lundi 30 novembre 2015

Elèves de 6ème du Collège Saint Joseph à Janzé Lania vous remercie

Nous nous sommes rencontrés, filles et garçons, ce matin et votre intérêt, votre attention l'ont touchée. Vous avez montré de belles Oreilles et grâce à votre écoute, la conteuse qu'elle est a existé. Pas d'écoute, pas de conteuse ou de conteur. Un drôle de métier qui n'existe pas si des oreilles ne l'écoutent pas.
Un drôle de métier, oui un métier, qui vous a permis aujourd'hui de découvrir ou de réentendre 

L'histoire cadre et les péripéties qui entraînent le roi Schâryar à se venger du comportement de sa femme en épousant chaque matin une jeune enfant, à lui donner une nuit merveilleuse et d'un signe à son vizir, le lendemain matin à en ordonner la décapitation : trois ans que cela dure et les jeunes enfants se font de plus en plus rare, Schéhérasade 
(cette photo appartient à Lania)
veut épouser le sultan. Le vizir est atterrée par sa décision ; il tente de dissuader sa fille mais il est clair qu'elle ne changera pas d'idée. Il lui raconte l'histoire de l'âne, du boeuf et du riche fermier. Mais l'histoire ne change pas la décision de Schéhérasâde. Et démarre le conte des Mille et une nuits avec l'entrelacs d'histoires dites
Schâcaback, et le repas invisible, les babouches d'Abou Khacem, peut-être achetées dans cette magnifique boutique (merci sincère à une Famille bien amicale et généreuse)


 le tailleur et le bossu,  le cordier Abdallah Aboulhacen, le derviche et le marchand aux quarante chameaux. 

En souvenir de notre rencontre je vous offre, écrite, cette courte histoire dite.


Il était une fois une femme. C'était au bord de la mer 
et ce jour-là les vagues allaient et venaient, le sable chuchotait 
et les mouettes criaient dans le ciel. 
Pendant ce temps,  la femme parlait. 
Debout, sur un rocher, elle enfilait histoire après histoire. 
Sans cesser. Sans même jamais penser à boire.

Un homme passe par là. 
Il découvre cette femme qui ne s'arrête pas de parler. 
Il ne la quitte ps des yeux. Et il pense : 
"Que se passerait-il si cette femme cessait de parler ?"
Pire ou mieux 
"Que se passerait-il si on interdisait à la femme de parler ?"

Et cette autre histoire, dite aussi et mettant en scène le personnage truculent et farceur nommé Nazreddine.  


Il était une fois, Nazreddine avait un âne.
La même fois, le voisin de Nazreddine,
n'avait pas le sien. 
Il traverse la rue et vient frapper à la porte de Nazreddine.
"Salam Haleïkum Nazreddine !"
"Haleïkum salam" répond le voisin. 
"Que veux-tu voisin ?" demande Nazreddin.
"Et bien voilà Nazreddine, je t'explique : "depuis quelques jours mon âne est loin de moi et j'en aurai justement besoin, je suis venu te demander de me prêter le tien aujourd'hui ! "
Nazreddine répond que son âne n'est pas là.
Et juste à cet instant l'âne se met à braire.
Le voisin réagit "Comment ça il n'est pas là, n'est-ce pas lui que j'entends derrière toi !"
"Impossible" répond Nazreddine, "je viens de te dire que mon âne n'était pas là"
Le voisin insiste "Nazreddine, prête moi ton âne"
"Je te dis qu'il n'est pas là !"
Mais à ce moment-là l'âne de Nazreddine se met à braire.
"Nazreddine ton âne est là, c'est tout de même bien lui que j'entends !"
Et Nazreddine de répondre : 
"Voisin qui préfères-tu croire, Nazreddine ou son âne ?" 
Et sur ces mots, Nazreddine referme sa porte.

Et la petite "menterie polonaise" qui a fait s'interroger certains et certaines d'entre-vous.


"Je suis née de l'union d'un homme et d'une femme... qui n'avaient pas d'enfant Mais leur fils à 20 ans s'est engagé à l'armée, où il se plaisait. Au cours d'une bataille, il perd bras, il perd jambe alors ... il s'enfuit s'enfuit s'enfuit et comme il n'y avait pas d'armes il a grimpé sur un épicéa 



qui se trouvait non loin de là. Il cueille des cerises, un abricot, une pêche et tend une pomme à deux femmes qui passaient par là. Elles   lui disent que, jamais non jamais, elles n'avaient mangé de noix aussi bonne que cette noisette ne l'était !" 
Ce type de texte est dit plutôt en début de séance : il sert à attraper le silence des oreilles.

En souvenir de cette journée... voici une bibliographie dans laquelle je plonge de plus en plus. Les Mille et une Nuits sont un vrai puits de richesses littéraires, voire romanesques. 
Encore une fois : merci.

Les Mille et Une Nuits  
Edition de Jamel Eddine Bencheikh - Folio Classique
Présentation par Jean Paul Sarmain et Aboubakr Chraibi - GF Flammarion
Edition Intégrale établie par René R. Khawam - Phébus Libretto
Contes des Mille et Une Nuits 
Edition Paul Duval - Elbeuf - Paris
Les sept portes des Mille et Une Nuits - Edouard Brasey - Chêne
Les contes des Mille et Une Nuits - Edition Rouge et Or

et puisque j'ai évoqué l'une des histoires de Nazreddine, je vous propose ce lien,

 http://nasreddinhodja.unblog.fr qui s'adresse à quiconque de 7 à 77 ans




samedi 28 novembre 2015

PERLINPIN de Barbara chanté par Nathalie Dessay - vendredi 27 novembre - Paris

Pour qui, comment quand et pourquoi ? 
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ? 
C'en est assez de vos violences. 
D'où venez-vous ? 
Où allez-vous ? 
Qui êtes-vous ? 
Qui priez-vous ? 
Je vous prie de faire silence. 
Pour qui, comment, quand et pourquoi ? 
S'il faut absolument qu'on soit 
Contre quelqu'un ou quelque chose, 
Je suis pour le soleil couchant 
En haut des collines désertes. 
Je suis pour les forêts profondes, 
Car un enfant qui pleure, 
Qu'il soit de n'importe où, 
Est un enfant qui pleure, 
Car un enfant qui meurt 
Au bout de vos fusils 
Est un enfant qui meurt. 
Que c'est abominable d'avoir à choisir 
Entre deux innocences ! 
Que c'est abominable d'avoir pour ennemis 
Les rires de l'enfance ! 
Pour qui, comment, quand et combien ? 
Contre qui ? Comment et combien ? 
À en perdre le goût de vivre, 
Le goût de l'eau, le goût du pain 
Et celui du Perlimpinpin 
Dans le square des Batignolles ! 
Mais pour rien, mais pour presque rien, 
Pour être avec vous et c'est bien ! 
Et pour une rose entr'ouverte, 
Et pour une respiration, 
Et pour un souffle d'abandon, 
Et pour ce jardin qui frissonne ! 
Rien avoir, mais passionnément, 
Ne rien se dire éperdument, 
Mais tout donner avec ivresse 

Et riche de dépossession, 
N'avoir que sa vérité, 
Posséder toutes les richesses, 
Ne pas parler de poésie, 
Ne pas parler de poésie 
En écrasant les fleurs sauvages 
Et faire jouer la transparence 
Au fond d'une cour au murs gris 
Où l'aube n'a jamais sa chance. 
Contre qui, comment, contre quoi ? 
Pour qui, comment, quand et pourquoi ? 
Pour retrouver le goût de vivre, 
Le goût de l'eau, le goût du pain 
Et celui du Perlimpinpin 
Dans le square des Batignolles. 
Contre personne et contre rien, 
Contre personne et contre rien, 
Mais pour toutes les fleurs ouvertes, 
Mais pour une respiration, 
Mais pour un souffle d'abandon 
Et pour ce jardin qui frissonne ! 
Et vivre passionnément, 
Et ne se battre seulement 
Qu'avec les feux de la tendresse 
Et, riche de dépossession, 
N'avoir que sa vérité, 
Posséder toutes les richesses, 
Ne plus parler de poésie, 
Ne plus parler de poésie 
Mais laisser vivre les fleurs sauvages 
Et faire jouer la transparence 
Au fond d'une cour aux murs gris 
Où l'aube aurait enfin sa chance, 
Vivre, 
Vivre 
Avec tendresse, 
Vivre 
Et donner 
Avec ivresse !

mardi 24 novembre 2015

Le fidèle et demi ? Texte réécrit : tiré de l'ouvrage "Le Cercle des Menteurs" Jean-Claude Carrière.

Une fois il était, une fois il n'était pas 

Du côté de Constantinople  un sultan de haut lignage.
Il est homme de bien, de pouvoir, il ne craint pas son peuple, il l’aime ; le peuple aime son sultan. Le sultan soutient les riches, il défend les pauvres,  Inch’Allah, personne n’enviant personne, dans le royaume du Sultan règne l’ordre et les prisons sont vides. Le sultan porte de somptueuses robes de soie ou d’ottoman, des caftans ornés de lunes ou de tulipes brodées de fil d’or. Il porte aussi de somptueux  turbans aux aigrettes précieuses et légères soulignées d’émeraudes et rubis ou saphirs enchâssés d’or pur.  Le sultan est heureux.

Quoique. 
Un jour une rumeur traverse  les murs de son palais. Parvient à ses oreilles sultanes. Il s’étonne 
« Ainsi donc le Sheikh Mémet qui vit sur mes terres, possèderait des centaines  de milliers de fidèles. Ainsi donc, si le Sheik Mémet désirait se retourner contre moi ces centaines de milliers de fidèles seraient difficiles à contrôler !"
Le danger n’est pas là mais le Sultan se prend à douter : possède-t-il, lui-même, plusieurs centaines de milliers de sujets prêts à donner leur vie pour sauver la sienne ? 

Haroun le Sultan convoque Jaffâr son vizir
« Rencontre le Scheikh Memet et demande-lui de venir dans mon Palais, à Constantinople ! »
Le temps d’un aller, le temps d’un retour, le Scheikh Mémet tout habillé de blanc courbe son turban en guise de respect devant Haroun le Sultan. 

« Relève-toi Sheikh Mémet par Allah le Sublime j’ai appris que tu es entouré  de centaines de milliers de fidèles prêts à perdre leur vie pour sauver la tienne ? Qu'en dis-tu ?

"Tu ne te trompes pas Seigneur, j’ai des centaines de milliers de fidèles. Quant à savoir s’ils sont prêts à perdre leur vie pour sauver la mienne, c’est toi qui le dit Seigneur. A la réflexion je n'en compte que... deux, voir … il réfléchit  « je dirai plus sûrement... un fidèle. » 

Le Sultan Haroun réfléchit 
« Deux c’était peu mais un sur des centaines de milliers c'est rien. M'est avis que Scheick Mémet me cache quelque chose» Le Sultan Haroun porte haut le sourcil relevé. Il déclare qu'il veut voir ça.  
« Jâffar, mon Vizir, pars et ordonne aux fidèles du Sheikh Mémet de te suivre jusqu’au palais, en Constantinople » 



le temps d’un aller, le temps d’un retour, quelques jours plus tard, face au palais il y a un pré
au bout du pré une sorte d’éminence
sur l’éminence une tente blanche 
et dans la tente blanche des moutons parqués à l’insu de tous et muets.Ainsi dit le conte.
et devant la tente il y a le sultan dans une robe d’apparat et Memet le Sheikh Mémet,  tout habillé de blanc, de babouches en turban.
Et face à eux, du bout du palais à leurs pieds recouvrant tout le pré, une immense foule s’étale. Silencieuse. En attente.
D’un bras qui ausculte l’espace à 180°
«Est-ce cela que tu appelles n’avoir qu’un fidèle et demi Scheik Mémet ? Ils sont venus par dizaines de milliers tes fidèles, si je ne m’abuse ! »

« Tu ne t’abuses pas Sultan, pour ce qui est de mon peuple par exemple, mais pour ce qui est des fidèles j’insiste, je n’ai qu’un fidèle, d’ailleurs si tu veux t’en rendre compte c’est simple, fais savoir à cette foule que j’ai commis un crime et que tu vas me mettre à mort à moins que l’un d’entre eux n’offre sa vie pour que je garde la mienne. Allez, Sultan Haroun dis-leur".


Le Sultan s’adresse à la foule
« Peuple fidèle  du Sheikh Mémet, je t’ai fait réunir ici parce que ton Sheikh a commis un crime". 
A ces mots un murmure parcours la foule : "Sultan cela est impossible, c'est impossible"
Le Sultan poursuit son discours. 
« Pour ce crime qu’il a commis votre Scheikh doit être tué ! »

Le murmure s’enfle et s’élève au-dessus de cette foule bousculée par une nouvelle qui semble improbable pour elle.

Le sultan Hâroun précise son discours « Peuple fidèle au  Sheikh Mémet,  sachez qu'il aura la vie sauve si l'un de vous donne pour lui, la sienne aujourd'hui !" 

Les têtes tournent à droite, les têtes tournent à gauche, du style qu’en penses-tu, doit-on le croire, que faut-il en penser, est-ce vrai ; iras-tu, moi je n’irai pas ; certaines s’abaissent pour mieux se concentrer ou disparaître dans la foule. Le projet ne semble inciter personne. Quoique. Un homme se déplace. Le silence revient. Que fait-il ? Va-t-il le faire ? Les respirations sont suspendues, cependant  l’homme se déplace, il s’avance, la foule s'ouvre pour le laisser passer, il grimpe sur le monticule et traverse la foule, entreprend  et s’incline devant le Sultan et le Sheikh Mémet. Quand il se redresse il déclare : 

Le Scheikh est mon maître. 
Tout ce que je sais je le lui dois. 
Je donne ma vie pour lui.

Le Sultan montre la tente du bras. Tous les regards accompagnent l'homme et un silence foudroyant s'installe quand il disparaît dans la tente.
Un frémissement d’horreur se répand dans la foule à la vision du liquide rouge qui s’écoule de la tente..
Le Sultan reprend la parole 
« Fidèles, j'ai réfléchi, une vie ne suffit pas pour libérer le Sheikh Mémet  Y a-t-il parmi vous un autre fidèle prêt à sacrifier sa vie pour sauver celle de son maître aujourd’hui ?"
Dans la foule la parole ne court pas, les bras ne se lèvent pas, la précipitation n’est pas de mise, personne ne bouge, on croirait chacun statufié. A peine si certains s’esquivent avec discrétion. C’est l’immobile silence de la sidération…. jusqu’à l’instant où un mouvement se fait. Alors toutes les têtes se tournent, et une bouche s’étonne et une phrase résonne de bouche en bouche  
« C’est une femme ! c’est une femme dit un autre, c’est une femme" la foule est admirative» Une femme en effet grimpe sur l’éminence. Elle s’incline devant les deux hommes et en relevant la tête elle prononce trois mots

"Je suis prête !"

L’aigrette du sultan s'incline sur la gauche.  La femme comprend l’invitation. Elle entre dans la tente. Avant que la toile ne retombe le sultan fait un signe. Un sabre fait son oeuvre. Le liquide rouge s’écoule de nouveau. Un bruit de gorge se répand. La foule suffoque. Puis devant l’inéluctable, silencieuse elle s’ébranle, se disloque, se disperse. Bientôt sous les yeux du Sultan et du Sheikh Mémet il ne reste plus qu’un immense pré. 
Vide. 



"Tu vois Sultan, je ne t’ai pas menti à propos de mes fidèles. Je n’en ai qu’un et demi, à peine !"

"Que veux-tu dire Sheikh Mémet ? Dois-je comprendre que l’homme est un vrai fidèle et la femme seulement une moitié ?"

"Non Sultan je suis en train de te dire qu’un seul de ces deux-là est mon fidèle, et c’est la femme. Quand l’homme est entré dans la tente il ne savait pas qu’il allait être égorgé. Quand la femme s’est décidée, elle savait qu’elle serait tuée puisqu’elle avait vu le sang couler. Et pourtant, malgré cette certitude elle a offert sa vie pour me sauver ! Par conséquent le vrai fidèle en entier ce n’est pas l’homme, c’est elle, la femme.…"

L’homme et la femme sortent de la tente. Ils sourient. Derrière eux les moutons rescapés bêlent tout ce qu’ils savent et reprennent possession de leur pré. 


Ainsi se termine le conte.
Puisse-t-il  monter au paradis
et sur nos lèvres revenir 
quand il sera temps de le redire.


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La cOnclusion est empruntée à jean-Jacques FDIDDA. Merci à lui et à Didier Jeunesse.


dimanche 22 novembre 2015

"Je suis parce que nous sommes" : Petite histoire africaine transmise par une amie

"Je suis parce que nous somme"
Il était une fois en Afrique et dans un village, la venue d'un anthropologue. Il tenait un panier  tout plein empli de friandises.
"Bonjour les enfants, voyez-vous ce panier ?"
"Oui Monsieur" répondent les enfants tous ensemble.
"Et bien, voyez-vous, je vais le mettre au pied du baobab. Il est plein de bonbons, caramels, esquimaux chocolats (ancienne formule de légende que l'anthropologue fredonne). Il ajoute, 
"Alignez-vous chacun côte à côte 
et dès que je dirai "courez" courez. 
Le premier qui arrivera au baobab  
gagnera le panier".

Les enfants s'alignent. 
L'anthropologue dit "courez"
Sous ses yeux, tous les enfants se prennent la main et partent en courant.Ils arrivent  en même temps au bas du baobab. Ils chantonnent  
"o bao ba o obabao 
obao bao o ba ba o (petite chanson)"
Dès qu'ils sont arrivés, les enfants se sont assis  sur le sol et ils se sont partagés toutes les friandises. 
L'anthropologue les questionne

"Pourquoi n'avez-vous pas fait la course, les enfants ?"
Ils répondent :
"Unbutu, comment peut-on être heureux si tous les autres sont tristes !"

En Xhosa "Unbutu" signifie "je suis parce que nous sommes"


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mercredi 18 novembre 2015

Anniversaire avec Lania : magies du verbe. Parole hypnotique.

Les photos le prouvent. Lania, conteuse, raconte une histoire et ceux qui l'écoutent lui obéissent sans savoir pourquoi.

Pourquoi justement ?

La soirée est forcément rieuse.

Mais que fait-elle, que va-t-elle faire de nous ? 
Même les plus sceptiques ont le sourire.
 Vous avez dit Forge ? Quelque part en Ille et Vilaine
 Semblançay du côté de Tours, festival de la Pomme de Terre
Artiste Assoiffé - Bar de Rennes -

Contes en 3D relaxation comprise, une spécialité de la conteuse.
Voulez-vous la joindre : 07 70 34 90 72 - lcomlania@gmail.com

mardi 17 novembre 2015

Contes, cuentos, tales, geschichte .... Francisca y la muerta - un cuento cubano que me encanta mucho

Francisca

Este es un relato extraído del libro “Español Tercer Grado Lecturas”. SEP. 1982. ¡Disfrutenlo!

- Santos y buenos días- dijo la Muerte, y ninguno la pudo reconocer porque venía con su trenza retorcida bajo el sombrero y su mano amarilla en el bolsillo.
- Quisiera saber donde vive la señora Francisca.
- Allá arriba- le respondieron, señalándole el camino.
Andando, la Muerte vio que eran las siete de la mañana. “Para la una y cuarto está anotada Francisca: menos mal, poco trabajo, un sólo caso”, se dijo satisfecha de no fatigarse. Y llegó a casa de Francisca:
– Por favor con Panchita- dijo adulona la Muerte.
- Abuela salió temprano- contestó una nieta.
- ¿Y a qué hora regresa?- preguntó.
- ¡Quién lo sabe!- dijo la madre de la niña-. Depende de los quehaceres que tenga en el campo. 
- Hace mucho sol. ¿Puedo esperarla aquí?
- Si, pero puede que regrese hasta el anochecer.
“¡Chin! -pensó la Muerte-, se me irá el tren de las cinco. Mejor voy a buscarla”. Y preguntó: – ¿ Dónde, de fijo, puedo encontrarla ahora?
- De madrugada salió a ordeñar. Seguramente ahora estará sembrando.
– Gracias- dijo secamente la Muerte y echó a andar de nuevo. Pero miró todo el extenso campo y no había un alma en él.
Entonces rabió:
- Vieja andariega, dónde te harbrás metido.
Escupió y continuó su sendero sin tino hasta que se topó con caminante y le preguntó por Francisca.
- Lleva media hora en casa de los Noriega -le contestó- Está enfermo el niño y ella fue a sobarlo.
La Muerte apretó el paso aunque ahora el camino era más duro y fatigoso. Así que llegó hecha una lástima a casa de los Noriega:
- Con Francisca, si me hace el favor.
- Ya se fue -dijo la madre.
-¡Cómo! ¿Tan pronto? ¿No hizo la sobremesa?
- Sólo vino a ayudarnos con el niño. Se ve que usted no conoce a Francisca.
- Tengo sus señas.
- A ver,dígalas -esperó la madre. Y la Muerte dijo:
- Pues… con arrugas, desde luego, ya son setenta años…
- ¿Y qué más?
- Verá… el pelo blanco… casi ningún diente propio… la nariz afilada.
- Pero usted no ha hablado de sus ojos.
- Bien; nublados… si, nublados han de ser… ahumados por los años.
- No, no la conoce -dijo la mujer-. Todo lo dicho está bien, pero no los ojos. Tiene menos tiempo en la mirada. Esa que usted busca no es Francisca.
Y salió la Muerte indignada y anduvo y anduvo. Alguien le dijo que Francisca estaba cortando pastura para la vaca. Pero  fue y sólo vio la pastura. Entonces, con los pies hinchados y la camisa negra más que sudada, sacó su reloj y consultó la hora: 
“¡Las cuatro y media! ¡Imposible! ¡Se me va el tren!” Y regresó maldiciendo.
Mientras, a dos kilómetros de ahí, Francisca arreglaba un jardincito. Un conocido la saludó, bromeando:
- Francisca ¿cuándo te vas a morir?
Ella se incorporó asomando medio cuerpo sobre las rosas y le devolvió el saludo alegre :

- Nunca -dijo-, siempre hay algo que hacer.

vendredi 13 novembre 2015

Septembre 2015 : Forum des associations CCAS Villejean Rennes, scène ouverte

Il fait chaud,
l'organisation est efficacement agréable et
je profite de la scène ouverte pour rappeler la présence de l'association "Les Tisseurs de contes"

Je propose une introduction à la Russe et je dis un conte juif fort connu, qui me fait toujours mourir de rire. Je l'ai intitulé "Faïvel qui se cherche"


"Papier après papier, ce matin là Faïvel s'est habillé de pied en cap. Il s'apprête à quitter sa demeure quand il lance un regard sur la table. "C'est quoi ce petit papier que j'ai oublié de lire ?"
Et Faïvel dépliant le petit papier lit "Faïvel   dans    son lit" Du coup il jette un regard dans son lit et il constate que Faïvel n'est pas dans son lit
"et voilà," dit-il, "j'ai perdu Faïvel. il faut que je parte à sa recherche" 
C'est ainsi que Faïvel a quitté son pays, à la recherche de lui-même. 

Il a marché, beaucoup marché ; il s'est fatigué, beaucoup fatigué, et un soir il a frappé à la porte d'une belle demeure. Le maître lui-même lui a ouvert. "Pas de soupe au choux sans travail... sais-tu garder mon cheval ?" Faïvel n'a jamais gardé de cheval. Il répond "oui !"


 Troisième dépit du maître 
"Tu dors Faïvel, tu ne gardes pas mon cheval !"

"Oh mais si, mon maître, je gardais bien ton cheval mais à l'instant,  je réfléchissais"
"Et à quoi réfléchissais-tu cette fois ?"
"Je me disais "Faïvel tu gardais le cheval du maître et le cheval n'est plus là, il ne reste que le maître : comment est-ce possible !"
...... Le maître est en colère. Il frappe le gardien du cheval.  
Celui-ci exprime sa douleur.  
"Aïe aïe maître tu fais mal à Faïvel ! Faivel ? Mais j'ai retrouvé Faïvel, je n'ai plus besoin de le chercher, au revoir maître, je rentre chez moi !"
Et c'est ainsi que Faïvel est réapparu dans son petit village, aux maisons de bois, au puits et à la cloche installés sur la place publique. Tout le monde s'inquiétait à propos de son absence ! 

lundi 9 novembre 2015

Molène, Ouessant, Sein... îles de Bretagne

"Qui voit Molène voit sa peine ;




 Qui voit Ouessant voit son sang ;



 Qui voit Sein voit sa fin."





Ya ka KliKer

Collectage en Bretagne Morbihannaise au 7 novembre 2015


Bonjour, week end du côté du Morbihan et pourtant quelques mots de Côte d'Armor




Avant de prendre un verre, mais du côté de St Brieuc
  • "A vot' santé !
  • Ben capable j'en sé
  • C'est trop de gloriance
  • Toute la gloriance est de mon côté
  • Faudrait une langue de "conteuse"* pour répondre à tant d'honnesteté"

Source Jeannette de Port Navalo






Et encore

"Qui voit Molène voit sa peine ;
 Qui voit Ouessant voit son sang ;
 Qui voit Sein voit sa fin."

Jeannette de Port Navalo, merci beaucoup