homme, je sais ce qui te mène ici. Ainsi que l’angoisse et les pensées qui te taraudent, aujourd’hui. Mon œil avisé ne peut pas être trompé… dit elle.
Puis en fouillant dans l’obscurité, elle saisit sa baguette et un livre de sorcellerie dont les feuilles étaient à moitié rongées par les rats. Elle l’examina peu de temps, et prononça des paroles incantatoires. Elle fit une grimace et affirma d’une voix fêlée :
Je n’ai pas la possibilité de te sortir de l’embarras. Le Diable, lui seul, en est capable. Cependant, s’il te donne un coup de main, tu devras te plier à ses volontés. A toutes ses volontés… Sans quoi, tu ne goûteras pas le vin nouveau…
Un long ricanement suivit ces paroles et la sorcière disparut. Notre homme resta là, un instant, dans ses pensées. Il n’arrivait pas à distinguer ce qu’il venait de vivre et ce qui l’attendait réellement. L’idée de faire appel au Diable, ne lui plaisait qu’à moitié. C’est sur, l’affaire était risquée. Mais en se raisonnant, il pensa qu’il ne pouvait pas laisser s’éteindre, la dernière lueur d’espoir qui lui restait. Il fallait en passer par là.
L’échéance approchait à grands pas. Il s’agissait de précipiter les choses. L’attente ne fut pas de longue durée. Les esprits maléfiques, tout le monde le sait, ont des oreilles qui traînent partout… Le lendemain, à la tombée du jour, par un mystérieux hasard, alors qu’il promenait sa peine seul, le long des rives, se leva un vent qui le fit tressaillir. Puis, une sorte d’éclair descendit du ciel et, le tonnerre gronda. Le maître maçon, le souffle coupé, en fut comme assommé, ne sachant plus où il était. Il sentit autour de lui comme une étrange présence. Dans un tourbillon d’eau trouble, tout d’un coup, il vit apparaître, une bête dotée de cornes qui ressemblait fort au diable avec sa queue en forme de trident et sa grande fourche à trois dents de fer.
Passée la première émotion, le maître maçon s’ouvrit franchement. L’heure des confidences était venue. Le Diable qui depuis longtemps, devinait ses intentions, riait déjà sous cape… Et sans plus attendre, il y alla de sa proposition. Il marchanda l’âme du maître maçon en échange de l’achèvement du pont !
Surpris par ce qu’il venait d’entendre, le pauvre malheureux, serra les mâchoires. Il savait parfaitement, qu’il ne pourrait point échapper à ce marché. C’était là, le prix à payer. Aussi, fallait il consentir au bon vouloir du Diable où le pari serait perdu… Il ne restait plus qu’une semaine avant le début des vendanges. Le jour tant craint viendrait bientôt.
Va pour ça. L’affaire est entendue dit le maître maçon qui ne se considérait pas encore perdu.
Mais, tu le sais bien, au jour d’aujourd’hui, personne ne donne rien pour rien… Aussi, en échange, aussitôt le pont achevé, tu devras accomplir une dernière chose pour moi. En cas d’échec notre pacte sera rompu et nous serons quittes…
Le Diable, pris à l’improviste, resta un instant interloqué. Le sifflet coupé, il avala sa salive.
Puis, il ronchonna quelques propos entre les dents. Mais, habitué qu’il était à ne jamais céder, devant rien, il précisa : J’achèverai avant la fin de la semaine. Le travail n’est rien pour celui qui sait le prendre !
Et sur ce, son rire se perdit dans la nuit.
Cela paraissait à peine croyable, mais le lendemain quand le soleil se leva, les gens s’aperçurent d’un changement profond et radical. Ils n’en revenaient pas. A côté du maître maçon, un inconnu dirigeait la manœuvre à la hâte et d’une manière magistrale. Excité au travail, il se surpassait véritablement. Se dépêchant de brandir la truelle et de courir partout. De ci delà, en haut en bas, devant derrière. Ce qui jusqu’alors, n’était que travail pénible et peine, était accompli en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Ouvriers et badauds croyaient rêver. Ils débordaient de joie. Imaginez un peu, si les gens jasaient … Le pont, presque achevé se détachait dans le ciel. Il s’agissait maintenant de couvrir de lauses, les trois tours et de paver le chemin d’accès. Une bagatelle, pas plus…
Aussi, le soir, le Diable on ne peut plus content, arriva. Il se frotta les mains et chantait déjà victoire.
Tout compte fait, je m’en suis bien sorti fit il un peu fier. Demain, comme prévu l’affaire s’achèvera à mon avantage…
Mais le maître maçon malin le coupa sans ménagement : Pas si vite ! Tu n’es pas encore au bout du chemin. Tu vois, là haut, cet ouvrier perché, en train de pétrir de la terre glaise dans un baquet. A charge pour toi de lui fournir l’eau dont il a besoin.
Et les yeux brillants de malice, il lui tendit un crible pour assurer le transport… Et maintenant pensa t’il : « A toi de jouer ! »
Le Diable se saisit de l’outil grillagé et cessa de rire. Enragé, il descendit au bord de la rivière. Il trempa le crible dans l’eau et se précipita dare-dare, vers la tour. Dégoulinant de sueur, il allait de l’un à l’autre mais, toute l’eau passait à travers la toile de fer, avant qu’il n’arrive au sommet… Il me se rebuta point et recommença à plusieurs reprises. En vain. Les jurons n’y firent rien ! Tenu de reconnaître sa défaite, il abandonna au milieu des rires et des railleries. Il plongea dans le Lot en répandant une kyrielle de jurons.
Le soir, alors que le maître maçon, l’âme en paix, se laissait aller à la contemplation du chantier, il constata la disparition d’une pierre d’angle de la tour centrale. Il la découvrit qui traînait au pied de l’édifice. Il l’examina et chose étrange qui lui donna chair de poule, il distingua, cinq coups de griffes dessus. Aussitôt, il pensa que le Diable griffu, n’en avait pas encore fini avec son œuvre malfaisante. Le moment était venu d’y mettre définitivement le holà.
Aussitôt dit, aussitôt fait. En lieu et place, de la dite pierre, il en fit placer une autre, mais rapportée celle-ci, de Terre Sainte, par un croisé. Puis, le maître maçon, lui-même, marmonna des prières de sorcellerie. Ainsi, pensa t-il la pierre ne pourrait point échapper à la protection du Bon Dieu… La veille de l’inauguration, le diable, au crépuscule, grimpa en cachette jusqu’à la tour centrale. Il tendit la main, pour arracher une nouvelle fois l’objet, sans ménagement. Mais quand il fut pour la retirer, voici qu’il resta figé. Il se remua, se démena et se tordit dans tous les sens, des heures durant. En vain.
Le lendemain, quand le coq poussa son cri, le Pont Valentré se dressait magnifique.
Les comptes réglés, le maître maçon se signa et pleura de joie et de soulagement. L’histoire n’a pas gardé mémoire de son nom. C’est le Diable au contraire qui a laissé son empreimte et elle hante l’esprit des Quercynois. Vous n’avez qu’à lever les yeux vers la tour centrale, vous le verrez pétrifié dans la pierre. Pour toujours…
Merci à Patric DELMAS
Felibre Majoral
Cigalo de la Tour Magno
site Quercy
(je me demande si je n'avais pas des cousins et très exactement du côté de Cazes Monsdenard : un genre de type, de sorte, de secret encore)
Et qu’un ange, depuis a bénit trois fois.
Sul Poun de Balandré, que lou diable a bastit
Et qu’un ange, dempuèy, tres cots a benezit
(Jansemin - Las Papillotos)
Patric DELMAS Felibre Majoral
Cigalo de la Tour Magno
La décision de bâtir un pont qui enjamberait le Lot à l’ouest de la ville de Cahors, fut prise en 1306, par deux membres du conseil de la cité. Deux années après, au son des cloches et devant une foule considérable, on posa la première pierre. L’évêque répandit sa bénédiction et récita tout ce qu’il savait comme prières. Ce ne fut que réjouissance et toasts innombrables. Tout le monde riait, tout le monde chantait. Les farandoles se déployaient dans les rues et le long des remparts. Il faisait nuit que la fête durait encore…
A l’époque, architecture et aisance régnaient d’une manière incontestée, dans la ville fortunée. On y faisait
grand commerce de vins, de laine, et de bois. Banquiers aux doigts crochus
ou changeurs, comme on disait en ce temps là, faisaient merveille. Cahors était à son apogée. La cité rayonnait de toute sa grande influence. Ah ! Le bon temps, l’heureuse ville !
Sous l’influence de son enfant, Jean Duèze qui en 1316 devint le Pape Jean XXII, la situation dura encore quelques temps. Le pontife souverain s’employa à en faire une place de premier plan. Il transforma l’école cathédrale en une véritable Université avec ses quatre facultés et les mêmes privilèges que les Universités de Toulouse et de Paris. Tout allait pour le mieux. C’était une période faste pour tous.
La vie allait son train. Et pour tout dire, après une ardeur sans pause, le vent tourna. La construction du pont commença à traîner en longueur. On aurait dit que jamais, elle ne s’achèverait. Les Quercynois se faisaient même à l’idée de voir le travail abandonné. Quel dépit ! Quelle honte ! Le rire n’était plus de mise. Las, de sortir l’argent de la bourse, les seigneurs criaient à la tromperie.
La colère venait d’une ville mécontente et impatiente
Ce pont est une source d’ennui criaient certains. Et ça va mal tourner… C’est assez supporté et la bonde de la patience finira par péter. C’est l’heure de manier le bâton ! Criaient les plus courroucés.
C’était prévisible ! Mais aussi, on ne prend jamais conseil auprès de nous, les anciens…répliquaient les vieux, en haussant les épaules.
De joyeuse et enjouée qu’elle était, la ville devint moins avenante. Elle semblait endormie dans sa gloire passée. On ne pouvait plus laisser les choses en l’état. L’agitation était toujours à craindre. Aussi, dans la crainte de troubles, on convoqua une assemblée publique. Elle fut très animée. Les notables cherchèrent les moyens de calmer une colère légitime et de dépasser une faiblesse qui ne durait que trop.
Des hommes de pensée et de raison délibérèrent. Ils affirmèrent que la réputation de la ville souffrait. Cependant, ils firent valoir, tout le parti qu’on tirerait de l’achèvement de ce travail. Clefs de l’avenir pour les nouvelles générations. On décida de faire table rase du passé, et de renvoyer aussitôt le maître d’œuvre qui n’était plus l’homme de la situation. A la bonne heure ! La rumeur courait que le pauvre bougre allait tout seul à l’abreuvoir. Un comportement peu apprécié. Désormais, la construction se devait de prendre le pas sur tout. L’intérêt de la ville l’exigeait.
Un matin du mois de janvier, les événements se précipitèrent. Un nouveau maçon se présenta. Il semblait ne pas avoir froid aux yeux et affirma à qui voulait bien l’entendre, ne pas tenir à la commande. Il se dit à la hauteur, pour venir à bout d’un travail qui faisait parler et déparler les gens. Sa manière avenante et franche plut. Il ne semblait pas né de la dernière pluie. Du coup, les consuls pensèrent que ce dernier avait un passé riche d’expérience pour donner confiance. Ils lui laissèrent carte blanche. Mais en lui faisant comprendre toutefois, qu’il se devait d’achever, coûte que coûte, avant les prochaines vendanges.
Oeuvrez comme bon vous semble
Mais en cas de manquements attention !
Ce ne sont pas des paroles en l’air. Le maçon accepta. Il confirma qu’avec lui, l’affaire trouverait enfin une conclusion heureuse. En temps et en heure.
Ce qui est promis sera tenu fit
-il un peu orgueilleux, en se tournant vers les autorités qui l’entouraient.
Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter.
Il en sera comme vous l’entendez.
Au risque d’y perdre la vie.
Les notables établirent et portèrent aussitôt par écrit, les conditions de cet accord. Pour finaliser le marché, les protagonistes se frappèrent dans les mains avec solennité
Bientôt, bourgeois et marchands, tout le gratin de la contrée, en grande tenue, vinrent le saluer et lui porter leurs vœux de réussite. L’espoir renaissait. Mais, le temps était compté et il restait encore beaucoup à faire !
Le nouveau maître ne se perdit pas en atermoiement. Il n’était pas homme à brasser du vent. En un rien de temps, il distingua les priorités, se mit à l’œuvre avec l’ardeur que vous devinez et une volonté farouche de changer le fond des choses. Aussitôt, il fit preuve de grandes capacités et d’un sens aigu des réalités. Par la seule parole, il avait la manière pour commander les gens et les faire courir à son rythme. Il ne se laissait point détourner de son chemin et aucune difficulté ne semblait en mesure de diminuer sa foi. Il remuait ciel et terre et motivait sans cesse un échantillon d’ouvriers choisis qui convoyaient des blocs de pierres. Il allait de l’un à l’autre, maniant la règle et la truelle, grimpant d’un échafaudage à l’autre.
Tout allait pour le mieux et se déroulait comme prévu. Maçons, charpentiers, terrassiers, unis comme des frères, chacun de son côté, accomplissaient un travail irréprochable. Sans s’économiser. Les fondations assurées, les piliers montaient et les voûtes s’élevaient. Bientôt, c’était sur, à l’automne prochain, le Pont Valentré serait maître de l’horizon. Il provoquerait l’admiration de tous.
Avec cette réalisation, la vie du maître maçon prendrait un virage. Un vent de gloire soufflerait pour lui. Il goûterait enfin aux promesses de la vie en la marquant de son empreinte. Finie l’existence étriquée, menée jusqu’à ce jour… Rassurés, les consuls eux, soupiraient profondément, pas mécontents de voir un tel changement. Pour la première fois depuis fort longtemps, la ville retrouvait bonheur et activité.
Ce fut un matin du mois de mars, que quelque chose commença à se détraquer dans la tranquille existence du chantier. Vint un mauvais passage, où tout alla de travers. Un matin, un jeune manœuvre pris d’un étourdissement, glissa tête bêche de la hauteur d’un échafaudage. Il vint se briser le crâne, devant l’équipe épouvantée. Cette disparition provoqua un grand remue ménage. Un malheur ne venant jamais seul, à la même période, la pluie tomba, sans discontinuer, six jours durant. La rivière en crue, charriait des eaux rouges, couleur de sang. Elle emporta chaussées et barrages, semant terreur et désolation sur son passage. Il n’en fallait pas plus, pour arracher la ville à sa sérénité et éveiller la méfiance. Le long des rives du Lot, désormais, on chuchotait. Des rumeurs se répandaient. Le soir, à voix basses, on parlait de sorcellerie, d’influences maléfiques ou du mauvais œil… On envoya même en procession, les hommes d’église, pour déposséder le lieu qui semblait maudit.
Le temps passait : Les jours et les semaines. Il fallait se rendre à l’évidence : le chantier traînait en longueur. Transformé qu’il était en un incroyable cauchemar. Craintifs et découragés, la plupart des ouvriers étaient sur le point de virer la veste. La discipline se devait d’être maintenue et le maître maçon essayait bien de mettre tout le monde au pli. Peine perdue ! Il semblait bien seul désormais, pour faire front. Comment cacher l’affreuse réalité ? Ce pont décidemment semblait ployer sous le poids de la fatalité. Dompté par le mauvais sort, il n’en finissait pas de répandre secrets et mystères…
Les relations, comme vous pouvez l’imaginer, étaient à l’orage. Cela mena la colère des consuls qui poussaient par l’impatience, haussèrent le ton et lui parlèrent du pays. C’était compréhensible.
On n’avait pas besoin de ça…
Ce fanfaron nous aura vendu du vent.
Vous ne voyez pas le chemin emprunté ?
Avec lui, les choses n’ont pas évolué dans le bon sens et on n’a rien gagné à changer ! Brama un dégourdi.
Puis d’ajouter le regard noir et les bras au ciel :
"Nous lui ferons voir que nous ne sommes pas de l’espèce des plaisantins. Ce n’est pas de la moelle de sureau que le sang des Quercynois . Il rassemblera vite ses affaires celui là aussi…"
Les protestations fusaient de partout. Le feu couvait et le maître maçon dansait sur la braise. Comme on exigea de lui une explication, il baissa la tête pour se donner bonne contenance et choisit de plaider patience. Mais la vérité, limpide, sautait aux yeux. Quelque chose au fond de lui, lui disait que cette folle promesse serait bien difficile à honorer. Et maintenant, le pauvre, il se voyait boire le calice des humiliations. Il ne pouvait plus faire machine arrière ou se dédire. Comment trouver une porte de sortie honorable ?
Passaient les jours et les semaines. Nous étions le 21 août. Les vendanges approchaient. Aux dires de certains, elles seraient hâtives. Bientôt, on en proclamerait le ban. De l’autre côté de la rivière, sur les collines voisines, le raisin mûrissait. Il se gonflait sous l’ardeur du soleil cuisant. Toute la ville était en effervescence. A chaque coin de rues, tonneliers, cercleurs, apprêtaient la futaille et les cuves disjointes. Haut la mailloche et les doloires ! Les vignerons en arrangeant paniers et entonnoirs criaient à plein gosier dans la langue du terroir :
Le vin Quercynois est un vin de vaillance
Généreux et fort comme la terre et la soleillée
Guérissant l’âme et le corps de toute meurtrissure
Même en se hâtant plus que de raison, la partie semblait perdue. Le maître maçon ne pouvait plus faire face. De toute évidence, le marché ne serait pas respecté. Il secouait la tête. Le regard perdu. Honte et remords s’emparaient de lui. Le visage malingre et l’œil fiévreux, des idées sombres dans la tête. Miné, il se laissait peu à peu gagner par un profond désespoir. Non pas qu’il ait peur de la mort mais, en homme de devoir qu’il était, il sentait meurtri aujourd’hui, dans sa fierté de mâle et son orgueil Et ce manquement lui pesait.
Englué dans le doute, quelque chose se devait de basculer. Notre homme n’y tenait plus. Il en était là, à produire des idées noires, de toutes sortes. A la longue, la lumière vint. Une idée curieuse, germa dans la tête du maître maçon.
Un soir, en secret, il prit sur lui, d’aller consulter une sorcière. Certes, il ne le fît pas sans hésiter. Mais, il n’avait plus le choix. On mettait sur le compte de cette vieille sorcière, une multitude de choses qui passaient l’entendement et vous faisaient dresser les poils. Bien souvent, elle jouait de son pouvoir surnaturel. C’était là, peut être, la garantie de trouver réponse a son problème. Encouragé par l’obscurité, en cachette, il quitta la maison. Le cœur serré et l’âme souffrante, dans le grand silence de la nuit, il se dirigea vers le village voisin. Quelques chiens aboyèrent, mais personne n’ouvrit ni portes ni fenêtres. Il passait incognito et sans bruit.
Au bout de deux heures d’un parcours malaisé, il pénétra dans la maison de la sorcière. Une demeure creusée dans la roche, recouverte de buissons et de lierres qui en disloquaient les murs. Il était dans ses petits souliers. Pour peu, on lui aurait fermé le derrière avec un pois chiche. Il restait immobile, sans oser bouger. Une fois encore, un temps d’épreuve se présentait à lui. La ronde et les cris des chauves souris excitées, lui laissaient imaginer que sa dernière heure était venue. Il se recommanda aux Saints du Paradis. Mécréants ou dévots, il en est de même pour tous, quand la peur vous saisit. La faible flamme d’une chandelle lui procurait un peu de lumière. Les secondes passaient longues… Tout d’un coup, la sorcière se trouva face à lui. Courbée de vieillesse, toute de noir vêtue, elle traînait une jambe blessée en s’appuyant sur un bâton. Son œil crevé, défigurait un visage ridé et affreux qui aurait effrayé le cœur le plus endurci.
Homme, je sais ce qui te mène ici. Ainsi que l’angoisse et les pensées qui te taraudent, aujourd’hui. Mon œil avisé ne peut pas être trompé… dit elle.
Puis en fouillant dans l’obscurité, elle saisit sa baguette et un livre de sorcellerie dont les feuilles étaient à moitié rongées par les rats. Elle l’examina peu de temps, et prononça des paroles incantatoires. Elle fit une grimace et affirma d’une voix fêlée :
Je n’ai pas la possibilité de te sortir de l’embarras. Le Diable, lui seul, en est capable. Cependant, s’il te donne un coup de main, tu devras te plier à ses volontés. A toutes ses volontés… Sans quoi, tu ne goûteras pas le vin nouveau…
Un long ricanement suivit ces paroles et la sorcière disparut. Notre homme resta là, un instant, dans ses pensées. Il n’arrivait pas à distinguer ce qu’il venait de vivre et ce qui l’attendait réellement. L’idée de faire appel au Diable, ne lui plaisait qu’à moitié. C’est sur, l’affaire était risquée. Mais en se raisonnant, il pensa qu’il ne pouvait pas laisser s’éteindre, la dernière lueur d’espoir qui lui restait. Il fallait en passer par là.
L’échéance approchait à grands pas. Il s’agissait de précipiter les choses. L’attente ne fut pas de longue durée. Les esprits maléfiques, tout le monde le sait, ont des oreilles qui traînent partout… Le lendemain, à la tombée du jour, par un mystérieux hasard, alors qu’il promenait sa peine seul, le long des rives, se leva un vent qui le fit tressaillir. Puis, une sorte d’éclair descendit du ciel et, le tonnerre gronda. Le maître maçon, le souffle coupé, en fut comme assommé, ne sachant plus où il était. Il sentit autour de lui comme une étrange présence. Dans un tourbillon d’eau trouble, tout d’un coup, il vit apparaître, une bête dotée de cornes qui ressemblait fort au diable avec sa queue en forme de trident et sa grande fourche à trois dents de fer.
Passée la première émotion, le maître maçon s’ouvrit franchement. L’heure des confidences était venue. Le Diable qui depuis longtemps, devinait ses intentions, riait déjà sous cape… Et sans plus attendre, il y alla de sa proposition. Il marchanda l’âme du maître maçon en échange de l’achèvement du pont !
Surpris par ce qu’il venait d’entendre, le pauvre malheureux, serra les mâchoires. Il savait parfaitement, qu’il ne pourrait point échapper à ce marché. C’était là, le prix à payer. Aussi, fallait il consentir au bon vouloir du Diable où le pari serait perdu… Il ne restait plus qu’une semaine avant le début des vendanges. Le jour tant craint viendrait bientôt.
Va pour ça. L’affaire est entendue dit le maître maçon qui ne se considérait pas encore perdu.
Mais, tu le sais bien, au jour d’aujourd’hui, personne ne donne rien pour rien… Aussi, en échange, aussitôt le pont achevé, tu devras accomplir une dernière chose pour moi. En cas d’échec notre pacte sera rompu et nous serons quittes…
Le Diable, pris à l’improviste, resta un instant interloqué. Le sifflet coupé, il avala sa salive.
Puis, il ronchonna quelques propos entre les dents. Mais, habitué qu’il était à ne jamais céder, devant rien, il précisa : J’achèverai avant la fin de la semaine. Le travail n’est rien pour celui qui sait le prendre !
Et sur ce, son rire se perdit dans la nuit.
Cela paraissait à peine croyable, mais le lendemain quand le soleil se leva, les gens s’aperçurent d’un changement profond et radical. Ils n’en revenaient pas. A côté du maître maçon, un inconnu dirigeait la manœuvre à la hâte et d’une manière magistrale. Excité au travail, il se surpassait véritablement. Se dépêchant de brandir la truelle et de courir partout. De ci delà, en haut en bas, devant derrière. Ce qui jusqu’alors, n’était que travail pénible et peine, était accompli en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Ouvriers et badauds croyaient rêver. Ils débordaient de joie. Imaginez un peu, si les gens jasaient … Le pont, presque achevé se détachait dans le ciel. Il s’agissait maintenant de couvrir de lauses, les trois tours et de paver le chemin d’accès. Une bagatelle, pas plus…
Aussi, le soir, le Diable on ne peut plus content, arriva. Il se frotta les mains et chantait déjà victoire.
Tout compte fait, je m’en suis bien sorti fit il un peu fier. Demain, comme prévu l’affaire s’achèvera à mon avantage…
Mais le maître maçon malin le coupa sans ménagement : Pas si vite ! Tu n’es pas encore au bout du chemin. Tu vois, là haut, cet ouvrier perché, en train de pétrir de la terre glaise dans un baquet. A charge pour toi de lui fournir l’eau dont il a besoin.
Et les yeux brillants de malice, il lui tendit un crible pour assurer le transport… Et maintenant pensa t’il : « A toi de jouer ! »
Le Diable se saisit de l’outil grillagé et cessa de rire. Enragé, il descendit au bord de la rivière. Il trempa le crible dans l’eau et se précipita dare-dare, vers la tour. Dégoulinant de sueur, il allait de l’un à l’autre mais, toute l’eau passait à travers la toile de fer, avant qu’il n’arrive au sommet… Il me se rebuta point et recommença à plusieurs reprises. En vain. Les jurons n’y firent rien ! Tenu de reconnaître sa défaite, il abandonna au milieu des rires et des railleries. Il plongea dans le Lot en répandant une kyrielle de jurons.
Le soir, alors que le maître maçon, l’âme en paix, se laissait aller à la contemplation du chantier, il constata la disparition d’une pierre d’angle de la tour centrale. Il la découvrit qui traînait au pied de l’édifice. Il l’examina et chose étrange qui lui donna chair de poule, il distingua, cinq coups de griffes dessus. Aussitôt, il pensa que le Diable griffu, n’en avait pas encore fini avec son œuvre malfaisante. Le moment était venu d’y mettre définitivement le holà.
Aussitôt dit, aussitôt fait. En lieu et place, de la dite pierre, il en fit placer une autre, mais rapportée celle-ci, de Terre Sainte, par un croisé. Puis, le maître maçon, lui-même, marmonna des prières de sorcellerie. Ainsi, pensa t-il la pierre ne pourrait point échapper à la protection du Bon Dieu… La veille de l’inauguration, le diable, au crépuscule, grimpa en cachette jusqu’à la tour centrale. Il tendit la main, pour arracher une nouvelle fois l’objet, sans ménagement. Mais quand il fut pour la retirer, voici qu’il resta figé. Il se remua, se démena et se tordit dans tous les sens, des heures durant. En vain.
Le lendemain, quand le coq poussa son cri, le Pont Valentré se dressait magnifique.
Les comptes réglés, le maître maçon se signa et pleura de joie et de soulagement. L’histoire n’a pas gardé mémoire de son nom. C’est le Diable au contraire qui a laissé son empreimte et elle hante l’esprit des Quercynois. Vous n’avez qu’à lever les yeux vers la tour centrale, vous le verrez pétrifié dans la pierre. Pour toujours…
Merci à Patric DELMAS
Felibre Majoral
Cigalo de la Tour Magno
site Quercy
(je me demande si je n'avais pas des cousins et très exactement du côté de Cazes Monsdenard : un genre de type, de sorte, de secret encore)
mardi 20 janvier 2009
Une exposition photos de Franck HAMEL, rennais et webmestre de ce site
Vernissage ce jour, mardi 20 janvier à l'E.P.I. des Longchamps à Rennes
et pour vous qui ne pouvez vous déplacer, reste la visite du site de Franck Hamel, ami de longue date, du tout début des fous rires, des mots, du conte, et de l'aventure de la construction de la Yole de Maurepas. Des souvenirs bien sympathiques.
http://www.franckhamel.com/ un long grand être discret et respectueux, au regard toujours à l'affût. Belle visite à vous sur son site.
et pour vous qui ne pouvez vous déplacer, reste la visite du site de Franck Hamel, ami de longue date, du tout début des fous rires, des mots, du conte, et de l'aventure de la construction de la Yole de Maurepas. Des souvenirs bien sympathiques.
http://www.franckhamel.com/ un long grand être discret et respectueux, au regard toujours à l'affût. Belle visite à vous sur son site.
dimanche 18 janvier 2009
MJC Harteloire Brest - Festival Papillotes, prochaine escale de Lania
18h30 : Spectacle/conte pour enfants (à partir de 5 ans) (3€ adh / 5€ non-adhérent )
Lania, conteuse franco-russe, nous fera voyager par les mots et les histoires, de l'Océan Indien à l'Océan Pacifique, petit requin, tortue, vrai petit pirate, peuplent les contes portés par la voix magique de Lania, qui nous laissera "tout coco"
Les mille et une Nuits au MeltiPotes
Une ambiance amicale, pour certains une découverte, pour d'autre un engouement immédiat et pour les deux voix, du plaisir à dire car les oreilles étaient de qualité comme toutes les oreilles d'ailleurs.
Pour les bouches, le couscous de Hamid, plus que royal, le Barmécide lui-même l'aurait trouvé renversant. Merci Hamid, pour ta chaleur, ta gentillesse et ta discrétion.
Et vive Nasreddin Hoddjâ
Pour ce qui est de Mimoun le bûcheron, tout témoignage sera ici le bienvenu.
Belle fin de journée à tous : Hamid, Brigitte, Christophe, Christelle, leurs enfants, Michèle, Gilbert, Marie-Ange, Sarah et Benoit et tous et chacun. Merci pour vos présences chaleureuses et souriantes. Vérité ou Mensonge nous étions en famille Mille et une Nuits
Pour les bouches, le couscous de Hamid, plus que royal, le Barmécide lui-même l'aurait trouvé renversant. Merci Hamid, pour ta chaleur, ta gentillesse et ta discrétion.
Et vive Nasreddin Hoddjâ
Pour ce qui est de Mimoun le bûcheron, tout témoignage sera ici le bienvenu.
Belle fin de journée à tous : Hamid, Brigitte, Christophe, Christelle, leurs enfants, Michèle, Gilbert, Marie-Ange, Sarah et Benoit et tous et chacun. Merci pour vos présences chaleureuses et souriantes. Vérité ou Mensonge nous étions en famille Mille et une Nuits
mardi 13 janvier 2009
Contes des Mille et Une Nuits, au MeltiPotes à Rennes
Deux voix, l'une masculine celle d'Azedine
l'autre féminine, celle de Lania
En alternance, ces deux amis évoquent la voix douce, agréable et savoureuse de Schâharâzade séduisant son époux chaque soir pour ne pas perdre la vie.
Y parviendra-t-elle ?
Restaurant-bar : Le MeltiPotes - Réservation prudente : 02.99.85.92.18
Soirée-couscous royal : dès 20 h 30 (tarif 16 €)
Spectacle de contes : dès 21 h 30 : tarif libre au bon coeur des oreilles.
A demain samedi 17 janvier 2009 Belles journées.
l'autre féminine, celle de Lania
En alternance, ces deux amis évoquent la voix douce, agréable et savoureuse de Schâharâzade séduisant son époux chaque soir pour ne pas perdre la vie.
Y parviendra-t-elle ?
Restaurant-bar : Le MeltiPotes - Réservation prudente : 02.99.85.92.18
Soirée-couscous royal : dès 20 h 30 (tarif 16 €)
Spectacle de contes : dès 21 h 30 : tarif libre au bon coeur des oreilles.
A demain samedi 17 janvier 2009 Belles journées.
dimanche 11 janvier 2009
samedi 10 janvier 2009
Le Pont Valentré par grand froid
à gla gla n'empêche pas le temps de s'écouler boule à boule, balancier à balancier
mais les poissons à 9 se sont tous regroupés, à gla gla
et je les comprends il fait froid à retourner ses bras sur soi-même, en vistant le Pont Valentré
à entrer dans la cave pour se réchauffer.
Mais au fait, comment peut-il rester sur le mur le diable ? Brrrrrrr, ai-je dit. Une voix a fait écho : je n'ai que café à partager mais si ça vous dit c'est de bon coeurOlà, je n'allais pas refuser un tel cadeau, j'ai dit oui. Mais le partage était un vrai partage : de son verre au mien, la moitié chacune. Incroyable non et je n'ai même pas acheté du vin. Alors un peu de pub racines,
car j'aime le Cahors, il est vrai, Ainsi que le Madiran, mais j'adore le cidre aussi. Quelques photos de ce petit passage dans la fameuse boucle lotoise.
et puis après avoir frappé à la porte de l'autochtone, je l'ai refermée
Comment ? Le diable ?
Pertinent. Photo du diable pour clôturer ce petit billet à propos du Pont Valentré
Tu n'aimes pas être regardé Diable ? Qu'est-ce que tu fais ?
C'est pour un autre billet.
mais les poissons à 9 se sont tous regroupés, à gla gla
et je les comprends il fait froid à retourner ses bras sur soi-même, en vistant le Pont Valentré
à entrer dans la cave pour se réchauffer.
Mais au fait, comment peut-il rester sur le mur le diable ? Brrrrrrr, ai-je dit. Une voix a fait écho : je n'ai que café à partager mais si ça vous dit c'est de bon coeurOlà, je n'allais pas refuser un tel cadeau, j'ai dit oui. Mais le partage était un vrai partage : de son verre au mien, la moitié chacune. Incroyable non et je n'ai même pas acheté du vin. Alors un peu de pub racines,
car j'aime le Cahors, il est vrai, Ainsi que le Madiran, mais j'adore le cidre aussi. Quelques photos de ce petit passage dans la fameuse boucle lotoise.
et puis après avoir frappé à la porte de l'autochtone, je l'ai refermée
Comment ? Le diable ?
Pertinent. Photo du diable pour clôturer ce petit billet à propos du Pont Valentré
Tu n'aimes pas être regardé Diable ? Qu'est-ce que tu fais ?
C'est pour un autre billet.
vendredi 9 janvier 2009
Avec seulement une pierre
il y a de quoi faire
surtout
quand elle n'est pas pierre
surtout
quand elle est mérou
ou requin
chat ou guerrier
crâne
ou pêcheur
chasseur sibérien
groin
ou
bouche
ou
rien
rien
que
pierre
et
silence
de mer
ou de mère
alors il y a tout
tout à entendre
ou rien
ah si (ou debout
c'est comme on veut)
qh si, le silence
un ingrédient
de pierre
ou de Jacques
en mots de l'air.
surtout
quand elle n'est pas pierre
surtout
quand elle est mérou
ou requin
chat ou guerrier
crâne
ou pêcheur
chasseur sibérien
groin
ou
bouche
ou
rien
rien
que
pierre
et
silence
de mer
ou de mère
alors il y a tout
tout à entendre
ou rien
ah si (ou debout
c'est comme on veut)
qh si, le silence
un ingrédient
de pierre
ou de Jacques
en mots de l'air.
mercredi 7 janvier 2009
Plaque photographiée et offerte amicalement à
mardi 6 janvier 2009
6 janvier 1853... Une assiette de frites fines, s'il vous plaît !
Et si on parlait de la Pomme de terre, de la Patate, de la Papa, de la kartoffen.... Parlons-en.
Vive la pomme de terre qui adouçit les colères
Combien de pommes de terre pour faire la soupe de ma grand-mère ?
Combien de pommes de terre pour faire la soupe de ma grand-mère ?
Combien de pommes de terre pour faire la soupe de ma grand-mère ?
Cette histoire n'est pas une histoire de soupe
Cette histoire est une histoire colérique qui s'est déroulée précisément à New York
et plus précisément à l'Hôtel Saratoga Spring
et pour être encore plus précise, le même jour qu'aujourd'hui, un mardi, mais de l'année 1853. Cette histoire est une vieille histoire.
Peu avant midi, le Directeur de l'établissement Saratoga Spring passe en revue tout son personnel, dans le grand hall, devant les grands miroirs dorés à l'or fin et chacun se tient droit comme I. De la plus craintive des femmes de chambre, parce que nouvellement embauchée, jusqu’à l’élégant réceptionniste, sans oublier les cuisiniers, le groom et le maître d'hôtel, personne n'échappe au regard pointu autant que pertinent du Maître des lieux. Dans le même temps, dans chacune des têtes, celle du directeur compris, les mots pourboires et pouvoirs tourbillonnent . Monsieur Cornelius Vanderbilt, célèbre hollandais d'origine, illustrissime magnat des chemins de fer, est attendu pour le déjeuner et côté pourboires et pouvoirs, Cornelius Vanderbilt s'y connaît.
Mais, vous demandez-vous, comment passe-t-on des chemins de fer à la pomme de terre ? Simplissime
Le directeur claque des doigts. Le personnel quitte les lieux. Il était temps. Le réceptionniste annonçe Monieur Cornelus Vanderbilt. Le directeur s'avançe vers le visiteur, lui fait moultes courbettes. Il l'accompagne à l'entrée de la magnifique salle à manger. Le Maître d'Hôtel prend le relais. Quelques pas suffisent pour mener l'hôte prestigieux à la table qui lui est réservée. Un menu de cuir noir aux lettres d'or apparaît comme par magie dans les mains du Maître d'hôtel. Monsieur Cornelius Vanderbilt s'en saisit du bout des doigts encore gantés. Il désigne en entrée, une truffe au sel, en plat principal un tournedos Rossini avec son couvre chef de foie gras du Quercy Blanc et insiste pour qu'il soit accompagné, hérésie sublime, de ses frites habituelles.
Monsieur Cornélius Vanderbilt adore les frites.
Le Maître d'hôtel disparaît dans les cuisines. Sur un geste du plus grand magnat des chemins de fer, et à la satisfaction générale de quelques autres convives dispersés dans la magnifique salle à dominante rouge et or, un chef d'orchestre fait entonner par ses musiciens l'air qu'il sait être le préféré du célèbre convive, le "Caprice Cubain " de Gottschalk. Comme la célèbrité du jour sourit de plaisir, le maître d'hôtel verse dans son verre en cristal quelques gouttes du Petrus qui lui est désormais réservé.
On apporte la truffe au sel. Le Maître d'hôtel se retire mais pas trop cependant. Il veut rester attentif aux improbables déplaisirs qu'il pourrait lire sur les lèvres du réputé convive. Comme il avançe et se penche pour demander « La truffe convient-elle à Monsieur ? »
Monsieur se recule et répond
« Non seulement elle me convient, mais elle est incomparable ! »
D'un geste invisible l'assiette disparaît. Le Maître d’Hôtel de même. Monsieur Cornélius Vanderbilt n'a que le temps de tapoter sa moustache du bord replié de la belle serviette blanche aux armoiries du Saratoga Spring. Le tournedos Rossini trône sous ses yeux, comme la tranche de foie gras, comme l'hérésie sublime, ces frites qu’il adore. Le Maître d’Hôtel lui souhaite une excellente dégustation et se retire de quelque pas, toutefois attentif à ses réactions. S'il n'eut aucun doute à propos du bonheur que donne au magnat la dégustation de la galette de foie gras sur le tournedos Rossini, il est aux aguets lorsqu'il le voit froncer les sourcils dès la première frite croquée. Il s'est déjà rapproché lorsqu’à la seconde frite le notable avançe la lèvre supérieure à la hauteur du nez tout en fronçant les sourcils. D'un ton professionnel il s'inquiéte « Quelque chose ne va pas comme vous le souhaiteriez Monsieur Vanderbilt ? »
Il se retrouva face à avec deux doigts exhibants une frite dite « trop huileuse »
Plus rapide que l'éclair, il saisit l'assiette et disparaît dans les cuisines. Monsieur Georges Crump est aux fourneaux. Il se retourne et reste bouche bée. Il pense "mes frites, trop huileuses !!! Mes frites trop ..." Sur son front son turban jaune safran avançe puis repart en arrière de stupéfaction ! Incroyable, On lui demandait une nouvelle coupée de frites et On précise "cuites à point !" Ce qui voudrait dre qu'elles ne l'étaient pas. Lui, le spécialiste de la friture il ne saurait pas frire les frites à point !
Des frites cuites à point ! Tout New York sait qu'il est passé maître en l'art de ce savoir faire.
Le regard du Maître d'hôtel est si sévère que Georges Crump prépare aussitôt non pas un mais deux nouveaux bains d’huile. Il attrape de nouvelles frites. Il les passe dans un premier bain à 150 ° puis les retire pour les passer dans un autre bain porté cette fois à 170 ° ! Il est en train de les retirer, quand le Maître d'Hôtel réaparait. Il surprend son regard satisfait. Cela le rassure.
Dans la magnifique salle à manger Monsieur Cornelius Vanderbilt saisit une nouvelle frite. Le Maître d'Hôtel se retire de quelques pas. Quand le célèbre convive saisit la seconde frite, il suspend sa respiration. Il n’a pas le temps de réagir que Monsieur Cornelius Vanderbilt se lève et assiette en main déclare
« Que se passe-t-il aujourd’hui dans vos cuisines, c'est pire que pire, celles-ci sont beaucoup trop épaisses ! » Quelques secondes plus tard, le magnat lui-même pousse la porte à double battant d’un pied nerveux et déclare à Monsieur Georges Crumpe « J'en veux de plus fines ! » puis il disparaît.
Monsieur Georges Crump est ahuri, stupéfait, soufflé, figé, muet. Le départ consterné du Maître d’Hôtel lui rend la parole
« Plus fines, je comprends, plus fines, je dois les couper plus fines, j’y vais »
Et il y vaa. Il attrape quelques Manon et entreprent de les couper dans la longueur. Soudain il en retourne une et, quelle idée a-t-il, il se met à la couper en rondelles tout en marmonnant
« ah vous voulez des frites fines Monsieur Cornelius Vanderbilt et bien vous ne vous serez pas déplacé pour rien croyez-moi. Vous allez avoir des frites fines c’est moi qui vous le dit" et dans l'élan, pomme de terre après pomme de terre, il tranche les Manon de plus en plus fines et si fines que la pensée soudaine qu’elles pourraient se briser entre les doigts du magnat au moment même où il les saisirait le fait rire aux éclats. Quand il pense en avoir suffisamment coupé il les plonge dans un nouveau bain à 170 ° degré, point. Une seule fois. Pas davantage. Juste à point. Le maître d’Hôtel reviEnt précisément à l’instant où il les dépose dans un plat de porcelaine. Liquéfié par la vision inattendue le Maître d'Hôtel tourne la tête vers le cuisinier et déclare, troublé « Mais k ka qu'avez-vous fait là Georges Crump ? Cette fois vous… »
Georges Crum lui coupe la parole en oulignant les siennesd'un geste vif « Je sais, je serai renvoyé, peu m'importe, il voulait des frites fines, il aura des frites fines ! »
Un Maître d’Hôtel est un homme impassible. C’est un maître d’hôtel impassible qui dépose l’assiette de frites fines sur la célèbre table ronde habillée d’une nappe d’une blancheur remarquable. Impassible mais aux aguets. Et trois pas de biais, en arrière du célèbre magnat des chemins de fer. Celui-ci saisit délicatement la première frite et la croque. Le Maître d'Hôtel le devine surpris. A la seconde, le Maître d'Hôtel comprend l'intérêt du célèbre convive : il garde la frite en main quelques secondes supplémentaires. Pour l’observer. Quand la troisième frite est croquée, le Maître d'Hôtel découvre un homme comblé qui mangera jusqu'à la dernière. Ce que fait le célèbre magnat lui demande d'une voix enthousiaste, voire joyeuse :
« Faites moi venir celui qui a si étonnamment répondu à mon désir ! »
D’un tour le Maître d’Hôtel se rend aux cuisines.
Le turban jaune safran de Monsieur Georges Crump ne bouge pas d’un poil lorsque ce spécialiste indien de la friture répond « si c’est pour me renvoyer, faites-le moi savoir par écrit ! »
Le Maître d’Hôtel répond en éclaant de rire qu'« il n’est aucunement question de vous renvoyer mon ami, plutôt de vous féliciter, je vous conseille de me suivre ! »
Quelques minutes plus tard, "l'ami" ouvre grand ses yeux de merlan frit en découvrant que Monsieur Cornelius Vanderbilt se lève et vient vers lui l'air satisfait et la main tendue. Comment refuser. Dans l'échange il comprend qu'il tient là le plus le plus magnifique des pourboires. Une belle poignée de dollars.
L'ingénieur Cornelius Vanderbuilt, devenu le richissime magnat des Chemins de Fer retourne vers sa table. Il donne un nouveau regard à Heorges Crump. Il l'interroge.
« Dites-moi, cher ami, de si belles frites doivent avoir un nom exceptionnel ? Quel est-il ? »
Georges Crump ressent un grand moment de silence. Il est désemparé. Ses frites sont des frites ni plus ni moins. Puis il se rappelle le chuchotis qu'elles ont fait en tombant dans la friture. Il répond
« Vous avez raison Monsieur Cornelius Vanderbil, ces frites portent un nom : elles s’appellent des ........... !" (Merci tu as bien deviné lecteur, des chhhhhhhhhhiiips !"
La fin ?
Monsieur Georges Crump et son turban jaune safran disparurent derrière la porte à double battant.
Monsieur Cornelius Vanderbilt termina son repas sur la douceur de son dessert préféré, des Poires Belle-hélène, une petite goutte de fine et quelques nouvelles mesures d’un Caprice Cubain fort apprécié. Il souligna le tout non pas par la dégustation d'un quelconque barreau cubain, mais bien plutôt par celle d'un
Robusto de Cohiba qu n'attendait qu'une chose : être allumé.
Le Maître d’Hôtel tout comme le directeur, eurent droit à la fameuse poignée de mains. Les trois Paix : Pourboire pour l’un, pouvoirs pour l’autre et plaisir pour Monsieur Cornelius Vanderbilt.
Sachez-le, qu’elles s’appellent Manon, Francine, Monalisa la Coquine ou Belle de Fontenay, qu'elles soient classiques et très Bintje, toutes, bien croquées, vous raviront le palais A en avoir la patate toute la journée.
Ya pas que "Ettenad" in the life, il y a también la "spihc" surtout celle de Georges Crump
et devant celle-là, même Lania s'incline
Texte écrit par Lania le 6 janvier 2009 d’après trois lignes d'une anecdote lue sur le net.
dimanche 4 janvier 2009
Du nouveau : déjà quatre jours que c'est l'an 2009
Restent 361 belles et joyeuses journées que je souhaite à tous, enfants, adultes, adultes ou enfant, chacun et chacune
malgré les impondérables inévitables de la belle vie,
RIEUSES.
malgré les impondérables inévitables de la belle vie,
RIEUSES.
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