dimanche 20 mai 2007
Fleurs de peau,... Passez pompons les carillons
Bercy ou Trois Ballons ? Trois Ballons, et sans attendre qu'il pleuve, direction le fleuve, sont montées dans le petit bateau, en ont tiré le câble, ont posé le pied sur le ponton où chantent les vieux cygnes, ont découvert par cause la maison aux roses. Ont salué, souri, devisé, échangé, écouté, partagé, chanté, rythmé, applaudi le "quartet", le Duo. Elles ont goûté, "re" souri, devisé, échangé, entendu, retrouvé, quitté et emmené à l'extrême ruse des terres.Pour tous, pour vous Véronique, Jean-Claude, Tanguy, pour J.b.. pour Fleurs de Peau à Trois-Ballons ce 19 au soir : Bercy.
Pour vous procurer le CD à fleurs de peau, il suffit de "taper" Fleurs de Peau sur votre moteur de recherche et découvrirez les compositions musicales crées par Jean Baptiste Farraigue pour accompagner des textes de Jean René Caussimon à Jean-Claude Valin en passant par Robert Desnos, Norge et d'autres.
Exemple : "Une petite dame, un tout petit bateau, un petite matelot tient les petites rames" mais ce jour-là il manquait le petit matelot et même la rivièrer
mardi 15 mai 2007
Leur force et mes fragilités
L'un a joué avec le bâton de pluie. Ils ont entendu l'eau de la rivière. J'ai juste évoqué la fontaine. Ils y ont vu la vieille. Quand dans mon écharpe retournée façon besace j'ai fait mine de placer quelque chose ils surent bien répondre que c'étaient les trois oranges. Dès le premier contact je les ai "sentis" plutôt contrariés ou encore, perturbés -certainement par l'arrivée d'un nouveau venu- Je me suis posé la question : seraient-ils en capacité d'entendre le conte merveilleux des trois oranges ? J'ai laissé à l'animatrice le soin de les rendre au silence. Cinq minutes plus tard ils me suivaient. J'ai strictement respecté la structure du conte. Mes doigts crayonnent dans l'air la maison, les trois fils, le chateau, les deux tours, les créneaux, la princesse malade Jusqu'au bout ils restent attentifs : je les écoute moi aussi. Ils applaudissent d'instinct la petite phrase de conclusion qui me fait toujours rêver : "Ainsi s'en alla le conte, portant le ciel sur la tête et la terre dans la main" Cette séance fut une séance fabuleuse. Où le laisser aller, le vrai, me permet de créer sans essayer de "bien faire" en réussissant à toujours "faire encore mieux qu'hier mais bien moins que demain : magique". "Une de ces séances que je quitte, gonflée à bloc et interrogative. Quel est le mystère ?
mercredi 9 mai 2007
Comptine pour Emma
samedi 5 mai 2007
Prendre un thé dans une tasse de jade !
Suivez moi, voulez-vous, au pays des chapeaux pointus qui ne sont pas forcément tous chinois. Suivez-moi, voulez-vous, dans ce palais où vit la fille unique d'un puissant Seigneur.
Le palais de celui-ci est immense, ses couloirs et appartements raffinés et sa princesse de fille merveilleusement belle et délicate. Si belle que son père à pris soin de faire élever autour du palais, les plus hautes murailles, pour la protéger de tout danger.
Derrière les hautes muraille, la jeune princesse lit, mathématique, philosophe, astronome, peint, dit des poésies, chante. Parfois, elle s'accoude à sa fenêtre. Penchée sur le fleuve elle rêve. Quand pourra-t-elle quitter le palais ? Qui d'autre que son Seigneur de père pourrait bien vouloir veiller sur elle un jour ? Perdue dans ses pensées, la jeune princesse tend l'oreille aux clapotements du fleuve qui coulent en contrebas. Il lui offre tous ses plus beaux miroitements.
Un jour, alors qu'elle tend l'oreille, clapotis clapotas, aux clapotements du fleuve voilà qu'elle surprend, une voix à la beauté sans égale, belle et claire à la fois et pourtant étrangement mélancolique. La jeune princesse se penche à la fenêtre. Qui donc pourrait bien posséder une voix aussi divine. Aux seuls ronds d'eau qui rident la surface du fleuve elle sait la présence d'un pêcheur. Curieuse et éblouie à la fois, elle reste plus longtemps que d'ordinaire accoudée à la fenêtre et ne la quitte que pour en espérer déjà l'aube prochaine.
Le lendemain dès l'aube la jeune princesse se tient à la fenêtre. Elle attend, elle espère. La surface du fleuve qui se trouble soudain au lancé du filet retient sa respiration. Sitôt après, la voix mélodieuse et mélancolique se répond dans l'azur. L'émotion s'empare de la jeune princesse. Elle est si infiniment douce qu'elle en est presque douloureuse. La jeune princesse pleure et sourit à la fois.
Dès lors, chaque matin, la princesse à rendez-vous. Un rendez-vous secret dont elle ne parlerait ni ne désire parler à quiconque. Rien ne saurait le lui faire manquer.
Rien à l'exception de la dérobade du pêcheur lui-même ?
Mais la jeune princesse ne veut pas même y penser. Or un matin, le silence offre à son oreille la seule musique des oiseaux dans les feuillages. Ils chantent et aucun chant de pêcheur ne prend leur place. La jeune princesse se trouble. Elle attend mais trop. Ne veut pas se rendre à l'évidence. Elle pense "Demain peut-être ?" A regret elle quitte cette fenêtre où depuis peu, elle aime tant s'accouder.
Le lendemain cependant, seul le chant des oiseaux répond à son attente.
Elle ne veut point y croire mais elle y est obligée. La voix ne perce pas l'azur. Demain peut-être ?
Le lendemain la voix ne perce toujours pas l'azur. La santé de la jeune princesse s'altère soudain. Les médecins défilent à son chevet. Y compris le médecin du Seigneur son père, aucun ne peut soigner la mélancolie qui s'empare d'elle.
Sauf la voix du pêcheur au matin d'une nouvelle journée. D'un saut les petits pieds menus de la princesse se posèrent sur le tapis de soie. Trois pas légers la menèrent auprès de la fenêtre. Le coeur battant elle se pencha. Certes la barque n'était pas visible, ni le pêcheur, mais la voix était présente. Emue, la jeune princesse laissa vagabonder son imagination fébrile. Une voix aussi belle ne pouvait appartenir qu'à un merveilleux jeune homme. Et la princesse rit, sourit, écouta son coeur : comme il palpitait.
Le rayonnant bonheur de la jeune princesse n'échappa à quiconque. Personne ne cherchA à savoir le pourquoi de la transformation.
Cependant, quelques matins plus tard, de nouveau le chant des oiseaux remplaça celui du pêcheur. Et cette fois, plusieurs lendemains sans rendez-vous plongèrent la jeune princesse dans une mélancolie bien trop profonde pour que sa santé ne s'altère pas une nouvelle fois. Elle perdit ses couleurs, son rire, son sourire, son poids. Son corps s'amenuisa. Elle ne put plus se lever. On craignit sa fin imminente. Le Seigneur qui ne voulait pas perdre sa fille, voulut savoir la cause d'une transformation si soudaine. Il l'interrogea. Elle retint toute parole. Il insista. Encore et encore. Ma fille, je vous en prie. Dites-moi ! Enfin il obtint une réponse : d'une voix très affaiblie elle évoqua le rendez-vous secret avec la merveilleuse voix.
Le Seigneur fit savoir à sa garde qu'elle devait retrouver le pêcheur à la voix merveilleuse. Et la garde, prête à tout pour obéir aux ordres de son Seigneur, se mit en quête. Si bien qu'elle ne tarda pas à retrouver le dit pêcheur. Le Seigneur lui-même le mena aux appartements de sa fille. Mais à la vue de l'homme, nul plaisir n'apparaît sur le visage de la jeune princesse, rien autre qu'un déception profonde. Celui qu'elle découvrait n'était qu'un pauvre vieillard, sans âge, au corps décharné, aux mains et aux articulations déformées par des années de dur labeur, au visage si buriné par les intempéries que le mot laideur n'est pas encore suffisamment laid pour le dire. Silencieux et digne l'homme se tenait devant la jeune femme. Que lui voulait-elle ? Il n'en sut riensans un mot terriblement déçue. Elle abandonna ses rêves. De leur côté, les gardes accompagnèrent le vieil homme hors du palais.
Au contraire de la jeune princesse, le vieux chanteur perdit son goût pour la vie. La beauté de la jeune princesse avait frappé son coeur comme elle avait frappé ses yeux. Il en était tombé éperdument amoureux. Et lui qui vivait jusqu'à présent au jour le jour, ayant pour seul souci quelques poissons à ramener des profondeurs des eaux pour se garder en vie, n'eut plus désormais en tête que la beauté de la jolie personne. Bien qu'il sut que rien jamais ne pourrait l'unir au coeur de la jeune princesse -il était bien trop pauvre et bien trop laid- pour mieux penser à la jeune princesse, il délaissa son travail, il délaissa sa barque, il délaissa ses repas, il délaissa la vie : il la perdit. Ceux de son village organisèrent ses funérailles. Ils l'enterrèrent au pied d'un arbre tout au bord de ce fleuve qu'il aimait et ils attachèrent sa barque à l'arbre, persuadés qu'elle saurait veiller à l'ultime repos du vieux pêcheur chanteur.
Au pays des chapeaux pointus qui ne sont pas chinois, des pluies torrentielles peuvent tomber. Elles sont si violentes qu'elles emportent tout sur leur passage.
Un jour une pluie tomba si violente et si forte au pays de la jeune princesse qu'elle attaqua fouilla creusa la berge du fleuve à l'endroit même où se trouvait la barque. Elle porta à ciel ouvert une boule de jade à la pureté sans pareille. Quand les pêcheurs du village la découvrirent, ils prirent la décision d'accrocher la merveille à la barque, persuadés qu'elle était la métamorphose du corps du vieillard. A partir de ce jour des processions furent organisées pour honorer la mémoire de ce vieillard, si vieux et si laid que la princesse l'avait abandonné.
Les pêcheurs s'esbaudirent tant sur la merveilleuse boule de jade que l'écho de leur parole parvint aux oreilles du Seigneur. Accompagné de quelques gardes il désira se rendre sur la berge où reposait le pêcheur. Le Seigneur resta un instant sans voix devant la verte beauté pure de la boule de jade. Il ordonna qu'on la lui vende.
Les pêcheurs refusèrent. Le Seigneur leur apprit qu'il transformerait cette merveille en un objet fabuleux qu'il offrirait à sa fille lors de son prochain anniversaire. Les pêcheurs se rendirent à l'argument. Bientôt les gardes ramenaient la boule de jade au palais et le Seigneur la confiait à son meilleur orfèvre avec l'obligation qu'il y crée la plus belle des tasses à thés.
Quelques temps plus tard vint l'anniversaire de la jeune princesse. Quelques instant plu stard la jeune princesse découvrait la tasse de jade. Elle demanda aussitôt qu'on lui servît le meilleur des thés. Et d'un geste souple le précieux liquide fut versé dans la tasse. Et la belle enfant approcha ses lèvres du rebord fragile de la tasse à thé. Dans le même temps son regard plongea dans le liquide. Son regard surprit alors à sa surface des sortes de ronds d'eau qui lui rappelèrent ceux espérés quelques matins à sa fenêtre. Au même moment, au fond de la tasse elle surprit, rêvait-elle, le visage du vieux pêcheur qu'elle avait jugé repoussant. Dans l'instant la voix du pêcheur qui lui avait offert tant d'intermèdes merveilleux résonnait dans l'air et au plus profond de son coeur. La voix parcourait la pièce du palais de notes si mélodieuses, d'un chant si parfait, que la jeune princesse se prit à pleurer. Ses larmes tombèrent dans le liquide brûlant. Alors, le visage du pêcheur se brouilla puis s'effaça. La tasse se fêla, se désagregea, s'évanouit poussière disparue. L'âme du pêcheur, en touchant le coeur de la jeune princesse tendrement aimée, s'était envolée, définitivement libérée.
Ainsi, écrivit-on un jour, cette histoire d'un amour impossible, que je n'aurais pu vous transmettre si je ne l'avais lue. . A vous recommander ce livret Castor Poche Flammarion, Contes du Viêt-Nam, de Nguyên-Xuâng-Hùung.
Le palais de celui-ci est immense, ses couloirs et appartements raffinés et sa princesse de fille merveilleusement belle et délicate. Si belle que son père à pris soin de faire élever autour du palais, les plus hautes murailles, pour la protéger de tout danger.
Derrière les hautes muraille, la jeune princesse lit, mathématique, philosophe, astronome, peint, dit des poésies, chante. Parfois, elle s'accoude à sa fenêtre. Penchée sur le fleuve elle rêve. Quand pourra-t-elle quitter le palais ? Qui d'autre que son Seigneur de père pourrait bien vouloir veiller sur elle un jour ? Perdue dans ses pensées, la jeune princesse tend l'oreille aux clapotements du fleuve qui coulent en contrebas. Il lui offre tous ses plus beaux miroitements.
Un jour, alors qu'elle tend l'oreille, clapotis clapotas, aux clapotements du fleuve voilà qu'elle surprend, une voix à la beauté sans égale, belle et claire à la fois et pourtant étrangement mélancolique. La jeune princesse se penche à la fenêtre. Qui donc pourrait bien posséder une voix aussi divine. Aux seuls ronds d'eau qui rident la surface du fleuve elle sait la présence d'un pêcheur. Curieuse et éblouie à la fois, elle reste plus longtemps que d'ordinaire accoudée à la fenêtre et ne la quitte que pour en espérer déjà l'aube prochaine.
Le lendemain dès l'aube la jeune princesse se tient à la fenêtre. Elle attend, elle espère. La surface du fleuve qui se trouble soudain au lancé du filet retient sa respiration. Sitôt après, la voix mélodieuse et mélancolique se répond dans l'azur. L'émotion s'empare de la jeune princesse. Elle est si infiniment douce qu'elle en est presque douloureuse. La jeune princesse pleure et sourit à la fois.
Dès lors, chaque matin, la princesse à rendez-vous. Un rendez-vous secret dont elle ne parlerait ni ne désire parler à quiconque. Rien ne saurait le lui faire manquer.
Rien à l'exception de la dérobade du pêcheur lui-même ?
Mais la jeune princesse ne veut pas même y penser. Or un matin, le silence offre à son oreille la seule musique des oiseaux dans les feuillages. Ils chantent et aucun chant de pêcheur ne prend leur place. La jeune princesse se trouble. Elle attend mais trop. Ne veut pas se rendre à l'évidence. Elle pense "Demain peut-être ?" A regret elle quitte cette fenêtre où depuis peu, elle aime tant s'accouder.
Le lendemain cependant, seul le chant des oiseaux répond à son attente.
Elle ne veut point y croire mais elle y est obligée. La voix ne perce pas l'azur. Demain peut-être ?
Le lendemain la voix ne perce toujours pas l'azur. La santé de la jeune princesse s'altère soudain. Les médecins défilent à son chevet. Y compris le médecin du Seigneur son père, aucun ne peut soigner la mélancolie qui s'empare d'elle.
Sauf la voix du pêcheur au matin d'une nouvelle journée. D'un saut les petits pieds menus de la princesse se posèrent sur le tapis de soie. Trois pas légers la menèrent auprès de la fenêtre. Le coeur battant elle se pencha. Certes la barque n'était pas visible, ni le pêcheur, mais la voix était présente. Emue, la jeune princesse laissa vagabonder son imagination fébrile. Une voix aussi belle ne pouvait appartenir qu'à un merveilleux jeune homme. Et la princesse rit, sourit, écouta son coeur : comme il palpitait.
Le rayonnant bonheur de la jeune princesse n'échappa à quiconque. Personne ne cherchA à savoir le pourquoi de la transformation.
Cependant, quelques matins plus tard, de nouveau le chant des oiseaux remplaça celui du pêcheur. Et cette fois, plusieurs lendemains sans rendez-vous plongèrent la jeune princesse dans une mélancolie bien trop profonde pour que sa santé ne s'altère pas une nouvelle fois. Elle perdit ses couleurs, son rire, son sourire, son poids. Son corps s'amenuisa. Elle ne put plus se lever. On craignit sa fin imminente. Le Seigneur qui ne voulait pas perdre sa fille, voulut savoir la cause d'une transformation si soudaine. Il l'interrogea. Elle retint toute parole. Il insista. Encore et encore. Ma fille, je vous en prie. Dites-moi ! Enfin il obtint une réponse : d'une voix très affaiblie elle évoqua le rendez-vous secret avec la merveilleuse voix.
Le Seigneur fit savoir à sa garde qu'elle devait retrouver le pêcheur à la voix merveilleuse. Et la garde, prête à tout pour obéir aux ordres de son Seigneur, se mit en quête. Si bien qu'elle ne tarda pas à retrouver le dit pêcheur. Le Seigneur lui-même le mena aux appartements de sa fille. Mais à la vue de l'homme, nul plaisir n'apparaît sur le visage de la jeune princesse, rien autre qu'un déception profonde. Celui qu'elle découvrait n'était qu'un pauvre vieillard, sans âge, au corps décharné, aux mains et aux articulations déformées par des années de dur labeur, au visage si buriné par les intempéries que le mot laideur n'est pas encore suffisamment laid pour le dire. Silencieux et digne l'homme se tenait devant la jeune femme. Que lui voulait-elle ? Il n'en sut riensans un mot terriblement déçue. Elle abandonna ses rêves. De leur côté, les gardes accompagnèrent le vieil homme hors du palais.
Au contraire de la jeune princesse, le vieux chanteur perdit son goût pour la vie. La beauté de la jeune princesse avait frappé son coeur comme elle avait frappé ses yeux. Il en était tombé éperdument amoureux. Et lui qui vivait jusqu'à présent au jour le jour, ayant pour seul souci quelques poissons à ramener des profondeurs des eaux pour se garder en vie, n'eut plus désormais en tête que la beauté de la jolie personne. Bien qu'il sut que rien jamais ne pourrait l'unir au coeur de la jeune princesse -il était bien trop pauvre et bien trop laid- pour mieux penser à la jeune princesse, il délaissa son travail, il délaissa sa barque, il délaissa ses repas, il délaissa la vie : il la perdit. Ceux de son village organisèrent ses funérailles. Ils l'enterrèrent au pied d'un arbre tout au bord de ce fleuve qu'il aimait et ils attachèrent sa barque à l'arbre, persuadés qu'elle saurait veiller à l'ultime repos du vieux pêcheur chanteur.
Au pays des chapeaux pointus qui ne sont pas chinois, des pluies torrentielles peuvent tomber. Elles sont si violentes qu'elles emportent tout sur leur passage.
Un jour une pluie tomba si violente et si forte au pays de la jeune princesse qu'elle attaqua fouilla creusa la berge du fleuve à l'endroit même où se trouvait la barque. Elle porta à ciel ouvert une boule de jade à la pureté sans pareille. Quand les pêcheurs du village la découvrirent, ils prirent la décision d'accrocher la merveille à la barque, persuadés qu'elle était la métamorphose du corps du vieillard. A partir de ce jour des processions furent organisées pour honorer la mémoire de ce vieillard, si vieux et si laid que la princesse l'avait abandonné.
Les pêcheurs s'esbaudirent tant sur la merveilleuse boule de jade que l'écho de leur parole parvint aux oreilles du Seigneur. Accompagné de quelques gardes il désira se rendre sur la berge où reposait le pêcheur. Le Seigneur resta un instant sans voix devant la verte beauté pure de la boule de jade. Il ordonna qu'on la lui vende.
Les pêcheurs refusèrent. Le Seigneur leur apprit qu'il transformerait cette merveille en un objet fabuleux qu'il offrirait à sa fille lors de son prochain anniversaire. Les pêcheurs se rendirent à l'argument. Bientôt les gardes ramenaient la boule de jade au palais et le Seigneur la confiait à son meilleur orfèvre avec l'obligation qu'il y crée la plus belle des tasses à thés.
Quelques temps plus tard vint l'anniversaire de la jeune princesse. Quelques instant plu stard la jeune princesse découvrait la tasse de jade. Elle demanda aussitôt qu'on lui servît le meilleur des thés. Et d'un geste souple le précieux liquide fut versé dans la tasse. Et la belle enfant approcha ses lèvres du rebord fragile de la tasse à thé. Dans le même temps son regard plongea dans le liquide. Son regard surprit alors à sa surface des sortes de ronds d'eau qui lui rappelèrent ceux espérés quelques matins à sa fenêtre. Au même moment, au fond de la tasse elle surprit, rêvait-elle, le visage du vieux pêcheur qu'elle avait jugé repoussant. Dans l'instant la voix du pêcheur qui lui avait offert tant d'intermèdes merveilleux résonnait dans l'air et au plus profond de son coeur. La voix parcourait la pièce du palais de notes si mélodieuses, d'un chant si parfait, que la jeune princesse se prit à pleurer. Ses larmes tombèrent dans le liquide brûlant. Alors, le visage du pêcheur se brouilla puis s'effaça. La tasse se fêla, se désagregea, s'évanouit poussière disparue. L'âme du pêcheur, en touchant le coeur de la jeune princesse tendrement aimée, s'était envolée, définitivement libérée.
Ainsi, écrivit-on un jour, cette histoire d'un amour impossible, que je n'aurais pu vous transmettre si je ne l'avais lue. . A vous recommander ce livret Castor Poche Flammarion, Contes du Viêt-Nam, de Nguyên-Xuâng-Hùung.
jeudi 3 mai 2007
Chers jeunes amis d'un soir
Bonjour. D'une bastide en aplomb sur le vide et rue unique à la pointe du Grouin, en passant par le barrage de la Rance et l'îlot de la fée Chalibert, du port de Lorient par la forêt de Brocéliande jusqu'à l'île de Sein en empruntant à Louis Capart un de ses très connus refrains, en suivant Marie la bretonne qui n'en avait plus (de mari) jusqu'à la fontaine de la pierre en l'air, j'ai tenté de vous présenter quelques sites et histoires à vous, élèves de 5e qui veniez du Havre. Marche que je marche c'est en marchant que l'on fait son chemin... Bien assis en rond j'espère qu'en ma compagnie vous avez bien cheminé. A une autre fois, quand voudrez, entre coucher de soleil, gros bourdons et chauves-souris.
mardi 1 mai 2007
Le petit bonheur 1950 Félic Leclerc
C'était un p'tit bonheur que j'avais ramassé Il était tout en pleurs sur le bord d'un fossé Quand il m'a vu passer il s'est mis à crier "Monsieur ramassez-moi chez vous amenez-moi". ...... J'ai pris le p'tit bonheur l'ai mis sous mes haillons J'ai dit : "Faut pas qu'il meure Viens t'en dans ma maison. Alors le p'tit bonheur a fait sa guérison Sur le bord de mon coeur Y avait une chanson..... Mon bonheur a fleuri, il a fait des bourgeons. C'était le paradis, ça s'voyait sur mon front Or un matin joli qu'j'sifflais ce refrain Mon bonheur est parti sans me donner la main.... J'ai bien pensé mourir, de chagrin et d'ennui J'avais cessé de rire, c'était toujours la nuit. Il me restait l'oubli Il me restait l'mépris, Enfin que j'me suis dit, il me reste la vie J'ai repris mon bâton mes deuils mes peines et mes guenilles Et je bats la semelle dans des pays de malh'eureux, Aujourd'hui quand je vois une fontaine ou une fille, je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux. Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux.
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