dimanche 26 août 2007

Des nouvelles De binic



Côté "intelligent" : je ne l'ai pas dite, mais l'une de mes histoires préférées est Vietnamienne et intitulée : "L'enfant, le Tigre et l'intelligence" et dans la foulée, si on parlait de la légende du nom Lania ? d'où vient-il me demande-t-on souvent.

C'était il y a long longtemps. Trente ans déjà 1977. Sur la route de Dreux j'allais rejoindre une voisine. Ensemble nous emménerions nos moufflets respectifs à la Maternelle. Ce jour-là elle s'étonne. "Où est-il vot' nia ?" Il n'y a pas longtemps que je fréquente la Beauce et les beaucerons, voire ronnes. On sait comment sont les accents, les idiomes et tout et i e cuanti (je fais exprès) je décide d'obtenir les points sur les i "Mon quoi ?" dis-je sachant pertinamment qu'il me "suit" quelques pas en arrière. Elle répète. Je comprends : "Ah dis-je, ça veut dire "enfant au masculin" ! A l'époque je dis volontiers que je ne suis qu'une enfant. Je réfléchis : le nian je vais le mettre au féminin, donc le nian, la nian et pour ne pas faire trop nian nian je choisis de signer délibérément mes peintures d'un nouveau nom : Lania, -qui a un petit air de famille avec celui de ma mère- Et voilà. Pas plus difficile que ça : un jour j'ai inventé mon pseudo moi-même. Attention Lagrande, le ciel va te tomber sur la tête : ce fut vrai mais c'est une autre histoire.

samedi 25 août 2007

Famille Plancha, famille Zoutils : révolution dans la menuiserie


Les outils du charpentier
(adapté d'un conte du Moyen-Orient -Grèce- in Pomme d'Api, décembre 1999)


Un jour, dans l'atelier d’un charpentier, régna un silence inhabituel.


C'était un matin. La famille Zoutils démarra la journée terrorisée. Elle se tenait "à carreaux". Personne, parmi elle, ne disait mot : Oncle Rabot, pas plus que Dame Pointe, Mademoiselle Scie, pas moins que Cousin Marteau et pas la peine de parler de l'ami : celui-là se tirait de ce moment particulier en étant muet. Aucun n'en revenait d'avoir écouté les doléances de la Famille Plancha, à leur égard.


A peine éveillés, ils avaient entendu une étrange conversation au coeur de la famille Plancha : tous les rejetons de la lignée bois, tous les bois, planches de bois, planches de chêne, de frêne, de peuplier, de merisier, les bois d’érable et bois précieux se sont mis à parler entre eux. Il avait seulement fallu que Plancha Chêne surnommé Lancien salue chacun d'un


"Bonjour les amis, écoutez-moi, cette nuit j'ai rêvé. Je dois vous parler du rêve que j'ai fait"


Dans l'atelier, la Famille Plancha, curieuse, d'une seule voix répondit :


"A quel propos Plancha Chêne, dis-nous, nous sommes tout ouïe"



Lancien reprit la parole :


"De Mademoiselle Scie. Soudain dans mon rêve, je n'ai vu qu'elle et sa belle série de dents ; sa façon de nous mordre, son assurance pour le faire, notre incapacité à résister, l'obligation de nous taire. A me donner des sueurs, froides à me réveiller. Je n'y avais jamais pensé. Je devais vous le faire savoir. Voilà, je vous ai tout dit !"


Tout le monde échangea un regard. Apparemment, pour tous et chacun, c'était la prise de conscience. Planche Dérable troua le silence
- « Tu n'as pas tort Plancha Chêne, il m'apparaît même que tu as raison. Qu'en pensez-vous vous autres dit-il en se trournant vers la Famille Plancha visiblement effrayée!"
Et bien, c'est à dire, c'est donc que... chacun voulait s'exprimer. Plancha Dérable ne se retint pas davantage "Je vois que vous êtes d'accord avec Plancha Chêne et moi-même alors, puisqu'on y est, débarrassons-nous de Mademoiselle Scie et dans la foulée, de son Oncle Rabot. Car enfin, si elle nous mord sans raison, voyez comme il nous épluche et nous lisse : un vrai lifting ! Que nous n'avons jamais souhaité !»

La conversation s’enflamma. Bois Débène déclara qu'il fallait faire de même pour Cousin Marteau car ses cognées étaient bien trop assassines. Plupetirozo précisa qu'il ne fallait pas oublier Les Neveux Klous ! "Rappelez-vous comme ils nous pénétrent. A nous éclater parfois. Plancha Chêne a raison, faisons pour eux comme pour tous ceux de leur famille : mettons-les dehors, sortons-les, qu'ils s'en aillent ! Allez les Zoutils, ouste !"

Chaque Plancha frissonnait d'un souvenir enfoui au plus profond de son être. Tous les regards se tournèrent du côté de la Famille Zoutils.



Silence de plomb, sidération. Dans la famille Zoutils chacun retenait sa respiration persuadé que sa vie ne tenait plus qu'à un fil. Suspendu au mur, couché dans les tiroirs de l'établi, il frissonnait de peur. Toutes les interrogations, des plus raisonnables aux plus farfelues, lui venai ent à l'esprit. Qu'allait-il se passer, que subirait-il, qui serait capable d'intervenir pour leur défense ?

A cet instant, les graviers de la cour, sans rancune pour les semelles qui les écrasaient, se mirent à chanter.
Une voix à siffler.
La poignée de la porte s'abaissa sous la main du menuisier : les gonds gémirent de douleur Le menuisier pensa qu'ils méritaient bien de recevoir quelques gorgées d'huile de la petite burette : il leur lança un "demain, sans mentir, je vous servirai" Les gonds furent rassurés et à l'écoute de sa voix la famille Zoutils le fut aussi.


Ouf, souffla chacun de ses membres celui-ci ferait un bon médiateur en leur faveur face à la haine soudaine de la Famille Plancha.

La porte passée, dans l'atelier, le sifflement joyeux de Joseph Lemenuisier s'empara du silence de plomb à en les paroles qui suivent


scie scie scie, voici la scie


qui se siffle ainsi sans souci
scie scie scie voici la scie
qui se siffle ainsi sans souci !



Joseph Lemenuisier s'arrêta de chanter. Ce fut pour se demander à voix haute quel bois il choisirait pour créer le bel objet qu'il avait justement prévu de créer ce jour-là.



Et sur cette interrogation il s'immobilisa devant Mademoiselle Plancha.

"Te voilà toi.... ma foi, tu pourrais devenir une jolie chose. Voyons voyons !"
et tout en promenant sa main gauche sur son menton, il caressait doucement Mademoiselle Plancha qui se retenait de trembler de frayeur : ce n'était pas le moment de se laisser aller. Soudain elle sentit Pouce et Index la saisir puis la quitter et elle entendit Joseph Lemenuisier regretter sa trop grande jeunesse.
"Trop humide encore ma belle, ce sera pour une autre fois Mademoiselle !" Inutile de préciser le soulagement de la belle.

Il la quitta pour s'arrêter auprès de Plancha Débène. Il réprima un frisson quand les mains s'approchèrent de lui. Il pria silencieusement tous les saints dieux en regrettant toute absence de gri-gri. Puis il ne la regretta plus car Joseph Lemonnier le trouva bien trop dur pour faire ce qu'il avait en tête. "Ouf" pensa Plancha Débène. "Quelle chance" pensa Joseph Lemonnier quand il découvrit Plancha Chene Lancien :
"Comment n'ai-je pas pensé à toi tout de suite, plus besoin de chercher davantage, tu feras parfaitement l'affaire, tu es sec à point, d'une beauté remarquable, d'une puissance à traverser les temps, tu as de beaux noeuds tu sais, Plancha Chene Lancien tu seras mon choix ce jour !"

Dans sa joie il le souleva, l'installa sur l'établi, saisit son crayon rouge et plat sur son oreille -une vieille habitude dont il ne se séparait pas- prit ses repères et tendit la main vers Mademoiselle Scie. Pauvre Plancha Chêne Lancien Il n'eut plus qu'à faire sa dernière prière.

Quant à Mademoiselle Scie autant vous dire qu'elle s'en donna à "dents joie". Elle donna vie à une fine poussière parfumée. Son parfum se répandit dans l'atelier et Joseph Lemenuisier s'en régala comme il aimait à le faire.
Bientôt Cousin Rabot de sa lame d'acier offrait les plus beaux copeaux, les neveux Klous dirigés par Oncle Marteau firent preuve d'une précision rare. Avec d'autres outils Joseph Lemenuisier tourna et sculpta à sa convenance ce bois merveilleux qu'il avait choisi et qu'il ne cessait de complimenter "Avec toi Plancha Chêne Lancien et avec vous, mes outils, je fais aujourd'hui le plus beau de mes ouvrages. Je vous remercie !"


Toute la journée le menuisier travailla. Sous ses doigts agiles naquirent les fuseaux les plus élancés, les formes les plus ovales, les lames les plus résistantes. Il n'était pas question qu'elles puissent s'affaisser.

Vint la fin du jour. Il rangea tous les outils en les félicitant de nouveau. Il caressa longuement ce qui au matin n’était qu’une planche de chêne
« Merci Lancien pour t’être donnée sous mes doigts à la scie, au rabot, au marteau, aux clous. Tu es devenu la plus merveilleuse des bercelonnettes" Et d'une pichenette il donna un mouvement à la bercelonnette. Alors, sur ses lèvres naquit le refrain d'une berceuse bretonne

Heu han eta toutouic lalla*

Heu han eta toutouic lalla

Convaincu que la bercelonnette conviendrait à la perfection au bébé du voisin qui n'allait pas tarder à pointer son nez, il se frotta les mains et déclara qu'il était temps la lui apporter, pour qu'elle soit garnie jusqu'au voile de plumetis.


Il ouvrit la porte. Elle gémit
"Demain ma belle, demain je prendrai le temps de m'occuper de toi"
Ravie, la porte s'ouvrit autant qu'elle put. Joseph Lemenuisier saisit la bercelonnette entre ses bras. Il descendit les trois marches et le crissement des graviers accompagna non pas l'air de la scie mais celui de la berceuse bretonne.


Heu han eta toutouic lalla

heu han eta toutouic lalla !



Dans l'obscurité de l'atelier chaque membre de la famille Plancha pensait à la chance de Plancha Chêne Lancien d'avoir été choisi.
Face à tous, chaque membre de la famille Zoutils se félicitait de l'avoir été.

Qui pensa "Nous avons bien de la chance de vivre ensemble dans cet atelier de menuisier" ?
La petite Demoiselle Plancha.
Elle le dit à voix haute et Famille Plancha et Famille Zoutils l'entendirent si bien qu'ils la félicitèrent pour cette clairvoyance.

Dans la famille Plancha, cette nuit-là chacun rêva au plaisir d'être choisi par Joseph Lemenuisier et s'abandonna autant que faire se peut aux nécessaires morsures de la gourmande Demoiselle Scie.



Heu han eta toutouic lalla


Heu han eta toutouic lalla

Lania

* Air à écouter sur le CD édité par Gallimard "Les berceuses du monde entier"

vendredi 24 août 2007

Rechercherais musicien "bretonnant"

accordéon par exemple afin d'illustrer musicalement le texte de randonnée intitulé "le bon beurre breton" : recherche partenaire

Eté brodé







Biberonnées
les broderies liseronnées
brodérisés
les liserons biberonnés
Liséronnés
les biberons broderisés

Sur le ciel gris profond
se découpent
s'élancent
à se griser
de l'été
en ondées

BBE
Box
Barres
Envol
EMA
Elan
Mouvement
Aspiration

les bambous inspirés
croisent leurs biais
dressés
tipis de mohicans
tamis de temps
tapis d'ethnies
d'incessantes
cavaleries
yourtées

Biberonnées
les broderies liseronnées
brodérisés
les liserons biberonnés
Liséronnés
les biberons
brodez les risées

Sur le ciel
gris plomb
se découpent
s'élancent
en grisés
d'été
ondé


D'un antan fragile
à l'assaut du ciel
ils empalent
le temps

Suspens

Demains
Rosissants-bleuissants
florissants-fleurissants
Liseronnés
Volubilisés
à toutes
Biberonnées.

(à quelques mots près, il pleuvait déjà cet été là en Bretagne ! (2002)
Lania - Août 2007

dimanche 19 août 2007

Un fil élastique invisible


et j'apprends que l'élastique imaginaire a été inventé et que les automobilistes qui le rencontrent freinent rien qu'à ne pas le voir ! Trop fort !
Mais me rappelle qu'à Binic deux grandes petites filles ont réussi à faire sauter la conteuse avec une corde à sauter "invisible" et oui, et que nombreux furent les témoins et les rires et sourires. Bon, seul problème, ça rend malade mais heureusement ; à faire revenir la mémoire à la conteuse qui s'est appuyée sur Jean TARDIEU pour évoquer un printemps trop pluvieux et des âmes d'été malades à trop manger de salades, rappelé Poussin, malade de rire, la Terre, malade de ses interrogations, la maman de DiabouN'dao, malade d'inquiétude, la petite Pardi de n'avoir pas son pain et la petite Fanny malade de ne pas trouver son collier et la pie qui s'est envolée car elle le voulait. Fin d'un méli-mélo de salades à en faire des histoires autour d'un fest-noz bien apprécié.
Références
Jean Tardieu : Poésies
Editions Syros : Contes de conteurs
Gallimard (Contes programme pour les 6ème)
La petite Pardi (voir texte sur le blog du site www.lcomlania.com)
Site de Jean Claude Renoux conteur et formateur au cont... à l'attention des parents.

samedi 18 août 2007

et voila les deux


Juste après qu'elle ait cassé la cage et juste avant qu'il ne la quitte...

Texte à lire quelques messages en dessous.

Et voilà la maman....


.....du petit chamelon blanc de Mongolie, parce qu'elle avait fait le tour de la terre et s'était arrêtée, quel bonheur, quelle chance, à Binic même, près de l'Estran lui-même aujourd'hui : le luxe quoi ! Elle est blanche aussi : le rêve ! J'en ai profité : impossible de ne pas les photographier

Comment ça va ?

"ça va ça va bien" a répondu le chapeau sans tête et puis tout est allé de salade en salade, un alphabet tout droit de travers à trois voix générationnelles, Monsieur et Madame Pouce en promenade qui se racontent des histoires et soudain ploc une grosse goutte de pluie qui tombe. Vite tout le monde à l'abri pour écouter chanter la pluie : elle parle de coeur et de bonheur et Madame Pouce réfléchit : où est son petit ? Le sage Monsieur Pouce la réconforte. Ouf merci, il est à l'abri sous son grand parapluie gris et chance la pluie ne tombe plus. Allons au jardin cueillir des salades !
ça me rappelle quelque chose, un jeu de cours d'école, un des années cinquante, un jeu à la corde "A la salade je suis malade au céleri je suis guéri ! Huile ou Vinaigre ?" avec deux adorables petites filles qui finirent par la tourner très vite au seul mot "vinaigre". Alors la conteuse fut malade, comme
Poussin de se moquer de rire de la mort de son ami Oeuf, comme
Terre, qui s'inquiéta : tourne-t-elle bien rond, comme
la maman de DiabouN'dao : c'est sûr, elle va se faire manger par le lion ;
comme la petite fille qui veut un pain et que sa mère envoie chercher du lait ;
et la pie qui le lui prend ;
et sous les yeux du diable qui n'en revient pas, la petite chapelle de Ploumana'ch regarde les ronds roses rochers : ils se tordent de rire. Avant hier à Binic la conteuse a raconté des salades et la petite Sarah, et tous les enfants, grands ou petits qui étaient là n'en ont gardé que les histoires ! Bien malin à eux. Lania les applaudit
Ouvrages à lire :
Poésies de Jean Tardieu ;
Contes de Conteurs - éditions Syros pour la P'tite DiabouN'Dao ;
Gallimard, Contes pour l'entrée en sixième pour l'histoire de Oeuf et Poussin (référence à revoir car citée de mémoire) ;
le site www.lcomlania.com pour La petite fille Pardi

Jean Claude Renoux pour Le collier de la petite Fanny : Ne pas hésiter à visiter son site : c'est un formateur-écrivain à recommander aux parents.
Amicalement à vous qui venez de lire. A bientôt

samedi 11 août 2007

Le petit chameau blanc de Mongolie, le voici





Le petit Chameau blanc de Mongolie





Il était une fois
Peut-être n’était-il pas
Allez savoir

Il était une fois un petit Chamelon blanc. Il était né dans l’élevage d’un riche éleveur de chameaux dont une extraordinaire chamelle blanche.
C’était la maman du petit Chamelon.
Il l’aimait beaucoup.
Il la trouvait très belle.
Il adorait l'entendre parler.
Quand elle lui disait :
« Viens mon petit Chamelon blanc, suis-moi et mets tes pas dans mes pas ». Il fallait voir comme il était content de poser ses petits coussins dans l’empreinte de ceux de sa maman. Il se croyait déjà grand ! »
Quand elle lui disait :
« Il est temps de te désaltérer, mon petit Chamelon blanc, allez, bois à mes pis mon bon lait blanc ! » et sous son poitrail il attrapait goûlument l’un d'eux dans sa bouche et il aspirait le liquide blanc éclaboussant sa truffe.
Quand elle lui disait : « il est temps de te coucher petit Chamelon blanc ! Viens tout près de moi » il se serrait auprès du chaud et rond flanc blanc, il laissait sa chaleur envahir son petit corps et il s’endormait. Rassuré.

Comme il l’aimait sa maman chamelle blanche, le petit Chamelon blanc.


Un matin au réveil il se retrouva tout seul.
A ses côtés il n’y avait plus de belle maman chamelle blanche ! Où était-elle passée ? D'un bond le petit Chamelon se redressa et blatéra bruyamment : "Maman, maman, où es-tu montre-toi !"
Mais elle ne répondit pas. Il leva la tête. Ce fut pour apercevoir à l’horizon un énorme nuage de poussière. Il était encore trop petit pour deviner que ce nuage emportait quatre vingt dix neuf chameaux plus la chamelle blanche pour faire la centaine que son maître fort riche avait offert à plus riche que lui pour être bien vu de celui-ci.



Le petit Chamelon blanc se désespèra, il pleura, il hurla. Son maître l’entendit. IL s’approcha, le plaignit mais le petit Chamelon ne put cacher sa peine. Le maître affligé demanda qu'on verse sur la tente de toile des milliers de fleurs afin que sous la chaleur du soleil elles exhalent leurs plus doux parfums et en réjouissent le petit Chamelon Blanc.

Mais le petit Chamelon Blanc ne sentit rien du tout et surtout pas l'odeur de sa maman chamelle blanche. Il continua de se désespérer. Personne ne put échapper à sa plainte.
Soudain il échappa à tous : sa peine était si profonde qu'il avait décidé de s'en aller.
File, fuit, foule, sur la terre désertique, pour retrouver sa mère le petit chameau fonce.
Et il pensait « Tant pis si je dois faire le tour de la terre pour retrouver ma mère ! Tant pis !»


Le berger du troupeau n'était pas du même avis. Il partit à sa poursuite, le rattrapa et il lui donna une belle bastonnade et les mots plurent sur son pelage comme autant de coups :

« Désobéis encore une fois et je t’écorcherai vif, et je jetterai ta peau aux chiens et je rôtirai ta viande à l’épée pour mieux m’en régaler, crois-le bien »

Le petit chamelon blanc n'écoutait pas : il levait vers lui ses étranges yeux bleus et ne se rappelait que la voix de sa maman chamelle.



LE VIEUX CHAMEAU

Quand ils revinrent au campement, le petit Chamelon se retrouva rapidement attaché à un grand et vieux chameau qui se montra de fort mauvaise humeur. Il n’arrêtait pas de râler, ni de frapper la terre du pied, ni de rouler des yeux, ni de cracher de tout côtés tout ce qu’il pouvait cracher. Le petit chamelon blanc, désespéré, s’y mit aussi : il cria, il pleura et il gémit. Alors le vieux chameau se fâcha :

« Vas-tu cesser le chamelon, tu n’vas tout de même pas faire la loi, ici, arrête de me faire suer ! Sais-tu seulement pourquoi tu pleures ? »

« Oui, je le sais, répondit le petit chamelon, je pleure parce que ma maman a été donnée avec le dernier troupeau du berger. Alors j’ai fui, filé, foulé la terre derrière elle pour la rattraper mais le berger m’a poursuivi à son tour et il m’a ramené et attaché à toi. Voilà pourquoi je pleure car je ne peux pas vivre sans ma mère ! » Et il se remit à pleurer.

Le vieux chameau baissa la tête. Il comprenait la peine du jeune orphelin. Alors il lui demanda de dormir tranquille, il lui dit qu'il s'arrangerait, ferait en sorte, romprait la corde. Le petit chamelon lui fit confiance. Il s'abandonna tout près de lui et s’endormit. Et au matin, hop là, le vieux chameau avait si bien écorché la corde avec pierre ou coussin que le petit chamelon se retrouva fin prêt pour aller au bout du monde retrouver sa mère.

Il remercia avec joie le vieux chameau et sous son œil attendri
le voilà qui fuit qui file qui foule la terre désertique à la recherche de celle qui lui manque.

Et pour al deuxième fois le berger est sur ses traces. Il le retrouve, il le bastonne, il le ramène au campement et l’attache à un autre vieux chameau cette fois, bien plus robuste que le premier.

Le petit Chamelon hurla sa peine immédiatement. On l’entendit partout blatérer comme jamais chamelon n’avait blatéré.


LE DEUXIEME VIEUX CHAMEAU PLUS ROBUSTE

Le nouveau vieux chameau n’'était pas content. Il dit

« Ah mais ça mais.., as-tu fini de me casser les oreilles petit ! Sais-tu seulement pourquoi tu pleures ? »

« Bien sûr que je le sais, vieux chameau robuste, et je vais te le dire ! » Et le petit chamelon blanc raconta sa peine, et le vieux chameau robuste il écouta tout et tellement bien qu'il fut très ému. Il déclara "Petit chamelon compte sur moi, je vais t'aider !" Et le lendemain matin
fuit file et foule le petit chamelon blanc avalait la terre désertique à la recherche de sa maman.

Mais le berger l'entendit partir. Il courut dans l'enclos et enfourcha son cheval, lui fit sauter la barrière et battant ses flancs il incita le cheval au galop. Le cavallier approcha si près le petit chamelon qu'il crut un instant qu'il le toucherait et il tendit la main. C'est à ce moment-là que le cheval s'arrêta net ... et lui parla! Il ne voulut pas en croire ses oreilles ; il crut que son turban allait se déturbanner de surprise ! "Je suis vieux, moins que le gland moins que le chêne, j'ai vu beaucoup de choses dans ma vie mais je n'ai jamais vu un orphelin aussi triste que ce petit Chamelon blanc. Ne compte pas sur moi pour l'arrêter Maître, je préfèrerai mourir !"
Et dans l'instant, sous les yeux ahuris du berger le cheval se laissa tomber sur le sol, le berger y posait les pieds et ne pouvait rien faire d'autre que contempler sa bête raide morte. Impossible de continuer la poursuite du petit Chamelon. Plus rien d'autre à faire que retourner sur ses pas à pied, à moins de rencontrer une caravane.


LA LOUVE ET SES DEUX LOUVETEAUX


Le petit chamelon profita de la désolation du berger. Faut voir comme il se mit à courir
fuit, file, foule la terre désertique petit chamelon allez fonce mais soudain il freina fort !

Faut dire que devant lui se tenaient une louve accompagnée de ses deux louveteaux : ils étaient tout trois visiblement affamés !
Quand la louve entendit pleurer le petit chamelon, en guise de salut elle l'interpella. Elle lui dit /« J’espère au moins que tu sais pourquoi tu pleures, petit chamelon, car sinon sache que tu as trouvé ta dernière raison de le faire : nous allons te manger !»

Le petit Chamelon aurait bien aimé disparaître, mais il préféra raconter son maître, les quatre vingt dix neuf chameaux offerts à un seigneur plus riche que lui et sa jolie chamelle blanche de mère pour faire la centième. Et il conclut en disant « Voilà pourquoi je pleure, parce que je ne peux pas vivre sans ma maman ! »

La Louve sentit son coeur s'emballer d'émotion. On a beau être louve on n'en est pas moins mère. Elle imagina ses petits loups dans la même situation que le petit chamelon blanc. Elle déclara « Va petit chamelon, Continue ta quête. Je trouverai bien autre chose à manger pour nourrir mes louveteaux aujourd’hui ! »

Sur le visage du petit Chamelon surgit un large sourire. Il remercia la Louve avec chaleur et ne demanda pas son reste : il reprit sa route au plus vite.

LE TIGRE ET SES DEUX TIGRONS

File fuit foule la terre désertique petit chamelon il fonce et lève la poussière derrière lui. Et soudain il gémit et freine. parce que cette fois devant lui se tient un tigre superbe suivi de ses deux tigrons. Et les trois nouveaux venus sont visiblement affamés.

"Tu gémis petit Chamelon", dit le Tigre, "j’espère que tu sais pourquoi tu gémis, car si tu ne le sais pas, sache que nous allons te dévorer. Ainsi auras-tu une bonne raison pour gémir ! "

Le petit Chamelon répondit sur un ton attristé
« Vous voulez me dévorer, et bien dévorez-moi. De toute façon je n’ai plus envie de vivre : j’ai perdu ma belle maman chamelle blanche ! »
Le Tigre s'est fait curieux. Il a voulu savoir. Il demanda
« Raconte-moi ce qui t'arrive petit Chamelon, je t'écoute !"
et le petit Chamelon blanc raconta tout : son maître, le maître plus riche que son maître, les quatre vingt dix neufs chameaux qu’il lui avait offerts et la chamelle blanche pour faire cent. Et il conclut en disant « Voilà pourquoi je pleure, parce que je ne peux pas vivre sans ma mère ! Maintenant, mangez-moi si vous le désirez !»


On a beau être tigre, on n'en est pas moins père. Le papa Tigre regarda ses tigrons et il n'arriva même pas à les imaginer dans la même situation que celle du petit Chamelon.
Tout attendri il déclara
« Va petit, ne te retiens pas, cours, et retrouve ta mère. Qui aurait cœur à faire souffrir davantage un petit malheureux comme toi ? Pas même moi ! »


Et le petit Chamelon aurait bien sauté au cou du tigre pour le remercier de bonheur mais il se contenta de le saluer. Puis il partit. Fuit, file foule, par monts, par vaux, il traversa la steppe immense. Il arriva enfin devant une forêt que les arbres, collés serrés très serrés et au feuillage chargé, l'empêchaient de pénétrer. Comble de malheur, la forêt était si grande qu’il ne pouvait même pas en faire le tour . La désolation s'empara du petit Chamelon : cette fois ç'en était bien fini de sa quête. Plus jamais il ne la retrouverait sa belle maman chamelle blanche !

Il en fut si sûr et certain qu'il se mit à pleurer, gémir et blatérer :
« C’est fini, autant mourir ! » et il se laissa aller au sol.
C’est alors que les arbres se penchèrent et lui dirent d’un souffle doux :
« Relève-toi petit chamelon. Nous t'aiderons ! »
Plein d'espoir il se releva et comme les arbres s'entrouvrirent il découvrit un petit chemin qui pénètrait au fur et à mesure dans l’épaisse forêt. Il y pénétra et remercia les arbres en chantonnant
« file la laine, file les jours…. et aussi, "Ce petit chemin qui sent la noisette… » et c'est ainsi en chantonnant qu'il arriva au bord d'un lac. Immense.
Tellement immense qu'il l'était beaucoup trop. Il n’en voyait même pas l'autre rive. Impossible de traverser un lac aussi grand. Le découragement l’envahit. "Cette fois c’est fini" se dit-il et il se mit à pleurer, à gémir, et à blatérer comme jamais il ne l'avait encore fait.

LA VIEILLE TORTUE

Alors une voix vieille de plusieurs siècles s’écriA
« Dis donc petit tu me casses les oreilles ! Cesse de gémir où je vais te mordre ! »
Le petit Chamelon blanc leva son regard. Il vit une vague pousser un animal venu d'un autre siècle, à l'apparence effrayante mais au tempérament fort heureusement curieux.

« Avant que je ne te morde Pitchou, dis-moi ce qui t'arrive, raconte-moi tout ! »
Le petit Chamelon qui allait reculer changea d’avis. Il répondit. Il dit tout et la Tortue, comme la Louve et ses louveteaux, comme le Tigre et ses deux tigrons, s'émut à son tour.
« Monte sur mon dos Petit chameau" dit-elle Et le petit Chamelon lui obéit. Imaginez l’étrange équipage : un petit chamelon blanc tout sabots rapprochés monté en équilibre instable sur la carapace arrondie d’une énorme et vieille tortue qui avance vers l’eau et nage entre deux eaux : on n'a jamais vu ça pense le petit animal, mais il est bien content de voir l'autre rive se rapprocher et de poser bientôt ses coussins dodus sur la terre ferme.

« Merci Tortue Vieille, merci beaucoup ! » et comme elle disparaissait discrètement un cri traversa la plaine. Le petit Chamelon reconnut le cri de de sa maman chamelle blanche. Il ne pouvait pas se tromper. C’était bien le cri de sa mère. Vite, il reprit sa course,
file fend foule la terre désertique bientôt il freine devant la cage de fer dans laquelle trois mille soldats tiennent la chamelle enfermée. Elle est si heureuse de le reconnaître que les soldats ne lui font plus peur et qu'elle prend une longue inspiration, qu'elle la bloque puis, la lâchant, fonce sur la cage avec toute l'énergie de son amour maternel : sous le choc les barreaux cèdent et la cage s’ouvre : voilà l’enfant et la mère réunis. Ils sont si heureux qu’ils ne font aucun bruit. Ils respirent ensemble, ils s’écoutent c’est tout.
Puis elle avance. Flanc contre flanc, il la suit. Et de temps en temps, il boit à ses pis.

Mais elle, elle reste inquiète. Elle lui dit que le maître va se fâcher une fois de plus contre elle, qu’il va lui prendre sa vie. Et l’enfant Chamelon gémit.
"Chut n'aie pas peur, va vers le sud, tu trouveras mon amie, elle me ressemble, elle a une même petite queue mais le pelage seulement roux. Tu la reconnaîtras. Bois le lait qu'elle te donnera et surtout, ne la quitte pas ! Allez file et ne te retourne pas !" dit-elle et sur ces derniers mots elle prends le temps d’arroser de son lait les jambes fatiguées de son petit chamelon pour lui donner des forces.
Et fuit, foule, file le petit Chameau fonce sans se retourner. Pendant ce temps les soldats s'emparent de sa mère.

Pauvre petit Chamelon, il fuit sans faiblir vers le sud. Et il découvre la chamelle. C'est bien elle, rousse bien plus que blanche. Lourde de lait elle tourne ses pis vers lui. "Prends" dit-elle. Et lui, il boit le bon lait blanc. Apaisé, flanc contre flanc le voilà endormi.

Cric crac
Vrai pas vrai
le conte es acabat

vendredi 10 août 2007

coucou c'est Yama je voyage



... bzzizzzzzzz quelques zailées de pollen pour une balade verte ; forêt de pins chez papi russe, vol plané et vol en piqué, redressé de nez, virage en carré, je cherche, je fouine, furète, et me prends quelques bolées d'effluves sans retour : dans ma robe de faille, bustier rayé pour taille fine, je défaille bzizzzzzz à bientôt Bzizzzzzzzzzz les jardins j'en raffole

lundi 6 août 2007

Pour les petites filles qui jouent à la balle, restitution

Obligation s : avoir au moins une balle et surtout un mur (pas si facile que ça au XXIè siècle) ; avoir aussi jambes en bon état et vivacité de menottes

A la balle
jolie balle
sans rire
sans bouger
sans parler
d'un pied
de l'autre
petite tapette (taper des mains devant)
grande tapette (taper des mains derrière le dos)
double tapette (taper rapidemant devant et derrière et reprendre la balle toujours avant qu'elle ne retombe)
petit rouleau (faire un moulinet mains avant)
grand rouleau (faire un moulinet mains derrière)
double rouleau (successivement devant derrière en évitant de faire tomber la balle)
tourbillon (ah ça, ça me plaisait beaucoup, il faut dire que nous portions des jupes et même des jupons et qu'ils tournaient en montrant leurs dentelles anglaises : plutôt jolie quand même)
parapluie (tout pareil comme le précédent, peut-être en sens opposé : il n'est pas interdit d'inventer)


Puis recommencer la série, connue par coeur.

Je me souviens de l'air, va falloir que j'intervienne avec you tube pour laisser une trace vocale.
A bientôt.
Belle fin de journée.
(Récolté au cours de la visite d'une excellente reconstitution d'école des années 1900-1960 sur le site de la Barbacane du village de Lauzerte. J'ai pu, quelle surprise reconnaître la tronche de mon père et la mienne à l'âge de 11 ans : plutôt marrante cette juxtaposition inattendue.)

Je suis juste entrée

j'ai juste admiré l'hommage à Gabriella d'Annunzio, remarqué l'étrange agence immobilière, et encore la maison de retraite anglaise ; j'ai juste laissé une trace légère et puis je suis sortie en détectant quelque chose de bizarre sans trop savoir comment. Mais le fait est qu'en arrivant près du bassin je suis tombée dedans et qu'en ressortant de la Vilaine assise dans un bateau rames à la main j'ai compris que j'étais véritablement entrée dans la galerie de photos qui montraient de drôles de bateaux immobiles à vie.. Attention, ne m'écoutez pas plus mais autant que vous écoutez parfois la pluie et le vent, disait Roger Munier. Où l'ai-je encore glanée cette citation ? Peut-être avec l'aide de Henri Gougaud, une réminiscence ou une association rapide ! A bientôt

mercredi 1 août 2007

Il était une fois..... l'évidence, la famille Pardi

Il était une fois,
une petite fille demande du pain à sa mère.

Sa mère lui répond
"d'abord donne-moi du lait !"
la petite fille dit
"quel lait ?"
La mère répond : "du lait de la vache, pardi !"

La petite fille part voir la vache Pardi
Elle lui demande du lait
La vache lui répond
"D'abord donne-moi de l'herbe !"
la petite fille dit
"quelle herbe ?"
La vache répond : "l'herbe du pré, pardi !"

La petite fille va voir le pré Pardi
elle lui demande de l'herbe
le pré lui répond
"D'abord donne-moi la faux !"
La petite fille dit
"La faux, Kezako ?"
la vache répond "La faux du forgeron pardi !"

La petite fille va voir le forgeron Pardi
Elle lui demande la faux
le forgeron répond
"D'abord donne-moi la graisse !"
la petite fille dit
"Quelle graisse ?"
Le forgeron répond "la graisse du petit cochon, pardi !"

La petite fille va voir le petit cochon Pardi
elle lui demande sa graisse
le petit cochon lui répond
"d'abord donne-moi les glands !"
la petite fille dit
"Quels glands ?"
le petit cochon répond "Les glands du grand chêne, pardi !"

La petite fille va voir le grand chêne Pardi
Elle lui demande ses glands
le grand chêne lui répond
"d'abord, souffle-moi le vent"
la petite fille dit
"quel vent ?"
le grand chêne répond "Le vent de la Manche*, pardi !"

La petite fille va voir la Manche Pardi !
elle lui demande
"Souffle-moi le vent"

et la Manche souffle le vent Pardi !
ça ne peut pas toujours continuer ainsi.

Le vent Pardi souffle sur le grand chêne Pardi
Qui donne ses glands à la petite fille Pardi
Qui les ramène au petit cochon Pardi
qui lui donne sa graisse Pardi
Qu'elle porte au grand forgeron Pardi
qui lui donne sa faux Pardi
qu'elle amène au grand pré Pardi
qui lui donne son herbe Pardi
qu'elle porte à la vache Pardi
qui lui donne son lait Pardi
qu'elle porte à sa mère Pardi
qui lui donne son pain Pardi

Alors la petite fille joue sur l'Eveillé
si bien qu'elle oublie le pain Pardi
sur la margelle du vieux puits
Mais vl'à la pie
plus de pain Pardi
Il est parti pardi
c'est La mère Pardi qui vous le dit !

et la vieille mère Pardi chante à la Petite Marie Pardi

Y'a une pie dans l'poirier
j'entends la pie qui chante
y a une pie dans l' poirier
j'entends la pie chanter
chanter
chanter
j'entends la pie qui chante
chanter chanter j'entends la pie chanter.


"Strictement "variantée" à quelque chose près, à partir de la randonnée intitulée "La petite fille demande du pain à sa mère" randonnée estampillée du Tarn et Garonne, où vécut mon père, où il y a longtemps je passai nombreux mois de vacances, où il y a plus longtemps encore, une enfant d'à peine dix ans passait pour une remarquable petite conteuse ! peut-être la vraie petite Marie, de Comberouger.