Vent, vent oh la la la Quel vent !
Sur un balcon il Y AVAIT UNE FOIS
Fiyette.
Elle jouait avec son poupon.
Dans un geste maladroit, Poupon perd un bras.
ôh Pauvre poupon ! pense Fiyette.
ôh bravo à toi ! pense LeBras qui ne veut pas rester là
.
Comme le vent se met à souffler Poupon Lebras interpelle Vent.
« Vent Vent qui souffle fort, emporte-moi en voyage »
D’accord, dit LeVent est obéissant. Il aime bien la voix de Poupon Lebras. Alors fiousch Vent souffle souffle fort et Poupon Lebras s’envole.
le vent s'emmêle et hop là
le mène mène emmêle,
le tourne-mène, l’emporte où ? Jusqu’où ?
Sur la plus haute tour de l’immeuble Colombia.
Sur la place Columbia, il y a une fontaine. Sur le rebord de la fontaine, un jeune enfant y danse danse, les bras tendus. « Bravo l’enfant » Poupon Lebras applaudit l’enfant, à sa façon, d’un seul bras en tapant sur sa poitrine comme il taperait sur la peau d’un tambour.
Mais déjà le vent s'en mêle,
hop là, mène mène,
tournemène-emporte Lebras jusqu’où ?
Sur la plus haute pointe de la montagne Himalaya
Nez au frais, joues rosies, Poupon LeBras regarde le Gange, célèbre fleuve indien. Il descend des neiges éternelles, il saute de rocher en rocher et file, paisiblement, à travers les plaines pour se marier d’un Delta à l’Océan Indien.
Poupon Lebras désire faire comme le Gange. Il veut sauter de rocher en rocher.
Mais déjà le vent veille, Poupon Lebras pourrait tomber
Vent s’en mêle,
hop là, mène mène,
tournemène-emporte Lebras haut très haut, haut jusqu’où ?
Jusqu’au dernier étage de Miss Toureiffel
"Belle demoiselle joliment tête en l'air, donne-moi un baiser" dit Lebras.
Miss Toureiffel rit en découvrant Poupon Lebras. Puis elle se penche et dépose un baiser de feu de fer sur la joue rosie de Poupon Lebras.
"Merci belle demoiselle joliment TêtenLair" dit-il en regardant le tout Paris, "c'est beau par ici"
Mais déjà le vent s'en mêle, hop là, mène mène,
tourne-mène-emporte Poupon Lebras qui s'en va loin très loin,
plus loin, au-dessus, au-delà,
dans le port de New York, jusqu’où ?
Sur le livre que tient dans sa main la Statue de la Liberté.
« Bonjour, petit Français de Paris" dit la femme enflammée,
"Chatouille-moi s'il te plaît il y a longtemps que je n'ai pas ri"
Poupon Lebras Petit Breton rennais de Paris devenu, chatouille la belle grande dame verte. Les chatouilles l’enchantent. Et le petit fripon de Breton aimerait bien rire aussi quand
le vent s'en mêle, hop là, mène mène,
tourne-mène-emporte Lebras qui s'envole vole jusqu’où ?
Jusqu’en Amérique du sud, sur les terrasses du Machu Pichu »
« Ho ho, comme c'est haut ici" dit Poupon Lebras « je peux toucher les nuages, j’ai le vertige » alors il descend un par un les escaliers en tournant le dos au vide et en s’appuyant parfois de son seul bras. C’est un exploit.
Pachamama, la déesse de la Terre rit pour saluer cet exploit d’un seul bras !
Les rires de Pachamama éclatent d'un roc à l'autre. Poupon Lebras rit à son tour.
Autour du Machu Pichu leurs rires se répercutent du plus profond des vallées jusqu’au plus haut des sommets.
Comme une valse d'échos qui ne s’éteignent jamais.
Mais déjà le vent s'en mêle, hop là, mène mène,
tourne-mène-emporte Poupon Lebras jusqu’où ?
Jusque sur le bord des chutes du Niagara.
LES CHUTES DU NIAGARA
Quelle humidité, quelle fraîcheur, quels tourbillons dans l’eau, quel ronflements dans la chute des eaux ! Elles moussent sans cesser.
Poupon Lebras enfile un imperméable et un chapeau ciré de couleur jaune -n’est pas breton qui vent, vive les Terre-Neuvas.
Poupon Lebras descend des escaliers, encore des escaliers, toujours des escaliers, et s’arrête enfin pour observer de plus près le petit bateau qui tourne-danse-remue au plein milieu des tourbillons de mousse blanche. ça mousse tant que l’eau ruisselle sur son visage. Poupon Lebras s’essuie et applaudit d’un bras sur sa poitrine comme il ferait sur la peau d’un tambour. S’il prenait un billet pour aller dans le bateau.
Mais Vent veille. Vent s’en mêle
« N’y pense pas petit, tu pourrais tomber dans le creux des vagues ! »
et hop là,
mène mène, tournemène-emporte Poupon Lebras qui vole s’envole
s'envole jusqu’où ?
Sur un balcon où il y avait une fois Fiyette qui jouait avec son poupon.
Fiyette est là. Elle somnole.
Fiyette se réveille. Elle baille. Elle dit, la bouche grande ouverte,
"J'ai fait un beau voyage Maman, écoute ça, tu ne vas pas me croire, j’ai vu
Et Fiyette dit à sa mère tout ce qu’elle a vu
La plus haute tour du Colombia
Le plus haut sommet de l'Himmalaya
la Tour Eiffel
La statue de la Liberté
Les terrasses du Machu Pichu
Les chutes du Niagara
et ton balcon maman, j’ai tout vu Maman tout vu tout vu tout ça ! »
« Jolie menteuse » a dit la Maman de Fiyette, « si tu me dis avoir vu tout ça, pourquoi ne te croirais-je pas
Moi, je me tenais là sous le balcon, j’ai tout écouté, tout entendu, tout écrit. Voilà pourquoi aujourd’hui je vous l’ai tout dit.
Et ri ri, la petite souris a tout pris.
Voilà le conte fini.