dimanche 29 novembre 2009

Hiver bientôt ?


Nuit.
Il fait nuit. Nuit bleue, nuit noire. Musique. Musique de nuit. Sur le canapé elle s'assoupit. Nuit couleur héliotrope. Trope de nuit. Sous l'oeil blanc de sa mère-grand. Compatissante, celle-ci veille, surveille de nuit les longues langues jaunes orangées qui dansent. Dansent et léchouillent les prunes qui s'ouvrent, se déchirent, cohabitent, se mêlent, se fondent, s'unissent. Chairs et goûts mêlés.
D'une note à l'autre ça mijote, éclate, mijéclate, éclatôte, par-dessous, par-dessus. Une danse sucrée, moussante et toute moussue. Tant, que l'écumoire s'habille de mousse rose caramélisée. Tout prêt, à portée, tout brillants, transparents, ébouillantés, les pots carrés ou ronds, grands ou petits, alignés, attendent, espérant l'orange rondelle en retombée sur leurs instincts repus.

Il fait bleu, bleu nuit, bleu de nuit. Il fait musique de nuit. Les prunellentes effluves effleurent la nuit brune. Et soudain ça sent l'hiver. Pschiiiiiiit, sous la languette, l'air qui pfuitttttt et le parfum de la prune violine.
Grand-mère, se penche, tendre.
Baiser de sucre, baiser sucré, baiser tendresse, à se réveiller.
C'est fait. Grand-mère, grand-mère ?
Nulle réponse.
Mais ça sent soudain grand-mère.
Confiture, petit boulé parfait ; grand boulé plus que parfait
ça sent la confiture ; aïe, me voilà brûlée
ça sent la confiture hier, à la marelle
ça sent la confiture et elles de se régaler
ça sent la confiture, belles les tartines
confit de prunes, confitures fruitées...

Dans la nuit prune plaisir désir.

vendredi 27 novembre 2009

Le chat ouvrit les yeux
le soleil y entra
le chat ferma les yeux
le soleil y resta
Voilà pourquoi le soir
quand le chat se réveille
j'aperçois dans le noir
deux morceaux de soleil
Maurice Carême


Chale temps de chien
Chat poêle pour moi.
Signé Hermione Lachatte de Baiton

mercredi 25 novembre 2009

C'est un blanc jour de pluie aujourd'hui

C’est un blanc jour de pluie
Elle a surgi de nulle part
Elle touche mon bras

J’ai baissé la tête. J'ai découvert sa silencieuse beauté.
Elle est gracieuse à laisser quiconque bouche bée.
Elle dit
« Ecoute-moi ! » sans prononcer de paroles.
Etonnamment je l’entend
« Ecoute-moi, laisse-moi te dire, j’ai vu une biche ! »
« Oui une belle biche.. »
Avant même que je pense elle me répond
"Je l’ai regardée, elle s’est approchée de moi, je l’ai caressée, c’est une belle biche… avec de petite tâches blanches sur le pelage »
A cet instant la gracieuse pose sa main sur mon coude. Elle quitte l’abri-bus. Je le quitte aussi.
Malgré l’heure, malgré le rendez-vous, malgré le gros budget à défendre. On dirait dit que j’ai tout oublié. Auprès de l’enfant, j’avance.
Guidée par elle, j’entre dans une forêt. Qui s’épaissit. Qui s’assombrit. Qui s’obscurcit. La main sous mon coude me presse de m'arrêter. Je m'arrête. L'enfant m'abandonne.
D’un regard d’oreille*, j’entends des craquements. Je la suis doucement.
Soudain d’un geste elle relève un rideau de feuilles. Je suis éblouie. La lumière est blanc bleue, métallique et dorée à la fois. Je ferme les paupières. J’entends des sons, des rires, Peu à peu j’ouvre les paupières. Je distingue des milliers d’enfants heureux, tous, habillés de blancs. Ils dansent, rondent*, chaînent-anglaisent*, chantent et rient.
D’un regard d’oreille je pervois* de légers froissements d’ailes. Je reconnais celles, soigneusement colorées, de milliers d’elfes. Ils portent de minuscules chapeaux pointus et violets. A l’extérieur de ce magnifique tableau je distingue des écureuils, des chouettes, des hiboux, des renards, des sangliers, des chevaux sauvages, des cerfs. Soudain je comprends que les elfes m’ont remarquée. Ils viennent vers moi, lentement, ils disent des mots que je ne comprends pas. Ils s’arrêtent devant moi et là je les entends
« La biche sacrée nous amène une élue »
Je voudrais m’échapper, retourner en arrière, fuir. Mes jambes semblent pétrifiées. Tout mouvement, tout cri, me sont impossibles. J’ai peur. Quand les elfes saisissent le bout de mes doigts je m’abandonne. Alors, je ne marche plus. Je vole. Et soudain je tourbillonne et je descends dans un puits seulement éclairé par les ailes mordorées des elfes. Jusqu’au tout au bout du bout du bout. Nous pénétrons dans un obscur boyau et les elfes n’agitent plus leurs ailes. Ils me disent simplement, je les entends, ils me disent d’être très silencieuse. Ils ajoutent « Notre reine est très craintive » Comme je ne bouge pas, comme je ne dis rien, comme je pense, c’est un rêve tu vas te réveiller, ils disent « allez, va, avance, tu as rendez-vous avec elle ! »
Alors je n’hésite plus, je me lance et j’avance, et je trébuche sur les racines qui croisent mon chemin. Une lumière bleue apparaît. Qui ne m’éblouie pas, je marche encore quelques pas et je la vois. A mes côtés, c’est une belle biche blanche, aux grands yeux doux avec une lame sur le front. Elle porte la tête haute. Me voit-elle ?
« Maman à quoi tu penses ? Voilà le bus, tu m’accompagnes ? »
Maman a fait tristement non, non de la tête « Tu sais bien Nany que je ne peux pas »
Je savais en effet.
Nous nous sommes quittées sur un dernier baiser. Je savais. Mais peut-être que je ne savais pas.
Dans le bus, une fois installée, je découvre ma voisine. Elle porte un imperméable marron à pos blancs, elle a souligné ses jolis yeux, elle a un tendre sourire de biche. Je me pétrifie quand elle dit "Bonjour petite, Blanc jour de pluie aujourd’hui !...."
* jeux : verbes de mots

mardi 24 novembre 2009

Quand le Père Noël a perdu les doudous... c'est pour bientôt


Pour les Pitchous et leurs Nounous de l'Association Primevère
A très bientôt
A l'ESPACE-BEAUSOLEIL de Pont-PEAN,
10 h 30 le samedi 12 décembre 2009
Affiche créée par SaNiNa

samedi 21 novembre 2009

21 novembre 2009 Festival de la Soupe c'est gratuit et c'est à Maurepas de Rennes


Quand : ce 21 novembre 2009
Lieu : la maison de Quartier -non loin de cet endroit photographié- Au radar, suivre les effluves.
Horaire : à partir de 17 h 30
Peut-être prévoir
  • de venir avec son bol pour déguster sa soupe préférée ? Ou
  • de bondir sur le site de la Maison de Quartier de la Marbaudais à Rennes ? http://www.mq-maurepas.org/ un petit peu en retard pour la date de cette année cependant (et si j'avais mal lu, hier au Centre Social : info à vérifier)

vendredi 20 novembre 2009

La main menteuse de TH ? Non, celle étrangleuse, peinte par Maupassant.-18 11 09 actualité de Main en main-

La main étrangleuse
On faisait cercle autour de M. Bermutier, juge d'instruction qui donnait son avis sur l'affaire mystérieuse de Saint-Cloud. Depuis un mois, cet inexplicable crime affolait Paris. Personne n'y comprenait rien.
M. Bermutier, debout, le dos à la cheminée, parlait, assemblait les preuves, discutait les diverses opinions, mais ne concluait pas.
Plusieurs femmes s'étaient levées pour s'approcher et demeuraient debout, l'œil fixé sur la bouche rasée du magistrat d'où sortaient les paroles graves. Elles frissonnaient, vibraient, crispées par leur peur curieuse, par l'avide et insatiable besoin d'épouvante qui hante leur âme, les torture comme une faim.
Une d'elles, plus pâle que les autres, prononça pendant un silence:
— C'est affreux. Cela touche au « surnaturel ». On ne saura jamais rien.
Le magistrat se tourna vers elle:
— Oui, madame, il est probable qu'on ne saura jamais rien. Quand au mot « surnaturel » que vous venez d'employer, il n'a rien à faire ici. Nous sommes en présence d'un crime fort habilement conçu, fort habilement exécuté, si bien enveloppé de mystère que nous ne pouvons le dégager des circonstances impénétrables qui l'entourent. Mais j'ai eu, moi, autrefois, à suivre une affaire où vraiment semblait se mêler quelque chose de fantastique. Il a fallu l'abandonner, d'ailleurs, faute de moyens de l'éclaircir.
Plusieurs femmes prononcèrent en même temps, si vite que leurs voix n'en firent qu'une:
— Oh! dites-nous cela.
M. Bermutier sourit gravement, comme doit sourire un juge d'instruction. Il reprit:
— N'allez pas croire, au moins, que j'aie pu, même un instant, supposer en cette aventure quelque chose de surhumain. Je ne crois qu'aux causes normales. Mais si, au lieu d'employer le mot « surnaturel » pour exprimer ce que nous ne comprenons pas, nous nous servions simplement du mot « inexplicable », cela vaudrait beaucoup mieux. En tout cas, dans l'affaire que je vais vous dire, ce sont surtout les circonstances environnantes, les circonstances préparatoires qui m'ont ému. Enfin, voici les faits:
J'étais alors juge d'instruction à Ajaccio, une petite ville blanche, couchée au bord d'un admirable golfe qu'entourent partout de hautes montagnes.
Ce que j'avais surtout à poursuivre là-bas, c'étaient les affaires de vendetta. Il y en a de superbes, de dramatiques au possible, de féroces, d'héroïques. Nous retrouvons là les plus beaux sujets de vengeance qu'on puisse rêver, les haines séculaires, apaisées un moment, jamais éteintes, les ruses abominables, les assassinats devenant des massacres et presque des actions glorieuses. Depuis deux ans, je n'entendais parler que du prix du sang, que de ce terrible préjugé corse qui force à venger toute injure sur la personne qui l'a faite, sur ses descendants et ses proches. J'avais vu égorger des vieillards, des enfants, des cousins, j'avais la tête pleine de ces histoires.
Or, j'appris un jour qu'un Anglais venait de louer pour plusieurs années une petite villa au fond du golfe. Il avait amené avec lui un domestique français, pris à Marseille en passant.
Bientôt tout le monde s'occupa de ce personnage singulier, qui vivait seul dans sa demeure, ne sortant que pour chasser et pour pêcher. Il ne parlait à personne, ne venait jamais à la ville, et, chaque matin, s'exerçait pendant une heure ou deux, à tirer au pistolet et à la carabine.
Des légendes se firent autour de lui. On prétendit que c'était un haut personnage fuyant sa patrie pour des raisons politiques; puis on affirma qu'il se cachait après avoir commis un crime épouvantable. On citait même des circonstances particulièrement horribles.
Je voulus, en ma qualité de juge d'instruction, prendre quelques renseignements sur cet homme; mais il me fut impossible de rien apprendre. Il se faisait appeler sir John Rowell.
Je me contentai donc de le surveiller de près; mais on ne me signalait, en réalité, rien de suspect à son égard.
Cependant, comme les rumeurs sur son compte continuaient, grossissaient, devenaient générales, je résolus d'essayer de voir moi-même cet étranger, et je me mis à chasser régulièrement dans les environs de sa propriété.
J'attendis longtemps une occasion. Elle se présenta enfin sous la forme d'une perdrix que je tirai et que je tuai devant le nez de l'Anglais. Mon chien me la rapporta; mais, prenant aussitôt le gibier, j'allai m'excuser de mon inconvenance et prier sir John Rowell d'accepter l'oiseau mort.
C'était un grand homme à cheveux rouges, à barbe rouge, très haut, très large, une sorte d'hercule placide et poli. Il n'avait rien de la raideur dite britannique et il me remercia vivement de ma délicatesse en un français accentué d'outre-Manche. Au bout d'un mois, nous avions causé ensemble cinq ou six fois.
Un soir enfin, comme je passais devant sa porte, je l'aperçus qui fumait sa pipe, à cheval sur une chaise, dans son jardin. Je le saluai, et il m'invita à entrer pour boire un verre de bière. Je ne me le fis pas répéter.
Il me reçut avec toute la méticuleuse courtoisie anglaise, parla avec éloge de la France, de la Corse, déclara qu'il aimait beaucoup cette pays, cette rivage.
Alors je lui posai, avec de grandes précautions et sous la forme d'un intérêt très vif, quelques questions sur sa vie, sur ses projets. Il répondit sans embarras, me raconta qu'il avait beaucoup voyagé, en Afrique, dans les Indes, en Amérique. Il ajouta en riant:
— J'avé eu bôcoup d'aventures, oh! yes.
Puis je me remis à parler chasse, et il me donna des détails les plus curieux sur la chasse à l'hippopotame, au tigre, à l'éléphant et même la chasse au gorille.
Je dis:
— Tous ces animaux sont redoutables.
Il sourit:
— Oh! nô, le plus mauvais c'été l'homme.
Il se mit à rire tout à fait, d'un bon rire de gros Anglais content:
— J'avé beaucoup chassé l'homme aussi.
Puis il parla d'armes, et il m'offrit d'entrer chez lui pour me montrer des fusils de divers systèmes.
Son salon était tendu de noir, de soie noire brodée d'or. De grandes fleurs jaunes couraient sur l'étoffe sombre, brillaient comme du feu.
Il annonça:
— C'été une drap japonaise.
Mais, au milieu du plus large panneau, une chose étrange me tira l'œil. Sur un carré de velours rouge, un objet noir se détachait. Je m'approchai: c'était une main, une main d'homme. Non pas une main de squelette, blanche et propre, mais une main noire desséchée, avec les ongles jaunes, les muscles à nu et des traces de sang ancien, de sang pareil à une crasse, sur les os coupés net, comme d'un coup de hache, vers le milieu de l'avant bras.
Autour du poignet, une énorme chaîne de fer, rivée, soudée à ce membre malpropre, l'attachait au mur par un anneau assez fort pour tenir un éléphant en laisse.
Je demandai:
— Qu'est-ce que cela?
L'Anglais répondit tranquillement:
— C'été ma meilleur ennemi. Il vené d'Amérique. Il avé été fendu avec le sabre et arraché la peau avec une caillou coupante, et séché dans le soleil pendant huit jours. Aoh, très bonne pour moi, cette.
Je touchai ce débris humain qui avait dû appartenir à un colosse. Les doigts, démesurément longs, étaient attachés par des tendons énormes que retenaient des lanières de peau par places. Cette main était affreuse à voir, écorchée ainsi, elle faisait penser naturellement à quelque vengeance de sauvage.
Je dis:
— Cet homme devait être très fort.
L'Anglais prononça avec douceur:
— Aoh yes; mais je été plus fort que lui. J'avé mis cette chaîne pour le tenir.
Je crus qu'il plaisantait. Je dis:
— Cette chaîne maintenant est bien inutile, la main ne se sauvera pas.
Sir John Rowell reprit gravement:
— Elle voulé toujours s'en aller. Cette chaîne été nécessaire.
D'un coup d'œil rapide j'interrogeai son visage, me demandant:
— Est-ce un fou, ou un mauvais plaisant?
Mais la figure demeurait impénétrable, tranquille et bienveillante. Je parlai d'autre chose et j'admirai les fusils.
Je remarquai cependant que trois revolvers chargés étaient posés sur les meubles, comme si cet homme eût vécu dans la crainte constante d'une attaque.
Je revins plusieurs fois chez lui. Puis je n'y allai plus. On s'était accoutumé à sa présence; il était devenu indifférent à tous.
Une année entière s'écoula. Or, un matin, vers la fin de novembre, mon domestique me réveilla en m'annonçant que sir John Rowell avait été assassiné dans la nuit.
Une demi-heure plus tard, je pénétrais dans la maison de l'Anglais avec le commissaire central et le capitaine de gendarmerie. Le valet, éperdu et désespéré, pleurait devant la porte. Je soupçonnai d'abord cet homme, mais il était innocent.
On ne put jamais trouver le coupable.
En entrant dans le salon de sir John, j'aperçus du premier coup d'œil le cadavre étendu sur le dos, au milieu de la pièce.
Le gilet était déchiré, une manche arrachée pendait, tout annonçait qu'une lutte terrible avait eu lieu.
L'Anglais était mort étranglé! Sa figure noire et gonflée, effrayante, semblait exprimer une épouvante abominable; il tenait entre ses dents serrées quelque chose; et le cou, percé de cinq trous qu'on aurait dits faits avec des pointes de fer, était couvert de sang.
Un médecin nous rejoignit. Il examina longtemps les traces des doigts dans la chair et prononça ces étranges paroles:
— On dirait qu'il a été étranglé par un squelette.
Un frisson me passa dans le dos, et je jetai les yeux sur le mur, à la place où j'avais vu jadis l'horrible main d'écorché. Elle n'y était plus. La chaîne, brisée, pendait.
Alors je me baissai vers le mort, et je trouvai dans sa bouche crispée un des doigts de cette main disparue, coupé ou plutôt scié par les dents juste à la deuxième phalange.
Puis on procéda aux constatations. On ne découvrit rien. Aucune porta n'avait été forcée, aucune fenêtre, aucun meuble. Les deux chiens de garde ne s'étaient pas réveillés.
Voici, en quelques mots, la déposition du domestique:
Depuis un mois, son maître semblait agité. Il avait reçu beaucoup de lettres, brûlées à mesure.
Souvent, prenant une cravache, dans une colère qui semblait de démence, il avait frappé avec fureur cette main séchée, scellée au mur et enlevée, on ne sait comment, à l'heure même du crime.
Il se couchait fort tard et s'enfermait avec soin. Il avait toujours des armes à portée du bras. Souvent, la nuit, il parlait haut, comme s'il se fût querellé avec quelqu'un.
Cette nuit-là, par hasard, il n'avait fait aucun bruit, et c'est seulement en venant ouvrir les fenêtres que le serviteur avait trouvé sir John assassiné. Il ne soupçonnait personne.
Je communiquai ce que je savais du mort aux magistrats et aux officiers de la force publique, et on fit dans toute l'île une enquête minutieuse. On ne découvrit rien.
Or, une nuit, trois mois après le crime, j'eus un affreux cauchemar. Il me sembla que je voyais la main, l'horrible main, courir comme un scorpion ou comme une araignée le long de mes rideaux et de mes murs. Trois fois, je me réveillai, trois fois je me rendormis, trois fois je revis le hideux débris galoper autour de ma chambre en remuant les doigts comme des pattes.
Le lendemain, on me l'apporta, trouvé dans le cimetière, sur la tombe de sir John Rowell, enterré là; car on n'avait pu découvrir sa famille. L'index manquait.
Voilà, mesdames, mon histoire. Je ne sais rien de plus.
Les femmes, éperdues, étaient pâles, frissonnantes. Une d'elles s'écria:
— Mais ce n'est pas un dénouement cela, ni une explication! Nous n'allons pas dormir si vous ne nous dites pas ce qui s'était passé, selon vous.
Le magistrat sourit avec sévérité:
— Oh! moi, mesdames, je vais gâter, certes, vos rêves terribles. Je pense tout simplement que le légitime propriétaire de la main n'était pas mort, qu'il est venu la chercher avec celle qui lui restait. Mais je n'ai pu savoir comment il a fait, par exemple. C'est là une sorte de vendetta.
Une des femmes murmura:
- Non, ça ne doit pas être ainsi.
Et le juge d'instruction, souriant toujours, conclut :
— Je vous avais bien dit que mon explication ne vous irait pas.
Déposé(e) grâce à http://www.reves.ca/songes.php?fiche=412. Bonne lecture, à bientôt

mardi 17 novembre 2009

Jeannie Jeannette Hier ma Jeannette riait

Jeannie Jeannette Hier ma Jeannette riait

"Mon enfant s'appelle Jeanne" dit la Maman,
L'enfant sait. Elle rit. Comme Jeannie Jeannette. L'amie.
Elle s'appelait Jeannette.
Jeanne, a les joues rebondies. La fossette rieuse
Jeanne a deux dents. Elle est curieuse. Dans l'abri-bus tout attire Jeanne.
Suspendue dans l'indienne blanche sa tête, tourne tourne girouette, ainsi vont vont camions autos enfants passants.
Jeanne gonfle les joues, pince les lèvres, fronce le nez.
Fait sa petite moue. Je souris. Cligne l'oeil. Jeanne rit. Jeanne aux joues rebondies cligne l'oeil

Tut tut !!! vient le bus. Tout le monde monte dans l'autobus
Jeanne Larieuse est joueuse. Jeanne joue dans l'autobus
Suspendue à l'indienne blanche Jeanne gonfle les joues. Pince les lèvres. Fronce le nez. Fait sa petite moue.
Moue rieuse, cramponnée à l'indienne blanche, Jeanne se penche. Dansle dos de la Maman tous les clients rient.
"Coucou ma Jeanne ?" dit la Maman
Beu leu beu leu beu leu beu leu
"je joue le jeu de la moue rieuse Maman" .
Tout le monde rit.
Dans le dos de sa Maman Jeanne fait la moue aux passants. Ils rient.
Comme hier ma Jeannette riait Comme les mouettes rient Comme Jeanne rit aujourd'hui

samedi 14 novembre 2009

jeudi 12 novembre 2009

mercredi 11 novembre 2009

Drôle de place. On s'y.... on y... on la

D'abord on y pignome, s'installe, regarde, observe...
et rit. Faut dire que

l'enterrement d'une vie de fille ça peut faire sourire, ça peut.
ça peut même faire photographier le rire OU mettre au point. ça peut. ça pourrait.
Quand le talent est au rendez-vous ça peut faire ovationner : Chevrolet chamito !
ou slamer en direct. Drôle de place. On peut même
y réfléchir, ou la traverser à vélo

ou s'esbaudir sur le beau sombrero de paille : tous les regards le visent

en tout cas pour tout cela d'abord faut s'y rendre. Et là c'est au choix. On s'y rend seul,
d'un bon chaussant,
d'un bon pas

ou à plusieurs, d'un bel allant

et parfois même en se croisant. C'est marrant une place de jour.
un samedi d'août. Marche que je marche ne dit-on pas que c'est en marchant que l'on fait son chemin ? Plutôt plaisant. Bons chemins cheminants réjouissants à chacun.

lundi 9 novembre 2009

Toulousain : Berlin 1989 place du Capitole

On n'imagine jamais assez. Mais j'ai bien aimé découvrir cette invitation à imaginer, proposée par le Goethe Institut de Toulouse.

Ce soir 9 11 09 ce "mur" a été ouvert "pour permettre de nouveau la libre circulation"

























NO COMMENT


dimanche 8 novembre 2009

Pakebeau, pakepluie, le Sud-Ouest

Bonjour Avant la pluie, le beau temps,
dans le Sud Ouest, c'est comme ça
et comme ailleurs, c'est aussi
après la pluie, le beau temps.
Je n'aime pas les maisons neuves Leur regard est indifférent

Les anciennes ont l'air de veuves Qui se souviennent en pleurant.
René François Armand Prudhomme dit Sully Prudhomme
(vu sur http://les-petites-toulousaines.com/)
Montaubannnnnnnn, tout le monde descennnnnnn, enfin pas vraimennnnnnn
Roux de plomb
Oui, il ne fit pakebeau dans le sud-ouest Quand le monstre a surgi, qui dévorait tout sur son passage, qui allait s'en prendre au clocher de l'église,qui allait s'en prendre à la jolie gare, le conducteur enflamma ses chevaux d'enfer. Au passage à niveau d'un bras souple il enserra et emporta la magnifique princesse qui attendait à cet endroit son ultime rendez-vous. Tous aux fenêtres, nous applaudîmes ces deux-là en les regardant disparaître. Quand les wagons se soulevèrent nous comprîmes que notre sort était jeté. Le hasard seul est pour quelque chose dans cette photo : le train n'était pas arrêté
Bordeaux, 1 h 20 d'attente et perception de l'Enfandakôté (naïvement amateuriste)
Ciel de 15 h 15 ce 7/11/09
Lignes de train
Scherzo en vignaumne
Petit bateau sur Garonne
L'attache rouge ?
Souriante parce
qu'à l'heure : minutes rattrapées
Nantes-Rennes : agréable trajet, allure salon, in TER Nantes Pays dela Loire